Réponses aux demandes d'information

​​​Les réponses aux demandes d’information (RDI) sont des rapports de recherches sur les conditions dans les pays. Ils font suite à des demandes des décideurs de la CISR.

La base de données contient les RDI en français et anglais archivées depuis sept ans. Les RDI antérieures sont accessibles sur le site Web European Country of Origin Information Network.

Les RDI publiées par la CISR sur son site Web peuvent contenir des documents annexés inaccessibles en raison de problèmes techniques et peuvent inclure des traductions de documents initialement rédigées dans d'autres langues que l'anglais ou le français. Pour obtenir une copie d'un document annexé et/ou une version traduite des documents annexés de RDI, veuillez en faire la demande par courriel.

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Les réponses aux demandes d'information (RDI) citent des renseignements qui sont accessibles au public au moment de leur publication et dans les délais fixés pour leur préparation. Une liste de références et d'autres sources consultées figure dans chaque RDI. Les sources citées sont considérées comme les renseignements les plus récents accessibles à la date de publication de la RDI.    

Les RDI n'apportent pas, ni ne prétendent apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile donnée. Elles visent plutôt à appuyer le processus d'octroi de l'asile. Pour obtenir plus de renseignements sur la méthodologie utilisée par la Direction des recherches, cliquez ici.   

C'est aux commissaires indépendants de la CISR (les décideurs) qu'il incombe d'évaluer les renseignements contenus dans les RDI et de décider du poids qui doit leur être accordé après avoir examiné les éléments de preuve et les arguments présentés par les parties.    

Les renseignements présentés dans les RDI reflètent uniquement les points de vue et les perspectives des sources citées et ne reflètent pas nécessairement la position de la CISR ou du gouvernement du Canada.    

11 avril 2014

COL104835.EF

Colombie : information sur le Parti conservateur de Colombie (Partido Conservador Colombiano - PCC), y compris sur son mandat et sa plateforme; activités du PCC à Santiago de Cali ayant trait aux programmes sociaux financés ou dirigés par le PCC et destinés aux anciens membres de la guérilla et de groupes paramilitaires

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

1. Philosophie et plateforme

On peut lire dans le site Internet du PCC que le parti politique a été fondé en 1848 après un discours prononcé par Julio Arboleda à la Chambre des représentants (PCC s.d.a). Un document datant de 1849 et intitulé Programa Conservador de 1849 trace les grandes lignes de l'idéologie du PCC, qui s'inspire de la pensée des philosophes classiques comme Platon et Aristote et des théologiens chrétiens comme saint Augustin, des idéaux des révolutions française et américaine du 18e siècle, de même que de la vision politique de Simón Bolívar, à la tête du mouvement pour l'indépendance (ibid.). Dans son site Internet, le parti explique que son programme fait état de la nécessité de [traduction] « préserver » l'individu, la dignité humaine, la famille, la propriété privée, la loi, la justice, la société et la République (ibid.).

Le site Internet du parti énumère les grands principes du PCC, dont font partie les suivants :

[traduction]

  • Une légalité et une autorité bien assises sont nécessaires à la stabilité sociale.
  • La propriété privée est un droit naturel et une fonction sociale.
  • L'équité et la justice sociale sont des manifestations de la solidarité et de l'amour chrétien.
  • L'autonomie locale et la décentralisation du pouvoir sont essentielles au maintien de l'ordre et de la tradition (ibid. s.d.b).

On peut également lire dans le site Internet du parti que le PCC est [traduction] « un parti qui croit en Dieu et qui cherche à renforcer sa présence au sein de la société » (ibid.). La même source fait état des objectifs du PCC pour le 21e siècle, qui sont les suivants :

  • être à l'avant-garde pour des questions liées à la paix, à la sécurité, à la modernisation et à l'institutionnalisation de l'État, ainsi que pour la lutte contre la pauvreté et l'ignorance;
  • être un parti urbain œuvrant pour combler les besoins de la population urbaine en matière d'emploi, de sécurité et de logement;
  • faire de la paix son [traduction] « objectif politique principal »;
  • protéger, élargir et consolider la classe moyenne afin d'instaurer la justice sociale;
  • mettre l'éducation et la technologie de l'avant afin d'avoir une main-d'œuvre plus concurrentielle;
  • avoir un « contenu social profond », prendre des mesures pour aider chaque famille à posséder des biens qui lui sont propres et faire en sorte que la propriété privée ne demeure pas l'apanage de quelques privilégiés;
  • concevoir l'État comme l'organe « faisant appliquer » la justice, et non comme distribuant des « avantages particuliers » selon une pratique clientéliste de la politique;
  • procéder à une réforme complète de l'État et à une révision de la constitution de 1991, laquelle « a privé » l'État de la capacité de gouverner;
  • défendre l'unité nationale et présenter favorablement la décentralisation comme un outil permettant d'améliorer la vie des citoyens;
  • poursuivre son engagement à l'égard de la réforme politique et de la reconstruction de l'appareil judiciaire afin de garantir la stabilité institutionnelle;
  • concevoir une « économie humaniste combinée à un engagement social profond axé sur le capital humain, la concurrence et l'égalité sociale »;
  • « faciliter l'accès à la propriété privée et à l'épargne pour assurer la stabilité »;
  • exiger que le gouvernement actuel continue d'exécuter les programmes de l'ancien président, Álvaro Uribe, comme Familles en action et Jeunes en action, de même que les possibilités d'affaires pour les femmes chefs de famille;
  • appuyer les programmes liés au logement, à la croissance industrielle et à l'agriculture pour les personnes déplacées à l'intérieur du pays;
  • continuer à soutenir une « sécurité démocratique » qui est fondée sur les principes de l'ordre, de l'exercice du pouvoir et de la primauté du droit (ibid.).

Le Political Handbook of the World 2013 définit le programme de [traduction] « sécurité démocratique » comme une « stratégie visant l'accroissement des déploiements de troupes, les dépenses en matière de défense et l'intégration de la population aux efforts de collecte de renseignements contre les insurrections », mise sur pied par l'ancien président Uribe en 2002 (2013, 294).

2. Activités politiques à Cali

Des sources signalent que, lors des élections parlementaires tenues en mars 2014, les candidats du PCC dans le département de Valle del Cauca ont obtenu un siège au Sénat (Javier Mauricio Delgado) et deux sièges à la Chambre des représentants (Álvaro López Gil et Heriberto Sanabria Astudillo) (Diario ADN 10 mars 2014; El País 9 mars 2014). Des sources font état du fait que Rodrigo Guerrero a été élu maire de Cali en 2011, pour un mandat allant de 2012 à 2015 (ibid. 4 nov. 2011; Dinero 31 oct. 2011). Rodrigo Guerrero a fait campagne en tant que candidat indépendant lors des élections de 2011 parce que son nom n'avait pas été inscrit sur la liste des candidats du PCC avant la date limite fixée par le gouvernement (Caracol 30 oct. 2011; La Silla Vacía 27 sept. 2011). Avant de se présenter à la course à la mairie, Rodrigo Guerrero était membre du PCC et faisait partie du conseil municipal de Cali, au dire de deux médias colombiens (ibid.; Semana 31 août 2013). Il a aussi été maire de Cali de 1992 à 1994 (Caracol 30 oct. 2011; La Silla Vacía 27 sept. 2011). Des sources précisent que Rodrigo Guerrero a géré le programme VallenPaz dans le département de Valle del Cauca (Semana 30 oct. 2011; Caracol 30 oct. 2011). D'après le site Internet de VallenPaz, il s'agit d'une organisation financée par des capitaux privés qui soutient les agriculteurs des régions les plus touchées par le conflit armé sévissant dans le Sud-Ouest de la Colombie (VallenPaz s.d.). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a pas trouvé d'autres renseignements concernant les activités politiques du PCC à Cali.

Au cours d'un entretien téléphonique avec la Direction des recherches, le directeur de la section du PCC pour le département de Valle del Cauca a affirmé que les sections départementales ou municipales du PCC n'étaient pas indépendantes du rôle dirigeant du parti sur les plans politique et financier et que toutes les activités étaient centralisées (PCC 9 avr. 2014). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a pas trouvé de renseignements additionnels.

3. Programmes sociaux financés par le PCC et destinés aux anciens membres de la guérilla et de groupes paramilitaires à Cali

Le directeur de la section du PCC pour le département de Valle del Cauca a expliqué que les programmes de réinsertion [destinés aux membres démobilisés de groupes armés] sont exécutés par le gouvernement national par l'entremise de l'Agence colombienne pour la réinsertion (Agencia Colombiana para la Reintegración - ACR) (ibid. 7 avr. 2014). D'après son site Internet, l'ACR est l'organisme gouvernemental chargé de [traduction] « la coordination et de l'exécution, en collaboration avec des partenaires publics et privés, du processus global de réinsertion de personnes démobilisées autrefois membres de groupes armés illégaux, ainsi que de la formulation de conseils à cet égard » (Colombie s.d.). Le directeur de la section du PCC pour le département de Valle del Cauca a ajouté que, bien que les municipalités disposent de programmes de réinsertion, ceux-ci sont gérés conjointement avec le gouvernement national (PCC 7 avr. 2014). Toujours selon le directeur, le PCC fournit un appui politique aux projets de loi liés à ces programmes et dont l'objet est de garantir la réinsertion d'anciens membres de la guérilla et de groupes paramilitaires (ibid.). Le directeur a en outre déclaré que [traduction] « le PCC n'a pas les ressources nécessaires pour financer des programmes de réinsertion dans la ville de Cali ou à l'échelle nationale » (ibid.).

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un représentant de l'ACR dans le département de Valle del Cauca a souligné que

[traduction]

[l]e processus de réinsertion mené par l'ACR n'est pas financé par des partis politiques [...] et il n'est pas sage de conclure des ententes ou de collaborer avec des partis politiques, sauf si l'objectif d'une telle entente est clairement compris par les parties prenantes et si les erreurs d'interprétation peuvent être évitées (Colombie 8 avr. 2014).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Caracol. 30 octobre 2011. « Rodrigo Guerrero, nuevo alcalde de Cali ». [Date de consultation : 9 avr. 2014]

Colombie. 8 avril 2014. Agencia Colombiana para la Reintegración (ACR). Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par un représentant de l'ACR dans le département de Valle del Cauca.

Colombie. S.d. « Quiénes somos ». Agencia Colombiana para la Reintegración (ACR). [Date de consultation : 8 avr. 2014]

Diario ADN. 10 mars 2014. « Balance de las elecciones del domingo en el Valle ». [Date de consultation : 9 avr. 2014]

Dinero. 31 octobre 2011. « Rodrigo Guerrero, alcalde de Cali 2012-2015 ». [Date de consultation : 9 avr. 2014]

El País. 9 mars 2014. « Estos son los candidatos del Valle que estarán en el Congreso de la República ». [Date de consultation : 2 avr. 2014]

El País. 4 novembre 2011. Julio Sánchez. « Alcalde electo de Cali, Rodrigo Guerrero, se reunió con concejales ». [Date de consultation : 9 avr. 2014]

Partido Conservador Colombiano (PCC). 9 avril 2014. Entretien téléphonique avec le directeur du PCC dans le département de Valle del Cauca.

Partido Conservador Colombiano (PCC). 7 avril 2014. Entretien téléphonique avec le directeur du PCC dans le département de Valle del Cauca.

Partido Conservador Colombiano (PCC). S.d.a. « Historia ». [Date de consultation : 2 avr. 2014]

Partido Conservador Colombiano (PCC). S.d.b. « Pensamiento y doctrina ». [Date de consultation : 2 avr. 2014]

The Political Handbook of the World 2013. 2013. « Colombia ». Sous la direction de Tom Lansford. Washington, DC : CQ Press, 2013.

Semana. 31 août 2013. « Un señor alcalde ». [Date de consultation : 2 avr. 2014]

Semana. 30 octobre 2011. « Un alcalde Guerrero ». [Date de consultation : 2 avr. 2014]

La Silla Vacía. 27 septembre 2011. Dora Montero. « Rodrigo Guerrero ». [Date de consultation : 9 avr. 2014]

VallenPaz. S.d. « ¿Quiénes somos? ». [Date de consultation : 9 avr. 2014]

Autres sources consultées

Sources orales : Des représentants des sections du PCC de Bogotá et de Cali n'ont pu fournir de renseignements dans les délais voulus.

Des représentants de VallenPaz n'ont pu fournir de renseignements.

Sites Internet, y compris : Alcaldía de Santiago de Cali; Amnesty International; Diario Occidente; ecoi.net; El Tiempo; États-Unis – Agency for International Development, Department of State; Factiva; Freedom House; Nations Unies – Refworld, Reliefweb, Réseaux d'information régionaux intégrés.



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