Réponses aux demandes d'information

​​​Les réponses aux demandes d’information (RDI) sont des rapports de recherches sur les conditions dans les pays. Ils font suite à des demandes des décideurs de la CISR.

La base de données contient les RDI en français et anglais archivées depuis sept ans. Les RDI antérieures sont accessibles sur le site Web European Country of Origin Information Network.

Les RDI publiées par la CISR sur son site Web peuvent contenir des documents annexés inaccessibles en raison de problèmes techniques et peuvent inclure des traductions de documents initialement rédigées dans d'autres langues que l'anglais ou le français. Pour obtenir une copie d'un document annexé et/ou une version traduite des documents annexés de RDI, veuillez en faire la demande par courriel.

Avertissement

Avertissement

Les réponses aux demandes d'information (RDI) citent des renseignements qui sont accessibles au public au moment de leur publication et dans les délais fixés pour leur préparation. Une liste de références et d'autres sources consultées figure dans chaque RDI. Les sources citées sont considérées comme les renseignements les plus récents accessibles à la date de publication de la RDI.    

Les RDI n'apportent pas, ni ne prétendent apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile donnée. Elles visent plutôt à appuyer le processus d'octroi de l'asile. Pour obtenir plus de renseignements sur la méthodologie utilisée par la Direction des recherches, cliquez ici.   

C'est aux commissaires indépendants de la CISR (les décideurs) qu'il incombe d'évaluer les renseignements contenus dans les RDI et de décider du poids qui doit leur être accordé après avoir examiné les éléments de preuve et les arguments présentés par les parties.    

Les renseignements présentés dans les RDI reflètent uniquement les points de vue et les perspectives des sources citées et ne reflètent pas nécessairement la position de la CISR ou du gouvernement du Canada.    

10 novembre 2016

SOM105678.EF

Somalie : information sur le sous-clan Ujejen, y compris ses caractéristiques particulières, sa répartition géographique, les métiers de ses membres et sa position dans la hiérarchie des clans; le traitement qui lui est réservé (2014-novembre 2016)

Direction des recherches, Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

1. Variantes du nom

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un maître de conférences de l’Unité de planification du développement (Development Planning Unit) du Collège universitaire de Londres (University College London), qui a mené des recherches sur l’évolution des accords politiques en Somalie, a signalé que l’orthographe des noms de clan en Somalie [traduction] « peut varier beaucoup » (maître de conférences 1er nov. 2016). Les variantes de nom pour ce sous-clan sont notamment : Ujejen (Nations Unies 2004, 1; Ambroso mars 2002, 78; Africa Confidential 1er nov. 2016), Ujeedeen (conseiller du programme pour la Somalie 7 nov. 2016), Ujeejeen (analyste de la Somalie 8 nov. 2016), Ujudeen (Abbink 2009, 27), Ujejeen (maître de conférence 1er nov. 2016), Ujeien (ibid.), Ujudayn (ibid.), Ujujeen (ibid.) et [traduction] « bien d’autres » (ibid.).

2. Place dans la généalogie des clans somaliens

Selon certaines sources, les Ujejen appartiennent à la famille de clan Hawiye (analyste de la Somalie 2 nov. 2016; Abbink 2009, 26-27; Nations Unies 2004). Le maître de conférences a précisé que le clan Hawiye est l’une des principales familles de clan (maître de conférences 1er nov. 2016).

D’après The Total Somali Clan Genealogy, publié par Jan Abbink, du Centre d’études africaines (African Studies Centre) de l’Université Leiden, le sous-clan « Ujudeen » fait partie du clan « Gurgate » [également orthographié Gorgate, Gorgarte ou Gorgaate], qui fait partie de la [traduction] « "division" [division utérine/territoriale] Bah Girei », qui elle-même fait partie de la famille de clan Hawiye (Abbink 2009, 26-27).

Selon un tableau généalogique des clans somaliens élaborés en 2004 par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) en Somalie, les « Ujejen » font partie du clan « Mudulod », qui fait partie du clan « Gorgarte », qui lui-même fait partie des Hawiye (Nations Unies 2004, 1).

D’après un arbre généalogique élaboré par Guido Ambroso, un agent de rapatriement/terrain du HCR en Somalie, les « Ujejen » sont un sous-groupe des « Mudulod », qui font partie des « Hirab », qui font partie des « Mohamud », qui font partie des « Gorgate », qui eux-mêmes font partie des Hawiye (Ambroso mars 2002, 78).

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, une analyste de la Somalie, qui est une spécialiste de ce pays, a affirmé que les Ujejen font partie du clan « Mudulod » et des « Hirab » (analyste de la Somalie 2 nov. 2016). Elle a précisé également que le clan Hirab est le plus important clan au sein des Hawiye (ibid.).

Le maître de conférences a affirmé que les Ujejen font [traduction] « partie de la branche Gorgaate de la famille Hawiye, tout comme les Habr Gidir [également orthographié Habar Gidir] et les Abgaal [également orthographié Abgal]. Ils sont généralement plus étroitement associés au groupe Habr Gidir » (maître de conférences 1er nov. 2016). La même source a également ajouté que [traduction] « [l]es Ujejeen, même s’ils ne constituent pas un sous-clan particulièrement puissant, sont généralement considérés comme étant un élément central du clan Hawiye et, par conséquent, ils jouissent d’un statut dans leurs propres secteurs » (ibid.).

En ce qui concerne les clans les plus importants avec lesquels les Ujejen sont affiliés, l’analyste de la Somalie a signalé que le clan Hirab est le clan le plus important sur le territoire des Hawiye et en Somalie, et que les Mudulod sont nombreux dans le centre-sud de la Somalie (analyste de la Somalie 2 nov. 2016). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un conseiller du programme pour la Somalie au sein de Saferworld [1], qui a fourni des renseignements fondés sur son expérience personnelle, a affirmé que les Ujejen ont [traduction] « une affiliation ethnique étroite avec le clan Abgal-Hawiye, qui constitue, numériquement et géographiquement, un des clans les plus dominants à Mogadiscio » (7 nov. 2016). De même, il ressort d’un article publié dans Africa Confidential que les Ujejen sont [traduction] « un clan proche des Abgal » (Africa Confidential 14 juin 2002).

3. Caractéristiques particulières et taille

Le conseiller du programme pour la Somalie a fait observer que le sous-clan Ujejen [traduction] « n’a pas de caractéristiques particulières qui le distingue des autres clans somaliens » (conseiller du programme pour la Somalie 7 nov. 2016). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens, ni aucun renseignement additionnel.

Des sources précisent que les Ujejen forment un sous-clan relativement petit (ibid.; maître de conférences 1er nov. 2016; analyste de la Somalie 2 nov. 2016). L’analyste de la Somalie a soutenu qu’ils forment un [traduction] « petit sous-clan » dans la région où ils habitent (ibid.). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement sur le nombre de personnes faisant partie du sous-clan Ujejen. Selon l’analyste de la Somalie, [traduction] « [i]l n’y a pas de données statistiques ni de recensement sur la composition de la population et des clans en Somalie » (ibid. 3 nov. 2016).

4. Répartition géographique

Des sources signalent que les Ujejen vivent dans les régions suivantes :

  • la région de Hiran [Hiraan] en Somalie (Nations Unies 2004, 1; maître de conférences 1er nov. 2016; analyste de la Somalie 2 nov. 2016);
  • la ligne de démarcation touchant la zone cinq de l’Éthiopie (ibid.);
  • Mogadiscio (maître de conférences 1er nov. 2016);
  • Éthiopie (ibid.; Nations Unies 2004, 1), dans la région somalienne (maître de conférences 1er nov. 2016).

Le conseiller du programme pour la Somalie a signalé que la région de Hiran fait partie de l’administration fédérale de Hir-Shabelle, qui a été constituée récemment (7 nov. 2016).

L’analyste de la Somalie a expliqué qu’il y a plus de huit clans qui habitent près des Ujejen dans la région de Hiran et que chaque clan dans la région a son propre droit coutumier et entretient ses propres relations avec les autres clans (analyste de la Somalie 2 nov. 2016). Elle a affirmé que les familles de clan et les clans suivants sont des voisins des Ujejen :

  • Hawiye: Xawaadle, Habar Gidir, Ceyr et Jijele;
  • Darood : Marehan et Ogaden;
  • Dir : Abdalla;
  • Jareer : Makane;
  • Shanta Sheikh, comme les Reer Awxasan Kalweyne (ibid. 8 nov. 2016).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun autre renseignement sur les clans voisins des Ujejen dans la région de Hiran.

5. Métiers

Selon le maître de conférences, [traduction] « [l]es sous-clans des Hawiye et les autres lignées "nobles" ont traditionnellement tendance à s’associer au pastoralisme, mais un nombre croissant d’entre eux se sont établis dans les villes ou, dans certains cas, se sont dirigés vers l’agriculture » (1er nov. 2016). Le conseiller du programme pour la Somalie a précisé que, malgré la petite taille du sous-clan, les Ujejen sont [traduction] « relativement influents étant donné qu’on sait qu’ils vivent dans un milieu fortement urbanisé et qu’ils sont relativement bien instruits » (conseiller du programme pour la Somalie 7 nov. 2016). Il fait remarquer que le premier président de la Somalie élu démocratiquement faisait partie du sous-clan Ujejen, tout comme le maire de Mogadiscio (ibid.). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun autre renseignement sur les métiers des Ujejen.

6. Traitement réservé au sous-clan

Le maître de conférences a affirmé que les Ujejen [traduction] « ne forment pas un sous-clan traditionnellement faible ou marginalisé. Ils font clairement parti des lignées "nobles", et jouissent d’avantages importants du fait qu’ils vivent dans les secteurs centraux, entourés en grande partie par d’autres groupes de la famille Hawiye » (maître de conférences 1er nov. 2016). La même source s’est dite d’avis que les Ujejen pourraient [traduction] « être en mesure de former des alliances avec les Hawiye au besoin » (ibid.). Toutefois, il a précisé que les [traduction] « [a]lliances entre les clans sont souvent assez mouvantes » (ibid.).

Selon le conseiller du programme pour la Somalie, [traduction] « [à] titre de clan minoritaire, les Ujeedeen peuvent se sentir marginalisés, ce qui est commun à tous les clans somaliens moins importants » (conseiller du programme pour la Somalie 7 nov. 2016).

Après s’être entretenue avec dix aînés de clans locaux [2], l’analyste de la Somalie a constaté que les Ujejen entretiennent des relations respectueuses avec certains clans, mais qu’ils s’estimaient marginalisés par d’autres, notamment les Ogaden (famille de clan Darood) et les Xawaadle (famille de clan Hawiye) (analyste de la Somalie 9 nov. 2016). La même source a soutenu que les Ujejen ne bénéficient pas du respect des Xawaadle et qu’ils sont aux prises avec des problèmes concernant les pâturages ainsi qu’à des différends liés à l’eau (ibid. 8 nov. 2016). L’analyste de la Somalie a avancé que les Darood respectent les lois coutumières avec les Hawiye, mais que, lorsqu’il y a des problèmes liés à l’expansion territoriale et aux droits relatifs à l’eau et aux pâturages, les Darood [traduction] « montrent leur pouvoir important aux Ujeejeen » et que, [traduction] « parfois », ils ne versent pas les « dhiig » et « diyo » [qui se traduisent par « sang » et « restitution »] lorsque des difficultés mènent à des affrontements (ibid.). En ce qui concerne les Dir/Abdalla, l’analyste de la Somalie a affirmé qu’il y a un respect mutuel entre eux et les Ujejen (ibid.). Cependant, la même source fait remarquer que les Ujejen utilisent leur pouvoir pour obtenir un appui éventuel de la part des sous-clans Hiraab dans leurs relations avec les Abdalla, les Jaree/Makana et les Jijeele (ibid.). La source a ajouté que les Habar Gidir [traduction] « respectent entièrement les Ujeejeen en raison de leurs affinités » avec eux (ibid.). En outre, les Ujejen entretiennent de [traduction] « bonnes relations » avec le clan urbain Shanta Sheikh, ainsi qu’avec les clans Makana et Ceyr (ibid. 9 nov. 2016). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements sur leurs relations avec des clans en particulier allant dans le même sens.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l’aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n’apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d’une demande d’asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d’information.

Notes

[1] Saferworld est une [traduction] « organisation internationale indépendante » établie au Royaume-Uni [traduction] « qui se voue à prévenir les conflits violents et à lutter pour une vie plus sûre » (s.d.).

[2] L’analyste de la Somalie s’est entretenue avec des aînés des clans Ogaden, Marehan, Ceyr, Xawaadle/Agoon, Ali Maaxweyne, Jijeele, Makane, Dir/Abdalla et Shanra Sheikh (9 nov. 2016).

Références

Abbink, Jan. 2009. The Total Somali Clan Genealogy (Second Edition).Working Paper, African Studies Centre, Leiden University. No 84. [Date de consultation : 28 oct. 2016]

Africa Confidential. 14 juin 2002. « And the Arms Flow On ». Vol. 43, no 12. [Date de consultation : 1er nov. 2016]

Ambroso, Guido. Mars 2002. Clanship, Conflict and Refugees: An Introduction to the Somalis in the Horn of Africa. [Date de consultation : 1er nov. 2016]

Analyste de la Somalie. 9 novembre 2016. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Analyste de la Somalie. 8 novembre 2016. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Analyste de la Somalie. 3 novembre 2016. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Analyste de la Somalie. 2 novembre 2016. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Conseiller du programme pour la Somalie, Saferworld. 7 novembre 2016. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Maître de conférences, Development Planning Unit, University College London. 1er novembre 2016. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Nations Unies. 2004. Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, Somalie. « Genealogical Table of Somali Clans ». [Date de consultation : 28 oct. 2016]

Saferworld. S.d. « About Us ». [Date de consultation : 8 nov. 2016]

Autres sources consultées

Sources orales : doctorant, History and African Studies, University of Oxford; Center for Research and Dialogue; Feinsten International Center, Tufts University; Minority Rights Group International; professeur agrégé, International Development Group; professeur de sciences politiques, Davidson College; Reader in development studies, SOAS, University of London.

Sites Internet, y compris : All Africa; Amnesty International; ecoi.net; États-Unis – Department of State; Freedom House; Hiiraan Online; Human Rights Watch; International Crisis Group; IRIN; Minority Rights Group International; Nations Unies – Refworld; Norvège – Landinfo.



​​​