Somalie : information sur le clan Badi-Ade [Badi Ado; Baadicade; Badi Ade; Badi’ade; Badi Adde; Baadi-cadde; Baada-Adde], y compris sur ses caractéristiques particulières, sa répartition géographique, ses activités et sa position dans la hiérarchie des clans; information sur le traitement qui lui est réservé par les autorités et les autres clans (2012- avril 2018)
1. Clan Badi-Ade
Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu d’information sur le clan Badi-Ade.
Des sources affirment que le clan Badi-Ade appartient à la famille clanique Hawiye (IDMC et NRC 10 janv. 2006, 155; Saferworld 5 avr. 2018; Abbink 2009). Des sources précisent que le clan Badi-Ade est un sous-clan du clan Gugundabe [Gugundhabe], qui fait partie de la famille clanique Hawiye (Saferworld 5 avr. 2018; Abbink 2009). De même, d’autres sources signalent que le clan Badi-Ade fait partie du clan Jibedi [Jibade], qui appartient au clan Gugundabe, lequel fait partie de la famille clanique Hawiye (Hagi 1998, 225; Nations Unies 2004). Des sources soulignent que le clan Hawiye est l'un des principaux clans en Somalie (IDMC et NRC 10 janv. 2006, 155; Nations Unies 6 sept. 2017, paragr. 9; Ambroso mars 2002, 11). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un conseiller principal sur la Somalie pour Saferworld [1] a déclaré en son propre nom que le clan Gugundabe est un clan Hawiye important (Saferworld 5 avr. 2018). On peut lire dans un rapport de 2002 rédigé par Guido Ambroso alors qu’il était agent de rapatriement sur le terrain pour le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) que les membres du clan Badi-Ade sont [traduction] « des agriculteurs-pasteurs connus pour leur amour des chameaux et du bétail » et qu’ils « vivent dans la vallée du Chébéli à l’ouest de Bulo Burti et dans la région d’Hararghe en Éthiopie » (Ambroso mars 2002, 11). Selon le conseiller principal sur la Somalie pour Saferworld, les membres du clan Badi-Ade
[traduction]
sont majoritairement des pasteurs; toutefois, certaines familles d’agriculteurs-pasteurs émergent sur la rive ouest de la rivière Chébéli. Géographiquement, ils sont connus pour se trouver principalement du côté ouest des régions de Hiraan et de Shabeellaha Dhexe [Moyen-Chébéli]. Néanmoins, certains membres du clan ayant le sens des affaires se sont bien établis dans le marché de Bakara, à Mogadiscio (Saferworld 5 avr. 2018).
Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement sur les caractéristiques particulières du clan Badi-Ade.
2. Relations avec les autres clans
Selon le conseiller principal sur la Somalie pour Saferworld, [traduction] « [l]a meilleure façon d’évaluer comment les clans somaliens perçoivent ou traitent un autre clan est la mesure dans laquelle il est permis à ses membres d’épouser ceux des autres clans. Les Baadi-cadde purs sont fréquemment en couple mixte » (Saferworld 5 avr. 2018). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens, ni aucun renseignement additionnel.
Selon le conseiller principal sur la Somalie pour Saferworld, le clan Badi-Ade [traduction] « en tant que clan, n’est pas connu pour être très violent » (Saferworld 5 avr. 2018). La même source a ajouté [traduction] « [qu’à] de nombreuses reprises, [des membres du clan Badi-Ade] pouvaient devenir les victimes faciles des autres clans voisins [comme] les clans Gaaljecel, Jajeelo ou Hawaadle [Hawadle] » (Saferworld 5 avr. 2018).
2.1 Situation à Beledweyne
Selon un rapport de l’Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC) et du Norwegian Refugee Council (NRC) qui cite un rapport d’août 2002 de l’unité de coordination des Nations Unies et du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH) des Nations Unies, [traduction] « [l]es Bantous (Makane) à Beledweyne [Beletweyne; Beled Weyne; Belet Weyne] ont été victimes de mauvais traitements et de crimes commis par les clans Hawadle, Galjele, Badi Adde et Jijele. La majorité d’entre eux ont été déplacés hors de la ville de Beledweyne vers des secteurs ruraux dans la région de Hiraan » (IDMC et NRC 10 janv. 2006, 22).
Human Rights Watch signale qu’en octobre 2015, il y a eu [traduction] « des affrontements violents entre les milices des clans Gaaljecel et Baadicade à un poste de contrôle à Beledweyne » et qu’un « reporter de Somalia Channel TV, de Beledweyne, a reçu un coup de feu au bras gauche » (Human Rights Watch mai 2016, 31). Pour obtenir plus d’information sur les affrontements dans la région de Beledweyne en octobre 2015, veuillez consulter la réponse à la demande d’information SOM105510 publiée en avril 2016.
Des sources affirment, sans préciser quels clans sont en cause, que la violence entre clans se poursuit dans la région de Beledweyne (Somali Update 17 mai 2017; Garowe Online 20 mai 2017) et que des [traduction] « miliciens claniques ont monté des attaques fréquentes les uns contre les autres dans le district de Beledweyne et ses environs » (Garowe Online 20 mai 2017). Selon un article publié en juin 2017 par Voice of America (VOA), [traduction] « les milices claniques Hawiye des sous-clans Habar Gidir et Hawadle » ont combattu dans la région de Beledweyne « pour des pâturages et des terres » (VOA 17 juin 2017).
Selon des sources, Beledweyne a été attaquée par Al Chabaab (Shabelle News 6 mars 2018; Nations Unies 26 déc. 2017, paragr. 56). Shabelle News, un réseau radiophonique et télévisuel de Mogadiscio, a signalé en mars 2018 que [traduction] « [l]es forces de sécurité du gouvernement fédéral somalien ont lancé une opération de sécurité d’envergure dans la ville de Beledweyne », « jusqu’à ce que la sécurité soit restaurée et pour purger les sympathisants d’Al Chabaab mêlés à la population locale » (Shabelle News 6 mars 2018). D’après un rapport sur la Somalie du secrétaire général des Nations Unies, les Nations Unies sont présentes à Beledweyne (Nations Unies 26 déc. 2017, paragr. 72).
3. Relation avec les autorités
Selon le conseiller principal sur la Somalie pour Saferworld, [traduction] « [d]ans la structure sociale somalienne, en l’absence d’un gouvernement efficace, le clan est le premier recours pour obtenir une protection. En l’absence du clan, alors la famille clanique élargie, comme le clan Gugundhabe pour les Baadi-cadde, et ensuite le clan Hawiye, s’il n’y a pas de Gugundhabe » (Saferworld 5 avr. 2018). La même source a ajouté que [traduction] « [s]i un gouvernement efficace est en place, avec des institutions – comme la police ou les tribunaux – qui fonctionnent, [alors les membres du clan Badi-Ade] peuvent s’adresser à ces institutions. Dans la majorité des cas, il peut y avoir certains membres du clan [Badi-Ade] dans ces institutions » (Saferworld 5 avr. 2018). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens, ni aucun renseignement additionnel.
4. Relation avec Al Chabaab
À la question demandant si des membres du clan Badi-Ade sont pris pour cible par Al Chabaab, le conseiller principal sur la Somalie pour Saferworld a répondu qu’il [traduction] « ne connait aucun cas où Al Chabaab a pris pour cible des membres du clan Badi-Ade en particulier, sauf pour les forcer à payer la zakat, ce qu’Al Chabaab fait pour tous les autres clans somaliens » (Saferworld 5 avr. 2018). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens, ni aucun renseignement additionnel.
Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l’aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n’apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d’une demande d’asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d’information.
Note
[1] Saferworld est une [traduction] « organisation de recherche politiquement indépendante » établie à Londres « qui se voue à prévenir les conflits violents et à lutter pour une vie plus sûre » (Saferworld s.d.a). Saferworld participe aussi à [traduction] « l’élaboration de politiques » et à « des programmes nationaux » (Saferworld s.d.a). En Somalie, Saferworld œuvre entre autres dans le domaine [traduction] « de la recherche et de la sensibilisation, à l’échelle nationale et internationale, pour cerner les causes du conflit dans la région somalienne et des stratégies pour s’y attaquer » (Saferworld s.d.b).
Références
Abbink, Janvier 2009. The Total Somali Clan Genealogy (Second Edition). Document de travail, African Studies Centre, Leiden University. No 84. [Date de consultation : 5 avr. 2018]
Ambroso, Guido. Mars 2002. Clanship, Conflict and Refugees: An Introduction to Somalis in the Horn of Africa. [Date de consultation : 5 avr. 2018]
Garowe Online. 20 mai 2017. « Somalia: Four Civilians Killed in Inter-Clan Revenge Attack in Hiiraan ». [Date de consultation : 6 avr. 2018]
Hagi, Aves Osman. 1998. Clan, Sub-clan and Regional Representation in the Somali Government Organization 1960-1990: Statistical Data and Findings. Washington : Aves Osman Hagi et Abdiwahid Osman Hagi.
Human Rights Watch. Mai 2016. "Like Fish in Poisonous Waters." Attacks on Media Freedom in Somalia. [Date de consultation : 4 avr. 2018]
Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC) et Norwegian Refugee Council (NRC). 10 janvier 2006. Somalia: Window of Opportunity for Addressing One of the World’s Worst Internal Displacement Crises. A Profile of the Internal Displacement Situation. [Date de consultation : 5 avr. 2018]
Nations Unies. 26 décembre 2017. Conseil de sécurité. Report of the Secretary-General on Somalia. (S/2017/1109) [Date de consultation : 6 avr. 2018]
Nations Unies. 6 septembre 2017. Conseil des droits de l’homme. Report of the Independent Expert on the Situation of Human Rights in Somalia. (A/HRC/36/62) [Date de consultation : 5 avr. 2018]
Nations Unies. 2004. Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Somalia. « Genealogical Table of Somali Clans ». [Date de consultation : 4 avr. 2018]
Saferworld. 5 avril 2018. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par un représentant.
Saferworld. S.d.a. « History ». [Date de consultation : 6 avr. 2018]
Saferworld. S.d.b. « Somalia and Somaliland ». [Date de consultation : 6 avr. 2018]
Shabelle News. 6 mars 2018. « Somali Forces Carry Out a Security Operation in Beledweyne City ». [Date de consultation : 6 avr. 2018]
Somali Update. 17 mai 2017. « Somalia: Government Forces, Local Militia Clash in Central Somalia Town ». [Date de consultation : 6 Apr. 2018]
Voice of America (VOA). 17 juin 2017. Mohamed Olad. « 5 Killed, 12 Hurt in Al-Shabab Attack on Somali Military Base ». [Date de consultation : 6 avr. 2018]
Autres sources consultées
Sources orales : Amnesty International; chercheurs universitaires spécialistes des études somaliennes; États-Unis – Library of Congress; International Crisis Group; Minority Rights Group International; Nations Unies – Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Haut Commissariat pour les réfugiés; Somali Canadian Association of Etobicoke; Union africaine – Mission en Somalie.
Sites Internet, y compris : Al Jazeera; All Africa; Allbanaadir News; Amnesty International; BBC; CBC; Danemark – Danish Immigration Service; Danish Refugee Council; ecoi.net; The Economist; Freedom House; Galmudugnews.net; The Globe and Mail; Google Scholar; Hiiraan Online; Human Rights Centre Somaliland; Institute for Security Studies; International Crisis Group; IRIN; Minority Rights Group International; Nations Unies – Refworld; The New York Times; Political Handbook of the World; Radio France internationale; Radio Free Europe/Radio Liberty; Shabelle Relief and Development Organization; Time Magazine; Union africaine – Mission en Somalie; Waagacusub Media.