Réponses aux demandes d'information

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23 novembre 2022

TUR201258.EF

Türkiye : information sur le traitement réservé aux Ouïgours [Ouïghours] et aux personnes d'origine ethnique chinoise par la société et les autorités (2020-novembre 2022)

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada

1. Aperçu

Dans un article de Voice of America (VOA), un diffuseur international situé aux États-Unis qui est financé par le Congrès américain (VOA s.d.), on peut lire que les Ouïgours de la Türkiye forment la plus grande [traduction] « communauté de réfugiés ouïgours dans le monde » (VOA 7 janv. 2021). Selon des sources, on estime [qu'environ (Reuters 4 janv. 2022) ou jusqu'à (Freedom House 2 juin 2022, 6)] 50 000 Ouïgours résident en Türkiye (Reuters 4 janv. 2022; SCF 11 mars 2021; Freedom House 2 juin 2022, 6). Un rapport thématique du Centre norvégien d'information sur les pays d'origine (Norwegian Country of Origin Information Centre – Landinfo) portant sur la situation des Ouïgours en Türkiye, qui cite de l'information obtenue lors d'un entretien avec une organisation ouïgoure en Türkiye, signale que 70 000 Ouïgours vivent dans le pays, dont 40 000 ont la citoyenneté turque (Norvège 9 déc. 2021, 8, 16).

Au cours d'un entretien avec la Direction des recherches, un agrégé de recherche à l'Institut oriental de l'Académie des sciences de la République tchèque (Oriental Institute of the Czech Academy of Sciences), qui étudie la situation des Ouïgours en Türkiye et a mené des entrevues avec des Ouïgours à Istanbul pendant deux séjours distincts en 2022, a affirmé que la communauté ouïgoure d'Istanbul est [traduction] « assez robuste » (agrégé de recherche 1er nov. 2022). Selon un article de mars 2020 publié par National Public Radio (NPR), [traduction] « un organe de presse indépendant à but non lucratif » établi aux États-Unis (NPR s.d.), [traduction] « [d]e nombreux » Ouïgours en Türkiye vivent dans les quartiers de Zeytinburnu et de Sefaköy à Istanbul (13 mars 2020). La même source ajoute que dans ces quartiers, il y a des mosquées, des écoles où l'enseignement est offert en langue ouïgoure, des restaurants et des boutiques de vêtements ouïgours, ainsi que des librairies vendant des ouvrages ouïgours qui sont [traduction] « interdits en Chine » (NPR 13 mars 2020).

Un article de janvier 2020 publié par Radio Free Asia (RFA), une société de radiodiffusion à but non lucratif financée par le Congrès américain (RFA s.d.), signale que les Ouïgours de nationalité chinoise qui sont en Arabie saoudite ne parviennent pas à obtenir le renouvellement de leur passeport chinois dans ce pays, de sorte [traduction] « [qu']ils sont de plus en plus nombreux à demander l'asile » en Türkiye (31 janv. 2020). La même source ajoute que les [traduction] « groupes de défense des droits » croient que les autorités chinoises ont « cess[é] de renouveler » les passeports des Ouïgours pour « tenter de les forcer à rentrer chez eux », et que certains Ouïgours « ont fui » vers la Türkiye, qui les « a toujours bien accueillis » (RFA 31 janv. 2020).

2. Traitement réservé aux Ouïgours par les autorités

Dans un rapport de Freedom House de 2022 sur la [traduction] « répression transnationale », on peut lire que la Türkiye est depuis longtemps « une destination attrayante pour les Ouïgours de la région chinoise de Xinjiang », en raison des « traditions culturelles, religieuses et linguistiques communes », et des « politiques migratoires [turques] favorables, qui donnent accès à la résidence légale » (2 juin 2022, 6). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un professeur de relations internationales à l'Université d'Ankara Hacı Bayram Veli University, en Türkiye, qui mène des recherches sur la diaspora ouïgoure, a déclaré que, avant de [traduction] « nouer des relations stratégiques » avec la Chine, le gouvernement de la Türkiye était « reconnu » pour « protég[er] » les Ouïgours et leur « offr[ir] des avantages dans de nombreux domaines » (professeur 5 nov. 2022). Dans le rapport de Landinfo, rédigé à partir d'entretiens avec une organisation turque, un universitaire turc et une organisation ouïgoure, on peut lire ce qui suit :

[traduction]

[L'organisation ouïgoure et l'universitaire turc] avec qui s'est entretenu Landinfo soulignent que les Ouïgours qui viennent en Türkiye n'ont pas à se soumettre au même processus que les autres groupes qui demandent l'asile dans ce pays. Ils obtiennent des permis de résidence de longue durée, qui permettent aux enfants de fréquenter l'école et aux adultes d'étudier; ils doivent toutefois présenter une demande pour obtenir un permis de travail.

[L'universitaire turc précise que] les autorités turques ne souhaitent pas que les Ouïgours soient réinstallés dans un tiers pays, contrairement aux autres groupes qui demandent l'asile en Türkiye.

Cependant, [l'organisation turque] avec laquelle s'est entretenu Landinfo à l'automne 2021 fait observer que le permis de résidence donne le droit aux Ouïgours de se rendre dans un tiers pays pour demander l'asile, s'ils le veulent. Les personnes qui demandent l'asile n'ont pas cette possibilité; elles perdront leur droit à un permis de résidence si elles quittent le pays. De plus, grâce au permis de résidence, il est beaucoup plus facile de se déplacer à l'intérieur de la Türkiye et ainsi de s'établir là où on le souhaite.

[L'organisation ouïgoure] attire aussi l'attention sur le fait que bon nombre de Ouïgours ne se sont pas enregistrés auprès des autorités turques et vivent illégalement dans le pays (Norvège 9 déc. 2021, 9, citations omises).

Selon l'agrégé de recherche, la présence des Ouïgours en Türkiye est [traduction] « tolérée », mais leur situation « demeure instable » et « bon nombre » ne se sentent « pas en sécurité » (1er nov. 2022). Le professeur a précisé que, depuis que la Türkiye a commencé à bâtir des [traduction] « relations étroites » avec la Chine, et « [e]n particulier » depuis 2013, les Ouïgours se sentent moins « en sécurité » et éprouvent « diverses difficultés » liées à l'accès aux « permis de résidence légale, aux [soins] de santé, au logement, aux permis de travail, à l'éducation et à la sécurité » (5 nov. 2022). L'article de NPR cite un citoyen turc d'origine ethnique ouïgoure [qui a occupé la fonction de premier ministre pour le gouvernement en exil du Turkestan oriental (East Turkistan Government in Exile s.d.)], qui a déclaré que [traduction] « [d]e nombreux Ouïgours qui sont arrivés en Türkiye depuis 2014 ont eu du mal à obtenir des permis de résidence turcs » (13 mars 2020). Le même article précise que beaucoup de Ouïgours ont des passeports chinois expirés, et il cite la même source ouïgoure, qui affirme que, quand ces personnes tentent de renouveler leurs passeports au consulat de la Chine, [traduction] « "les Chinois les déchirent" » et leur « "remettent des documents" » qui les autorisent seulement à faire un aller simple pour retourner en Chine (NPR 13 mars 2020). De même, le projet pour les droits fondamentaux des Ouïgours (Uyghur Human Rights Project – UHRP), une organisation américaine de défense des droits des Ouïgours, relate, dans un rapport présenté en avril 2020, le récit de deux Ouïgours qui n'ont pas pu renouveler leur passeport chinois en Türkiye et à qui on a plutôt offert un titre de voyage pour entrer en Chine (UHRP avr. 2020, 6, 8). Selon le rapport de Freedom House sur la [traduction] « répression transnationale », en 2021, la Türkiye « est devenue plus dangereuse » pour les personnes qui « sont la cible de régimes étrangers », surtout du Turkménistan et de la Chine (2 juin 2022, 6).

Le rapport annuel de Freedom House de 2022 signale que, dans un contexte de difficultés économiques et de [traduction] « rupture » avec ses alliés démocratiques, le président de la Türkiye, Recep Tayyip Erdoğan, « modifie de plus en plus sa position pour se conformer aux exigences de Beijing » ( 24 févr. 2022, 10). Selon un article de l'Associated Press (AP), [traduction] « depuis quelques années », « à mesure qu'elle noue des relations économiques avec la Chine », la Türkiye « devient plus discrète au sujet du sort des Ouïgours » (9 févr. 2021). Un article de VOA d'août 2020 précise que les [traduction] « manifestations » des Ouïgours en Türkiye contre le traitement réservé aux Ouïgours en Chine « sont de plus en plus rares », et que les militants ouïgours « se plaignent que les autorités turques s'en prennent maintenant à eux » (24 août 2020).

Le professeur a déclaré que, bien que la Türkiye [traduction] « autorise » les Ouïgours à entrer au pays et à y rester, elle ne leur accorde pas « de statut régulier, compte tenu des lois et des restrictions imposées par la Chine » (5 nov. 2022). Au cours d'un entretien avec la Direction des recherches, un étudiant au doctorat à l'Université Koç en Türkiye, qui a mené des recherches sur la [traduction] « répression transnationale » exercée par la Chine sur les Ouïgours en Türkiye, a traduit les statistiques suivantes, qui sont attribuées au ministère de l'Intérieur de la Türkiye en date du 26 décembre 2021, et qui proviennent de l'Agence Anadolu (AA) [1] [l'agence de presse d'État de la Turquie (Reuters s.d.)] :

  • Au total, 17 997 Ouïgours en Türkiye possédaient un permis de résidence de longue durée; ce nombre ne comprend pas les Ouïgours qui ont la citoyenneté turque, ceux qui ne possèdent pas de passeport national, ceux qui ont un permis d'étudiant et ceux qui ont un permis de résidence de courte durée.
  • Au total, 6 161 Ouïgours en Türkiye ont obtenu la citoyenneté turque « par des moyens exceptionnels »; cela comprend les 235 Ouïgours qui ont obtenu la citoyenneté avant 2002, et les 5 836 qui l'ont obtenue entre 2002 et 2021 (étudiant au doctorat 14 nov. 2022).

Cependant, des sources ont déclaré que, pendant les huit premiers mois de 2022, environ 1 000 Ouïgours ont reçu la citoyenneté turque (agrégé de recherche 1er nov. 2022; étudiant au doctorat 14 nov. 2022), et bon nombre d'entre eux avaient présenté leur demande il y a plusieurs années (agrégé de recherche 1er nov. 2022). L'agrégé de recherche a ajouté que [traduction] « pour beaucoup de gens, ce » « traite[ment] » « plus rapide » des demandes présentées « est attribuable au contexte » des prochaines élections en Türkiye en 2023 et aux efforts du parti au pouvoir pour « marquer des points chez les électeurs ouïgours » (1er nov. 2022).

L'agrégé de recherche a aussi affirmé avoir eu connaissance de cas de Ouïgours qui attendent toujours leur citoyenneté turque, ce que ces gens [traduction] « attribuent à la pression exercée sur la Türkiye par la Chine » (1er nov. 2022). Des sources signalent que les autorités turques ont [traduction] « rejeté » certaines demandes de citoyenneté présentées par des Ouïgours au motif que ces personnes sont une « menace » pour la « "sécurité nationale" » du pays ou pour « "l'ordre social" » (VOA 16 mars 2022) ou [traduction] « "l"ordre public" » (Axios 1er mars 2022). L'auteur d'un article paru dans Axios, un média en ligne des États-Unis (Axios s.d.), affirme aussi avoir parlé avec cinq de ces Ouïgours dont la demande de citoyenneté a été [traduction] « rejetée », dont certains vivaient en Türkiye depuis 2013 et 2015, et certains avaient « dénonc[é] le gouvernement de la Chine » ou « participé à des manifestations » en Türkiye contre la façon dont la Chine traitait les Ouïgours, et certains n'avaient « jamais pris part à des manifestations ou à des activités contre la Chine sur les médias sociaux » (1er mars 2022).

2.1 Détention, expulsion et extradition

L'agrégé de recherche a déclaré que de nombreux Ouïgours [traduction] « craignent d'être extradés vers la Chine » ou d'être « placés en détention avant transfert », où certains Ouïgours ont déjà été « détenus » (1er nov. 2022). La même source a ajouté que certains Ouïgours avaient été [traduction] « détenus » pendant quelques jours, mais qu'ils avaient aussi rencontré une personne qui avait été « détenue » pendant « plus d'une » année (agrégé de recherche 1er nov. 2022). L'article de NPR repose sur des conversations avec plus d'une dizaine de Ouïgours à Istanbul qui ont été [traduction] « arrêtés » par la police turque et « envoyés » dans des centres d'expulsion, « parfois pendant des mois », sans qu'on leur dise pourquoi ils s'y trouvaient (13 mars 2020). La même source ajoute que toutes les personnes interrogées [traduction] « soupçonnent que la Chine a quelque chose à voir » dans leur détention, et l'article cite un militant ouïgour qui a « compté au moins 200 détentions de ce genre depuis janvier 2019 », ainsi qu'un avocat qui affirme avoir « aidé plus de 400 Ouïgours dans la dernière année » (NPR 13 mars 2020). Selon le rapport annuel de 2022 de Freedom House, les autorités turques ont fait en sorte qu'il est plus difficile pour les Ouïgours d'acquérir et de conserver un permis de résidence permanente, et [traduction] « plusieurs centaines » d'entre eux ont été « détenus dans des centres d'expulsion » (24 févr. 2022, 10). L'article de VOA datant d'août 2020 signale que les autorités turques ont [traduction] « détenu certains Ouïgours au motif de leurs liens avec » l'État islamique (EI) [État islamique de l'Iraq et de la Syrie (EIIS), État islamique de l'Iraq et d'al-Cham, État islamique de l'Iraq et du Levant (EIIL), Daech]; cependant, « les groupes de défense des droits affirment que les récentes détentions de Ouïgours servent surtout à apaiser la Chine » (24 août 2020). Le même article cite un avocat travaillant à Istanbul pour l'Association internationale pour les droits des réfugiés (International Refugee Rights Association – IRRA), qui [traduction] « conteste actuellement plusieurs tentatives de la Chine en vue d'extrader des militants ouïgours éminents », et qui déclare que « "[l]es gens sont envoyés en détention et accusés d'[être] des combattants terroristes étrangers, même s'il n'y a aucune preuve" » (VOA 24 août 2020).

Un linguiste ouïgour établi en Norvège, qui est également un défenseur des droits de la personne, a déclaré au cours d'un entretien avec la Direction des recherches que, jusqu'à présent, rien ne porte à croire que la Türkiye a déjà envoyé des Ouïgours directement en Chine (linguiste 16 nov. 2022). L'article de VOA d'août 2020 cite l'avocat de l'IRRA, qui a déclaré que les autorités turques représentant le [traduction] « "ministère de l'Intérieur et des Affaires étrangères et les forces de sécurité" » lui ont fait savoir que « "la Türkiye serait plus à l'aise sur les plans économique et politique si elle expulsait de cinq à dix Ouïgours" » (24 août 2020). L'avocat précise dans le même article que, malgré cette déclaration, [traduction] « il est peu probable que [des Ouïgours] soient expulsés en Chine »; une telle mesure causerait de « "graves ennuis" » au gouvernement et lui serait « "très néfaste sur le plan politique" », « étant donné que la population turque soutient les Ouïgours » (VOA 24 août 2020). Un article paru dans le Telegraph, un journal du Royaume-Uni (The Telegraph s.d.), cite le même avocat de l'IRRA, qui a déclaré [traduction] « "[qu']aucun Ouïgour ne sera extradé directement vers la Chine" »; l'avocat croit que cela n'est pas prêt de changer « "de sitôt" » (The Telegraph 26 juill. 2020). De même, une [traduction] « organisation internationale de défense des droits de la personne » interviewée par Landinfo a déclaré qu'il n'y a pas de Ouïgours qui sont expulsés « directement » de la Türkiye vers la Chine (Norvège 9 déc. 2021, 12). Selon un article de RFA d'avril 2021, un tribunal turc [traduction] « a rejeté » pour « manque de preuves crédibles » une requête de la Chine visant à « extrader » un enseignant religieux ouïgour vers la Chine afin qu'il réponde à des accusations de « "terrorisme" » dans ce pays (9 avr. 2021). La même source explique que l'homme avait été [traduction] « arrêté » en 2016 et « était en détention ou assigné à résidence depuis ce temps » (RFA 9 avr. 2021).

Selon l'article de l'AP, des dizaines de [traduction] « manifestants » ouïgours se sont rassemblés près de l'ambassade de la Chine à Ankara en février 2021, et quatre « manifestants ont été escortés par une fourgonnette de la police, bien que la police ait insisté pour dire qu'ils n'étaient pas détenus » (9 févr. 2021).

L'article de NPR signale qu'en 2019, un homme ouïgour qui vivait en Türkiye depuis qu'il avait [traduction] « fui » la région de Xinjiang en Chine cinq ans auparavant s'est fait « arrêter » par « deux policiers turcs en civil », après quoi il a été envoyé « dans un centre d'expulsion », où il a passé trois mois (13 mars 2020). La même source explique aussi que, au centre d'expulsion, l'homme a rencontré [traduction] « au moins 20 autres Ouïgours qui s'y trouvaient », et lorsqu'il a été libéré, les autorités turques « lui ont fortement conseillé de ne rien dire contre la Chine » (NPR 13 mars 2020). Selon l'article de VOA d'août 2020, la police turque [traduction] « a détenu » des « manifestants [ouïgours] parce qu'ils portaient des t-shirts arborant des photos de membres de leur famille internés [en Chine] par les autorités chinoises », et un des organisateurs de l'événement affirme qu'« ils ont uniquement été remis en liberté » après que la police leur a dit de « mettre leurs t-shirts à l'envers » (24 août 2020).

2.1.1 Traité d'extradition

Des sources signalent qu'il existe un traité d'extradition entre la Türkiye et la Chine qui a été ratifié par la Chine en 2020 mais n'a pas encore été ratifié par la Türkiye (CNN 8 juin 2021; étudiant au doctorat 14 nov. 2022). D'après des sources, le libellé du traité comporte [traduction] « une clause troublante qui donne lieu à une interprétation élastique du terme "terrorisme" » (Chiu 2021, 258) ou [traduction] « des tournures ambiguës qui pourraient déclencher l'extradition » de Ouïgours de la Türkiye et qui « enfreindraient les mécanismes d'extradition régis par la Convention européenne d'extradition (CEE), dont la Türkiye est signataire » (Nordic Monitor 19 mai 2020); le passage en question prévoit ce qui suit : [traduction] « "[i]l n'est pas nécessaire que les lois des deux parties placent l'infraction dans la même catégorie ou la définissent de la même façon" » (Nordic Monitor 19 mai 2020; Chiu 2021, 258).

Selon une organisation ouïgoure citée dans le rapport de Landinfo, le traité [traduction] « ne sera pas ratifié » et la communauté ouïgoure « s'est vu offrir la garantie que personne ne serait expulsé » (Norvège 9 déc. 2021, 11). Le linguiste a affirmé qu'il ne croyait pas que le parlement turc pouvait ratifier le traité, en raison de la présence d'un [traduction] « puissant lobby ouïgour » en Türkiye et des « partis d'opposition » qui sont « très fermes dans leurs positions » sur la façon dont la Chine traite les Ouïgours (16 nov. 2022). La même source a ajouté que les autorités turques ont peut-être l'impression qu'il n'est pas [traduction] « important » de ratifier le traité, puisqu'elles pourraient « simplement » extrader « indirectement » les gens vers la Chine, « via » un pays tiers (linguiste 16 nov. 2022). Au contraire, l'étudiant au doctorat a déclaré qu'il y a un [traduction] « risque élevé » que le traité puisse être ratifié par le parlement turc (14 nov. 2022).

Un article du Globe and Mail signale qu'un jugement de la Cour européenne des droits de l'homme rendu en octobre 2022 pourrait [traduction] « empêcher » toute extradition à partir des 46 pays membres du Conseil de l'Europe (dont la Türkiye) vers la Chine (2 nov. 2022). Selon la même source, le jugement Liu v. Poland de la Cour européenne des droits de l'homme [traduction] « a interdit l'extradition » d'un citoyen chinois vers la Chine au motif qu'elle constituerait une violation de l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme (European Convention on Human Rights – ECHR), qui « interdit la torture et les "peines ou traitements inhumains ou dégradants" »; les 46 membres du Conseil de l'Europe sont tous « liés par l'ECHR » (The Globe and Mail 2 nov. 2022).

Selon le linguiste, entre 2018 et 2019, il y a eu des cas [traduction] « [d']extradition indirecte », c'est-à-dire que des Ouïgours ont été envoyés en Chine « via un pays tiers »; les « tiers » pays en question étaient l'Ouzbékistan, les Émirat arabes unis et le Tadjikistan (16 nov. 2022). D'après l'article du Telegraph, des Ouïgours et des avocats en Türkiye croient que de nombreux Ouïgours établis en Türkiye ont été [traduction] « extradés vers le Tadjikistan », alors qu'ils n'avaient jamais vécu dans ce pays et n'y possédaient aucun statut régulier, et de là, ont ensuite été « envoyés en Chine » (26 juill. 2020). RFA signale [traduction] « [qu']au moins » trois Ouïgours, dont une mère et ses deux enfants, ont été « expulsés » de la Türkiye vers le Tadjikistan en 2019, et on croit qu'ils ont été envoyés en Chine par la suite (9 août 2019).

Dans un article du Diplomat, un magazine qui couvre les événements de la région de l'Asie-Pacifique (The Diplomat s.d.), on peut lire que des avocats qui représentent des Ouïgours en Türkiye affirment que [traduction] « des centaines » de Ouïgours dans ce pays ont été « accusés "[d']activités hostiles à la Chine" et envoyés dans des centres d'expulsion aux quatre coins du pays sur la base d'accusations de terrorisme » (13 févr. 2021).

2.2 Espions chinois et surveillance

L'agrégé de recherche a fait observer que [traduction] « de nombreux » Ouïgours en Türkiye « ont été menacés par des représentants de la Chine », « que ce soit en ligne ou en personne », et a affirmé que bon nombre considèrent que les autorités turques « ne réussissent pas à faire obstacle à ces représentants de la Chine » (1er nov. 2022). La même source a ajouté qu'il y a de nombreux [traduction] « espions chinois » dans les communautés ouïgoures (agrégé de recherche 1er nov. 2022). Selon un article de RFA paru en 2020, un homme ouïgour à Istanbul [traduction] « qui affirme avoir été forcé d'espionner » des Ouïgours « exilés » en Türkiye pour le compte du gouvernement de la Chine s'est fait « tirer dessus par un inconnu », un homme azéri qu'« il croit être un agent chinois » (3 nov. 2020). Dans un article d'Al Jazeera de 2019, le même homme a déclaré que son [traduction] « rôle » consistait à « transmettre de l'information » aux autorités chinoises, notamment à leur signaler « tout » ce que faisaient les Ouïgours en Türkiye : « ce qu'ils mangeaient et buvaient, ce qu'ils faisaient en privé dans leur foyer, les amis comme les membres de la famille » (1er févr. 2019). Le même article précise que, de 2012 à 2018, cet homme a été [traduction] « envoyé » à l'étranger et « chargé d'infiltrer les communautés ouïgoures en Afghanistan, au Pakistan et en Türkiye » (Al Jazeera 1er févr. 2019).

Selon un article de la BBC, un homme ouïgour de Xinjiang qui étudie en Türkiye a reçu un appel téléphonique de quelqu'un [traduction] « affirmant travailler à l'ambassade de la Chine à Ankara » quelques semaines après avoir fait une publication sur un média social au sujet de « [l']arrestation massive » de sa famille à Xinjiang (31 mars 2021). Le même article, qui cite un enregistrement de l'appel que l'homme a fourni à la BBC, signale que l'interlocuteur a dit à l'homme [traduction] « "d'écrire les noms de toutes les personnes avec qui [il avait] été en contact depuis [qu'il] avait quitté Xinjiang" », et « [d']envoyer un courriel "décrivant [ses] activités", afin que "le pays puisse réévaluer la situation de [sa] famille" » (BBC 31 mars 2021). D'après l'article de la BBC, un autre Ouïgour en Türkiye a informé la BBC qu'il avait eu [traduction] « un appel similaire de la même ambassade », et l'article signale qu'un autre étudiant ouïgour en Türkiye a fourni à la BBC des « captures d'écran » montrant des « messages de la police » (31 mars 2021). D'après la même source, ce [traduction] « type de menaces [et de] harcèlement » avait « pour but de dissuader [les Ouïgours] de dénoncer » les violations des droits de la personne commises en Chine ou de « [les] inciter à espionner les autres Ouïgours et les organisations qui surveillent la Chine » (BBC 31 mars 2021). L'agrégé de recherche a déclaré que les Ouïgours reçoivent des appels d'individus qui cherchent à les dissuader de militer, les encouragent à travailler pour des agences de sécurité chinoises, ou tentent de les [traduction] « forcer à retourner en Chine » en prenant « réellement » les membres de leur famille « en otage » là-bas (1er nov. 2022). La même source a ajouté que [traduction] « la police à Xinjiang » se sert d'une « tactique d'intimidation » consistant à lancer un appel vidéo avec une personne ouïgoure en Türkiye et à s'asseoir à côté d'un des membres de sa famille (agrégé de recherche 1er nov. 2022).

3. Traitement réservé aux Ouïgours par la société

Des sources ont fait observer que la société turque [traduction] « est généralement accueillante et amicale » envers les Ouïgours en Türkiye (professeur 5 nov. 2022) ou les traite [traduction] « assez chaleureusement » et avec « un esprit de fraternité », comme « des membres à part entière de la nation turque » (agrégé de recherche 1er nov. 2022). L'agrégé de recherche a ajouté que les Ouïgours sont [traduction] « mieux traités » dans la société turque que les Arabes de la Syrie (1er nov. 2022). L'étudiant au doctorat a affirmé que, bien que la société turque se montre [traduction] « chaleureuse » et « accueillante » envers les Ouïgours, depuis 2018, compte tenu de la « crise économique » en Türkiye et de la montée du « sentiment d'hostilité à l'égard des migrants », les Ouïgours ont, comme d'autres communautés de migrants, « subi certains » « problèmes mineurs », notamment des incidents de « discrimination » et des « discours haineux » (14 nov. 2022).

Un article de VOA datant de mars 2022 signale que la population turque [traduction] « a été compatissante » à l'égard des Ouïgours (16 mars 2022). Le professeur a affirmé que la population turque [traduction] « n'approuve pas » et « critique » les politiques de son gouvernement en ce qui concerne les Ouïgours en Türkiye, ainsi que la position du gouvernement par rapport à la Chine (5 nov. 2022). Selon l'agrégé de recherche, les citoyens turcs qui sont conscients de la situation des Ouïgours en Chine [traduction] « s'opposent largement » à la Chine (1er nov. 2022).

Dans un article de Duvar English, la version anglaise du site Internet indépendant turc d'actualités GazeteDuvar (Nieman Reports 3 févr. 2020), on peut lire que le 26 décembre 2021, deux jeunes de 16 ans [traduction] « ont poignard[é] » et « grièvement blessé » un « Turc ouïgour » de 17 ans dans le district Büyükçekmece à Istanbul (31 déc. 2021). La même source signale aussi que les [traduction] « agresseurs » se sont disputés avec l'adolescent ouïgour et ont été « "dérangés" » par sa « "façon de les regarder" » (Duvar English 31 déc. 2021). D'après les observations de l'étudiant au doctorat au sujet de cet incident, [traduction] « [l']attaque au couteau » « semblait être un crime haineux » et s'est produite après que les agresseurs ont traité la victime « [d']étranger » et l'ont harcelée parce qu'elle « avait l'air d'être un étranger » (14 nov. 2022). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens. L'article de Duvar English signale que la police [traduction] « a pourchassé les agresseurs et les a détenus », et qu'ils ont « dû comparaître devant un tribunal, qui a ordonné leur arrestation » (31 déc. 2021).

4. Programmes de soutien

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu d'information sur les programmes de soutien offerts aux Ouïgours en Türkiye.

L'agrégé de recherche a déclaré que, à sa connaissance, la Türkiye n'a pas d'organismes [traduction] « explicitement désignés » pour venir en aide aux Ouïgours ou à « des réfugiés » (1er nov. 2022). La même source a ajouté que de nombreux Ouïgours reçoivent du soutien d'organismes de bienfaisance turcs (agrégé de recherche 1er nov. 2022).

5. Traitement réservé aux personnes d'origine ethnique chinoise par les autorités et la société

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu d'information sur le traitement réservé aux personnes d'origine ethnique chinoise par les autorités et la société turques.

Selon le professeur, les personnes d'origine ethnique chinoise en Türkiye sont [traduction] « bien protégées » par les autorités (5 nov. 2022). La même source a ajouté que les [traduction] « dizaines de milliers de [personnes] d'origine ethnique chinoise » dans le pays ne sont « généralement pas visibles » et ont tendance à mener une « existence recluse » (professeur 5 nov. 2022). Le professeur a précisé qu'il serait [traduction] « difficile d'affirmer » que les Turcs, « particulièrement » ceux qui suivent de près la situation des Ouïgours en Chine, « ont de bons sentiments » à l'endroit des Chinois (5 nov. 2022). L'étudiant au doctorat a expliqué que, bien que la population turque soit [traduction] « généralement » « amicale » envers les Chinois, il y a aussi des « Turcs fortement nationalistes qui sont hostiles aux Chinois » (14 nov. 2022).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Note

[1] L'article original en turc de l'Agence Anadolu (AA) est accessible en ligne (AA 26 déc. 2021).

Références

Agence Anadolu (AA). 26 décembre 2021. Kemal Karadağ. « Türkiye, 2002'den bu yana 95 bin 845 Ahıska, 5 bin 836 Uygur Türküne vatandaşlık Verdi ». [Date de consultation : 21 nov. 2022]

Agrégé de recherche, Oriental Institute, Czech Academy of Sciences. 1er novembre 2022. Entretien avec la Direction des recherches.

Al Jazeera. 1er février 2019. Steve Chao. « Exposed: China's Surveillance of Muslim Uighurs ». [Date de consultation : 7 nov. 2022]

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Cable News Network (CNN) 8 juin 2021. Jomana Karadsheh et Gul Tuysuz. « Uyghurs Are Being Deported from Muslim Countries, Raising Concerns About China's Growing Reach ». [Date de consultation : 8 nov. 2022]

Chiu, Joanna. 2021. China Unbound: A New World Disorder. House of Anansi Press.

The Diplomat. 13 février 2021. Nicholas Muller. « Are the Uyghurs Safe in Turkey? » [Date de consultation : 8 nov. 2022]

The Diplomat. S.d. « About Us ». [Date de consultation : 8 nov. 2022]

Duvar English. 31 décembre 2021. « Two Assailants Share News of Stabbing Uyghur Teen on TikTok ». [Date de consultation : 8 nov. 2022]

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Étudiant au doctorat, Koç University, Türkiye. 14 novembre 2022. Entretien avec la Direction des recherches.

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Freedom House. 24 février 2022. Sarah Repucci et Amy Slipowitz. Freedom in the World 2022: The Global Expansion of Authoritarian Rule. [Date de consultation : 8 nov. 2022]

The Globe and Mail. 2 novembre 2022. James Griffiths. « European Court Ruling Could Halt Most Extraditions to China from the Continent ». [Date de consultation : 7 nov. 2022]

Linguiste, Norvège. 16 novembre 2022. Entretien avec la Direction des recherches.

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Stockholm Center for Freedom (SCF). 11 mars 2021. « Turkey's Ruling Party Rejects Motion Calling China's Treatment of Uyghurs "Genocide" ». [Date de consultation : 7 nov. 2022]

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The Telegraph. S.d. « About Us ». [Date de consultation : 8 nov. 2022]

Uyghur Human Rights Project (UHRP). Avril 2020. Weaponized Passports: The Crisis of Uyghur Statelessness. [Date de consultation : 18 nov. 2022]

Voice of America (VOA). 16 mars 2022. Asim Kashgarian. « Turkey Turns Down Citizenship for Some Uyghurs ». [Date de consultation : 8 nov. 2022]

Voice of America (VOA). 7 janvier 2021. Asim Kashgarian et Ezel Sahinkaya. « Analysts: Extradition Treaty Between Turkey, China Endangers Uighur Refugees ». [Date de consultation : 8 nov. 2022]

Voice of America (VOA). 24 août 2020. Dorian Jones. « Uighur Activists Fear Ankara Is Bowing to Beijing Pressure ». [Date de consultation : 8 nov. 2022]

Voice of America (VOA). S.d. « Mission and Values ». [Date de consultation : 8 nov. 2022]

Autres sources consultées

Sources orales : International Crisis Group; professeur dans une université de la Colombie-Britannique qui se spécialise dans les technologies de surveillance de la Chine et la politique sur les minorités ethniques; professeur dans une université en Türkiye qui se spécialise dans la situation des Ouïgours en Türkiye.

Sites Internet, y compris : Agence de presse Xinhua; Amnesty International; Australie – Department of Foreign Affairs and Trade; Austrian Red Cross – ecoi.net; Bertelsmann Stiftung; China Daily; Citizen Lab; The Daily Beast; Deutsche Welle; États-Unis – Congressional-Executive Commission on China, Department of State; Factiva; The Guardian; Human Rights Watch; International Crisis Group; The Jamestown Foundation; Maclean's; Mercator Institute for China Studies; Nations Unies – Refworld; Observer Research Foundation; Royaume-Uni – Home Office; Safeguard Defenders; South China Morning Post; SupChina; Unrepresented Nations and Peoples Organization.



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