Réponses aux demandes d'information

​​​Les réponses aux demandes d’information (RDI) sont des rapports de recherches sur les conditions dans les pays. Ils font suite à des demandes des décideurs de la CISR.

La base de données contient les RDI en français et anglais archivées depuis sept ans. Les RDI antérieures sont accessibles sur le site Web European Country of Origin Information Network.

Les RDI publiées par la CISR sur son site Web peuvent contenir des documents annexés inaccessibles en raison de problèmes techniques et peuvent inclure des traductions de documents initialement rédigées dans d'autres langues que l'anglais ou le français. Pour obtenir une copie d'un document annexé et/ou une version traduite des documents annexés de RDI, veuillez en faire la demande par courriel.

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Les réponses aux demandes d'information (RDI) citent des renseignements qui sont accessibles au public au moment de leur publication et dans les délais fixés pour leur préparation. Une liste de références et d'autres sources consultées figure dans chaque RDI. Les sources citées sont considérées comme les renseignements les plus récents accessibles à la date de publication de la RDI.    

Les RDI n'apportent pas, ni ne prétendent apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile donnée. Elles visent plutôt à appuyer le processus d'octroi de l'asile. Pour obtenir plus de renseignements sur la méthodologie utilisée par la Direction des recherches, cliquez ici.   

C'est aux commissaires indépendants de la CISR (les décideurs) qu'il incombe d'évaluer les renseignements contenus dans les RDI et de décider du poids qui doit leur être accordé après avoir examiné les éléments de preuve et les arguments présentés par les parties.    

Les renseignements présentés dans les RDI reflètent uniquement les points de vue et les perspectives des sources citées et ne reflètent pas nécessairement la position de la CISR ou du gouvernement du Canada.    

25 août 2010

PAK103568.EF

Pakistan : information sur des mentions de mauvais traitements infligés aux membres de la secte des Zikris à Lahore, à Islamabad et à Quetta, y compris de l’information indiquant si de la protection est offerte par l’État; information indiquant s’il y a un lien entre le soufisme et la secte des Zikris (2008-juillet 2010)
Direction des recherches, Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches le 23 août 2010, un haut représentant de la Commission des droits de la personne du Pakistan (Human Rights Commission of Pakistan - HRCP) a décrit les Zikris [également épelé Zakiris ou Zakris] comme une secte islamiste (HRCP 23 août 2010). Cette secte a été fondée au XVe siècle (Gregory et Valentine mai 2009, 23; Pakistanweb.com s.d.). Les estimations du nombre de membres de la secte des Zikris au Pakistan varient selon les sources, allant d’environ 500 000 (Pakistanweb.com s.d.) à 800 000 personnes (Gregory et Valentine mai 2009, 23). Dans un rapport publié en mai 2009 par Writenet sur les minorités religieuses du Pakistan demandé par la Section de la détermination du statut et de l’information sur la protection du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), les chercheurs Shaun R. Gregory et Simon R. Valentine affirment également qu’il pourrait même y avoir [traduction] « plusieurs millions » de Zikris au Pakistan (ibid.). Selon ces chercheurs, le nombre de Zikris est difficile à évaluer, [traduction] « car les Zikris se présentent habituellement comme des musulmans sunnites lorsqu’ils votent » (ibid.).

Les Zikris habiteraient dans la province du Baloutchistan, en particulier dans le Makran et à Karachi (Gregory et Valentine mai 2009, 23; Pakistanweb.com s.d.). Selon Gregory et Valentine, certains habitent également dans les villes de Quetta et de Gwadar et [traduction] « [i]l y a également un nombre considérable de Zikris vivant à Kallag, à Pasni et dans la vallée du Dasht de Gwadar » (mai 2009, 23).

Les Zikris suivent les enseignements de Nur Pak, soufi indien (Gregory et Valentine mai 2009, 23), dont les enseignements, croient-ils, remplacent ceux du prophète Mahomet (Pakistanweb.com s.d.). Les Zikris ont des rituels de prière différents de ceux des musulmans en général (Gregory et Valentine mai 2009, 23; IDR avr.-juin 2007). Ils ne font pas le hajj (le pèlerinage à La Mecque); par contre, une fois l’an, pendant le ramadan, ils font le ziyarat, un pèlerinage au Koh-e-Murad dans la ville de Turbat, au Baloutchistan (Gregory et Valentine mai 2009, 23). Selon Gregory et Valentine, les Zikris ne sont pas tenus de se tourner vers La Mecque lors de la prière et ils ne prient pas dans des mosquées (ibid., 23-24).

Gregory et Valentine affirment également que les Zikris sont [traduction] « grandement influencés par le soufisme » (ibid., 23). Le représentant de la HRCP a déclaré que les Zikris pourraient être considérés comme [traduction] « une sorte de “soufis” », sans donner plus de précisions (HRCP 23 août 2010). Parmi les sources qu’elle a consultées, la Direction des recherches n’a trouvé aucune autre information sur les liens entre le soufisme et la secte des Zikris.

Traitement réservé aux Zikris

Gregory et Valentine affirment que les [traduction] « Zikris sont persécutés par les musulmans qui adhèrent au courant dominant en raison de leurs croyances et de leurs pratiques qui sont considérées comme déviantes par l’islam sunnite » (mai 2009, 23). Ils précisent en outre que même si les cas de violence sont rares, les Zikris ont été [traduction] « ostracis[és] » et des pressions ont été faites sur eux pour qu’ils acceptent l’islam sunnite (ibid., 24). Le site Pakistanweb.com souligne que les Zikris ont subi [traduction] « une répression sunnite intermittente » (s.d.).

Des sources signalent que des campagnes ont été menées au Pakistan afin que les Zikris soient déclarés non musulmans (HRCP 23 août 2010; Gregory et Valentine mai 2009, 24). Selon Gregory et Valentine, depuis les années 1960, plusieurs groupes organisés ont mené des campagnes contre les Zikris (ibid.). D’après le rapport publié en 2009 par Gregory et Valentine, [traduction] « [a]ujourd’hui, les Zikris sont généralement libres de pratiquer leur religion », mais [traduction] « [i]l y a des indices qui montrent clairement que les Zikris vivent encore dans une certaine crainte » (ibid.).

Le représentant de la HRCP a affirmé que même si le gouvernement du Pakistan n’a pas déclaré que les Zikris sont des non-musulmans, le gouvernement a généralement [traduction] « négligé de protéger » les minorités religieuses (HRCP 23 août 2010). Toutefois, selon Gregory et Valentine, la police a protégé les Zikris lorsqu'il y a eu des tentatives pour les empêcher de faire leur pèlerinage au Koh-e-Murad au cours des dernières années (mai 2009, 24).

Parmi les sources qu’elle a consultées, la Direction des recherches n’a trouvé aucune mention au sujet de mauvais traitements infligés aux membres de la secte des Zikris à Lahore, à Islamabad et à Quetta.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l’aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n’apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d’une demande d’asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d’information.

Références

Gregory, Shaun R. et Simon R. Valentine. Mai 2009. Pakistan: The Situation of Religious Minorities. Rapport demandé par le Haut Commissariat des Nations Unies (HCR) pour les réfugiés, Section de la détermination du statut et de l’information sur la protection. (Writenet/Nations Unies - Refworld) <http://www.unhcr.org/refworld/pdfid/> [Date de consultation : 20 août 2010]

Human Rights Commission of Pakistan (HRCP). 23 août 2010. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par un haut représentant.

Indian Defence Review (IDR). Avril-juin 2007. Bharat Verma. « Pakistan's Fault Line ». <http://www.indiandefencereview.com/articles/archives/Pakistans-Fault-Line.html> [Date de consultation : 24 août 2010]

Pakistanweb.com. S.d. « Balouchi ». <http://www.pakistanweb.com/html/balouchi.htm> [Date de consultation : 20 août 2010]

Autres sources consultées

Sources orales : Deux universitaires spécialistes de l’islam et du Pakistan avec qui a communiqué la Direction des recherches n’avaient pas d’information à communiquer à ce sujet. Les tentatives faites pour joindre un autre universitaire spécialisé dans ce domaine et un représentant de la Democratic Commission for Human Development (DCHD), située au Pakistan, ont été infructueuses.

Sites Internet, y compris : Amnesty International (AI), Asian Human Rights Commission (AHRC), Asianews.it, Asia Times Online, The Baloch Hal, British Broadcasting Corporation (BBC), Dawn.com, Democratic Commission for Human Development (DCHD), États-Unis - Central Intelligence Agency (CIA), États-Unis - Commission on International Religious Freedom, États-Unis - Department of State, Europa Online, European Country of Origin Information Network (ecoi.net), Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), Forum 18, Freedom House, The Hudson Institute Center for Religious Freedom, Human Rights Watch, International Crisis Group, Jafariyanews, Minority Rights Groups International (MRG), Nations Unies - Refworld, Nations Unies - Réseaux d’information régionaux intégrés (IRIN), Nations Unies - Service d’information, Pakistan - Ministry of Minorities, PakTribune, ThePersecution.org, ReligiousTolerance.org, Royaume-Uni - Home Office, Shiitenews.com.



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