Réponses aux demandes d'information

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4 janvier 2023

PAK201285.EF

Pakistan : information sur la situation des musulmans chiites [shiites] et le traitement qui leur est réservé, y compris les Hazaras et les Turis, en particulier à Lahore, à Karachi, à Islamabad et à Hyderabad; réaction de l’État à la violence envers les chiites (2020-décembre 2022)

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada

1. Musulmans chiites
1.1 Données démographiques

Selon des sources, on estime que la proportion de chiites au sein de la population pakistanaise se situe entre 10 et 20 p. 100 (Australie 2022-01-25, paragr. 3.28) ou entre 15 et 20 p. 100 (The Guardian 2020-10-21). On peut lire dans un rapport de l'International Crisis Group (Crisis Group) sur la violence sectaire au Pakistan que les chiites représentent de 20 à 25 p. 100 de la population musulmane et la plus grande minorité sectaire du pays (2022-09-05, 26). Il est écrit dans l'International Religious Freedom Report for 2021 publié par le Département d'État des États-Unis que le nombre de sunnites et le nombre de chiites au sein de la population musulmane [traduction] « varie » (É.-U. 2022-06-02, 4).

D'après un rapport sur le Pakistan publié en 2022 par le ministère des Affaires étrangères et du Commerce (Department of Foreign Affairs and Trade – DFAT) de l'Australie, il existe des communautés chiites [traduction] « importantes » à Karachi, à Lahore, à Rawalpindi et à Islamabad (Australie 2022-01-25, paragr. 3.55). D'après la même source, les chiites sont majoritaires dans la région autonome du Gilgit-Baltistan, mais ils sont minoritaires ailleurs au Pakistan (Australie 2022-01-25, paragr. 3.55). Voici un extrait d'un rapport de 2019 du DFAT :

[traduction]

Les chiites pakistanais sont établis dans tout le pays, dans les centres urbains, notamment à Karachi, à Lahore, à Rawalpindi, à Islamabad, à Peshawar, à Multan, à Jhang et à Sargodha. […]

Il y a des populations importantes de chiites à Peshawar, à Kohat, à Hangu et à Dera Ismail Khan, à Khyber Pakhtunkhwa; dans les districts de Kurram et d'Orakzai, dans les anciennes régions tribales sous administration fédérale [(Federally Administrated Tribal Areas - FATA)] [1]; à Quetta et aux alentours, et le long de la côte du Makran, au Baloutchistan; dans des parties du sud et du centre du Pendjab; et dans tout le Sindh. Bien que certains chiites vivent dans des enclaves dans ces villes [les Hazaras et les Turis], les communautés chiites et sunnites sont généralement bien intégrées (Australie 2019-02-20, paragr. 3.90-3.91).

Selon la même source, à Karachi, des [traduction] « concentrations » de chiites, « particulièrement » des Hazaras, se trouvent à Abbas Town, à Hussain Hazara Goth, à Mughal Hazara Goth, à Rizvia Society, à Ancholi, à Defence Housing Authority (Gizri), à Pak Colony et à Manghopir (Australie 2019-02-20, paragr. 3.105). Dans le même rapport, on peut lire qu'il y a des chiites dans tout le Pendjab, y compris à Lahore, mais le rapport souligne que, dans le sud du Pendjab, les communautés sunnites et chiites sont [traduction] « plus ségréguées », tandis que, dans les villes, ces communautés sont « beaucoup mieux intégrées » (Australie 2019-02-20, paragr. 3.106). On peut également y lire que [traduction] « la plupart » des chiites à Khyber Pakhtunkhwa vivent à Hangu, à Kohat, à Peshawar et à Dera Ismail Khan, et il est expliqué que « [l]a majorité des chiites à Peshawar sont des habitants de longue date de la vieille ville, tandis que de nombreux chiites qui vivent à Hangu, à Kohat et à Dera Ismail Khan sont des Turis ou des Bangash originaires des agences de Kurram et d'Orakzai » (Australie 2019-02-20, paragr. 3.108). Selon la même source,

[traduction]

[e]nviron deux millions de personnes vivent dans le Gilgit-Baltistan, une région autonome peu peuplée dans le nord du pays. Cette population est composée de chiites (environ 39 p. 100), de chiites ismaéliens (18 p. 100), de sunnites (27 p. 100) et de noorbakhshis (16 p. 100), qui adhèrent à une tradition soufie combinant des aspects des doctrines chiites et sunnites (Australie 2019-02-20, paragr. 3.112).

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

1.2 Traits distinctifs

Le rapport de 2022 du DFAT signale ce qui suit :

[traduction]

La plupart des chiites pakistanais (à l'exception des Hazaras) ne se différencient pas des sunnites pakistanais par leurs traits physiques ou leur langue, et il n'y a pas de distinction entre eux dans les recensements nationaux. La NADRA [Autorité nationale sur les bases de données et l'enregistrement (National Database and Registration Authority)] recueille des renseignements sur la religion pendant le processus de demande de pièces d'identité, mais la CNIC [carte d'identité nationale informatisée (Computerized National Identity Card)] n'indique pas la religion de son détenteur, et le passeport ne précise pas si son détenteur est musulman sunnite ou chiite. Il est possible d'identifier certains chiites du fait qu'ils portent un nom chiite courant, par exemple Naqvi, Zaidi ou Jafri. De même, un nom ethnique ou tribal peut révéler l'origine ethnique ou l'affiliation tribale d'une personne : presque tous les Hazaras et les Turis sont chiites, tout comme de nombreux Bangash. Les rituels d'autoflagellation pendant certaines célébrations religieuses chiites peuvent laisser des cicatrices caractéristiques permanentes que les activistes recherchent pour identifier des chiites en vue de leur exécution (Australie 2022-01-25, paragr. 3.56).

Le rapport de 2019 du DFAT explique que les

[traduction]

chiites au Pakistan se font davantage remarquer lors des événements religieux chiites et des pèlerinages en Iraq et en Iran. Les chiites commémorent le jour de l'Achoura par des reconstitutions du martyre et des processions, pendant lesquelles des hommes et des femmes chiites vêtus de noir défilent dans les rues en se frappant la poitrine et en psalmodiant. L'automutilation, par exemple la flagellation pratiquée pendant les processions de l'Achoura, peut laisser des marques permanentes. Il est facile de distinguer les mosquées chiites des mosquées sunnites (Australie 2019-02-20, paragr. 3.92).

Voici un autre extrait de la même source :

[traduction]

Les mosquées et les lieux de culte chiites, ou imambargahs, sont ornés de divers symboles de l'islam, tels que l'épée chiite, des chevaux, des images d'Ali et d'Hussein et des croissants de lune en « forme de U ». L'heure de la prière n'est pas la même dans les mosquées chiites et les mosquées sunnites, et les fidèles placent leurs mains dans des positions différentes pour prier. Il y a des mosquées chiites partout au Pakistan. Les chiites peuvent prier dans des mosquées sunnites, et vice versa; cependant, cela se produit rarement. Les deux sectes partagent plusieurs sites religieux réputés, dont les Sanctuaires soufis (Australie 2019-02-20, parage. 3.94, en italique dans l'original).

D'autres sources expliquent également que l'Achoura, dans le mois de mouharram, est une date importante pour les chiites, puisque c'est la commémoration de la mort d'Hussein ibn Ali, pendant laquelle l'autoflagellation est souvent pratiquée (Business Insider 2015-10-04; Field 1996, 14). D'autres sources font aussi état de variations dans les méthodes de prière, notamment dans la position des mains (NBC 2016-01-04; Rubin 2015, 329).

2. Situation des musulmans chiites et traitement qui leur est réservé

Selon une étude démographique publiée en 2012 par le Centre de recherche Pew (Pew Research Centre), un groupe de réflexion non partisan établi à Washington (Pew Research Center s.d.), [traduction] « [d]ans certains pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord majoritairement peuplés de sunnites, comme l'Égypte et le Maroc, on considère généralement que les chiites n'appartiennent pas à la religion islamique »; l'étude a montré que 53 p. 100 des répondants pakistanais [2] étaient d'accord pour dire que les chiites sont musulmans, tandis que 37 p. 100 ont affirmé qu'ils ne le sont pas (Pew Research Center 2012-08-09, 83, 88, en italique dans l'original). Dans un article d'opinion paru dans le New York Times, Wajahat Ali, auteur d'un livre sur l'islam en Amérique (W. W. Norton & Company s.d.), affirme que, selon [traduction] « des chefs religieux et des théologiens extrémistes » de certains pays dont le Pakistan, la « marginalisation des chiites fait partie intégrante de l'identité sunnite » (Ali 2022-08-16). Selon la même source, à l'échelle mondiale, certains [traduction] « musulmans sunnites extrémistes dénigrent [également] les chiites » en les traitant notamment « de "mécréants" et d'"apostats" » (Ali 2022-08-16). Selon Minority Rights Group International (MRG), au Pakistan, [traduction] « les chiites sont encore considérés comme des apostats par certains groupes et individus sunnites extrémistes » (2018-06). La même source signale que les chiites font [traduction] « l'objet de diverses formes de discours haineux, surtout dans le cadre de campagnes dans les mosquées, les écoles, les lieux publics et, de plus en plus, dans les médias sociaux », et « la communauté se fait dénigrer pour ses croyances religieuses » (MRG 2018-06). Un article publié par MRG et la Fondation Imam Al-Khoei [3], fondé sur des données du Pakistan Hate Speech Monitor [4], montre une [traduction] « forte vague de discours haineux anti-chiites sur Internet » en août et en septembre 2020 (MRG & Fondation Imam Al-Khoei 2020-10-20).

Des sources signalent que les chiites sont [traduction] « bien représentés au parlement et se présentent régulièrement aux élections pour des partis politiques traditionnels » (Australie 2022-01-25, paragr. 3.57) ou que de [traduction] « nombreux » chiites occupent des « postes importants et influents » (MRG 2018-06). Selon le rapport de 2022 du DFAT, les chiites ont [traduction] « généralement la possibilité d'établir des lieux de culte et d'exercer leur religion sans ingérence manifeste de l'État » (Australie 2022-01-25, paragr. 3.57). La même source souligne toutefois que les chiites [traduction] « se heurtent à une intolérance religieuse croissante et à une discrimination officielle sous forme d'accusations de blasphème » (Australie 2022-01-25, paragr. 3.58 et 3.61).

Des sources signalent qu'en juillet 2020, l'Assemblée du Pendjab a adopté un projet de loi sur la protection de la fondation de l'islam (Australie 2022-01-25, paragr. 3.58; The Diplomat 2020-09-17), qui considère l'interprétation sunnite de l'islam comme la [traduction] « seule version acceptable » (The Diplomat 2020-09-17). D'après le rapport de 2022 du DFAT, le gouverneur l'a [traduction] « renvoyé aux fins de révision » (Australie 2022-01-25, paragr. 3.58).

Des sources signalent que les chiites sont exclus du quota minimum de 5 p. 100 établi au pays pour l'embauche de minorités religieuses dans les organismes fédéraux et provinciaux (É.-U. 2022-06-02, 9; Australie 2022-01-25, paragr. 3.29).

Dans son rapport, le Crisis Group cite son entrevue avec le président du parti démocratique chiite et avocat des droits de la personne et souligne que [traduction] « beaucoup de personnes omettent d'inscrire leur nom de famille typiquement chiite dans leur curriculum vitæ ou d'autres documents afin d'éviter la discrimination » (Crisis Group 2022-09-05, 16, renvoi omis).

Selon un article paru dans le Diplomat – magazine papier et numérique axé sur la région de l'Asie-Pacifique (The Diplomat s.d.) –, dans le cadre d'une [traduction] « campagne coordonnée sur Twitter » lancée en avril 2020, la COVID-19 était appelée le « "virus chiite" » (The Diplomat 2020-04-28). On peut lire dans un article de Naya Daur Media (NDM) – plateforme numérique pakistanaise [traduction] « progressiste » affiliée à l'organisation sans but lucratif Peace and Justice Network située à Islamabad (NDM s.d.) – qu'une ordonnance émise en mars 2020 par l'autorité responsable de l'eau et de l'assainissement (Water and Sanitation Authority) de Quetta empêchait ses employés hazaras de sortir de [traduction] « "leurs zones" » dans le cadre des mesures sanitaires liées à la pandémie de COVID-19 (NDM 2020-03-14).

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucune information précise sur la situation des chiites dans les villes de Lahore, de Karachi, d'Islamabad et d'Hyderabad et le traitement qui leur est réservé.

2.1 Accusations de blasphème contre des musulmans chiites

On peut lire dans le rapport de 2022 du DFAT de l'Australie que plus de 70 p. 100 des accusations de blasphème, infraction entraînant la peine de mort, visaient des chiites (Australie 2022-01-25, paragr. 3.58 et 3.61). De même, on peut lire dans le rapport du Crisis Group que les lois réprimant le blasphème sont [traduction] « de plus en plus utilisées pour cibler » des chiites (2022-09-05, ii). D'après la même source, la minorité chiite pakistanaise [traduction] « se sent de plus en plus harcelée et en danger » (Crisis Group 2022-09-05, ii).

Un expert juridique pakistanais a expliqué au DFAT que les tribunaux supérieurs ont invalidé [traduction] « la plupart des déclarations de culpabilité pour blasphème », mais que les personnes accusées « risquaient » d'être emprisonnées pendant des « années » avant que leur cas soit déclaré « sans fondement » (Australie 2022-01-25, paragr. 3.35). Le rapport du DFAT de 2022 souligne que les personnes accusées de blasphème [traduction] « risquent l'exécution extrajudiciaire avant, durant ou après leur mise en détention » (Australie 2022-01-25, paragr. 3.36). Dans le même ordre d'idées, on peut lire dans le rapport du Crisis Group que bien que les peines de mort pour blasphème soient [traduction] « rarement appliquées et que les déclarations de culpabilité sont souvent annulées en appel », une accusation de blasphème « peut attirer l'opprobre sur le coupable présumé et mener à son exécution par des justiciers avant même que le dossier ne soit clos » (2022-09-05, 12). Selon la même source, les personnes [traduction] « acquittées [de blasphème] sont souvent obligées de quitter le pays » (Crisis Group 2022-09-05, 12).

Il est écrit en outre dans le rapport de 2022 du DFAT que les objectifs du Tehreek-e-Labbaik Pakistan [Tehreek-i-Labbaik, Labaik] (TLP) – [traduction] « un parti politique sunnite extrémiste influent et un mouvement religieux sectaire » – consistent notamment à « punir les "blasphémateurs" », en particulier les chiites (Australie 2022-01-25, paragr. 2.46). On peut lire dans le rapport du Crisis Group que [traduction] « l'influence la plus pernicieuse » du TLP – qui a « poussé à commettre ou a commis certains des pires actes de violence sectaire et certaines des pires attaques de justiciers » depuis 2017 – s'explique par son usage « des accusations de blasphème pour accroître sa notoriété, élargir sa base et inciter à la violence sectaire » (2022-09-05, ii, 12).

On peut lire dans le rapport de 2022 du DFAT qu'un [traduction] « nombre record » de dossiers de blasphème ont été déposés en 2020 (Australie 2022-01-25, paragr. 3.31). Selon un rapport sur les dossiers de blasphème [5] du Centre de recherche et d'études sur la sécurité (Center for Research and Security Studies - CRSS) [6], sur 234 personnes accusées de blasphème ou exécutées pour blasphème présumé en 2020, 152 étaient chiites; en 2021, les chiites représentaient 2 des 61 personnes ainsi ciblées (CRSS 2022-01-26). On peut également lire dans le rapport du CRSS qu'en 2020, il y a eu 178 accusations de blasphème au Pendjab, 23 au Sindh, 9 à Khyber Pakhtunkhwa, 7 en Azad Jammu-et-Cachemire et 1 dans le Territoire fédéral d'Islamabad (2022-01-26). Selon la même source, en 2021, 33 accusations de blasphème ont été portées au Pendjab, 13 dans le Territoire fédéral d'Islamabad, 9 à Khyber Pakhtunkhwa, 6 dans le Sindh et 1 dans le Gilgit-Baltistan et en Azad Jammu-et-Cachemire respectivement (CRSS 2022-01-26).

On peut lire ce qui suit dans l'International Religious Freedom Report for 2021 publié par les États-Unis :

[traduction]

Des défenseurs des droits de la personne ont signalé de nombreux cas de violence sociétale liés à des allégations de blasphème […] et de harcèlement sociétal, de discrimination et de menaces de violence envers des membres de communautés religieuses en situation minoritaire. Des groupes sunnites ont tenu de grands rassemblements sectaires à Peshawar et à Karachi en septembre et octobre, durant lesquels des orateurs ont menacé les membres de minorités religieuses, y compris les musulmans chiites et ahmadis, de graves conséquences s'ils disaient quoi que ce soit de blasphématoire contre les compagnons du prophète Mahomet (É.-U. 2022-06-02, 2).

La même source a fait état des incidents ci-dessous concernant des allégations de blasphème :

[traduction]

Le 24 mars, des médias ont signalé qu'un inconnu a attaqué et tué […] un théologien de la communauté chiite de Jhang, au Pendjab, en raison d'allégations de blasphème. […] En mars, des policiers ont arrêté un suspect, qui a ensuite avoué [le] meurtre.

[…]

Le 19 août, des policiers ont lancé des gaz lacrymogènes et tiré des cartouches dans les airs à Hyderabad, dans le Sindh, pour disperser des manifestants qui croyaient qu'un homme chiite avait proféré un blasphème. La communauté a fait pression sur la police pour qu'elle accuse officiellement l'homme de blasphème. Dans un autre cas, le 6 mai, un groupe de chefs religieux sunnites a porté des accusations de blasphème contre un théologien chiite […] à Karachi […]. Le lendemain, la police a ouvert une enquête sur les allégations de blasphème [contre le théologien chiite]. L'enquête était toujours en cours à la fin de l'année (É.-U. 2022-06-02, 29-30).

2.2 Violence envers les musulmans chiites

Des sources signalent que des groupes sectaires [traduction] « armés » (É.-U. 2022-06-02, 29) ou [traduction] « anti-chiites » (Australie 2022-01-25, paragr. 2.41) ciblent des minorités religieuses, y compris les musulmans chiites (Australie 2022-01-25, paragr. 2.41-2.42; É.-U. 2022-06-02, 29).

Des sources signalent que la fréquence des attaques de groupes sectaires contre des chiites a diminué (Australie 2022-01-25, paragr. 3.60; Crisis Group 2022-09-05, i) depuis 2013 (Australie 2022-01-25, paragr. 3.60). Il est écrit dans le rapport de 2022 du DFAT que cette baisse est attribuable à [traduction] « l'amélioration globale de la sécurité au Pakistan » et à une augmentation de la sécurité policière assurée au cours des processions et sur les lieux de culte chiites (Australie 2022-01-25, paragr. 3.60). Cependant, d'après la même source, la violence sectaire est en hausse depuis 2020 et de [traduction] « multiples » sources interviewées pour cette publication ont souligné que le gouvernement « a passé sous silence l'extrémisme religieux pour éviter de susciter la colère de groupes religieux puissants et influents (comme le TLP) » (Australie 2022-01-25, paragr. 3.31). On peut lire dans le rapport du Crisis Group que [traduction] « l'animosité sectaire se répand dans de plus grands pans du milieu islamiste sunnite » (2022-09-05, i).

Les renseignements contenus dans le paragraphe ci-dessous sont extraits du rapport de sécurité annuel du CRSS pour 2021 :

Les violences sectaires [traduction] « se sont aggravées » en 2021 et ont causé 26 morts au Baloutchistan, 20 au Pendjab, 7 à Khyber Pakhtunkhwa, 6 au Gilgit-Baltistan, 5 au Sindh et 1 à Islamabad. En 2021, 4 [traduction] « opérations » de violence sectaire ont été perpétrées contre des chiites, dont 11 ont été tués et 62 blessés. Une autre [traduction] « opération » contre des chiites hazaras a fait 11 morts et 4 blessés (CRSS 2022-05-18, 29 et 30).

Des sources signalent que les groupes sectaires suivants ciblent des minorités religieuses, dont les chiites :

  • Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP) (É.-U. 2022-06-02, 29; Australie 2022-01-25, paragr. 2.40);
  • TLP (Crisis Group 2022-09-05, I; Australie 2022-01-25, paragr. 2.46);
  • Sipah-e-Sahaba Pakistan (SSP) (É.-U. 2022-06-02, 29);
  • État islamique en Irak et en Syrie [État islamique d'Irak et d'al-Cham; État islamique (EI); État islamique en Irak et au Levant (EIIL); Daech] (EIIS) (É.-U. 2022-06-02, 29; Australie 2022-01-25, paragr. 2.42, 3.31);
  • État islamique salafiste dans la province du Khorasan [État islamique dans la province du Khorassan; État islamique Khorassan; Chapitre Khorassan de l'État islamique; EIIL-K] (EIPK) (Crisis Group 2022-09-05, i; Australie 2022-01-25, paragr. 2.42; É.-U. 2022-06-02, 29);
  • Lashkar-e-Jhangvi (LeJ) (Australie 2022-01-25, paragr. 2.41);
  • Al-Qaïda (Australie 2022-01-25, paragr. 2.42).

Selon le rapport de 2022 du DFAT, le LeJ est [traduction] « un groupe militant sunnite radical » qui cherche à « éradiquer l'influence chiite du Pakistan » (Australie 2022-01-25, paragr. 2.41). On peut lire dans le même rapport que le LeJ a mené de [traduction] « nombreuses attaques meurtrières contre des communautés (y compris des attaques ciblant des Hazaras), des lieux de culte et des dirigeants chiites »; le LeJ est « principalement actif » dans la province du Pendjab, dans les anciennes FATA, à Karachi et au Baloutchistan (Australie 2022-01-25, paragr. 2.41). Selon le Crisis Group, les dirigeants du LeJ ont été [traduction] « décimés » dans le cadre d'opérations de sécurité pakistanaises; les responsables pakistanais du renseignement et de la lutte contre le terrorisme cités dans le rapport affirment que de « nombreux » membres « subalternes » du LeJ ont depuis intégré des groupes de « même idéologie », dont le TTP, tandis que d'autres se sont joints à l'EIPK (2022-09-05, 6).

Le Crisis Group fait remarquer que l'EIPK a [traduction] « revendiqué des attaques sectaires » dans les provinces de Khyber Pakhtunkhwa et du Baloutchistan (2022-09-05, i). La même source cite des dirigeants actuels et retraités de la police du Pendjab selon lesquels l'EIPK est présent dans [traduction] « plusieurs » districts du Nord et de l'Ouest du Pendjab, y compris Rawalpindi, Gujranwala, Faisalabad et Dera Ghazi Khan, et « des affrontements sectaires de faible intensité se produisent maintenant régulièrement » à ces endroits (Crisis Group 2022-09-05, 7). Toujours d'après le même rapport, l'EIPK est [traduction] « surtout un phénomène urbain apparemment constitué d'unités décentralisées ciblant des lieux chiites » (Crisis Group 2022-09-05, 18).

Des sources signalent qu'en mars 2022, un attentat-suicide à la bombe contre une mosquée chiite à Peshawar (The New York Times 2022-03-05; AFP 2022-03-05; The News on Sunday 2022-03-13) a causé la mort de 67 personnes (The News on Sunday 2022-03-13). Selon des sources, l'EIPK a revendiqué l'attaque (The New York Times 2022-03-05; The News on Sunday 2022-03-13; AFP 2022-03-05). D'après le rapport du Crisis Group, l'attentat à la bombe était la première [traduction] « attaque anti-chiite majeure dans la province de Khyber Pakhtunkhwa depuis plusieurs années et l'une des pires de l'histoire [du Pakistan] » (2022-09-05, 1). La même source cite des responsables pakistanais de la lutte contre le terrorisme qu'elle a interviewés; ceux-ci [traduction] « croient que ce sont de petites cellules dispersées qui orchestrent les attaques », dont l'attentat de Peshawar (Crisis Group 2022-09-05, 6).

Selon l'article du MRG et de la Fondation Imam Al-Khoei, le mois de mouharram de 2020 [août-septembre 2020] a connu une [traduction] « vague de rhétorique et de violence anti-chiites » accompagnée d'allégations de blasphème, d'arrestations et du meurtre de quatre chiites (MRG & Fondation Imam Al-Khoei 2020-10-20). On peut lire dans le rapport du Crisis Group que lors du mois de mouharram de 2020, le TLP et des partisans du barelvisme [7] ont scandé des [traduction] « slogans anti-chiites » devant des majalis (lieux de rassemblement pour commémorer l'assassinat des membres de la famille du Prophète) (2022-09-05, 15). On peut lire dans le rapport de 2022 du DFAT que [traduction] « plus de » 40 chiites ont été accusés de blasphème en 2020 après le mois de mouharram et que des « meurtres ciblés » de chiites ont eu lieu dans plusieurs villes (Australie 2022-01-25, paragr. 3.59). Selon un article paru dans le Guardian en octobre 2020 concernant les manifestations de Karachi, plus de 50 chiites de partout au Pakistan avaient [traduction] « fait l'objet d'accusations de blasphème et de terrorisme » au cours du mois précédent; le plus jeune d'entre eux était âgé de trois ans (2020-10-21). D'après la même source, la police du Pendjab a [traduction] « battu et arrêté » 22 chiites, dont 7 femmes, qui commémoraient un martyr chiite (The Guardian 2020-10-21).

Des sources font état de la tenue de manifestations à Karachi et à Islamabad pendant le mois de mouharram de 2020 (MRG & Fondation Imam Al-Khoei 2020-10-20; Australie 2022-01-25, paragr. 3.59), durant lesquelles les participants scandaient des slogans anti-chiites (Australie 2022-01-25, paragr. 3.59) ou traitaient les chiites [traduction] « "[d']infidèles" » (MRG & Fondation Imam Al-Khoei 2020-10-20). D'après l'article du MRG et de la Fondation Imam Al-Khoei, les manifestations ont été organisées par des [traduction] « groupes religieux traditionnels » et des « groupes militants illégaux » (MRG & Fondation Imam Al-Khoei 2020-10-20). Des sources signalent que le chef du TLP de Karachi a appelé à la décapitation des [traduction] « "blasphémateurs" » chiites (Australie 2022-01-25, paragr. 3.59) ou des personnes qui [version française de l'AFP] « joue[nt] » avec les sentiments religieux sunnites (AFP 2020-09-12).

Des sources font état d'un attentat à la bombe en août 2021 contre un cortège chiite à Bahawalnagar, au Pendjab (Australie 2022-01-25, paragr. 3.60; É.-U. 2022-06-02, 28), qui a fait [traduction] « au moins » 3 morts et 50 blessés (Australie 2022-01-25, paragr. 3.60). On peut lire dans l'International Religious Freedom Report for 2021 publié par les États-Unis qu'il s'agissait de la troisième [traduction] « attaque sectaire » en deux mois dans la région, y compris une attaque précédente contre un lieu de culte chiite (É.-U. 2022-06-02, 28).

3. Hazaras
3.1 Données démographiques

Selon MRG, les Hazaras sont [traduction] « un groupe ethnique majoritairement établi en Afghanistan, mais qui compte aussi une importante population au Pakistan » (2018-06). Le rapport de 2022 du DFAT souligne que [traduction] « la plupart » des Hazaras sont des musulmans chiites, « certains » sont ismaéliens et « un petit nombre » sont sunnites (Australie 2022-01-25, paragr. 3.3).

Des sources signalent que la population de Pakistanais hazaras varie entre 600 000 et 1 million (MRG 2018-06; Australie 2022-01-25, paragr. 3.4), dont la majorité, environ 500 000, vivent dans la ville de Quetta (MRG 2018-06). On peut lire dans le rapport de 2022 du DFAT que [traduction] « la plupart [d'entre eux] vivent dans des enclaves à Quetta en raison de problèmes de sécurité au Baloutchistan » (Australie 2022-01-25, paragr. 3.4); Hazara Town et Mariabad sont les deux enclaves hazaras à Quetta (Australie 2022-01-25, paragr. 3.6). Dans un rapport sur les Hazaras publié par la Commission nationale pour les droits de la personne (National Commission for Human Rights - NCHR) du Pakistan, qui cite d'autres sources, on peut lire que les Hazaras vivent dans différentes régions du Pakistan, y compris à Parachinar [Parachanar], à Karachi, à Sanghar, à Nawabshah, à Hyderabad, dans [traduction] « diverses parties du Pendjab et dans le Gilgit-Baltistan », ainsi qu'à Quetta, à Sanjawi [Sinjawi], à Much, à Zhob, à Harnai, à Loralai et à Dukki, au Baloutchistan (Pakistan 2018-02, 4). Selon la même source, qui cite le Conseil mondial des Hazaras (World Hazara Council), la population d'Hazaras se chiffre [traduction] « environ entre » 400 000 et 500 000 personnes au Baloutchistan (Pakistan 2018-02, 4). On peut lire dans le rapport de 2022 du DFAT que des Hazaras sont installés en [traduction] « plus petits nombres » à Karachi, à Lahore et à Islamabad (Australie 2022-01-25, paragr. 3.4). La même source note que la population hazara à l'extérieur de Quetta [traduction] « a tendance à ne pas vivre dans des enclaves afin de réduire le risque de profilage ethnique, de discrimination et d'attaque » (Australie 2022-01-25, paragr. 3.4).

D'après MRG, les Hazaras ont des [traduction] « traits facilement reconnaissables » (MRG 2018-06). De même, on peut lire dans le rapport de la NCHR sur les Hazaras que ces personnes ont [traduction] « une physionomie unique [qui] les distingue » (Pakistan 2018-02, 3). D'après le rapport de 2022 du DFAT, [traduction] « les Hazaras sont un groupe ethnique aux traits typiquement est-asiatiques et proviennent de la région du Hazarajat, en Afghanistan. Leur langue, le hazaragi, est une variété de persan mutuellement intelligible avec le dari » (Australie 2022-01-25, paragr. 3.3).

Selon le rapport de 2022 du DFAT,

[traduction]

certains Hazaras sont des citoyens pakistanais inscrits ou possèdent des documents qui leur permettent de résider légalement au Pakistan, tandis que d'autres sont sans papier. Le droit d'un Hazara aux services publics et aux autres services dépend en partie de son statut d'inscrit […], mais d'autres facteurs peuvent limiter son accès malgré tout, dont la sécurité des Hazaras au Pakistan (Australie 2022-01-25, paragr. 3.3 et 3.4).

3.2 Situation des Hazaras et traitement qui leur est réservé

Selon MRG, la liberté de mouvement de la communauté hazara a été [traduction] « grandement limitée en raison de la menace d'attaques », que la communauté à Quetta a été « clairement ghettoïsée » dans Hazara Town et sur la route Alamdar, et que cette insécurité « se répercute sur d'autres aspects de leur vie quotidienne, notamment l'accès à l'éducation et à l'emploi » (MRG 2018-06). Dans le rapport de la NCHR du Pakistan on peut lire ce qui suit :

[traduction]

La situation actuelle de [la] communauté hazara est précaire, [car les Hazaras] ont énormément de difficulté à exercer leurs droits fondamentaux, tels que le droit à la vie, la liberté de mouvement, le droit d'accès aux études supérieures, et le droit de travailler pour subvenir à leurs besoins quotidiens et se procurer des biens essentiels. Leurs activités sociales sont également limitées en raison de leur crainte de subir de la violence (Pakistan 2018-02, 5).

Le rapport de 2022 du DFAT fournit les renseignements ci-dessous sur les deux enclaves hazaras à Quetta :

[traduction]

Les services de santé et d'éducation et les autres services fournis dans les enclaves sont réduits au minimum. La nourriture et les autres produits de base proviennent de l'extérieur, et les prix seraient deux fois plus élevés qu'ailleurs à Quetta. Ceux qui ont les moyens de se rendre à Karachi pour recevoir des soins médicaux le font, tandis que les autres doivent sortir des enclaves pour se rendre aux hôpitaux de Quetta, où ils ont été attaqués dans le passé. […]

Il y a des écoles dans les enclaves, mais les possibilités d'études supérieures sont faibles. De nombreux étudiants hazaras ont abandonné leur rêve d'études supérieures en raison des risques associés aux déplacements. Un petit nombre de Hazaras mieux nantis envoient leurs enfants étudier dans des universités de Lahore ou d'Islamabad, où ils se sentiraient plus en sécurité.

Beaucoup de Hazaras à Quetta fournissent des services aux membres de leur propre communauté dans les enclaves (Australie 2022-01-25, paragr. 3.7-3.9).

Un rapport de la Commission des droits de la personne du Pakistan (Human Rights Commission of Pakistan - HRCP), une [traduction] « organisation indépendante de défense des droits de la personne » « non partisane et sans but lucratif » (HRCP s.d.), signale que selon une mission d'enquête menée en août 2019 dans la province du Baloutchistan, au Pakistan,

[traduction]

[à] Quetta, la communauté chiite hazara réside principalement sur la route Alamdar et dans Hazara Town. Les forces de sécurité, y compris le [corps des gardes-frontières (Frontier Corps)], supervise les déplacements des Hazaras à l'extérieur de ces quartiers. Leur accès à l'éducation et à l'emploi demeure limité, leurs commerces périclitent, et les conséquences sont graves sur de nombreux aspects de leur vie. L'accès à des hôpitaux fonctionnels et à des universités est insuffisant dans ces quartiers. Un campus de l'Université du Baloutchistan devait être établi sur la route Alamdar, mais aucun progrès n'a été réalisé à cet égard. Les dirigeants du HDP [Parti démocratique hazara (Hazara Democratic Party – HDP)] étaient d'avis que c'était parce qu'il n'y avait aucun terrain disponible; ils ont affirmé qu'il fallait s'adresser aux autorités de la zone de cantonnement, qui est adjacente à la route Alamdar, et leur demander de fournir un terrain pour assurer la viabilité du projet de campus aussitôt que possible (HRCP 2019, 8).

Dans le rapport de la NCHR du Pakistan, on peut lire que les Hazaras travaillent et apportent une contribution dans divers domaines, [traduction] « dont la défense, l'administration, le commerce, la politique, l'éducation [et] les sports » (Pakistan 2018-02, 4). La même source signale aussi que, pendant les entrevues, des Hazaras ont déclaré qu'il était difficile de poursuivre des études supérieures et d'avoir accès aux hôpitaux en raison des problèmes de sécurité et des moyens financiers (Pakistan 2018-02, 9–10). La source ajoute que les Hazaras [traduction] « essaient de cacher leur identité » lorsqu'ils sont à l'extérieur de leur communauté, que « l'activité économique est désormais restreinte aux quartiers exclusivement peuplés d'Hazaras », et que cet isolement « nuit au bien-être psychologique des Hazaras » (Pakistan 2018-02, 10, 12, 13). On peut lire dans le rapport de 2022 du DFAT que 

[traduction]

[certains Hazaras] s'installent dans d'autres villes du Pakistan pour travailler. La question de savoir si un Hazara peut s'établir ailleurs dépend fortement de ses ressources personnelles et de ses liens familiaux. Dans le passé, les employés hazaras étaient nombreux dans l'armée et la fonction publique, mais ils postulent peu maintenant en raison de la discrimination et de la crainte d'attaques. […] Le taux de chômage élevé et les perspectives limitées auraient fait naître un sentiment de désespoir chez les jeunes Hazaras à Quetta (Australie 2022-01-25, paragr. 3.9).

Voici un extrait du rapport de la NCHR du Pakistan :

[traduction]

l'enquête [de la NCHR] sur le terrain, un étudiant hazara a affirmé ce qui suit : « Un Hazara ne peut pas visiter la ville entière de Quetta sans mettre sa vie en danger ». Ils se sentent menacés et pris pour cible lorsqu'ils se rendent en Iran pour des pèlerinages. Ils ont également peur d'aller dans des centres commerciaux et de gagner leur vie à Quetta, car leurs déplacements se limitent à quelques quartiers sûrs de Quetta (Pakistan 2018-02, 5).

Selon le rapport de 2022 du DFAT,

[traduction]

[l]e gouvernement pakistanais assure la sécurité dans [les deux enclaves hazaras à Quetta], notamment au moyen de postes de contrôle de la circulation des véhicules et de fouilles à l'entrée et à la sortie. Les forces gouvernementales assurent également la sécurité des processions religieuses hazaras […] et [du] marché Hazarganji [8]. Les Hazaras qui quittent Quetta doivent aviser les organisations de sécurité. Des sources locales signalent que le corps des gardes-frontières harcèle régulièrement les Hazaras aux postes de contrôle. […]

[…] Des activistes sectaires ont […] attaqué des processions religieuses hazaras, des lieux de culte et des pèlerins en route vers l'Iran (Australie 2022-01-25, paragr. 3.6, 3.7).

Le rapport de la NCHR signale que les

[traduction]

obstacles que rencontrent les chiites hazaras dans l'exécution de tâches qu'un citoyen pakistanais ordinaire pourrait considérer comme allant de soi - comme se procurer un passeport et des cartes d'identité nationales - demeurent pour eux un problème majeur. Les autorités gouvernementales leur demandent de prouver qu'ils sont véritablement « pakistanais » et qu'ils n'ont pas « émigré » d'Afghanistan. La communauté estime que c'est là un signe de discrimination systémique (2019, 9).

Selon le rapport de 2022 du DFAT,

[traduction]

[b]ien que la plupart des Hazaras au Pakistan puissent obtenir des pièces d'identité comme […] [la CNIC], certains d'entre eux affirment […] que [la NADRA] fait subir des retards aux Hazaras. Des Hazaras ont été victimes d'attaques meurtrières devant le bureau de la NADRA à Quetta alors qu'ils tentaient d'obtenir des passeports et des CNIC. Par conséquent, de nombreux Hazaras ont peur de quitter les enclaves pour demander des documents (Australie 2022-01-25, paragr. 3.10).

3.3 Violence envers les Hazaras

D'après le rapport de 2022 du DFAT, des groupes activistes au Pakistan ont la volonté et la capacité d'attaquer les Hazaras à l'échelle nationale (Australie 2022-01-25, paragr. 3.5). D'après l'International Religious Freedom Report for 2021 publié par les États-Unis, des attaques sectaires contre les chiites visaient particulièrement les Hazaras (É.-U. 2022-06-02, 29). Selon le rapport de 2022 du DFAT, des groupes activistes comme le LeJ et l'EIIS considèrent les Hazaras comme des [traduction] « "infidèles" » « "méritant d'être tués" » (Australie 2022-01-25, paragr. 3.5). Toujours dans la même source, on peut lire que, bien qu'il n'y ait eu aucune attaque en dehors du Baloutchistan depuis 2014, des Hazaras ont été ciblées notamment à Karachi et à Peshawar dans le passé (Australie 2022-01-25, paragr. 3.5).

Des sources signalent que 11 travailleurs hazaras du secteur minier ont été tués au Baloutchistan en janvier 2021 (Australie 2022-01-25, paragr. 2.42; É.-U. 2022-06-02, 29). Selon des sources, [traduction] « des militants de l'EIPK ont revendiqué » l'attaque (É.-U. 2022-06-02, 29) ou [traduction] « des militants de l'EI » sont responsables de la tuerie (Australie 2022-01-25, paragr. 3.5). On peut lire dans le rapport de 2022 du DFAT que, depuis l'attaque, [traduction] « les Hazaras auraient trop peur de travailler dans le secteur minier baloutche », qui constituait auparavant « une importante source de revenus » (Australie 2022-01-25, paragr. 3.9). Il est écrit dans l'International Religious Freedom Report for 2021 publié par les États-Unis que des membres de la communauté chiite hazara de Quetta [traduction] « ont organisé une manifestation contre l'échec du gouvernement à protéger la communauté au Baloutchistan » (É.-U. 2022-06-02, 29).

4. Turis
4.1 Données démographiques

D'après le rapport de 2022 du DFAT,

[traduction]

[l]es Turis sont une tribu chiite pachtoune à laquelle appartiennent environ 500 000 personnes. Les Turis vivent majoritairement à Parachinar et dans l'agence de Kurram ou aux alentours, dans les FATA (région qui fait maintenant partie de Khyber Pakhtunkhwa). Généralement, il est impossible de distinguer les Turis des autres Pachtounes de par leur apparence, mais on peut les identifier d'après leurs noms tribaux, leurs accents et leur lieu de résidence dans les quartiers turis connus (Australie 2022-01-25, paragr. 3.62).

On peut lire dans le rapport du Crisis Group que les Turis sont une tribu chiite située dans la zone tribale de Kurram, région qui a connu des années de [traduction] « conflits violents entre sunnites et chiites » (2022-09-05, 17).

4.2 Situation des Turis et traitement qui leur est réservé

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu d'information sur les Turis au Pakistan.

Selon le rapport de 2022 du DFAT,

[traduction]

[l]es opérations de sécurité menées dans les anciennes FATA entre 2014 et 2017 ont endommagé des écoles, des centres de soins de santé et diverses infrastructures. Il y a eu une certaine reconstruction, mais les experts locaux affirment que les services de santé et d'éducation et les autres services sont inadéquats dans les zones tribales. Les Turis peuvent s'établir dans d'autres régions du Pakistan, mais comme pour d'autres groupes, leur capacité à le faire dépend grandement de leurs moyens financiers, ainsi que de leurs liens personnels, familiaux et tribaux au nouvel endroit. Les groupes ethniques non pachtounes ne pourraient pas distinguer immédiatement les Turis qui s'installent ailleurs au Pakistan des autres Pachtounes (Australie 2022-01-25, paragr. 3.65).

4.3 Violence envers les Turis

D'après le rapport de 2022 du DFAT,

[traduction]

[l]es Turis ont été exposés à d'importants actes de violence en raison de leur appartenance sectaire, de leur opposition aux talibans et à d'autres groupes activistes sunnites, et de leurs différends territoriaux avec d'autres tribus pachtounes. Des groupes comme le TTP ont ciblé les Turis en raison de leur confession chiite […].

[…]

Bien que la sécurité se soit considérablement améliorée ces dernières années, les experts locaux affirment que les éléments sous-jacents qui attisent les conflits sont toujours présents dans les zones habitées par des Turis. Le DFAT compte au moins deux attaques sectaires dans les zones habitées par des Turis en 2020 : une attaque à l'engin explosif artisanal dans un imambargah (lieu de culte chiite) de la région de Shorko du Bas-Kurram en mai a tué une personne; et une explosion au bazar Turi de Parachinar en juillet a tué une personne et en a blessé 14 autres (Australie 2022-01-25, paragr. 3.63-3.64).

5. Intervention de l'État
5.1 Opérations antiterroristes

On peut lire ce qui suit dans l'International Religious Freedom Report for 2021 publié par les États-Unis :

[traduction]

Le gouvernement a continué de mettre en œuvre son plan d'action national de lutte contre le terrorisme en s'en prenant aux discours de haine sectaire et à l'extrémisme et en menant des opérations militaires et d'application de la loi contre des groupes violents. […] Des groupes de la société civile ont continué de se dire préoccuper par la sécurité des minorités religieuses. D'après de nombreux groupes de la société civile et chefs de communautés confessionnelles, le gouvernement avait intensifié ses efforts pour renforcer la sécurité dans les lieux de culte des minorités religieuses (É.-U. 2022-06-02, 3).

Selon le rapport du Crisis Group, cependant, l'approche du Pakistan en matière de lutte contre le terrorisme a fait des gains [traduction} « à court terme », mais a « négligé d'adopter des stratégies à long terme pour refuser l'espace civique aux groupes sectaires violents » (2022-09-05, 23). La même source ajoute que dans [traduction] « de nombreux cas, la politique gouvernementale a multiplié les effets de la rhétorique sectaire plutôt que de les estomper » (Crisis Group 2022-09-05, 23). On peut lire également dans le rapport du Crisis Group que 

[traduction]

la réponse de l'État aux meurtres sectaires – qu'il s'agisse d'attaques ciblées par des groupes comme [le LeJ] et maintenant l'EIPK, ou de lynchages inspirés par Labaik – demeure largement réactive et souvent axée, comme dans le cas [du LeJ], sur la force létale. Peu d'efforts ont été déployés pour priver les groupes sectaires extrémistes de tribunes atteignant un large public. Dans certains cas, dont celui de Labaik, l'État hésitait à intervenir lorsque la mobilisation concernait des allégations de blasphème soulevées au pays ou à l'étranger. Pour résumer la performance de l'État, un ancien inspecteur général de police qui continue de participer activement au dialogue politique a dit ceci : « La stratégie de lutte contre le terrorisme du Pakistan a connu quelques succès, mais l'extrémisme violent a augmenté au sein de la société » (2022-09-05, 18-19).

Des sources signalent qu'en avril 2021, le chef du TLP a été [traduction] « arrêté » (Australie 2022-01-25, paragr. 2.48) ou [traduction] « détenu » pour « incitation à la violence » (Crisis Group 2022-09-05, 11). Il est également écrit dans le rapport de 2022 du DFAT que le gouvernement a [traduction] « interdit » simultanément le TLP (Australie 2022-01-25, paragr. 2.48). Selon des sources, à la suite de perturbations violentes au cours desquelles [au moins quatre (Crisis Group 2022-09-05, 11)] policiers ont perdu la vie, les autorités ont accepté de libérer le chef du TLP (Australie 2022-01-25, paragr. 2.48; Crisis Group 2022-09-05, 11) et [traduction] « plusieurs autres » membres du TLP « accusés de terrorisme et d'autres crimes » (Crisis Group 2022-09-05, 11). On peut lire dans le rapport de 2022 du DFAT que le gouvernement, dans sa traduction] « capitulat[ion] », a accepté d'annuler l'interdiction du TLP (Australie 2022-01-25, paragr. 2.48).

On peut lire dans un article de l'Agence France-Presse (AFP) publié en 2020 qu'une [traduction] « opération de plusieurs années » menée par les forces de sécurité pakistanaises depuis 2013 a « apaisé considérablement les violences » à Karachi, « mais des attaques sporadiques ont toujours lieu » (2020-09-12). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

5.2 Protection offerte lors des processions de l'Achoura

Selon l'International Religious Freedom Report for 2021 publié par les États-Unis,

[traduction]

[e]n août et en septembre, l'État a renforcé la sécurité dans tout le pays pour les processions du mois de mouharram de la communauté chiite. Les autorités policières ont signalé que 19 000 policiers et paramilitaires étaient déployés dans les villes jumelles d'Islamabad et de Rawalpindi pour assurer la sécurité des processions (É.-U. 2022-06-02, 21).

Voici un autre extrait de la même source :

[traduction]

En juillet, une commission judiciaire sur les minorités religieuses a mis sur pied une unité spéciale de police nationale pour protéger les minorités religieuses et leurs lieux de culte, mesure saluée par la plupart des communautés religieuses en situation minoritaire. À la mi-novembre, la police de la province de Khyber Pakhtunkhwa a déclaré que le gouvernement avait mis en place une nouvelle unité spéciale de sécurité pour protéger les sites religieux et les communautés religieuses en situation minoritaire dans toute la province (É.-U. 2022-06-02, 21).

On peut lire dans le rapport de 2022 du DFAT que les mesures prises par les autorités pour contenir la [traduction] « haine sectaire » au cours du mois de mouharram consistent notamment à « interdire aux clercs sunnites et chiites radicaux de quitter leur domicile » et à interrompre les services de téléphonie cellulaire dans les grandes villes pendant les processions (Australie 2022-01-25, paragr. 3.59).

Dans son rapport, le Crisis Group cite son entretien avec un haut responsable de la lutte contre le terrorisme à Islamabad et souligne que la police [traduction] « continue de déposer des premiers rapports d'information [First Information Report – FIR] contre les organisateurs des processions chiites » (2022-09-05, 16). Selon la même source, la police a démantelé des majalis dans des résidences pour défaut de permis officiel, alors qu'aucune demande d'autorisation n'est requise pour tenir des événements dans des résidences privées (Crisis Group 2022-09-05, 16).

On peut lire ce qui suit dans l'International Religious Freedom Report for 2021 publié par les États-Unis :

[traduction]

Le 11 août, le gouvernement provincial du Sindh a interdit à 309 orateurs et théologiens « radicaux » de quitter leur district pendant 60 jours […] au mois de mouharram, soit plus du double du nombre de personnes contraintes en 2020. Parmi ces 309 personnes se trouvaient des clercs chiites et sunnites qui avaient déjà fait des déclarations controversées qui, selon le ministère, avaient entraîné des tensions sectaires. L'administration du district de Rawalpindi a interdit à 39 ulémas islamiques appartenant à différentes sectes d'entrer dans le district pendant le mois de mouharram […].

Selon des médias et des sources des organismes d'application de la loi, dans les semaines précédant le mois de mouharram et pendant celui-ci, les autorités fédérales ont également limité les déplacements et les activités des clercs figurant sur la liste de l'annexe 4 [9] du ministère de l'Intérieur dans le but de maintenir la paix. Des représentants de la communauté chiite ont toutefois accusé les autorités de partialité en restreignant leurs cérémonies religieuses et en procédant à l'arrestation de membres de la communauté. En octobre, des chefs chiites ont signalé que la police de Karachi avait battu et harcelé des personnes participant à une procession de deuil chiite pour la commémoration de l'Arbaïn [Chehlum] (É.-U. 2022-06-02, 16, en italique dans l'original).

5.3 Traitement réservé par les autorités

Un article de la BBC paru en 2018 signale que, selon des militants de la communauté, 140 chiites pakistanais ont [traduction] « "disparu" » depuis 2016; les familles des personnes disparues croient qu'elles auraient été placées sous la garde des services du renseignement en raison de présumés « liens avec une milice secrète en Syrie, la brigade Zainabiyoun, qui serait apparemment formée d'un millier de chiites pakistanais combattant pour le compte du régime du président Bachar al-Assad » (2018-05-31).

Les renseignements contenus dans le paragraphe suivant figurent dans le rapport du Crisis Group, qui cite des entretiens avec des sources à Lahore et Islamabad :

Les [traduction] « méprises » des responsables de la sécurité au Pakistan quant à une « menace activiste chiite » ont donné lieu à une « répression » des chiites; ces responsables croient que les chiites qui se sont joints aux milices soutenues par l'Iran pour se battre en Syrie et au Yémen sont revenus au Pakistan et sont « prêts à riposter contre les attaques djihadistes ». Bien qu'il n'y ait pas eu d'augmentation des attaques sectaires à la suite du retour de ces combattants chiites, les responsables de la sécurité ont « mis en détention de nombreux » chiites en provenance d'Iran ou d'Iraq sous prétexte qu'ils « représentaient une menace pour la sécurité ». Il y a eu des « disparitions forcées » de militants chiites engagés socialement, et le « ciblage de chiites par l'État et des agents ne relevant pas de l'État a profondément marqué la communauté ». De nombreux détenus ont été libérés à la suite de manifestations de militants chiites à Karachi en 2019; maintenant, moins de 50 personnes sont « portées disparues » – il est présumé que certaines d'entre elles sont mortes en détention – alors qu'il y en a déjà eu plusieurs centaines. Des militants et des avocats de détenus libérés ont donné des exemples de [traduction] « torture » physique et psychologique (Crisis Group 2022-09-05, 16-17).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Notes

[1] Les anciennes zones tribales sous administration fédérale (FATA) constituaient un [traduction] « territoire longeant la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan » et font maintenant partie de la province de Khyber Pakhtunkhwa (Australie 2022-01-25, paragr. 2.25).

[2] Dans l'étude démographique du Centre de recherche Pew (Pew Research Centre), 1 450 personnes ont été interrogées au Pakistan, et la marge d'erreur calculée est de 5,6 points (Pew Research Center 2012-09-08, 120).

[3] La Fondation Imam Al-Khoei est [traduction] « un organisme de bienfaisance bénévole international » particulièrement axé sur le bien-être et les besoins des chiites du monde entier (Religious Education Council of England and Wales 2017-07-11).

[4] Le Pakistan Hate Speech Monitor est un outil de collecte de données sur les discours haineux circulant dans les médias sociaux qui a été créé par le Minority Right Group International (MRG) et ses partenaires locaux au Pakistan (CREID 2020-09-17).

[5] Le rapport sur les dossiers de blasphème du Centre de recherche et d'études sur la sécurité (Center for Research and Security Studies - CRSS) fait état du nombre de cas de blasphème relevés dans des sources secondaires, comme des journaux (CRSS 2022-01-26).

[6] Le Centre de recherche et d'études sur la sécurité (Center for Research and Security Studies - CRSS) est un [traduction] « groupe de réflexion et un centre de revendication » établi à Islamabad, qui « se voue à la cause de la recherche indépendante et de l'analyse non partisane, et à la revendication réfléchie » relativement au Pakistan (CRSS 2022-05-18, 32).

[7] L'International Crisis Group explique que le barelvisme est [traduction] « considéré » comme la plus grande sous-secte sunnite du Pakistan; la politique balveri repose sur le rejet de la réforme des lois relatives au blasphème et la revendication par les ahdmadis d'une identité musulmane (2022-09-05, 26).

[8] Le bazar Hazarganji de Quetta est fréquenté par des commerçants Hazara qui achètent des biens pour leurs propres magasins; il a été la cible de bombardements et [traduction] « [d']attaques similaires » (Dawn 2019-04-13).

[9] La quatrième annexe est [traduction] « une liste des personnes frappées d'interdiction soupçonnées de terrorisme ou de violence sectaire en vertu de la Loi antiterroriste (Anti-Terrorism Act) de 1997 » (SATP 2022).

Références

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Rubin, Barry. 2015. The Middle East: A Guide to Politics, Economics, Society and Culture. London et New York : Routledge.

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W. W. Norton & Company. S.d. « Go Back to Where You Came From and Other Helpful Recommendations on How to Become American ». [Date de consultation : 2022-12-08]

Autres sources consultées

Sources orales : Centre for Academic Shi'a Studies; Centre for Islamic Shi'a Studies; Centre for Social Justice; Human Rights Commission of Pakistan; Jinnah Institute; Universitaires étudiant la religion au Pakistan.

Sites Internet, y compris : Amnesty International; The Asia Foundation; Asian Human Rights Commission; Asia Times; Austrian Red Cross – ecoi.net; Centre for Academic Shi'a Studies; Centre for Islamic Shi'a Studies; Centre for Social Justice; Council on Foreign Relations; The Daily Times; Deutsche Welle; The Economist; Factiva; France – Office français de protection des réfugiés et apatrides; Freedom House; Global Voices; Human Rights Watch; India Today; Nanyang Technological University – S. Rajaratnam School of International Studies; The Nation; Nations Unies – Refworld; Pakistan – Bureau of Statistics, Ministry of Human Rights; Pakistan Forward; Pakistan Institute for Conflict and Security Studies; ThePrint; Royaume-Uni – Home Office; Shia Rights Watch; Tony Blair Institute for Global Change; TRT World; Union européenne – European Union Agency for Asylum; The Washington Post.



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