Réponses aux demandes d'information

​​​Les réponses aux demandes d’information (RDI) sont des rapports de recherches sur les conditions dans les pays. Ils font suite à des demandes des décideurs de la CISR.

La base de données contient les RDI en français et anglais archivées depuis sept ans. Les RDI antérieures sont accessibles sur le site Web European Country of Origin Information Network.

Les RDI publiées par la CISR sur son site Web peuvent contenir des documents annexés inaccessibles en raison de problèmes techniques et peuvent inclure des traductions de documents initialement rédigées dans d'autres langues que l'anglais ou le français. Pour obtenir une copie d'un document annexé et/ou une version traduite des documents annexés de RDI, veuillez en faire la demande par courriel.

Avertissement

Avertissement

Les réponses aux demandes d'information (RDI) citent des renseignements qui sont accessibles au public au moment de leur publication et dans les délais fixés pour leur préparation. Une liste de références et d'autres sources consultées figure dans chaque RDI. Les sources citées sont considérées comme les renseignements les plus récents accessibles à la date de publication de la RDI.    

Les RDI n'apportent pas, ni ne prétendent apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile donnée. Elles visent plutôt à appuyer le processus d'octroi de l'asile. Pour obtenir plus de renseignements sur la méthodologie utilisée par la Direction des recherches, cliquez ici.   

C'est aux commissaires indépendants de la CISR (les décideurs) qu'il incombe d'évaluer les renseignements contenus dans les RDI et de décider du poids qui doit leur être accordé après avoir examiné les éléments de preuve et les arguments présentés par les parties.    

Les renseignements présentés dans les RDI reflètent uniquement les points de vue et les perspectives des sources citées et ne reflètent pas nécessairement la position de la CISR ou du gouvernement du Canada.    

10 novembre 2023

NGA201703.EF

Nigéria : information sur la situation des chrétiens, y compris ceux qui vivent dans les villes du Nord, à Lagos et à Abuja; protection offerte par l’État (2021-novembre 2023)

Direction des recherches, Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada

1. Aperçu démographique

Selon des sources, les chrétiens représentent 46,4 p. 100 (Open Doors 2023) ou [traduction] « environ » 50 p. 100 (ACLED 2022-07-21) de la population du Nigéria (ACLED 2022-07-21; Open Doors 2023). Selon la plus récente enquête sur la démographie et la santé au Nigéria [1], menée d’août à décembre 2018 par la Commission nationale de la population (National Population Commission – NPC) du Nigéria avec l’assistance technique de l’ICF [2], 53,5 p. 100 de la population nigériane est musulmane, alors que 10,4 p. 100 est catholique et 35,6 p. 100 de la population appartient à une [traduction] « [a]utre confession chrétienne » [3] (NPC of Nigeria & ICF 2019-10, 51). D’après Human Rights Watch (HRW), la population du pays est [traduction] « à peu près divisée » entre le Sud, à « majorité » chrétienne et le Nord, à « majorité » musulmane (2022-05-16). Dans le rapport sur la liberté religieuse dans le monde en 2022 (International Religious Freedom Report for 2022) publié par le Département d’État des États-Unis, on peut lire que, dans le Nord-Ouest et le Nord-Est, il existe des [traduction] « populations chrétiennes importantes », bien que l’islam soit la « religion dominante »; dans le Centre-Nord, les chrétiens et les musulmans sont approximativement égaux en nombre (É.-U. 2023-05-15, 6). La même source fait observer que le christianisme est la religion [traduction] « dominante » à Lagos et, plus généralement, dans les zones géopolitiques du Sud du Nigéria (É.-U. 2023-05-15, 6).

Dans un rapport national paru en 2020 sur le Nigéria, le ministère des Affaires étrangères et du Commerce (Department of Foreign Affairs and Trade - DFAT) de l’Australie a écrit que [traduction] « [a]pproximativement » les trois quarts des chrétiens nigérians sont protestants et que les églises anglicanes, baptistes et presbytériennes sont les « plus nombreuses » (Australie 2020-12-03, paragr. 3.13). La même source souligne que [traduction] « [e]nviron le quart » des chrétiens du pays sont catholiques (Australie 2020-12-03, paragr. 3.13). Dans son rapport, le DFAT ajoute que les confessions chrétiennes évangéliques connaissent une [traduction] « croissance rapide » dans certaines zones, y compris dans le Centre-Nord (Australie 2020-12-03, paragr. 3.13).

2. Cadre juridique

La Constitution du Nigéria prévoit ce qui suit concernant la liberté de religion :

[traduction]

10. Interdiction de la religion d’État

Le Gouvernement de la Fédération et ceux des États n’adopteront aucune religion d’État.

[…]

15. Objectifs politiques

  1. La devise de la République fédérale du Nigéria est « Unité et Foi, Paix et Progrès ».
  2. Par conséquent, l’intégration nationale est activement encouragée, tandis que la discrimination fondée sur le lieu d’origine, le sexe, la religion, le statut, les attaches ou les liens relatifs à l’appartenance ethnique ou à la langue est interdite.

[…]

38. Droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion

  1. Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion, y compris à la liberté de changer de religion ou de croyance et à la liberté (soit seule ou collectivement, en public ou en privé) de manifester et de répandre sa religion ou sa croyance par la célébration d’un culte, l’enseignement, la pratique ou le respect d’un dogme.
  2. Aucune personne fréquentant un lieu d’enseignement ne peut être tenue de recevoir un enseignement religieux ou de participer à une cérémonie religieuse ou à une pratique religieuse ou d’y assister si cet enseignement, cérémonie ou pratique concerne une religion autre que la sienne ou une religion non approuvée par son parent ou tuteur.
  3. Aucune communauté ou confession religieuse ne peut être empêchée de fournir un enseignement religieux aux élèves de cette communauté ou confession dans un lieu d’enseignement entièrement entretenu par cette communauté ou dénomination (Nigéria 1999, en gras dans l’original).

L’organisation HRW signale que bien que la constitution du Nigéria [traduction] « garantit le droit à la liberté d’expression, de pensée et de conscience, insulter une religion est une infraction selon le droit criminel » (2022-05-16). La loi sur le code criminel (Criminal Code Act) du Nigéria prévoit ce qui suit concernant [traduction] « [l’]insulte contre une religion » :

[traduction]

Quiconque commet un acte qu’une classe de personnes considère comme une insulte publique à leur religion, dans l’intention qu’elle considère l’acte comme une insulte, et quiconque commet un acte illégal en sachant qu’une classe de personnes le considérera comme une insulte, est coupable d’un méfait et est passible d’une peine d’emprisonnement de deux ans (Nigéria 1990).

Un rapport publié en 2019 par la Commission des États-Unis sur la liberté religieuse dans le monde (US Commission on International Religious Freedom - USCIRF) souligne que, depuis 1999, les codes de procédure pénale et criminelle de la charia [shari’a, chari’a] ont été adoptés dans 12 des États du Nord : Bauchi, Borno, Gombe, Jigawa, Kaduna, Kano, Katsina, Kebbi, Niger, Sokoto, Yobe et Zamfara (É.-U. 2019-12, 7, 8). La même source ajoute ceci :

[traduction]

Bien que les non-musulmans ne soient pas soumis aux codes pénaux de la charia, ils sont soumis à certains organismes statutaires tels que la Commission de censure de l’État de Kano (Kano State Censorship Board) et les hisbah [4] – en particulier concernant l’interdiction de la vente d’alcool dans tout l’État (É.-U. 2019-12, 3).

Le rapport du DFAT souligne que, selon les [traduction] « [o]bservateurs internationaux », « certaines » autorités étatiques et locales ont « "adopté" de facto des religions officielles sur leur territoire » (Australie 2020-12-03, paragr. 3.19). Le DFAT écrit en outre que des groupes chrétiens et musulmans ont signalé une [traduction] « discriminat[ion] » venant de « certaines » lois nationales et locales – comme en « limitant leurs droits à la liberté d’expression et de réunion » et leur accès à « l’emploi au gouvernement » (Australie 2020-12-03, paragr. 3.19).

Dans un rapport publié par Open Doors, une organisation chrétienne de défense qui soutient les [traduction] « chrétiens persécutés » dans plus de 70 pays (Open Doors s.d.), on peut lire que les enfants chrétiens, [traduction] « en particulier » dans le Nord, sont « forcés d’adhérer aux préceptes religieux islamiques » (2022-01, 8). Le rapport du DFAT signale que, selon des [traduction] « militants chrétiens »,

[traduction]

des enfants de communautés religieuses minoritaires font l’objet de discrimination dans plusieurs États qui appliquent la charia, notamment en leur refusant l’accès à des cours d’éducation précis, en ne diffusant pas leurs résultats finaux, en les obligeant à étudier une religion différente de la leur et les privant d’admission à l’école ou à l’université, ou de bourses d’études (Australie 2020-12-03, paragr. 3.19, en italique dans l’original).

Le rapport du DFAT ajoute que [traduction] « la plupart des cas » de discrimination de ce type sont

[traduction]

probablement le résultat de politiques opérationnelles de « discrimination positive » des gouvernements des États et des administrations locales en faveur de la population « indigène » ou majoritaire plutôt que de discrimination active fondée sur des motifs religieux (Australie 2020-12-03, paragr. 3.19).

3. Situation des chrétiens dans le Nord

Le rapport sur la liberté religieuse dans le monde en 2022 publié par les États-Unis fait observer que, selon la société civile et les médias, [traduction] « l’insécurité générale » est « présente partout » au Nigéria, « en particulier » dans le Nord-Ouest (É.-U. 2023-05-15, 1). La même source ajoute que les incidents violents touchant à la fois les musulmans et les chrétiens se sont produits [traduction] « fréquemment », « en particulier » dans le Nord, « entraînant de nombreux décès » (É.-U. 2023-05-15, 1). Le Projet de données sur les lieux et les incidents de conflits armés (Armed Conflict Location & Event Data Project - ACLED), un [traduction] « projet de collecte et d’analyse de données désagrégées et de cartographie des crises » portant sur la violence politique et les manifestations dans le monde, souligne qu’une [traduction] « série d’attaques » contre des églises et des dirigeants chrétiens au Nigéria a soulevé des « inquiétudes quant à une escalade de la violence » visant la communauté chrétienne (2022-07-21).

Selon un rapport produit par le Kukah Centre (TKC), un institut de recherche sur les politiques, situé au Nigéria, fondé par l’évêque du diocèse catholique de Sokoto (TKC s.d.), [traduction] « [g]énéralement, la pratique du christianisme dans le Nord du Nigéria est difficile compte tenu de la situation historique, socioculturelle et politique dans la région » et que la région est caractérisée par la « persécution des chrétiens » et le fait que certains aspects de la loi islamique soient imposés (2023-04-28, 4). L’organisation Open Doors, dans un profil de pays sur le Nigéria, signale que les chrétiens du Nord du Nigéria sont [traduction] « habituellement traités comme des citoyens de seconde classe et éprouvent de la discrimination et de l’hostilité », et que les chrétiens d’origine musulmane subissent en outre « le rejet de leur propre famille, de la pression pour abandonner le christianisme, et souvent de la violence physique » (Open Doors 2023). Le rapport du TKC cite un chrétien haoussa de l’État de Kano qui aurait déclaré au cours d’un entretien que les chrétiens haoussas ne peuvent pas obtenir un emploi au gouvernement [traduction] « simplement en passant une entrevue »; il faut avoir des contacts (2023-04-28, 12).

Selon le rapport du TKC, [traduction] « les attaques pour motifs religieux » contre les chrétiens du Nord du Nigéria sont attribuées à d’autres « facteurs qui servent de prétextes », tels que « la prolifération des armes, les frontières poreuses, la pauvreté, la privation relative et les conflits entre agriculteurs et éleveurs » (2023-04-28, 3). D’après l’ACLED, [traduction] « [s]ouvent, la compétition entre les groupes armés et au sein des groupes armés » conduit à la violence contre des « populations vulnérables, y compris les communautés minoritaires chrétiennes » dans le Nord (2022-07-21).

Selon le TKC, le Nord du Nigéria est divisé en trois zones géopolitiques : le Nord-Ouest, le Nord-Est et le Centre-Nord (2023-04-28, 24). Des sources soulignent que chaque zone est (TKC 2023-04-28, 7) ou a été (Open Doors 2022-01, 37) caractérisée par un auteur particulier de la violence : les éleveurs peuls dans la région du Centre-Nord, les groupes terroristes islamiques dans le Nord-Est et les bandits [5] dans le Nord-Ouest (TKC 2023-04-28, 7; Open Doors 2022-01, 37). Le TKC signale qu’entre le 1er octobre 2022 et le 31 janvier 2023, il y a eu 29 attaques dans 6 États du Centre-Nord, 7 attaques réparties entre 2 États du Nord-Ouest et 3 attaques réparties entre 2 États du Nord-Est (2023-04-28, 24).

Dans le rapport sur la liberté religieuse dans le monde en 2022 publié par les États-Unis, on peut lire que, depuis [traduction] « plus d’une décennie », l’armée nigériane est en « guerre » contre les « groupes terroristes » Boko Haram et État islamique – Province d’Afrique occidentale (EIPAO) [État islamique en Irak et en Syrie – Afrique de l’Ouest (EIAO), Wilayat Gharb Afriqiyah], qui ont « tué ou enlevé » des musulmans et des chrétiens; « selon les observateurs », les deux groupes ont continué à attaquer des « cibles religieuses, y compris des églises et des mosquées » en 2022 (É.-U. 2023-05-15, 19). Le rapport du DFAT fait observer que Boko Haram prend les chrétiens pour cible [traduction] « de façon opportuniste » et que « [m]ême s’il prétend avoir des motifs islamistes, Boko Haram a régulièrement commis des attaques contre des communautés et des institutions religieuses chrétiennes et musulmanes » dans le Nord-Est du Nigéria (Australie 2020-12-03, paragr. 2.60, 3.20).

L’organisation Open Doors a écrit que les chrétiens sont exposés à la violence de Boko Haram et de l’EIPAO, qui est un groupe dissident de Boko Haram, ainsi qu’à celle de milices peules et de [traduction] « ceux qu’on appelle les "bandits" armés » (2022-01, 13). La même source souligne qu’en décembre 2019 une faction affiliée à l’EIPAO a publié une vidéo de l’exécution de 10 chrétiens et 1 musulman [traduction] « pour venger la mort » d’un dirigeant de Daesh [État islamique en Irak et en Syrie (EIIS) ou État islamique d’Irak et d’al-Cham (ISIS), État islamique (EI), État islamique en Irak et au Levant (EIIL)] (Australie 2020-12-03, paragr. 3.20).

L’ACLED signale qu’en date de juin 2022, le nombre moyen [traduction] « d’incidents violents visant des chrétiens » chaque mois dans les régions du Nord-Ouest et du Centre-Nord a augmenté de 50 p. 100 « par rapport à 2020 » et l’ACLED souligne que l’augmentation est « proportionnelle » à l’augmentation de la violence politique organisée en général (2022-07-21). La même source ajoute que [traduction] « depuis 2020 », la violence contre les chrétiens représente en moyenne « environ » 3 p. 100 des « incidents de violence politique organisée » par mois dans le Nord-Ouest et le Centre-Nord (ACLED 2022-07-21).

En avril 2023, le TKC signalait que [traduction] « [d]epuis le début de 2022, pas moins de 18 prêtres catholiques ont été enlevés par des bandits armés peuls » au Nigéria, et 80 p. 100 de ces enlèvements ont eu lieu dans le Nord-Ouest (2023-04-28, 22). L’ACLED fait remarquer que les attaques visant les chrétiens ont été [traduction] « géographiquement concentrées » dans l’État de Kaduna [dans le Nord-Ouest], tout comme « la majeure partie des activités des milices » (2022-07-21). Le Conseil œcuménique des Églises (COE), une communauté de 352 églises de plus de 120 pays (COE s.d.), signale que dans l’État de Kaduna, les chrétiens sont victimes de bandits qui s’attaquent à leurs maisons, leurs villages et leurs églises, et que certains chrétiens sont tués et d’autres sont enlevés contre rançon; dans cet État, de janvier à juillet 2020, [version française du COE] « [p]lus de » 300 personnes, « principalement » des chrétiens, ont été tuées (COE 2021-08-18). Selon des sources, les zones chrétiennes de l’État de Kaduna sont celles qui [version française du COE] « connaissent le plus grand nombre d’attaques de bandits » (COE 2021-08-18) ou les communautés de la zone [traduction] « majoritairement » chrétienne du Sud de l’État de Kaduna « subissent presque quotidiennement des enlèvements contre rançon et des attaques contre leurs communautés » (CSW 2022-11-14). D’après le TKC, dans le Nord-Ouest, les chrétiens sont convertis [traduction] « de force » à l’islam (2023-04-28, 8). Une organisation chrétienne du Royaume-Uni qui défend la liberté religieuse partout dans le monde et qui a un bureau à Kaduna, CSW (CSW s.d.), fait remarquer dans un exposé paru en novembre 2022 que les attaques contre les communautés agricoles non musulmanes, y compris dans l’État de Kaduna, [traduction] « se poursuivent » depuis 2011, mais elles « ont augmenté de façon exponentielle » lorsque « l’administration actuelle » est arrivée au pouvoir en 2015 (2022-11-14). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d’autres renseignements allant dans le même sens.

Dans un exposé sur le sud de l’État de Kaduna, CSW a écrit ceci :

[traduction]

Dans une région où l’origine ethnique est généralement corrélée avec la religion, les minorités ethniques sont aussi invariablement des minorités religieuses. Par conséquent, les attaques prennent une coloration ethnoreligieuse et constituent de plus en plus un déplacement forcé, car les terres ancestrales des communautés indigènes sont fréquemment occupées après que les communautés aient fuient vers des environnements plus sûrs (CSW 2022-11-14).

L’ACLED signale que [traduction] « ces dernières années » l’État de Borno a eu le deuxième plus grand nombre de cas de violence « visant des chrétiens », après l’État de Kaduna (2022-07-21). Cependant, la même source ajoute que la violence politique a [traduction] « diminué » à Borno depuis 2020, et que la violence visant les chrétiens a constitué « moins de » 2 p. 100 du total de la « violence politique organisée » survenue dans l’État en 2020 et en 2021 (ACLED 2022-07-21).

Selon CSW, depuis mars 2010, il y a eu de la violence dans l’État de Plateau [situé dans le Centre-Nord], [traduction] « perpétrée par une faction armée irrégulière » composée d’hommes peuls (2022-11-14). De même, le rapport du DFAT fait observer que, dans le Centre du Nigéria (Middle Belt) [6], un [traduction] « conflit en cours » entre les éleveurs, qui sont « majoritairement » des musulmans peuls, et les agriculteurs musulmans et chrétiens a entraîné « de nombreux morts, blessés et déplacements » (Australie 2020-12-03, paragr. 3.21). La même source cite [traduction] « [p]lusieurs ONG chrétiennes » qui auraient déclaré que « l’identité religieuse est un moteur principal du conflit » et que « les communautés, les églises et les chefs religieux » chrétiens ont « principalement » été visés (Australie 2020-12-03, paragr. 3.21). Cependant, le DFAT cite également les [traduction] « [a]utorités » qui auraient dit que les attaques n’avaient « pas de motifs religieux » et le DFAT souligne que des figures religieuses musulmanes ont également été visées et que des musulmans ont été « tués ou déplacés, mais en moins grand nombre que les chrétiens » (Australie 2020-12-03, paragr. 3.21). D’après le TKC, une [traduction] « série d’attaques » s’est produite dans la région du Centre-Nord dans le but de déplacer les chrétiens et de prendre le contrôle de leurs terres agricoles « fertiles » (2023-04-28, 7).

L’organisation Open Doors signale que des chrétiens ont été [traduction] « accusés et inculpés pour blasphème », en particulier dans les États du Nord (2022-01, 8). Selon HRW, [traduction] « la charia, ou loi islamique », appliquée dans 12 États du Nord, « criminalise le blasphème » (2022-05-16). Des sources signalent qu’en mai 2022, une étudiante [chrétienne (Freedom House 2023-03-09, sect. D2)] de l’Université de Sokoto a été tuée par un groupe d’étudiants [musulmans (Freedom House 2023-03-09, sect. D2)] qui l’ont accusée de blasphème (Freedom House 2023-03-09, sect. D2; HRW 2022-05-16; AP 2022-05-12). L’Associated Press (AP) souligne que la victime recevait la protection du personnel de sécurité de son université, mais que ce personnel a été [traduction] « dépassé » par les « jeunes en colère » qui ont attaqué la victime (AP 2022-05-12). Des sources signalent que [[traduction] « au moins » (Freedom House 2023-03-09, sect. D2)] deux personnes ont été arrêtées à la suite de ce meurtre (AP 2022-05-12; Freedom House 2023-03-09, sect. D2). Selon HRW, les accusations de blasphème [traduction] « déclenchent souvent la violence collective » avant « même » que les autorités n’interviennent (2022-05-16). Dans le rapport du DFAT, on peut lire que, dans l’État de Kano, [traduction] « les infractions perçues contre la religion ont souvent abouti à une "justice populaire", qui se produit généralement en toute impunité » (Australie 2020-12-03, paragr. 3.26).

4. Situation des chrétiens à Abuja et à Lagos

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un représentant de l’ACLED a déclaré que son organisation [traduction] « n’a enregistré aucun cas de violence politique visant des chrétiens » à Abuja ou à Lagos. La même source a ajouté ceci :

[traduction]

Bien que des civils victimes de violence de la part de groupes politiques armés puissent être chrétiens, à Abuja et à Lagos, les civils sont pris pour cible en fonction d’autres appartenances ou identités, telles que l’origine ethnique, le genre ou l’identité politique (ACLED 2023-10-05).

4.1 Situation des chrétiens à Abuja

Selon l’ACLED, [traduction] « les activistes islamistes étendent leurs opérations et se rapprochent » du Territoire de la capitale fédérale (TCF) (2022-07-21). Selon le TKC, entre le 1er novembre 2022 et le 31 janvier 2023, 2 décès ont eu lieu à Abuja à la suite des [traduction] « activités criminelles d’éleveurs et de bandits peuls », sur un total de 182 décès semblables dans la région du Centre-Nord (2023-04-28, 24-26).

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un chercheur du TKC, s’exprimant en son propre nom, a souligné que le TCF, y compris Abuja, est un lieu [traduction] « relativement sûr et accueillant » permettant aux membres des communautés chrétiennes d’y vivre et d’y travailler (chercheur 2023-10-06). La même source a déclaré qu’Abuja fournit [traduction] « une meilleure sécurité par rapport aux autres États du pays, ce qui permet aux chrétiens de participer à des activités religieuses et de mener leurs activités quotidiennes sans appréhension » (chercheur 2023-10-06).

Le représentant de l’ACLED a affirmé que, depuis 2021, l’ACLED n’a enregistré que deux cas de [traduction] « violence visant des chrétiens » dans le TCF, ce qui représente « moins de » 2 p. 100 du « total des incidents visant des civils » chaque année dans cette région (ACLED 2023-10-05). La même source a fourni les informations suivantes concernant les deux cas de violence antichrétienne :

  • En mars 2022, trois personnes – un pasteur de l’Evangelical Church Winning All (ECWA) et deux fils d’un ancien responsable municipal – ont été enlevées dans la communauté de Godozhi (Kuje, TCF) par des [traduction] « individus armés ». Elles ont été libérées trois jours plus tard après la remise d’une [traduction] « quantité non divulguée » d’argent, de nourriture, de médicaments et de boissons.
  • En mars 2023, neuf personnes, dont un pasteur, son épouse et leurs enfants, ont été enlevées par un [traduction] « groupe armé non identifié » à Kuchibiyi dans la région de Kubwa (municipalité d’Abuja, TCF); certaines personnes enlevées ont été libérées alors que d’autres ont été détenues contre une rançon de 50 millions de nairas (NGN) [87 443 $CAN] (ACLED 2023-10-05).

4.2 Situation des chrétiens à Lagos

Dans le rapport sur la liberté religieuse dans le monde en 2022 publié par les États-Unis, on peut lire que le christianisme est la religion [traduction] « dominante » dans le Sud-Ouest, y compris à Lagos (É.-U. 2023-05-15, 6).

Le représentant de l’ACLED a affirmé que, depuis 2021, son organisation n’avait enregistré aucun cas de [traduction] « violence politique visant des chrétiens » dans la ville de Lagos (ACLED 2023-10-05). Toutefois, la même source a décrit les cinq cas suivants de violence [dans les régions administratives locales (Local Government Areas – LGA) de la région métropolitaine de Lagos] au cours de la même période (ACLED 2023-10-05) :

  • Au début août 2021 à Ketu, LGA de Kosofe, un pasteur de la Redeemed Christian Church of God (RCCG) a été tué par balle alors qu’il était en chaire par une [traduction] « milice sectaire non identifiée ».
  • Le 26 septembre 2021, à Festac, LGA d’Amuwo-Odofin, un homme a été enlevé dans son église par des [traduction] « hommes armés non identifiés ». Aucune demande de rançon n’a été signalée.
  • Le 27 septembre 2021, à Doppemu, LGA d’Agege, un pasteur et son épouse ont été enlevés par [traduction] « un groupe armé non identifié ». Le groupe a initialement exigé une rançon de 100 millions de NGN pour le couple, mais le groupe finalement libéré l’épouse et réduit la rançon à 50 millions de NGN.
  • Le 25 janvier 2022 à Jakande, LGA d’Eti-Osa, un pasteur a été attaqué et battu par un [traduction] « groupe armé », tout comme un membre de la congrégation qui a tenté d’intervenir. [Traduction] « [d]es rapports précisent » que l’attaque est liée à une lutte pour la direction au sein de l’église.
  • Le 26 janvier 2022 à Ikoyi, LGA d’Eti-Osa, un pasteur a été [traduction] « agressé physiquement par une foule », qui a également envahi l’église avec un bulldozer et a abattu la clôture et des arbres (ACLED 2023-10-05).

5. Protection offerte par l’État

Selon le TKC, [traduction] « de nombreuses » communautés chrétiennes du Nord deviennent la cible « d’attaques violentes » en raison de « l’échec du gouvernement » à régler la situation (2023-04-28, 3). Selon le rapport d’Open Doors, le gouvernement [traduction] « viole régulièrement ou ne protège pas » les droits des chrétiens (2022-01, 8). La même source signale que [traduction] « l’élite dirigeante [du Nord] a accordé un traitement préférentiel aux musulmans et fait de la discrimination à l’égard des chrétiens » (Open Doors 2022-01, 15). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d’autres renseignements allant dans le même sens.

D’après le TKC, le banditisme et les enlèvements sont [traduction] « fréquents » dans le Nord-Ouest en raison de « l’absence de contrôle gouvernemental et de l’insécurité dans certaines communautés chrétiennes rurales minoritaires » (2023-04-28, 6). Selon le rapport du DFAT, [traduction] « [l]es contraintes en matière de capacité » ont limité la capacité d’agir des forces policières du Nigéria, « en particulier » dans des conflits comme les affrontements du Centre du Nigéria, « surtout entre les éleveurs peuls » et les agriculteurs musulmans et chrétiens; le gouvernement a « régulièrement » fait appel à l’armée pour maintenir l’ordre dans les communautés qui connaissent des « niveaux élevés de violence » (Australie 2020-12-03, paragr. 5.2).

Dans le rapport sur la liberté religieuse dans le monde en 2022 publié par les États-Unis, on peut lire que [traduction] « [d]es chefs religieux chrétiens et musulmans de premier plan ont fait des déclarations » critiquant « l’inaction du gouvernement face à la violence généralisée et continue » (É.-U. 2023-05-15). Selon World Watch Monitor, une organisation qui fait état de la [traduction] « persécution » religieuse des chrétiens partout dans le monde (World Watch Monitor s.d.), [traduction] « ni les chrétiens ni les autres groupes minoritaires ne peuvent compter sur » la protection offerte par « l’appareil de sécurité » du gouvernement nigérian (World Watch Monitor 2022-01-19).

Selon un rapport du Groupe parlementaire multipartite (All-Party Parliamentary Group - APPG) du Royaume-Uni pour la liberté de croyance ou de religion dans le monde, un groupe [traduction] « informel » de membres de la Chambre des communes et de la Chambre des lords,

[traduction]

[l]’incapacité du gouvernement fédéral et des gouvernements des États du Nigéria à protéger les agriculteurs chrétiens, et le manque de volonté politique de répondre adéquatement aux avertissements ou de traduire les auteurs de violence en justice, a favorisé des sentiments de victimisation et de persécution (APPG for International Freedom of Religion or Belief 2020-06-20, 9).

Le chercheur du TKC a déclaré que la Commission nationale des droits de l’homme (National Human Rights Commission - NHRC), une institution gouvernementale [traduction] « indépendante » chargée de promouvoir, de protéger et de faire respecter les droits de la personne au Nigéria (Nigéria s.d.a), a son siège à Abuja et est ouverte à tous les citoyens (chrétiens et musulmans) pour qu’ils déposent des plaintes concernant des violations de leurs droits de la personne (chercheur 2023-10-06). Selon la NHRC, un [traduction] « mécanisme de traitement des plaintes » a été mis en place pour traiter les plaintes pour violations des droits de la personne reçues au siège et dans tous les bureaux d’État; ces plaintes peuvent être déposées par écrit, par courrier électronique ou de vive voix (Nigéria s.d.b). Le site Internet de la NHRC souligne que selon la loi de 2010 modifiant la loi sur la NHRC (The NHRC (Amendment) Act, 2010), les décisions prises par le conseil d’administration de la NHRC [traduction] « sont enregistrables comme décisions de la Haute Cour » (Nigéria s.d.b). Le rapport annuel de la NHRC pour 2022 précise qu’il y a eu 2 080 plaintes concernant la [traduction] « liberté de religion », ce qui en fait la catégorie avec le deuxième plus faible nombre de plaintes déposées auprès de la NHRC en 2022 (Nigéria 2023-05-25, 44). Le chercheur a souligné que le public est [traduction] « généralement peu » sensibilisé à ces mécanismes de protection offerts par l’État (2023-10-06). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement sur l’efficacité de la NHRC.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l’aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n’apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d’une demande d’asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d’information.

Notes

[1] Selon l’enquête sur la démographie et la santé au Nigéria, un [traduction] « échantillon représentatif » d’environ 42 000 ménages « sélectionnés au hasard » ont été sondés et, au sein de ces ménages, les « groupes cibles » étaient les femmes âgées de 15 à 49 ans et les hommes âgés de 15 à 59 ans (NPC of Nigeria & ICF 2019-10, xix).

[2] L’ICF est l’organisation responsable du programme des enquêtes sur la démographie et la santé (Demographic and Health Surveys - DHS) (ICF s.d.). Ce programme est financé par l’Agence des États-Unis pour le développement international (US Agency for International Development - USAID) qui [traduction] « fourni[t] un soutien et une aide technique pour la mise en œuvre d’enquêtes sur la population et la santé dans de nombreux pays du monde » (NPC of Nigeria & ICF 2019-10, ii).

[3] Selon Vanguard, un journal nigérian, citant une déclaration publiée par la NPC, le questionnaire du recensement de 2023 ne comprendra pas de questions sur l’origine ethnique et la religion en raison de leur [traduction] « effet explosif » dans le discours national (2022-07-17). Citant encore une fois la NPC, la même source souligne que les recensements de 1991 et de 2006 ont également exclu les questions sur la religion et l’origine ethnique (Vanguard 2022-07-17).

[4] La Commission des États-Unis sur la liberté religieuse dans le monde (US Commission on International Religious Freedom - USCIRF) fait état du fait que, dans le Nord du Nigéria, les groupes hisbah [traduction] « consistent généralement en de jeunes hommes recrutés localement qui patrouillent les quartiers afin de repérer toute atteinte à la charia » (É.-U. 2019-12, 14). Selon la même source, [traduction] « [c]ertains observateurs ont comparé les groupes hisbah à des groupes de justiciers, en particulier dans les États qui ne disposent pas d’une association officielle hisbah, mais où des groupes hisbah non officiels patrouillent » (É.-U. 2019-12, 16).

[5] L’ACLED définit le [traduction] « "banditisme" » comme les activités des milices au Nigéria et signale que cette violence représentait le tiers de tous les incidents de violence politique en 2021 (ACLED 2022-07-21).

[6] Le rapport du DFAT souligne que le Centre du Nigéria (Middle Belt) comprend les États suivants : Plateau, Adamawa, Nasarawa et Taraba (Australie 2020-12-03, paragr. 2,68). D’après Open Doors, le Centre du Nigéria chevauche [traduction] « plus ou moins » la zone du Centre-Nord (Open Doors 2022-01, 37).

Références

All-Party Parliamentary Group (APPG) for International Freedom of Religion or Belief. 2020-06-20. Nigeria: Unfolding Genocide? [Date de consultation : 2023-09-29]

Armed Conflict Location & Event Data Project (ACLED). 2023-10-05. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par un représentant.

Armed Conflict Location & Event Data Project (ACLED). 2022-07-21. Ladd Serwat. « Fact Sheet: Attacks on Christians Spike in Nigeria Alongside Overall Rise in Violence Targeting Civilians ». [Date de consultation : 2023-09-19]

Associated Press (AP). 2022-05-12. Chinedu Asadu. « Nigeria: Student Accused of Blasphemy Is Burnt to Death ». [Date de consultation : 2023-10-24]

Australie. 2020-12-03. Department of Foreign Affairs and Trade (DFAT). DFAT Country Information Report: Nigeria. [Date de consultation : 2023-10-17]

Chercheur, The Kukah Centre (TKC). 2023-10-06. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Conseil œcuménique des Églises (COE). 2021-08-18. Fredrick Nzwili. « Christians, Pastors and Churches Bear Brunt of Bandit Attacks in Nigeria's Kaduna State ». [Date de consultation : 2023-10-03]

Conseil œcuménique des Églises (COE). S.d. « About the WCC ». [Date de consultation : 2023-10-03]

CSW. 2022-11-14. « Southern Kaduna State: A Neglected Crisis ». [Date de consultation : 2023-09-29]

CSW. S.d. « About CSW ». [Date de consultation : 2023-09-29]

États-Unis (É.-U.). 2023-05-15. Department of State. « Nigeria ». International Religious Freedom Report for 2022. [Date de consultation : 2023-09-13]

États-Unis (É.-U.). 2019-12. US Commission on International Religious Freedom (USCIRF). Shari'ah Criminal Law in Northern Nigeria: Implementation of Expanded Shari'ah Penal and Criminal Procedure Codes in Kano, Sokoto, and Zamfara States, 2017-2019. Par Heather Bourbeau, avec Muhammad Sani Umar & Peter Bauman. [Date de consultation : 2023-10-26]

Freedom House. 2023-03-09. « Nigeria ». Freedom in the World 2023. [Date de consultation : 2023-09-22]

Human Rights Watch (HRW). 2022-05-16. Anietie Ewang. « Student in Nigeria Murdered Over Blasphemy Allegation ». [Date de consultation : 2023-10-04]

ICF. S.d. « The Demographic and Health Surveys (DHS) Program ». [Date de consultation : 2023-11-07]

The Kukah Centre (TKC). 2023-04-28. Nigerian Atrocities Documentation Project (NADP): Final Report. [Date de consultation : 2023-10-03]

The Kukah Centre (TKC). S.d. « About Us ». [Date de consultation : 2023-10-03]

National Population Commission (NPC) of Nigeria & ICF. 2019-10. Nigeria Demographic and Health Survey 2018. [Date de consultation : 2023-10-25]

Nigéria. 2023-05-25. National Human Rights Commission (NHRC). 2022 Annual Report. [Date de consultation : 2023-10-10]

Nigéria. 1999 (modifiée en 2023). The Constitution of The Federal Republic of Nigeria 1999. Telle que reproduite par le Policy and Legal Advocacy Centre (PLAC). [Date de consultation : 2023-09-25]

Nigéria. 1990 (modifiée en 2020). Criminal Code Act. Telle que reproduite par le Policy and Legal Advocacy Centre (PLAC). [Date de consultation : 2023-11-08]

Nigéria. S.d.a. National Human Rights Commission (NHRC). « About National Human Rights Commission ». [Date de consultation : 2023-10-10]

Nigéria. S.d.b. National Human Rights Commission (NHRC). « NHRC Mandate ». [Date de consultation : 2023-10-10]

Open Doors. 2023. « Nigeria ». [Date de consultation : 2023-09-13]

Open Doors. 2022-01. Nigeria: Full Country Dossier. [Date de consultation : 2023-09-22]

Open Doors. S.d. « Our History ». [Date de consultation : 2023-09-13]

Vanguard. 2022-07-17. « 2023 Census Will Not Canvass Questions on Religion — NPC ». [Date de consultation : 2023-10-25]

World Watch Monitor. 2022-01-19. Julia Bicknell. « Afghanistan Overtakes N Korea as Most Dangerous Place to Live as a Christian ». [Date de consultation : 2023-09-29]

World Watch Monitor. S.d. « About ». [Date de consultation : 2023-09-29]

Autres sources consultées

Sites Internet, y compris : Action on Armed Violence; Al Jazeera; Amnesty International; Austrian Red Cross – ecoi.net; Catholic Institute of West Africa; Christian Association of Nigeria; Church Times; Crisis24; Internal Displacement Monitoring Centre; International Crisis Group; London School of Economics and Political Science; Nations Unies – Organisation internationale pour les migrations, PNUD, Refworld, ReliefWeb; Observatoire pour la liberté religieuse en Afrique; Pew Research Center; Premium Times; Royaume-Uni – Home Office; The Spectator; This Day; University of Michigan.



​​​