Réponses aux demandes d'information

​​​Les réponses aux demandes d’information (RDI) sont des rapports de recherches sur les conditions dans les pays. Ils font suite à des demandes des décideurs de la CISR.

La base de données contient les RDI en français et anglais archivées depuis sept ans. Les RDI antérieures sont accessibles sur le site Web European Country of Origin Information Network.

Les RDI publiées par la CISR sur son site Web peuvent contenir des documents annexés inaccessibles en raison de problèmes techniques et peuvent inclure des traductions de documents initialement rédigées dans d'autres langues que l'anglais ou le français. Pour obtenir une copie d'un document annexé et/ou une version traduite des documents annexés de RDI, veuillez en faire la demande par courriel.

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Les réponses aux demandes d'information (RDI) citent des renseignements qui sont accessibles au public au moment de leur publication et dans les délais fixés pour leur préparation. Une liste de références et d'autres sources consultées figure dans chaque RDI. Les sources citées sont considérées comme les renseignements les plus récents accessibles à la date de publication de la RDI.    

Les RDI n'apportent pas, ni ne prétendent apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile donnée. Elles visent plutôt à appuyer le processus d'octroi de l'asile. Pour obtenir plus de renseignements sur la méthodologie utilisée par la Direction des recherches, cliquez ici.   

C'est aux commissaires indépendants de la CISR (les décideurs) qu'il incombe d'évaluer les renseignements contenus dans les RDI et de décider du poids qui doit leur être accordé après avoir examiné les éléments de preuve et les arguments présentés par les parties.    

Les renseignements présentés dans les RDI reflètent uniquement les points de vue et les perspectives des sources citées et ne reflètent pas nécessairement la position de la CISR ou du gouvernement du Canada.    

16 mars 2023

ZZZ201409.EF

Angola et République démocratique du Congo : information sur la situation des ressortissants congolais et des personnes d’ascendance congolaise et le traitement qui leur est réservé par la société et les autorités de l’État en Angola, y compris la possibilité d’accéder au logement, à l’emploi, à l’éducation et aux soins de santé (2021-mars 2023)

Direction des recherches, Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada

Pour des renseignements sur le statut juridique des citoyens congolais en Angola, y compris l’accès à la nationalité ainsi que la marche à suivre et les exigences pour obtenir la citoyenneté, veuillez consulter la réponse à la demande d’information ZZZ201408 publiée en avril 2023.

1. Situation

Selon le dernier recensement national effectué en 2014, dont il est fait mention dans le rapport que l’Angola a soumis en 2019 au Groupe de travail sur l’examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme (CDH) des Nations Unies, 2,3 p. 100 de la population du pays est [version française des Nations Unies] « de nationalité étrangère »; parmi ces étrangers, 161 345 personnes, dont 65 777 réfugiés et demandeurs d’asile, sont « en situation régulière » (Angola 2019-08-23, paragr. 75). Selon les estimations de la Banque mondiale, l'Angola comptait 34 503 774 habitants en 2021 (Banque mondiale [2022]). D’après les données déclarées pour novembre 2022 par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le gouvernement de l’Angola, le nombre total de [traduction] « personnes relevant de la compétence du HCR » [1] en Angola s’élève à 55 994 (soit 25 510 réfugiés, 30 282 demandeurs d’asile et 202 « autres personnes relevant de la compétence du HCR »), dont 41,9 p. 100, ou 23 141 personnes, viennent de la République démocratique du Congo (RDC) (Nations Unies 2022-12-05). Le rapport que l’Angola a soumis en 2019 au CDH souligne, sans fournir plus de renseignements, que [version française des Nations Unies] « [r]écemment, [il a été] établi que plus de 85 % des réfugiés avaient l’intention de retourner [en RDC] de leur plein gré » (Angola 2019-08-23, paragr. 81).

Des sources signalent qu'à la suite du conflit dans la région du Kasaï [en RDC], 35 000 (Nations Unies 2022-12-30) ou [version française des Nations Unies] « plus de 30 000 » (Angola 2019-08-23, paragr. 76) personnes avaient fui la région pour se réfugier en Angola en 2017 (Angola 2019-08-23, paragr. 76; Nations Unies 2022-12-30).

Dans un chapitre d’un ouvrage sur les flux migratoires (Migratory Flows at the Borders of Our World), publié par l’Université pontificale Javeriana en Colombie, Avelino Chico, le coordonnateur régional pour l’Afrique de la Section des migrants et des réfugiés (Migrants and Refugees Section) du Saint-Siège [le Vatican] (Saint-Siège 2022-11-22), affirme que certains clans et groupes ethniques sont divisés par la frontière entre l’Angola et la RDC (Chico 2020, 218, 220). La même source ajoute que des personnes continuent à traverser la frontière pour rendre visite aux membres de leur famille, notamment pour [traduction] « tenir certaines cérémonies traditionnelles »; « l’essentiel de l’immigration illégale se produit dans cet espace social, qui ne correspond pas aux frontières nationales » (Chico 2020, 218, 220). On peut lire dans le rapport annuel du Département d’État des États-Unis sur la traite de personnes en Angola que la frontière entre l’Angola et le Congo est marquée par un [traduction] « taux élevé de traite transnationale » (É.-U. 2022-07-29, 86). Dans un rapport publié en 2021 par le Bureau des affaires internationales du travail (Bureau of International Labor Affairs – ILAB) des États-Unis sur le travail des enfants en Angola, on peut lire qu’il y a des enfants qui sont soumis [traduction] « au travail forcé ou à l’exploitation sexuelle commerciale », notamment des filles « ayant à peine 12 ans », qui sont « victimes de la traite de personnes » de la région du Kasaï-Occidental en RDC vers l’Angola, et des enfants congolais « [s]ans papiers » qui migrent en Angola pour travailler dans les mines de diamants (É.-U. 2022-09, 2).

Selon Human Rights Watch (HRW), [traduction] « [d]es milliers » de réfugiés et de demandeurs d’asile se sont rendus en Angola « pour fuir des décennies de conflits dans divers pays », notamment en RDC; en octobre 2018, « plus de 400 000 réfugiés et demandeurs d’asile ont subi un retour forcé ou ont fui le pays lors d’une opération de la police angolaise visant l’extraction illégale de diamants dans la province de Lunda Norte » (HRW 2022-11-09). D’après Reuters, un porte-parole du gouvernement de la RDC a déclaré en octobre 2018 [traduction] « [qu’]environ » 28 000 Congolais « avaient été "brutalement" expulsés » de l’Angola, « en violation d’un accord entre les deux pays sur la liberté de circulation » (Reuters 2018-10-16). La même source souligne que le commissaire de police de l’Angola [traduction] « a rejeté les accusations de violence » du gouvernement de la RDC, déclarant que les migrants congolais « résidaient illégalement dans le pays », avaient reçu « "une aide" malgré leur statut et étaient partis de leur propre gré » (Reuters 2018-10-16). Dans un autre article de Reuters publié en 2018, on peut lire que [traduction] « plus de 20 migrants congolais » ayant franchi la frontière entre le 4 et le 12 octobre 2018 ont signalé avoir subi « violences, pillages et déplacements forcés de la part des forces de sécurité angolaises ainsi que d’une tribu locale appelée Tshokwe » (Reuters 2018-10-14).

Des sources font remarquer que, depuis [juillet (Nations Unies 2022-12-30)] 2022, le HCR a repris ses opérations de rapatriement [version française des Nations Unies] « volontaire » des réfugiés congolais (HRW 2022-11-09; Nations Unies 2022-12-30). Dans un autre rapport du HCR, rédigé par son Bureau régional pour l’Afrique australe (Regional Bureau for Southern Africa), on peut lire qu'en septembre 2022, 143 personnes ont été [traduction] « rapatriées » de l’Angola vers des régions en RDC, comme la province du Kasaï, Kinshasa, la province du Kwilu et Goma (Nations Unies 2022-09).

2. Traitement

Selon une étude sur les politiques migratoires en Angola pour 2021, publiée par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) des Nations Unies et renfermant [traduction] « des recherches et des analyses » effectuées par l’Economist Intelligence Unit (EIU), la « division de la recherche et de l’analyse de l’Economist Group », la « société sœur » du journal Economist (EIU s.d.), l’Angola [traduction] « n’a aucune politique ou stratégie pour lutter contre les crimes haineux, la violence, la xénophobie ou la discrimination à l’égard des migrants » (OIM des Nations Unies avec l’EIU 2021-07-09, 13). La Constitution de l’Angola de 2010 prévoit ce qui suit :

[traduction]

Article 23. (Le principe de l’égalité)

  1. Tous les citoyens sont égaux devant la loi.
  2. Nul ne peut être défavorisé, privilégié, privé d’un droit ou dispensé d’un devoir quelconque en raison d’ascendance, de sexe, de race, d’ethnie, de couleur, d’un handicap, de langue, de territoire d’origine, de religion, d’opinions politiques, idéologiques ou philosophiques, d’instruction, de situation économique, sociale ou professionnelle (Angola 2010, mise en évidence dans l'original).

Les renseignements contenus dans le paragraphe suivant ont été fournis par un chercheur en migration à l’Université de Bayreuth en Allemagne, dont les travaux portent sur la dynamique de la migration, notamment en Angola, au cours d’un entretien avec la Direction des recherches :

En Angola, la ligne entre [traduction] « qui est Congolais et qui ne l’est pas », ainsi qu’entre « qui est Angolais et qui ne l’est pas », est « très floue ». Par exemple, une personne née en Angola qui a de la famille en RDC, mais qui n’a pas d’acte de naissance, [traduction] « peut être considérée » par le gouvernement et la société en RDC comme étant Angolaise, et par le gouvernement et la société en Angola comme étant Congolaise. Les migrants congolais qui ont une faible maîtrise du portugais font plus souvent l’objet de [traduction] « discrimination », et l’incapacité de parler la langue nationale peut servir à justifier l’expulsion. En outre,

[traduction]

[u]ne personne qui parle portugais avec un accent congolais peut être considérée comme étant Congolaise, même [pour ce qui est] des Angolais qui viennent de provinces comme Uíge, Cabinda et Zaïre, des régions où les gens ont tendance à prononcer certains mots en portugais de la même manière que les migrants congolais, en raison de la proximité linguistique et géographique. Dans le discours populaire, les Angolais qui parlent portugais comme les Congolais sont considérés comme des étrangers et sont péjorativement appelés « langa », un terme péjoratif pour parler d’un immigrant congolais (chercheur 2023-03-09).

2.1 Traitement réservé par la société

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu d’information sur le traitement réservé aux ressortissants congolais par la société angolaise.

D’après le chercheur en migration, la société et les autorités en Angola exercent de la [traduction] « discrimination » à l’égard des « migrants congolais et des Angolais ayant des antécédents congolais »; ni les uns ni les autres ne sont considérés comme des Angolais, en partie à cause de la barrière de la langue portugaise (chercheur 2023-03-07).

2.2 Traitement réservé par les autorités

Selon Freedom House, les forces de sécurité angolaises [traduction] « harcèleraient et agresseraient les communautés d’immigrants, et le gouvernement n’a pas protégé adéquatement les réfugiés et les demandeurs d’asile » (Freedom House 2022-02-24, sect. F4). En ce qui concerne les migrants congolais en particulier, la même source cite des [traduction] « représentants des Nations Unies » préoccupés par « [l’]expulsion forcée de migrants congolais en 2020, laissant entendre que cela contrevenait aux directives internationales sur le traitement des réfugiés » (Freedom House 2022-02-24, sect. F4). Le chercheur en migration a affirmé que les ressortissants congolais en Angola qui ne parlent pas bien portugais vivent une [traduction] « situation difficile » lorsqu’ils traitent avec les autorités gouvernementales et, dans « bon nombre de cas », subissent de la « discrimination » de la part des autorités et de la société (chercheur 2023-03-07).

Dans les Country Reports on Human Rights Practices for 2021 publiés par le Département d’État des États-Unis, on peut lire que les autorités de la province de Lunda Norte [traduction] « ont exercé des pressions sur des migrants en situation irrégulière pour qu’ils retournent » en RDC (É.-U. 2022-04-12, 17). Citant des chiffres de l’OIM, la même source signale que [traduction] « plus de 8 000 migrants en situation irrégulière » ont quitté l’Angola pour retourner en RDC en août et en septembre 2021 (É.-U. 2022-04-12, 17). Cette même source ajoute que les [traduction] « migrants en situation irrégulière » ayant quitté l’Angola « n’avaient souvent pas accès à de l’eau ou à un abri lors de leur trajet à pied jusqu’à la frontière » et étaient exposés au « risque de subir des violations des droits de la personne, y compris de la violence fondée sur le sexe » (É.-U. 2022-04-12, 17).

3. Accès aux droits et aux services

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu d’information sur la possibilité pour les ressortissants congolais d’accéder aux services en Angola, y compris à l’emploi, à l’éducation, au logement et aux soins de santé.

En ce qui a trait aux droits des citoyens étrangers en Angola, la loi no 13 de 2019 sur le régime judiciaire pour les citoyens étrangers en République d’Angola (Lei sobre o regime jurídico dos cidadãos estrangeiros na República de Angola) renferme la disposition suivante :

[traduction]

ARTICLE 4

(Principe général)

Le citoyen étranger qui réside ou se trouve légalement sur le territoire angolais jouit des mêmes droits, libertés et garanties, et il est soumis aux mêmes devoirs que les citoyens angolais, à l’exception des droits politiques et des autres droits et devoirs expressément réservés par la loi aux citoyens angolais (Angola 2019, mise en évidence dans l'original).

La même loi prévoit ce qui suit concernant la liberté de circulation et d’autres droits conférés aux citoyens étrangers :

[traduction]

ARTICLE 6

(Liberté de circulation et du choix de domicile)

Le citoyen étranger jouit du droit de libre circulation et du choix de domicile, à l’exception des limitations prescrites par la Constitution de la République d’Angola, par la loi, et celles qui sont imposées pour des raisons de sécurité publique.

[…]

ARTICLE 12

(Garanties)

  1. Le citoyen étranger jouit, sur le territoire de la République d’Angola, de toutes les garanties constitutionnelles et juridiques reconnues aux citoyens nationaux, en particulier :
    1. Recourir aux instances judiciaires en cas d'actes qui contreviennent à ses droits;
    2. Ne pas être arrêté et ne pas subir de sanction, sauf dans les cas et les formes prévus par la loi;
    3. Exercer ses droits de propriété et jouir de ceux-ci pacifiquement, et ne pas subir des mesures arbitraires ou discriminatoires;
    4. Ne pas être expulsé ou être extradé, sauf dans les cas et selon les formes prévus par la loi;
  2. En cas d’expulsion, d’absence légale ou d’un décès, le citoyen étranger et les membres de sa famille se voient garantir la reconnaissance et la protection de leurs droits de propriété, de leurs prérogatives et des autres droits et attentes légitimes reconnus par la loi (Angola 2019, mise en évidence dans l'original).

Les renseignements contenus dans le paragraphe suivant sont tirés de l’étude de l’OIM et de l’EIU :

La protection sociale en Angola se divise en trois catégories : de base, obligatoire et complémentaire. Les migrants de tout statut peuvent obtenir la protection de base s’ils répondent aux critères, tandis que les travailleurs migrants en [traduction] « situation régulière » peuvent également avoir accès à la protection obligatoire et complémentaire. Les critères d’admissibilité pour chaque type de protection sociale sont les suivants :

[traduction]

La protection sociale de base est offerte à l’ensemble de la population résidente – indépendamment de la situation migratoire – qui n’a aucun moyen de subsistance, comme les personnes vivant dans une extrême pauvreté ou les personnes sans emploi qui risquent d’être marginalisées. La protection obligatoire et complémentaire est offerte seulement aux travailleurs, y compris les travailleurs migrants en situation régulière, comme l’énonce la loi fondamentale de 2004 sur la protection sociale. La protection sociale complémentaire est facultative, mais nécessite l’inscription au régime obligatoire. Les travailleurs migrants sont également admissibles aux pensions de vieillesse, à la retraite anticipée et aux allocations de vieillesse en vertu de la loi no 40/08 de 2008 (OIM des Nations Unies avec l’EIU 2021-07-09, 12, renvoi omis).

3.1 Logement

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement sur l’accès au logement pour les ressortissants congolais en Angola.

3.2 Emploi

Dans le rapport de l’OIM et de l’EIU, on peut lire que les résidents permanents et temporaires, ainsi que les [traduction] « migrants de certaines catégories de visas de séjour temporaire », ont un accès à l’emploi « égal » à celui des citoyens angolais (OIM des Nations Unies avec l’EIU 2021-07-09, 13). La loi no 13 de 2019 porte ce qui suit :

[traduction]

ARTICLE 56

(Visa de séjour temporaire)

[…]

6. Le visa de séjour temporaire, délivré conformément aux dispositions de l’article no 1, alinéas b, c, d et e, et du numéro 4 du présent article, permet l’exercice d’une activité rémunérée.

[…]

ARTICLE 57

(Visa de résident permanent)

[…]

3. Le visa de résident permanent permet à son titulaire d’exercer une activité professionnelle rémunérée (Angola 2019, mise en évidence dans l'original).

L’OIM et l’EIU ajoutent que tous les autres migrants doivent posséder un visa de travail, [traduction] « qui ne permet pas aux titulaires de changer d’emploi ou d’accepter un nouvel emploi »; les contrats de travail des travailleurs migrants non résidents « peuvent être prolongés de façon continue » pour une période maximale de 36 mois (OIM des Nations Unies en avec l’EIU 2021-07-09, 13).

3.3 Éducation

D’après le rapport de l’OIM et de l’EIU, les règlements nationaux prévoient que [traduction] « [l]es migrants en situation régulière ont le même accès à l’éducation financée par le [g]ouvernement que les citoyens » (OIM des Nations Unies avec l’EIU 2021-07-09, 12). La loi no 13 de 2019 porte ce qui suit :

[traduction]

ARTICLE 8

(Droit à l’éducation et à la liberté d’enseignement)

Le citoyen étranger résident a droit à l’éducation et à la liberté d’enseignement conformément à la loi (Angola 2019, mise en évidence dans l'original).

Le chercheur en migration a affirmé, sans fournir plus de détails, que la qualité des services d’éducation et de soins de santé en Angola est [traduction] « médiocre », que ce soit pour les Angolais ou les ressortissants congolais, et que les services sont « principalement privatisés » dans les deux secteurs (chercheur 2023-03-07).

3.4 Soins de santé

D’après le rapport de l’OIM et de l’EIU, l’accès aux services de soins de santé financés par le gouvernement dépend [traduction] « de la situation migratoire [de la personne] et de la question de savoir si l’Angola a [un] accor[d] avec son pays d’origine quant au principe de réciprocité de la prestation des soins de santé », conformément à la loi fondamentale de 1992 sur le système de santé national [de l’Angola] (OIM des Nations Unies en avec l’EIU 2021-07-09, 12-13). La même source précise que la loi no 13 de 2019 [traduction] « établit que les citoyens étrangers peuvent demander un visa pour traitement médical », dont la durée de validité est de 180 jours, ce qui leur permet d’obtenir des traitements dans des hôpitaux publics et privés (OIM des Nations Unies avec l’EIU 2021-07-09, 13).

4. Protection offerte par l’État

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu d’information sur la protection offerte par l’État aux ressortissants congolais en Angola.

Selon le chercheur dans le domaine des migrations, il est [traduction] « très difficile » pour les migrants en Angola « de trouver ou de se prévaloir » des mécanismes de protection de l’État lorsqu’ils sont victimes de mauvais traitements par les autorités étatiques ou de contester une décision sur leur demande de citoyenneté (2023-03-07). La même source a fait remarquer que la capacité de [traduction] « soulever » un cas de façon à ce qu’il soit « réglé par des voies extrajudiciaires » dépend des moyens financiers de la personne concernée, qu’elle possède ou non la citoyenneté angolaise (chercheur 2023-03-07).

Le rapport national que l’Angola a soumis en 2019 au CDH signale, sans fournir d’autres renseignements, qu’une formation sur les droits de la personne a été offerte, en collaboration avec des [version française des Nations Unies] « intervenants internationaux », aux « policiers, aux agents des forces de l’ordre et aux autorités traditionnelles qui travaillent dans les zones frontalières » (Angola 2019-08-23, paragr. 78). Sans donner de détails, le même rapport souligne également que tout [version française des Nations Unies] « incident mineur » lié au rapatriement des « [i]mmigrants en situation irrégulière » « a été traité dès qu’il a été signalé » (Angola 2019-08-23, paragr. 81).

D’après l’ILAB, un citoyen angolais qui avait été accusé en 2019 de traite de personnes concernant deux enfants de la RDC a été déclaré coupable et condamné à quatre ans d’emprisonnement en 2021 (É.-U. 2022-09, 5). La même source a ajouté que les gouvernements de l’Angola et de la RDC avaient collaboré pour [traduction] « rapatri[er] » les enfants en question et les rendre à leurs familles en RDC (É.-U. 2022-09, 5).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l’aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n’apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d’une demande d’asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d’information.

Notes

[1] Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), les « personnes relevant de la compétence du HCR » est un [traduction] « terme général servant à décrire l’ensemble des personnes dont les besoins en matière de protection et d’assistance relèvent de la compétence du HCR. Cela comprend les réfugiés au titre de la Convention de 1951, les personnes contraintes de quitter leurs pays en raison de conflits ou d’événements troublant gravement l’ordre public, les demandeurs d’asile, les personnes qui retournent dans leur pays, les apatrides et, dans certaines situations, les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays » (Nations Unies 2006-06, 16).

[2] La loi no 13 de 2019 prévoit ce qui suit :

[traduction]

ARTICLE 56

(Visa de séjour temporaire)

  1. Le visa de séjour temporaire est délivré par les missions diplomatiques et consulaires pour entrer sur le territoire national pour les raisons suivantes :
    1. Accomplir une mission au sein d’une institution religieuse ou d’une organisation non gouvernementale;
    2. Effectuer des travaux de recherche scientifique, programme de mobilité et études universitaires;
    3. Accompagner un membre de la famille du titulaire d’un visa d’études, de traitement médical, d’investisseur ou de travail;
    4. Être un membre de la famille d’un titulaire d’un permis de résidence en cours de validité;
    5. Être le conjoint d’un citoyen national (Angola 2019, mise en évidence dans l'original).

Références

Angola. 2019-08-23. National Report Submitted in Accordance with Paragraph 5 of the Annex to Human Rights Council Resolution 16/21. (A/HRC/WG.6/34/AGO/1) [Date de consultation : 2023-02-21]

Angola. 2019. Lei n. 13/19 Sobre o regime jurídico dos cidadãos estrangeiros na República de Angola. Extraits traduits par le Bureau de la traduction, Services publics et Approvisionnement Canada. [Date de consultation : 2023-03-09]

Angola. 2010. Angola’s Constitution of 2010. [Date de consultation : 2023-02-22]

Banque mondiale. [2022]. « Population, Total – Angola ». [Date de consultation : 2023-03-02]

Chercheur, University of Bayreuth, Allemagne. 2023-03-07. Entretien avec la Direction des recherches.

Chico, Avelino. 2020. « Angola and the Democratic Republic of Congo’s Border from a Place of Business to the Point of Entry for Illegal Immigration ». Migratory Flows at the Borders of Our World. Sous la direction d’Ares Mateos et al. Bogotá : Editorial Pontificia Universidad Javeriana. [Date de consultation : 2023-02-09]

États-Unis (É.-U.). 2022-09. Department of Labor, Bureau of Internal Labor Affairs (ILAB). « Angola ». 2021 Findings on the Worst Forms of Child Labor. [Date de consultation : 2023-02-09]

États-Unis (É.-U.). 2022-07-29. Department of State, Office to Monitor and Combat Trafficking in Persons. « Angola ». 2022 Trafficking in Persons Report. [Date de consultation : 2023-02-09]

États-Unis (É.-U.). 2022-04-12. « Angola ». Country Reports on Human Rights Practices for 2021. [Date de consultation : 2023-02-09]

Freedom House. 2022-02-24. « Angola ». Freedom in the World 2022. [Date de consultation : 2023-02-09]

Human Rights Watch (HRW). 2022-11-09. « A Human Rights Agenda for Angola ». [Date de consultation : 2023-02-20]

Nations Unies. 2022-12-30. UN Angola. « Angolan Refugees Return to the Democratic Republic of the Congo to Build a New Life ». Traduit par le Bureau des Nations Unies pour la coordination des activités de développement (BCAD). [Date de consultation : 2023-02-10]

Nations Unies. 2022-12-05. Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). UNHCR Angola Population of Concern Snapshot – November 2022. [Date de consultation : 2023-02-09]

Nations Unies. 2022-09. Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Regional Bureau for Southern Africa. Population Data Analysis – September 2022. [Date de consultation : 2023-02-09]

Nations Unies. 2006-06. Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Master Glossary of Terms Rev. 1. [Date de consultation : 2023-03-07]

Nations Unies. S.d. Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). « Figures at a Glance ». [Date de consultation : 2023-02-28]

Organisation internationale pour les migrations (OIM) des Nations Unies avec l’Economist Intelligence Unit (EIU). 2021-07-09. « Republic of Angola ». Migration Governance Indicators Profile 2021. [Date de consultation : 2023-07-09]

Reuters. 2018-10-16. Giulia Paravicini, Stanys Bujakera & Stephen Eisenhammer. « Congo Accuses Angola of Violent Expulsions, Luanda Denies ». [Date de consultation : 2023-02-21]

Reuters. 2018-10-14. Giulia Paravicini & Stephen Eisenhammer. « Congolese Migrants Flood Home, Angola Denies Claims of Brutal Crackdown ». [Date de consultation : 2023-02-20]

Saint-Siège. 2022-11-22. Integral Human Development. « GHANA – Sisters Trained on Human Trafficking in the Diocese of Wa ». [Date de consultation : 2023-03-08]

Autres sources consultées

Sources orales : Angola – Serviço de Migração e Estrangeiros; Association de la diaspora africaine du Canada; chercheur postdoctoral et consultant aux Pays-Bas dont les travaux portent sur la migration internationale entre l’Afrique et l’Europe; Human Rights Watch; The Nordic Africa Institute; professeur dans une université américaine dont les recherches portent sur l’économie, la gouvernance et la prestation de services de logement, de soins de santé et autres en Angola; professeur dans une université américaine dont les recherches portent sur l’histoire de l’Afrique centrale, y compris l’identité nationale et les questions politiques en Angola et en République du Congo; professeur dans une université au Royaume-Uni dont les recherches portent sur l’économie politique de la migration forcée et de l’aide aux réfugiés en Afrique; République démocratique du Congo – ambassade à Luanda; Saint-Siège – Migrants and Refugees Section, Africa Coordination Team.

Sites Internet, y compris : ACAT-France; Agence France-Presse; Al Jazeera; Allemagne – Federal Office for Migration and Refugees; Amnesty International; Angola – Migration and Foreigners Service, Ministry of Finance, Ministry of Foreign Affairs, National Statistics Institute; Angola Press Agency; Associated Press; Citizenship Studies; Factiva; France24; Global Governance; Jeune Afrique; Jornal de Angola; Konrad-Adenauer-Stiftung; mediacongo.net; Migration Research Hub; Minority Rights Group International; Le Monde; Oxfam International; Population, Space and Place; Radio Okapi; Reporters Sans Frontières; République démocratique du Congo – Direction générale de migration; Southern African Development Community; Transparency International; Union européenne – Service européen d’action extérieure; Université de Kinshasa; Voice of America.



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