Réponses aux demandes d'information

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C'est aux commissaires indépendants de la CISR (les décideurs) qu'il incombe d'évaluer les renseignements contenus dans les RDI et de décider du poids qui doit leur être accordé après avoir examiné les éléments de preuve et les arguments présentés par les parties.    

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13 avril 2022

NGA200851.EF

Nigéria : information sur le traitement réservé par la société aux personnes vivant avec le VIH/sida et aux membres de la famille des personnes vivant avec le VIH/sida (2020–mars 2022)

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada

1. Aperçu

Une étude [1] réalisée par le Réseau des personnes vivant avec le VIH/sida au Nigéria (Network of People Living with HIV/AIDS in Nigeria – NEPWHAN), une organisation sans but lucratif au Nigéria qui coordonne [traduction] « tous » les groupes, organisations et associations de personnes vivant avec le VIH/SIDA au Nigéria (NEPWHAN s.d.), signale que le Nigéria a la [traduction] « plus importante population de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) en Afrique de l'Ouest » (NEPWHAN juill. 2021, 10). Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) fournit les statistiques suivantes pour 2020 :

Adultes et enfants vivant avec le VIH : 1 700 000 [1 300 000-2 300 000]

Personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur statut : 1 600 000

Taux de prévalence du VIH chez les adultes âgés de 15 à 49 ans : 1,3 [0,9-1,7]

(Nations Unies 2020, crochets dans l'original).

2. Lois

La Loi de 2014 sur le VIH et le sida (lutte contre la discrimination) (HIV and AIDS (Anti-Discrimination) Act), prévoit ce qui suit :

[traduction]

1. La loi a pour objet de protéger les droits et la dignité des personnes vivant avec le VIH et le sida et touchées en :

  1. éliminant toutes les formes de discrimination fondées sur le statut à l'égard du VIH;
  2. créant un environnement de soutien pour que les personnes vivant avec le VIH et le sida puissent continuer à travailler dans des conditions normales aussi longtemps qu'elles sont médicalement aptes à le faire;
  3. favorisant des moyens appropriés et efficaces de gérer le VIH sur les lieux de travail, dans la communauté, dans les institutions et dans d'autres domaines de l'activité humaine;
  4. créant un environnement de travail et d'apprentissage sûr et propice pour toutes les personnes;
  5. créant un équilibre entre les droits et les responsabilités de toutes les personnes dans la société;

[…]

3.—(1) Les personnes vivant avec le VIH ou le sida ou touchées par le VIH ou le sida ont droit à la protection contre la discrimination fondée sur leur statut réel ou perçu à l'égard du VIH en matière d'accès à l'emploi et de maintien de l'emploi, de conditions d'emploi, de prestations d'emploi, de services de santé complets, d'éducation, d'utilisation d'installations publiques et d'autres services sociaux fournis par l'employeur, des personnes, la collectivité, le gouvernement ou tout autre établissement.

(2) Les individus, les communautés, les institutions, les employeurs et les employés ont la responsabilité mutuelle de prévenir la stigmatisation et la discrimination liées au VIH dans la société.

[…]

4.—(1) Chaque individu, communauté, institution et employeur prend des mesures pour protéger les droits des personnes vivant avec le VIH ou le sida ou touchées par le VIH ou le sida en éliminant les discriminations liées au VIH dans tous les milieux, y compris dans les politiques et les pratiques en matière d'emploi, de santé et d'éducation.

(2) Chaque individu, communauté et employeur prend des mesures pour promouvoir l'égalité des chances et l'absence de discrimination fondée sur le statut réel ou perçu à l'égard du VIH et de la maladie liée au VIH.

5.—(1) Aucun individu, communauté, institution, employeur ou employé ne doit, directement ou indirectement, traiter de façon discriminatoire au regard de l'emploi, de la prestation de services ou d'autres avantages toute personne dans la société en fonction de son statut à l'égard du VIH ou de la perception de ce statut.

[…]

6. La discrimination à l'endroit de toute personne en raison de son statut réel ou perçu à l'égard du VIH est une infraction, notamment en :

[…]

8.—(1) Avant d'accéder à des services publics ou privés, à un emploi ou à toute autre occasion, aucune personne, aucune institution ou aucun organisme ne doit exiger qu'une personne divulgue son statut à l'égard du VIH ou celui de toute autre personne, en posant des questions, oralement ou par écrit, directement ou indirectement.

[…]

13.—(1) Toutes les personnes vivant avec le VIH ou touchées par le sida ont droit à la protection des données relatives à leur dossier médical et de santé.

[…]

14.—(1) Sous réserve de toute loi existante, le statut d'un employé à l'égard du VIH n'affecte pas son admissibilité à un régime d'avantages professionnels ou autres prévu pour les employés.

(2) Lorsque, en vertu d'une loi existante, l'admissibilité d'une personne à un régime de prestations professionnelles ou autres est subordonnée à un test de dépistage du VIH, les conditions attachées au VIH et au sida doivent être les mêmes que celles applicables aux maladies chroniques comparables.

(3) Lorsqu'un employé décide de ne pas subir de test de dépistage du VIH pour l'application du paragraphe (2), aucune conclusion concernant le statut de l'employé à l'égard du VIH ne peut être tirée de cet exercice.

(4) Lorsqu'un employé subit un test de dépistage du VIH aux fins du paragraphe (2), l'employeur n'a pas droit, à moins que le régime d'avantages professionnels ou autres ne soit géré par l'employeur, aux renseignements sur le statut de l'employé concerné à l'égard du VIH.

(5) Le statut réel ou perçu à l'égard du VIH ne peut pas être motif de congédiement.

30. Les définitions suivantes s'appliquent à la présente loi :

[…]

« personnes touchées par le VIH et le sida » Les personnes qui ne sont pas séropositives au VIH mais qui sont des parents directs, des associés ou des amis de personnes vivant avec le VIH, en particulier leurs enfants, époux, partenaires, parents, frères et sœurs et fournisseurs de soins primaires;

[…]

(Nigéria 2014, art. 1, 3, 4, 6, 8, 13, 14, 30, en italique dans l'original).

3. Traitement réservé aux personnes vivant avec le VIH/sida

Selon le Guardian, un journal nigérian, le directeur général de l'Agence nationale pour le contrôle du sida (National Agency for the Control of AIDS – NACA) [2] aurait affirmé que [traduction] « la lutte contre la stigmatisation et la discrimination » représente un « défi », mais il aurait aussi souligné que le Nigéria est en train de « "gagner graduellement" » sur ce front (The Guardian 1er déc. 2021).

Toutefois, le NEPWHAN souligne que [traduction] « la stigmatisation et la discrimination sont restées un défi majeur » pour les personnes vivant avec le VIH/sida au Nigéria (NEPWHAN juill. 2021, 10). Des sources font observer qu'au Nigéria, le VIH/sida est considéré comme une [traduction] « condamnation à mort » (chercheur indépendant 4 mars 2022; ISHRAI 18 févr. 2022). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, une chercheuse du Projet des droits socio-économiques (Socio-Economic Rights Project) de l'Université du Cap-Occidental, qui s'intéresse à la santé et aux droits sexuels et reproductifs, a déclaré que le VIH/sida [traduction] « était initialement considéré comme une condamnation à mort au Nigéria », mais que « les [a]ttitudes ont beaucoup changé depuis » (chercheuse 4 mars 2022). Selon un article de la World Youth Alliance (WYA), une organisation internationale qui travaille avec les jeunes pour soutenir la dignité humaine (WYA s.d.), les personnes qui vivent avec le VIH/sida sont [traduction] « considérées comme des êtres humains sans dignité, sans valeur ou sans valeur pour la société » et elles sont « souvent stigmatisées, ostracisées, rejetées et méprisées, et elles peuvent subir des sanctions, du harcèlement et même de la violence en raison de leur infection ou de leur association avec le VIH/sida » (WYA 26 juill. 2021). TheBody, un site Internet qui publie de l'information sur le VIH et fait partie de Remedy Health Media, une [traduction] « plateforme de santé numérique qui permet aux patients et aux soignants d'améliorer la santé » (TheBody s.d.), explique que [traduction] « vivre avec le VIH est un lourd fardeau » au Nigéria, car les individus « sont exposés à une discrimination qui pourrait affecter à la fois leur santé mentale et leur capacité d'être confiant que leurs familles et amis sont ouverts d'esprit et sans préjugés » (TheBody 30 juin 2020). Le Premium Times, un journal en ligne au Nigéria, signale que les personnes vivant avec le VIH [traduction] « font souvent l'objet de stigmatisation, d'hostilité, de refus d'emplois rémunérés, de démissions ou de retraites forcées, de prestations de traitements de mauvaise qualité et de ségrégation dans les hôpitaux » et que, pour les personnes vivant avec le VIH, « la peur du rejet est répandue » (Premium Times 1er déc. 2020).

Selon La plus récente Nigeria Demographic and Health Survey (NDHS) [3], réalisée d'août à décembre 2018 par la Commission nationale de la population (National Population Commission – NPC) du Nigéria et ICF, l'organisation responsable du programme des enquêtes démographiques et de santé (Demographic and Health Surveys – DHS) [4] de l'Agence des États-Unis pour le développement international (US Agency for International Development – USAID), 46 p. 100 des hommes et 47 p. 100 des femmes âgées de 15 à 49 ans [traduction] « ne pensent pas que les enfants vivant avec le VIH devraient pouvoir aller à l'école avec des enfants séronégatifs », tandis que 53 p. 100 des femmes et 50 p. 100 des hommes « n'achèteraient pas de légumes frais d'un commerçant qui a le VIH » (NPC du Nigéria et ICF oct. 2019, 1, 347).

Un rapport d'information sur le Nigéria publié par le ministère des Affaires étrangères (Ministry of Foreign Affairs) des Pays-Bas fait observer que le VIH est associé à l'homosexualité au Nigéria et qu'il [traduction] « demeure un motif important de la stigmatisation des hommes homosexuels dans les soins de santé et ailleurs » (Pays-Bas mars 2021, 70). Selon Al Jazeera, le Nigéria [traduction] « reste l'un des pays les plus homophobes du monde » et « [m]ême au sein de la communauté LGBT nigériane, la discrimination contre le VIH est courante » (Al Jazeera 4 mai 2020). Le ministère des Affaires étrangères et du Commerce (Department of Foreign Affairs and Trade – DFAT) de l'Australie signale que :

[traduction]

les observateurs internationaux des droits de la personne signalent un taux élevé de stigmatisation à l'égard des personnes vivant avec le VIH, le public considérant que le VIH est le résultat d'un comportement immoral et est une punition pour les activités entre partenaires de même sexe. Même si les autorités et les ONG ont cherché à réduire la stigmatisation et à modifier les perceptions au moyen de campagnes de sensibilisation du public, les personnes vivant avec le VIH/sida risquent encore de perdre leur emploi ou de se voir refuser des services de santé (Australie 3 déc. 2020, paragr. 2.23).

Pour obtenir des renseignements additionnels au sujet du traitement réservé aux personnes en fonction de leurs orientation et caractères sexuels, et identité et expression de genre (OCSIEG), en particulier en ce qui concerne les groupes de justiciers anti-LGBTQ, veuillez consulter la réponse à la demande d'information NGA200343 publiée en octobre 2020.

4. Traitement réservé aux enfants des personnes vivant avec le VIH/sida

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, une bibliothécaire de l'Université York qui s'intéresse principalement à l'étude de la condition féminine et au droit au Nigéria a déclaré que même si les enfants des personnes vivant avec le VIH/sida subissent de la discrimination, [traduction] « [i]ls ne subissent pas tant de violence, car ils peuvent être isolés et sortis de leur environnement » (bibliothécaire 6 mars 2022). Au cours d'un entretien avec la Direction des recherches, le directeur administratif de l'Improved Sexual Health and Rights Advocacy Initiative (ISHRAI), une organisation communautaire qui promeut la santé et les droits des minorités sexuelles au Nigéria (ISHRAI s.d.), a expliqué que les enfants des personnes vivant avec le VIH/sida éprouvent [traduction] « beaucoup de stigmatisation et de discrimination » et que les enfants des parents LGBTI « seront confrontés à des niveaux multiples de discrimination » en raison de la stigmatisation de l'orientation sexuelle de leurs parents et du VIH/sida lui-même (ISHRAI 18 févr. 2022). La même source a en outre souligné que dans la partie nord du Nigéria où la charia est en vigueur, les enfants seront victimes [traduction] « d'un niveau de discrimination encore plus élevé » en raison de valeurs culturelles et religieuses plus conservatrices, de la stigmatisation des maladies sexuellement transmissibles, ainsi que la stigmatisation des personnes ayant des orientations sexuelles et des identités de genre différentes (ISHRAI 18 févr. 2022).

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un chercheur et journaliste indépendant au Royaume-Uni dont le travail porte sur le Nigéria a observé que les enfants des personnes vivant avec le VIH/sida [traduction] « sont traités comme des étrangers plutôt que comme des exclus dans certains cas. Alors que les exclus souffrent d'exclusion ou d'ostracisme de la part de leurs communautés, les étrangers sont traités avec prudence ou suspicion » et « peuvent être perçus en partant du principe qu'ils sont infectés » (chercheur indépendant 4 mars 2022). La même source a ajouté que :

[traduction]

les enfants souffrent de trois formes observables de stigmatisation et de discrimination :

  1. Les parents des autres enfants ont tendance à interdire à leurs enfants de jouer ou de s'associer aux enfants des [personnes vivant avec] le VIH/sida. D'autres enfants peuvent se moquer d'eux ou les narguer, mais l'intimidation physique est évitée. L'enfant est réduit au rôle de spectateur distant des jeux de ses pairs; mais il désire y participer.
  2. Ces enfants sont souvent exclus des écoles ou de l'église. Un enfant peut avoir été élève dans une école pendant trois ans [avant que son] parent ait un diagnostic de VIH. Si l'école ou les parents d'autres enfants connaissent le diagnostic, l'enfant devient incapable de retourner à son école.
  3. Lorsque ces enfants se suicident, ils sont souvent signalés comme des décès liés au sida par ignorance ou parce que les familles cherchent à éviter la stigmatisation liée au suicide, en particulier d'un enfant (chercheur indépendant 4 mars 2022).

La chercheuse de l'Université du Cap-Occidental a écrit :

[traduction]

Les communautés nigérianes sont des communautés très unies dans lesquelles les membres de la famille d'une personne stigmatisée ou ostracisée en ressentiront automatiquement les effets. Par conséquent, même si la discrimination vise une personne en particulier, l'effet d'entraînement sera ressenti par ses enfants et son époux. Par exemple, la discrimination contre une personne dans un lieu de culte en raison de son statut à l'égard du VIH, comme être intimidée pour qu'elle reste à l'écart, signifiera invariablement que ses enfants seront également forcés de rester à l'écart. Ou, lorsqu'une personne perd son emploi parce qu'elle a le VIH, la perte de revenus affectera le statut financier de sa famille immédiate, et les enfants d'âge scolaire pourraient devoir s'adapter à des changements tels que le fait d'être retirés des écoles privées payantes pour des écoles publiques ou moins prestigieuses, ou pour certains, être complètement retirés de l'école (chercheuse 4 mars 2022).

Selon le directeur administratif de l'ISHRAI, les enfants des personnes vivant avec le VIH/sida subissent de nombreuses violations des droits de la personne à l'école, y compris des traumas et de l'intimidation (ISHRAI 18 févr. 2022). Selon un rapport de l'Initiative de renouvellement rural et de développement de la santé communautaire (Rural Renewal and Community Health Development Initiative – RURCHEDI), un organisme communautaire qui offre des services de prévention, de counselling, de dépistage et de traitement du VIH (RURCHEDI s.d.), envoyé à la Direction des recherches par le directeur administratif, en février 2020, l'enfant d'un homme homosexuel dans la ville de Makurdi (État de Benue) a été [traduction] « battu par ses camarades de classe » en raison de l'orientation sexuelle de son père en tant qu'homme ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (HARSAH) et de son « état de santé » (RURCHEDI 2022).

5. Traitement réservé aux époux des personnes vivant avec le VIH/sida

La chercheuse de l'Université du Cap-Occidental a déclaré que les époux des personnes vivant avec le VIH/sida sont [traduction] « susceptibles de souffrir de stigmatisation et de discrimination » en raison de la « croyance qu'en partageant le même espace, le même domicile et les mêmes articles avec une personne séropositive, on serait exposé au VIH », mais la violence envers les époux de personnes séropositives est « peu probable » (chercheuse 4 mars 2022).

Selon le chercheur indépendant, les époux de personnes vivant avec le VIH/sida

[traduction]

sont présumés avoir la maladie eux aussi. Souvent, les épouses [sont susceptibles d'être] soupçonnées ou accusées d'avoir infecté leurs partenaires masculins diagnostiqués, même si elles se révèlent elles-mêmes négatives pour le VIH. Si une épouse a un résultat positif alors que son époux a un résultat négatif, elle est [alors perçue comme] la prostituée de l'enfer. Si seul l'homme a un résultat positif, c'est qu'il n'a pas de chance malgré ses vertus ou son manque de vertus. Encore une fois, contrairement aux enfants, les époux de [personnes vivant avec le VIH/sida], [subissent] toujours un ostracisme vif et ils sont exclus de facto des activités sociétales.

La stigmatisation et la discrimination observées à l'endroit des époux sont diverses.

(1) L'auto-ostracisme est la principale discrimination à laquelle sont exposés les époux.

[…]

(3) Étonnamment, les époux peuvent se voir refuser des services médicaux réguliers par des professionnels de la santé certifiés. Ils sont nombreux à se voir demander des tests avant un traitement alors que ces tests ne sont pas nécessaires pour les autres personnes. La demande de tests de dépistage du VIH par les dentistes et les opticiens peut sembler alarmiste. Encore une fois, la confidentialité est un problème.

(4) Les époux peuvent perdre leur emploi comme s'ils [avaient contracté] le virus du VIH. Les vendeurs indépendants de nourriture, de provisions et d'autres produits de détail ou les fournisseurs de services comme les coiffeurs et les tailleurs perdent des clients qui craignent la contagion.

(5) Les époux peuvent être expulsés de leur logement ou trouver très difficile d'obtenir un nouveau logement.

(6) Les époux sont privés de l'héritage de leurs époux. Il en est ainsi, car la famille l'époux décédé du VIH/sida blâme l'épouse pour avoir infecté l'homme, même si elle peut prouver qu'elle est séronégative. Il est très courant que les familles des époux privent les veuves de l'héritage des biens de leurs époux, quelle que soit la cause de la mort.

(7) Les époux [subissent] de l'humiliation et de la violence verbale de la part d'autres membres de la communauté (chercheur indépendant 4 mars 2022).

Le directeur administratif de l'ISHRAI a souligné que les époux sont rejetés par la famille et la société si leur partenaire est infecté par le VIH/sida et qu'ils risquent de perdre leur emploi (ISHRAI 18 févr. 2022). Dans le rapport de la RURCHEDI on peut lire qu'en décembre 2020, dans la ville de Gboko (État de Benue), l'épouse d'un HARSAH a déclaré qu'elle [traduction] « avait été harcelée et déshonorée verbalement » par des membres de la communauté « en raison de l'état de santé de son époux » et qu'elle avait subi une « très grande humiliation » (RURCHEDI 2022).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Notes

[1] L'objectif principal de l'étude était de [traduction] « documenter des expériences de stigmatisation et de discrimination » vécues par [des personnes vivant avec le VIH (PVVIH)] au Nigéria (NEPWHAN juill. 2021, 10). L'étude a utilisé une approche à méthodes mixtes, y compris une étude quantitative basée sur des entretiens avec 1 240 PVVIH venant des 16 États et du Territoire de la capitale fédérale et une étude qualitative fondée sur des discussions semi-structurées de groupes de discussion avec 120 PVVIH dans 3 États sélectionnés (NEPWHAN juill. 2021, 10).

[2] L'Agence nationale pour le contrôle du sida (National Agency for the Control of AIDS – NACA) fournit « une planification multisectorielle proactive, une mise en œuvre coordonnée, un suivi et une évaluation de toutes les activités et d'atténuation des répercussions et de prévention du VIH/sida et d'atténuation au Nigeria » (Nigéria n.d.).

[3] Selon la Demographic and Health Survey for Nigeria (NDHS)

[traduction]

[l']échantillon a été choisi à l'aide d'une grappe stratifiée en deux étapes, avec des secteurs de dénombrement (SD) comme unités d'échantillonnage pour la première étape. La deuxième étape consistait à dresser une liste complète des ménages dans chacun des 1 400 SD sélectionnés. Les groupes cibles étaient les femmes âgées de 15 à 49 ans et les hommes âgés de 15 à 59 ans dans des ménages choisis au hasard partout au Nigeria. Un échantillon représentatif d'environ 42 000 ménages a été sélectionné pour l'enquête (NPC du Nigéria et ICF oct. 2019, xix).

[4] Le programme des enquêtes démographiques et de santé (Demographic and Health Surveys – DHS) est un projet financé par l'Agence des États-Unis pour le développement international (US Agency for International Development – USAID) qui [traduction] « fourni[t] un soutien et une aide technique pour la mise en œuvre d'enquêtes sur la population et la santé dans de nombreux pays du monde » (NPC du Nigéria et ICF oct. 2019, ii).

Références

Al Jazeera. 4 mai 2020. Bernard Dayo. « Coronavirus Heightens Anxiety Among LGBTQ Nigerians with HIV ». [Date de consultation : 26 janv. 2022]

Australie. 3 décembre 2020. Department of Foreign Affairs and Trade (DFAT). DFAT Country Information Report: Nigeria. [Date de consultation : 26 janv. 2022]

Bibliothécaire, York University. 6 mars 2022. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Chercheuse, University of the Western Cape, Afrique du Sud. 4 mars 2022. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Chercheur indépendant, Royaume-Uni (R.-U.). 4 mars 2022. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

The Guardian [Nigéria]. 1er décembre 2021. Chukwuma Muanya et Nkechi Onyedika-Ugoeze. « World AIDS Day: "1.9m Nigerians Living with HIV, Infection Rates Not Decreasing Fast Enough" ». [Date de consultation : 31 janv. 2022]

Improved Sexual Health and Rights Advocacy Initiative (ISHRAI). 18 février 2022. Entretien avec le directeur administratif.

Improved Sexual Health and Rights Advocacy Initiative (ISHRAI). S.d. « About Us ». [Date de consultation : 12 avr. 2022]

National Population Commission (NPC) du Nigéria et ICF. Octobre 2019. Nigeria Demographic and Health Survey 2018. [Date de consultation : 31 janv. 2022]

Nations Unies. 2020. Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA). « Nigeria 2020 ». Country Factsheets. [Date de consultation : 26 janv. 2022]

Network of People Living with HIV/AIDS in Nigeria (NEPWHAN). Juillet 2021. Nigeria People Living with HIV (PLHIV): Stigma Index Survey 2.0 Report. [Date de consultation : 26 janv. 2022]

Network of People Living with HIV/ AIDS in Nigeria (NEPWHAN). S.d. « About Us ». [Date de consultation : 26 janv. 2022]

Nigéria. 2014. HIV and AIDS (Anti-Discrimination) Act, 2014. [Date de consultation : 26 janv. 2022]

Nigéria. S.d. National Agency for the Control of AIDS (NACA). « About ». [Date de consultation : 31 janv. 2022]

Pays-Bas. Mars 2021. Ministry of Foreign Affairs. Country of Origin Information Report Nigeria. [Date de consultation : 26 janv. 2022]

Premium Times. 1er décembre 2020. Nike Adebowale. « Analysis: World AIDS Day: Why Nigeria Missed 2020 HIV/AIDS Target ». [Date de consultation : 31 janv. 2022]

Rural Renewal and Community Health Development Initiative (RURCHEDI). 2022. Purpose: GBV Report. Envoyé à la Direction des recherches par le directeur administratif.

Rural Renewal and Community Health Development Initiative (RURCHEDI). S.d. « About ». [Date de consultation : 7 mars 2022]

TheBody. 30 juin 2020. Ugonna-Ora Owoh. « What It Means to Be Queer and Living with HIV in Nigeria ». [Date de consultation : 26 janv. 2022]

TheBody. S.d. « About TheBody ». [Date de consultation : 26 janv. 2022]

World Youth Alliance (WYA). 26 juillet 2021. Gideon Vision Olufeagba. « Nigeria and HIV/AIDs: What More Can Be Done? ». [Date de consultation : 31 janv. 2022]

World Youth Alliance (WYA). S.d. « History of WYA ». [Date de consultation : 31 janv. 2022]

Autres sources consultées

Sources orales : Access to Good Health Initiative; African Law Foundation; AVAC Global Advocacy for HIV Prevention; Avert; Bisi Alimi Foundation; avocats au Nigéria (2); Brookings Institution; Care for Legal Assistance and Human Rights Protection; chercheur indépendant qui s'intéresse à la situation des minorités sexuelles au Nigéria; Civil Resource Development and Documentation Centre; Council on Foreign Relations; The Equality Hub; Equality Triangle Initiative; États-Unis – US Military HIV Research Program; Global Network of People Living with HIV; Heartland Alliance; HIV Justice Network; House of Rainbow; Human Dignity Trust; The Initiative for Equal Rights; Initiative for Sexual Reproductive Health and Rights Awareness; Institute of Human Virology, Nigeria; International Centre for Advocacy on Rights to Health; The International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans and Intersex Association; International Treatment Preparedness Coalition; journaliste au Nigéria; Journalists Association Against AIDS; Lawyers Alert; Legal Defence and Assistance Project; Living Hope International; Maintaining Healthy Behaviour Initiative; Medical Women's Association of Nigeria; NAM aidsmap; Nations Unies – ONU Femmes, PNUD; Network of People Living with HIV/AIDS in Nigeria; Nigéria – 2018 Nigeria HIV/AIDS Indicator and Impact Survey, Federal Ministry of Health, National Agency for the Control of AIDS, National Human Rights Commission; Nigeria Network of Religious Leaders Living with or Personally Affected by HIV/AIDS; OutRight Action International; Physicians for Human Rights; Population Council; Positive Action for Treatment Access; professeur adjoint dans une université américaine qui étudie l'anthropologie médicale, la démographie anthropologique, la politique de santé mondiale et le VIH/sida au Nigéria; professeur dans une université au Nigéria qui effectue des recherches sur la situation des minorités sexuelles au Nigéria; Project HOPE; TheBody; Vision Springs Initiatives; Women's Health and Equal Rights Initiative.

Sites Internet, y compris : Access to Good Health Initiative; African Law Foundation; Afrihealth Optonet Association; AIDS and Behavior; AIDS Healthcare Foundation; AIDSPortal.org; AllAfrica; American University of Nigeria; Amnesty International; Anadolu Agency; Associated Press; Asylos; AVAC Global Advocacy for HIV Prevention; Avert; Banque mondiale; BBC; Belgique – Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides; Bisi Alimi Foundation; Brookings Institution; Care for Legal Assistance and Human Rights Protection; Center for Reproductive Rights; Center for Strategic and International Studies; Civil Resource Development and Documentation Centre; Council on Foreign Relations; Daily Trust; Daily Post; ecoi.net; Education as a Vaccine; EngenderHealth; The Equality Hub; Equality Triangle Initiative; Erasing 76 Crimes; États-Unis – Centers for Disease Control and Prevention, Department of Defense, Department of State; Fédération internationale pour les droits humains; Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme; Freedom House; Global Network of People Living with HIV; The Guardian [Royaume-Uni]; Healthwise; Heartland Alliance; HIV Justice Network; House of Rainbow; Human Dignity Trust; Human Rights Watch; The Initiative for Equal Rights; Initiative for Sexual Reproductive Health and Rights Awareness; Institute of Human Virology, Nigeria; International AIDS Society; International Centre for Advocacy on Rights to Health; International Centre for Investigative Reporting; International Crisis Group; The International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans and Intersex Association; International Treatment Preparedness Coalition; Journalists Association Against AIDS; Legal Defence and Assistance Project; Maintaining Healthy Behaviour Initiative; Médecins sans frontières; Medical Women's Association of Nigeria; Nations Unies – Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, ONU Femmes, OMS, PNUD, Refworld, UNICEF; The New Humanitarian; Nigéria – 2018 Nigeria HIV/AIDS Indicator and Impact Survey, Federal Ministry of Health, National Agency for the Control of AIDS, National Human Rights Commission; Norvège – Landinfo; Organisation suisse d'aide aux réfugiés; Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe; OutRight Action International; Physicians for Human Rights; Positive Action for Treatment Access; Project HOPE; The Punch; Queer Alliance Nigeria; Reuters; Royaume-Uni – Home Office; Transparency International; Union européenne – European Union Agency for Asylum; Vanguard; ViiV Healthcare; Vision Springs Initiatives; Wilson Center; Women and AIDS; Women's Health and Equal Rights Initiative; Youth Network on HIV/AIDS in Nigeria.



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