Réponses aux demandes d'information

​​​Les réponses aux demandes d’information (RDI) sont des rapports de recherches sur les conditions dans les pays. Ils font suite à des demandes des décideurs de la CISR.

La base de données contient les RDI en français et anglais archivées depuis sept ans. Les RDI antérieures sont accessibles sur le site Web European Country of Origin Information Network.

Les RDI publiées par la CISR sur son site Web peuvent contenir des documents annexés inaccessibles en raison de problèmes techniques et peuvent inclure des traductions de documents initialement rédigées dans d'autres langues que l'anglais ou le français. Pour obtenir une copie d'un document annexé et/ou une version traduite des documents annexés de RDI, veuillez en faire la demande par courriel.

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Les réponses aux demandes d'information (RDI) citent des renseignements qui sont accessibles au public au moment de leur publication et dans les délais fixés pour leur préparation. Une liste de références et d'autres sources consultées figure dans chaque RDI. Les sources citées sont considérées comme les renseignements les plus récents accessibles à la date de publication de la RDI.    

Les RDI n'apportent pas, ni ne prétendent apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile donnée. Elles visent plutôt à appuyer le processus d'octroi de l'asile. Pour obtenir plus de renseignements sur la méthodologie utilisée par la Direction des recherches, cliquez ici.   

C'est aux commissaires indépendants de la CISR (les décideurs) qu'il incombe d'évaluer les renseignements contenus dans les RDI et de décider du poids qui doit leur être accordé après avoir examiné les éléments de preuve et les arguments présentés par les parties.    

Les renseignements présentés dans les RDI reflètent uniquement les points de vue et les perspectives des sources citées et ne reflètent pas nécessairement la position de la CISR ou du gouvernement du Canada.    

19 novembre 2009

PAK103292.EF

Pakistan : information sur les mariages entre musulmans non ahmadis et ahmadis; information indiquant si les mariages sont reconnus par la loi; information sur les conséquences encourues par le couple et le célébrant du mariage
Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

Au cours d’un entretien téléphonique avec la Direction des recherches le 28 octobre 2009, l’Amir régional de la section de l’Est du Canada de la communauté musulmane ahmadie du Canada (Ahmadiyya Muslim Jama'at Canada) a affirmé que les mariages entre musulmans non ahmadis et ahmadis sont rares (28 oct. 2009). Parmi les sources qu’elle a consultées, la Direction des recherches n’a trouvé aucune information additionnelle sur la fréquence des mariages entre musulmans non ahmadis et ahmadis.

Selon le secrétaire général d’Ahmadiyya Anjuman Lahore, comme les ahmadis ont été déclarés non musulmans au Pakistan, un mariage entre musulman non ahmadi et ahmadi [traduction] « ne serait pas reconnu comme un mariage légal » (2 nov. 2009). Il a également souligné que la société pakistanaise ne considére pas ces mariages comme valides (Ahmadiyya Anjuman Lahore 2 nov. 2009). En revanche, le secrétaire général national et l’Amir régional de la section de l’Est du Canada de la communauté musulmane ahmadie du Canada ont tous deux affirmé que les mariages entre musulmans non ahmadis et ahmadis sont reconnus par la loi au Pakistan (Ahmadiyya Muslim Jama'at Canada 3 nov. 2009; ibid. 28 oct. 2009). Cependant, l’Amir régional a affirmé que même si de tels mariages sont reconnus par les tribunaux pakistanais, les chefs religieux [traduction] « ne se soucient pas des tribunaux » (28 oct. 2009). De même, le secrétaire général national a souligné que ces mariages sont [traduction] « condamnés par les religieux et [qu’]il se peut qu’un juge partial déclare le mariage nul […] » (ibid. 3 nov. 2009). Le secrétaire général d’Ahmadiyya Anjuman Lahore a expliqué que les ahmadis ont leur propre système d’enregistrement des mariages et que les couples peuvent enregistrer légalement leur mariage auprès des autorités ahmadies (2 nov. 2009).

Quant aux conséquences d’un mariage entre deux personnes appartenant à des communautés religieuses différentes, l’Amir régional a affirmé qu’il est possible que les familles tentent de convaincre le couple de ne pas se marier et demandent à un chef religieux de mettre encore plus de pression (Ahmadiyya Muslim Jama'at Canada 28 oct. 2009). Le secrétaire général national a souligné que les religieux peuvent pousser les parents à renier un enfant qui épouse une personne d’une autre croyance que la sienne (ibid. 3 nov. 2009). Selon le secrétaire général d’Ahmadiyya Anjuman Lahore, si les autorités apprennent l’existence d’un mariage de ce genre, il se pourrait que le couple concerné fasse l’objet d’une poursuite et que le mariage soit [traduction] « déclaré nul et une peine d’emprisonnement de trois ans pourrait être infligée » (Ahmadiyya Anjuman Lahore 2 nov. 2009). Le secrétaire général national a signalé que l’alinéa 298-C des dispositions contre le blasphème peut être appliqué au mariage, car la terminologie propre à l’islam est utilisée au cours de la cérémonie (Ahmadiyya Muslim Jama'at Canada 3 nov. 2009). L’aliné 298-C du code pénal du Pakistan (Pakistan Penal Code) prévoit ce qui suit :

[traduction]

Toute personne membre du groupe des qadianis ou des lahoris (qui se donnent le nom d’« ahmadis » ou tout autre nom) qui, directement ou indirectement, se présente comme musulmane, appelle sa foi islam ou fait référence à sa foi comme correspondant à l’islam, ou prêche ou propage sa foi ou invite d’autres personnes à accepter sa foi, de façon orale ou écrite ou par toute représentation visible, ou de quelque façon fait outrage aux sentiments religieux des musulmans, est passible d’une peine d’emprisonnement maximale de trois ans, et est également passible d’une amende (Pakistan 1860).

D’après le secrétaire général et le secrétaire général national, si deux personnes n’appartenant pas à la même communauté religieuse se marient, celles-ci sont susceptibles d’être rejetées par leur famille et leur société (Ahmadiyya Anjuman Lahore 2 nov. 2009; Ahmadiyya Muslim Jama'at Canada 3 nov. 2009). Le secrétaire général national a également expliqué que ce type de mariage peut mener à des menaces de mort et à des assassinats (ibid.). Le secrétaire général a affirmé que la gravité des conséquences varie selon la classe sociale des personnes concernées (Ahmadiyya Anjuman Lahore 2 nov. 2009). De plus, le secrétaire général national a souligné que les religieux encouragent le mauvais traitement des ahmadis (Ahmadiyya Muslim Jama'at Canada 3 nov. 2009). L’Amir régional a par ailleurs affirmé que de nombreux couples mariés dont les époux n’appartiennent pas à la même communauté religieuse se heurtent à des difficultés au moment de déterminer la communauté religieuse à laquelle leurs enfants adhéreront (ibid. 28 oct. 2009).

Parmi les sources qu’elle a consultées, la Direction des recherches n’a trouvé aucune information sur les conséquences encourues par les célébrants de mariages entre musulmans non ahmadis et ahmadis.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Ahmadiyya Anjuman Lahore. 2 novembre 2009. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par le secrétaire général.

Ahmadiyya Muslim Jama'at Canada. 3 novembre 2009. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par le secrétaire général national.

_____. 28 octobre 2009. Entretien téléphonique avec l’Amir régional de la section de l’Est du Canada.

Pakistan. 1860 (version modifiée en 2006). Pakistan Penal Code (Act XLV of 1860). (Refworld) <http://www.unhcr.org/refworld/docid/485231942.html> [Date de consultation : 9 nov. 2009]

Autres sources consultées

Sources orales : Un représentant de l’Ahmadiyya Muslim Association à Londres n’a pas pu fournir d’information.

Sites Internet, y compris : Amnesty International (AI), Asian Human Rights Commission (AHRC), British Broadcasting Corporation (BBC), Dawn [Karachi], États-Unis - Department of State, European Country of Origin Information Network (ecoi.net), Freedom House, Human Rights Commission of Pakistan (HRCP), Human Rights Watch (HRW), Minority Rights Group International (MRGI), The Nation [Karachi], Nations Unies - Réseaux d’information régionaux intégrés (IRIN), PakTribune [Rawalpindi], ThePersecution.org, Refworld.



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