Réponses aux demandes d'information

​​​Les réponses aux demandes d’information (RDI) sont des rapports de recherches sur les conditions dans les pays. Ils font suite à des demandes des décideurs de la CISR.

La base de données contient les RDI en français et anglais archivées depuis sept ans. Les RDI antérieures sont accessibles sur le site Web European Country of Origin Information Network.

Les RDI publiées par la CISR sur son site Web peuvent contenir des documents annexés inaccessibles en raison de problèmes techniques et peuvent inclure des traductions de documents initialement rédigées dans d'autres langues que l'anglais ou le français. Pour obtenir une copie d'un document annexé et/ou une version traduite des documents annexés de RDI, veuillez en faire la demande par courriel.

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Les réponses aux demandes d'information (RDI) citent des renseignements qui sont accessibles au public au moment de leur publication et dans les délais fixés pour leur préparation. Une liste de références et d'autres sources consultées figure dans chaque RDI. Les sources citées sont considérées comme les renseignements les plus récents accessibles à la date de publication de la RDI.    

Les RDI n'apportent pas, ni ne prétendent apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile donnée. Elles visent plutôt à appuyer le processus d'octroi de l'asile. Pour obtenir plus de renseignements sur la méthodologie utilisée par la Direction des recherches, cliquez ici.   

C'est aux commissaires indépendants de la CISR (les décideurs) qu'il incombe d'évaluer les renseignements contenus dans les RDI et de décider du poids qui doit leur être accordé après avoir examiné les éléments de preuve et les arguments présentés par les parties.    

Les renseignements présentés dans les RDI reflètent uniquement les points de vue et les perspectives des sources citées et ne reflètent pas nécessairement la position de la CISR ou du gouvernement du Canada.    

25 octobre 2017

SOM105998.EF

Somalie : information sur le sous-clan Dabare Waqbare, y compris ses caractéristiques distinctives, les endroits où il est établi, les métiers qu’il exerce et sa position dans la hiérarchie du clan; le traitement qui lui est réservé, y compris la capacité de ses membres de vivre à Mogadiscio (2014-octobre 2017).

Direction des recherches, Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu de renseignements sur le sous-clan Dabare [Dabarre, Debarre] Waqbare.

1. Le sous-clan Dabare Waqbare

La Haute Cour d’Australie (High Court of Australia) précise, dans une décision concernant un demandeur d’asile somalien, que les Waqbare sont un sous-clan du sous-clan Dabarre (Australie 26 oct. 2000, paragr. 39). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens. La décision de la Haute Cour d’Australie explique en outre que les Dabare sont un sous-clan du clan Rahanwein [Rahanweyn], lequel est [traduction] « subdivisé en deux principaux sous-clans appelés Digil et Mirifle » (Australie 26 oct. 2000, paragr. 39). Un rapport sur la Somalie publié en 2014 par le Bureau européen d’appui en matière d’asile (EASO) mentionne de même que [version française de l’EASO] « [l]e terme “Rahanweyn” est parfois utilisé pour désigner une famille clanique distincte, comme identique à la fois à Digil et Mirifle » (UE août 2014, 44). Un rapport publié par le Centre autrichien de recherche et de documentation sur les pays d’origine et l’asile (Austrian Centre for Country of Origin and Asylum Research and Documentation - ACCORD), qui s’inspire d’une conférence sur les clans somaliens présentée par Joakim Gundel, un analyste politique spécialiste des études somaliennes, précise de même que les Digil-Mirifle sont également appelés Rahanwein (ACCORD déc. 2009, 11).

Cependant, dans un rapport s’appuyant sur des renseignements extraits de l’ouvrage d’I.M. Lewis intitulé Blood and Bone: The Call of Kinship in Somali Society, Guido Ambroso, un agent de terrain/rapatriement du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), explique que les Mirifle sont également appelés Rahanwein, ce qui se traduit par [traduction] « “la foule nombreuse” » (Ambroso mars 2002, 12). Selon Guido Ambroso, les Digil et Mirfle/Rahanwein descendent [traduction] « d’un ancêtre légendaire commun » (Ambroso mars 2002, 12).

Un article des Réseaux d’information régionaux intégrés (IRIN) [alors sous les auspices des Nations Unies] mentionne également que le sous-clan Dabare fait partie du [traduction] « groupe plus vaste des Digil-Mirifle » (Nations Unies 17 août 2004). Guido Ambroso fait observer que les Dabare sont un [traduction] « petit clan » faisant partie du clan Digil, avec les Tunni, les Jiddu et les Dubdere (Ambroso mars 2002, 12). L’article des IRIN décrit les Dabare comme des [traduction] « indigènes de la région de Dinsoor » [Sud-Ouest de la Somalie] (Nations Unies 17 août 2004). D’après Guido Ambroso, les Digil [traduction] « sont établis dans la région du Bas-Shabelle entre Merka et Brawa » (Ambroso mars 2002, 12). Il est mentionné dans la décision de la Haute Cour d’Australie que les Rahanwein sont [traduction] « établis dans le Sud de la Somalie » (Australie 26 oct. 2000).

Le 11 janvier 2000, la BBC a rediffusé une traduction anglaise d’un article du journal somalien Qaran dans lequel il est écrit que [traduction] « des miliciens Dabare » se sont livrés à des affrontements avec l’Armée de résistance Rahanweyn (Rahanweyn Resistance Army - RRA) [1] le 10 janvier 2000 autour de la municipalité de Dinsoor, causant 13 morts (BBC 11 janv. 2000). Le 21 octobre 1999, la BBC a rediffusé une autre traduction anglaise d’un article du journal Ayaamaha de Mogadiscio, duquel il ressort que des [traduction] « miliciens Dabare » et la RRA se sont livrés à des affrontements armés qui ont causé un nombre indéterminé de décès (BBC 21 oct. 1999). L’article de 2004 publié par les IRIN fait état de combats entre factions dans la région Bay du Centre-Sud de la Somalie opposant le sous-clan Dabare et les Luway, identifiés comme un autre sous-clan [traduction] « du groupe Digil-Mirifle plus vaste », autour de la municipalité de Dinsoor, au sujet d’un litige territorial et de la représentation au sein du conseil de district (IRIN 17 août 2004). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement additionnel sur les conflits impliquant les Dabare.

Un article paru en mars 2014 dans The Indian Ocean Newsletter, un bulletin d’information qui [traduction] « s’intéresse à la politique et au commerce dans les pays africains situés le long de l’océan Indien et de la mer Rouge » publié par d’Indigo Publications, un groupe de presse parisien (Africa Intelligence s.d), mentionne qu’un ancien ministre, décrit comme « Digil/Dabarre », a été choisi comme président d’un État [traduction] « virtuel » proposé, Baidoa 6, composé de six régions : Moyen-Juba, Bas-Juba, Gedo, Bay, Bakool et Bas-Shabelle (The Indian Ocean Newsletter 21 mars 2014). La même source explique que Baidoa 6 fait partie de [traduction] « [p]lusieurs administrations régionales virtuelles […] qui sont en voie d’établissement dans le Sud-Ouest du pays » (The Indian Ocean Newsletter 21 mars 2014). Un reportage diffusé en 2015 par Radio Andalus, une station radiophonique somalienne favorable à Al Chabaab, publié sur calamada.com et republié par la BBC, fait état d’un certain [traduction] « Gedow Abdi, ugas [chef] du clan Dabare clan dans la région de Jubba » (BBC 19 janv. 2015).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement sur les métiers et les caractéristiques distinctives des Dabare.

Pour obtenir des renseignements sur les Digil-Mirifle et les Rahanwein, de même que sur les familles claniques somaliennes en général, veuillez consulter les réponses aux demandes d’information SOM105305 d’octobre 2015 et SOM105011 de décembre 2014.

2. Traitement

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement sur le traitement réserve aux Waqbare et aux Dabare et leur capacité de vivre à Mogadiscio.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l’aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n’apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d’une demande d’asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d’information.

Note

[1] Le Political Handbook of the World (PHW) précise ceci : [traduction] « [e]n 1999, aidée par des soldats de l’Éthiopie, [l’Armée de résistance Rahanweyn (Rahanweyn Resistance Army - RRA)] a fait mainmise sur l’essentiel du Centre-Sud de la Somalie (où sont établis les clans Digil et Mirifle) et a expulsé les groupes rebelles éthiopiens de la région. La RRA était une composante centrale de l’Alliance de paix de la Somalie (Somali Peace Alliance - SPA), établie en août 1999 afin de promouvoir la “reconstruction” d’un gouvernement central grâce à l’établissement initial d’un certain nombre de gouvernements régionaux autonomes » (PHW 2015, 1329).

Références

Africa Intelligence. S.d. « About Us ». [Date de consultation : 25 oct. 2017]

Ambroso, Guido. Mars 2002. Clanship, Conflict and Refugees: An Introduction to Somalis in the Horn of Africa. [Date de consultation : 18 oct. 2017]

Australie. 26 octobre 2000. High Court of Australia. Minister for Immigration and Multicultural Affairs v. Hussein Mohamed Haji Ibrahim. S157/199. [Date de consultation : 23 oct. 2017]

Austrian Red Cross et Austrian Centre for Country of Origin and Asylum Research and Documentation (ACCORD). 15 décembre 2009. Clans in Somalia: Report on a Lecture by Joakim Gundel, COI Workshop Vienna, 15 May 2009 (Revised Edition). Sous la direction de Daisuke Yoshimura. [Date de consultation : 18 oct. 2017]

British Broadcasting Corporation (BBC). 19 janvier 2015. « Anti-Charlie Hebdo Somali Protesters Call for “Revenge” ». Diffusé à l’origine par Radio Andalus, tel que publié sur calamada.com le 19 janvier 2015. (Factiva) [Date de consultation : 13 oct. 2017]

British Broadcasting Corporation (BBC). 11 janvier 2000. « Over 20 Reportedly Killed in Fighting in Two South-Central Towns ». Publié à l’origine par Qaran le 10 janvier 2000. (Factiva) [Date de consultation : 13 oct. 2017]

British Broadcasting Corporation (BBC). 21 octobre 1999. « Clashes Reported in Southwest Somalia ». Publié à l’origine par Ayaamaha le 19 octobre 1999 (Factiva) [Date de consultation : 13 oct. 2017]

The Indian Ocean Newsletter. 21 mars 2014. « A Patchwork of Virtual States ». (Factiva) [Date de consultation : 13 oct. 2017]

Nations Unies. 17 août 2004. Réseaux d’information régionaux intégrés (IRIN). « Somalia: More Than 20 Killed in Fighting in Bay Region ». [Date de consultation : 18 oct. 2017]

Political Handbook of the World 2015 (PHW). 2015. « Somalia ». Sous la direction de Thomas Lansford. Washington, DC: CQ Press. [Date de consultation : 23 oct. 2017]

Union européenne (UE). Août 2014. Bureau européen d’appui en matière d’asile (EASO). EASO Country of Origin Information Report: South and Central Somalia Country Overview. [Date de consultation : 18 oct. 2017]

Autres sources consultées

Sources orales : agent principal d’évaluation de programme, Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés; directeur exécutif, Katuni Consult; professeur agrégé, Collège militaire royal du Canada; scientifique en matière de défense; UNESCO.

Sites Internet, y compris : Danish Immigration Service; ecoi.net; Minority Rights Group International; Nations Unies – Refworld.



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