Réponses aux demandes d'information

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7 novembre 2022

NGA200993.EF

Nigéria : information sur les services de santé mentale offerts; le traitement réservé par la société et les autorités aux personnes ayant une maladie mentale; la protection offerte par l'État, y compris les voies de droit et les mécanismes de plaintes en cas de mauvais traitements; l'accessibilité des soins de santé publics, en particulier à Abuja, à Lagos, à Ibadan et à Port Harcourt (2018-novembre 2022)

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada

La présente réponse à la demande d'information remplace la réponse NGA200342 publiée en novembre 2020.

1. Aperçu

D'après un article publié en juillet 2020 par CNBC Africa, un réseau de télévision africain qui appartient à Africa Business News et dont le siège est à Johannesburg (CNBC Africa s.d.), il [traduction] « manque de recherches permettant d'obtenir des données démographiques sur la santé mentale au Nigéria » (CNBC Africa 29 juill. 2020). Au cours d'un entretien téléphonique avec la Direction des recherches, le fondateur de la Mentally Aware Nigeria Initiative (MANI), une ONG [traduction] « qui a pour mission de renseigner la population au sujet de la santé et des maladies mentales et de mettre en contact les usagers des services avec des professionnels de la santé mentale » (Devex s.d.), a déclaré qu'il n'existe pas de données récentes sur la santé mentale (MANI 10 oct. 2020). Au cours d'un entretien téléphonique avec la Direction des recherches, le directeur d'un programme de recherche au Centre international de recherches sur les femmes (International Center for Research on Women – ICRW) [1] ayant de l'expérience dans les questions de santé mentale au Nigéria et s'exprimant en son propre nom a de même affirmé qu'il n'y a pas de statistiques fiables sur les troubles de santé mentale au Nigéria, mais il a ajouté que les troubles de santé mentale figurent parmi les cinq principales maladies au pays (directeur du programme de recherche 7 oct. 2022). De plus, d'après un rapport d'information médicale sur le Nigéria publié en 2022 par l'Agence de l'Union européenne pour l'asile (EU Agency for Asylum – EUAA), citant des communications par courriel avec un [traduction] « [m]édecin et consultant local responsable de la collecte de données au pays » en vue de l'établissement du rapport, il y a « peu de données fiables sur la prévalence des troubles de santé mentale au Nigéria », parce que les établissements de soins de santé ne recueillent ni ne publient de telles données « de façon systématique » (UE avr. 2022, 74).

Selon des sources, on estime que de 20 à 30 p. 100 des Nigérians ont des [traduction] « trouble[s] menta[ux] » (The Guardian 4 déc. 2018; API et EpiAFRIC janv. 2020, 5; The Eagle 14 nov. 2018). Un article publié par Al Jazeera en octobre 2019 signale que, selon l'OMS, près de 50 millions de personnes, soit un Nigérian sur quatre, est touché par la maladie mentale (Al Jazeera 2 oct. 2019). Des sources signalent que, d'après [traduction] « la plus importante étude représentative de l'ensemble du pays » sur la santé mentale au Nigéria, menée par l'OMS et publiée en 2004, un Nigérian sur huit a éprouvé un trouble de santé mentale au cours de sa vie (Africa Check 20 nov. 2019; CNBC Africa 29 juill. 2020). Dans un rapport sur l'année 2015, l'OMS a estimé qu'environ sept millions de Nigérians étaient en dépression (Nations Unies 2017, 17). Selon le directeur du programme de recherche, les troubles de santé mentale sont [traduction] « très courants » au Nigéria (directeur du programme de recherche 7 oct. 2022). D'après des sources, des études montrent qu'une personne sur quatre a un [traduction] « trouble de santé mentale diagnosticable » (The Guardian 10 oct. 2022) ou [traduction] « [qu']au moins » deux Nigérians sur dix ont une forme ou une autre de trouble de santé mentale (directeur du programme de recherche 7 oct. 2022). En septembre 2022, l'Agence de presse du Nigéria (News Agency of Nigeria – NAN), une agence de presse de langue anglaise du gouvernement fédéral du Nigéria (NAN s.d.), citant le président de l'Association des psychiatres du Nigéria (Association of Psychiatrists in Nigeria – APN) [2], a signalé que [traduction] « plus de 60 millions de Nigérians souffrent de troubles de santé mentale » (NAN 11 sept. 2022).

Une étude réalisée par Abiodun Adewuya et al. – fondée sur une [traduction] « enquête en personne auprès des ménages à laquelle ont participé 11 246 répondants adultes (âgés de 18 à 75 ans) » dans l'État de Lagos, étude qui a été publiée en 2018 dans Comprehensive Psychiatry, une revue à comité de lecture (Elsevier n.d.a) – fait état des résultats suivants concernant la prévalence de la dépression et de l'anxiété généralisée, la comorbidité et les facteurs connexes :

[traduction]

La prévalence pondérée actuelle des symptômes de dépression, d'anxiété généralisée et de dépression et d'anxiété généralisée combinées était de 5,5 p. 100 […], de 3,5 p. 100 […] et de 1,2 p. 100 […] respectivement. Environ 20,9 p. 100 de tous les cas de symptômes dépressifs présentent une comorbidité avec des symptômes d'anxiété généralisée. Les symptômes de dépression et d'anxiété généralisée étaient associés à un taux élevé de comorbidité avec des symptômes somatiques, des problèmes de consommation d'alcool et des handicaps, mais pas avec des troubles d'usage d'une substance. Le fait d'être une femme, de ne pas être marié (en particulier, dans le cas des personnes séparées, divorcées ou veuves) et le fait d'être sans emploi étaient fortement associés à la présence de symptômes de dépression ou d'anxiété généralisée (Adewuya, et al. févr. 2018, 61).

Selon un rapport d'information sur le pays publié par le ministère des Affaires étrangères et du Commerce (Department of Foreign Affairs and Trade – DFAT) de l'Australie, [traduction] « [l]a santé mentale est traditionnellement négligée dans le programme de politiques en matière de santé et de développement du Nigéria » (Australie 3 déc. 2020, paragr. 2.24).

1.1 Incidence de la COVID-19 sur la santé mentale au Nigéria

Selon Voice of America (VOA), un diffuseur international américain financé par le Congrès des États-Unis (VOA s.d.), [traduction] « les responsables nigérians affirment que la distanciation physique et les répercussions de la pandémie de coronavirus sur l'économie ont fait tripler le nombre de cas de troubles de santé mentale » (VOA 18 mai 2021). L'UNICEF souligne que, d'après une enquête internationale qu'elle a menée avec Gallup, parmi les participants âgés de 15 à 24 ans, une personne sur six a déclaré [traduction] « se sentir souvent déprimée, avoir peu envie de faire des choses, ou se sentir inquiète, nerveuse ou anxieuse » (Nations Unies 5 oct. 2021). Dans un article sur les conséquences psychologiques de la COVID-19 au Nigéria qui a été publié dans [la revue à comité de lecture (Elsevier s.d.b)] Social Sciences & Humanities Open (SSHO), article fondé sur un sondage en ligne mené auprès de 502 Nigérians de mars à avril 2020, Abayomi Olaseni et al. soulignent leur conclusion selon laquelle [traduction] «  les Nigérians ont vécu de la détresse psychologique durant [la] pandémie de COVID-19 » : 15 p. 100 des répondants ont déclaré avoir été atteint d'insomnie, 23 p. 100 ont dit avoir souffert de dépression modérée à grave, 25 p. 100 ont signalé avoir ressenti des symptômes de trouble de stress post-traumatique (TSPT) « grave », et 18,1 p. 100 ont signalé avoir eu des symptômes de TSPT clinique (Olaseni, et al. 26 août 2020, 5).

Selon Human Rights Watch (HRW), les personnes qui ont [traduction] « ou sont perçues comme ayant » des troubles de santé mentale « sont enchaînées et enfermées dans divers établissements, y compris des centres de réadaptation et des hôpitaux psychiatriques gérés par l'État, et des centres de réadaptation traditionnels ou confessionnels » et « risquent d'obtenir peu, voire aucun, des soins de santé dont elles ont besoin, malgré le fait qu'elles courent un très grand risque » de contracter la COVID-19 (HRW 30 mars 2020).

2. Services de santé mentale offerts

D'après les Country Reports on Human Rights Practices for 2021 publiés par le Département d'État des États-Unis, [traduction] « [l]es services de santé mentale étaient quasi inexistants » au Nigéria (É.-U. 12 avr. 2022, 50). Le fondateur de la MANI a qualifié de [traduction] « mauvaises » l'accessibilité et la qualité des soins de santé mentale (MANI 10 oct. 2020). La même source a ajouté que les gens ne sont pas en mesure d'accéder à des services de santé mentale pour une intervention précoce (MANI 10 oct. 2020).

Dans un rapport d'information sur le Nigéria paru en mars 2018, le DFAT de l'Australie souligne que 

[traduction]

[l]e gouvernement recense environ cinq infirmiers psychiatriques par tranche de 100 000 habitants et très peu de psychologues cliniciens, de travailleurs sociaux, de neuro-physiothérapeutes et d'ergothérapeutes. Les médicaments psychotropes sont rarement accessibles et les systèmes d'information sur la santé ne comprennent pas de mesures de santé mentale et neurologique (Australie 9 mars 2018, paragr. 2.20).

D'autres sources signalent qu'il n'y a [traduction] « pas assez » (CNN 25 sept. 2020) ou qu'il y a [traduction] « trop peu » (Nigeria Health Watch 15 janv. 2020) de professionnels de la santé mentale au Nigéria (CNN 25 sept. 2020; Nigeria Health Watch 15 janv. 2020). Le fondateur de la MANI a déclaré que les services de santé mentale au Nigéria sont limités et qu'il y a [traduction] « peu » de psychiatres et de psychologues (MANI 10 oct. 2020). Sur le site Internet de l'Association des psychiatres du Nigéria, on peut lire qu'il y a 250 psychiatres et 200 stagiaires en psychiatrie qui sont membres de l'APN (APN s.d.b). Dans un article paru en septembre 2019, le journal britannique The Guardian signale que [traduction] « [l]es professionnels de la santé mentale sont rares au Nigéria » et que, « selon les estimations, il y a 150 psychologues praticiens » (The Guardian 25 sept. 2019). Il est écrit dans un article du Guardian, un journal du Nigéria, que d'après le directeur médical de l'Hôpital neuropsychiatrique fédéral - Yaba (Federal Neuro Psychiatric Hospital - Yaba) dans l'État de Lagos, le Nigéria a [traduction] « "environ 300" » psychiatres « "pour traiter environ 200 millions de personnes" » et le nombre de psychologues cliniciens « "est encore moindre. Il y a une pénurie d'infirmières psychiatriques, de travailleurs sociaux et d'ergothérapeutes" » (The Guardian 10 oct. 2022). De même, l'article d'Al Jazeera souligne qu'il y a moins de 150 psychiatres au Nigéria et que [traduction] « l'OMS estime que moins de 10 p. 100 des Nigérians ayant une maladie mentale ont accès aux soins dont ils ont besoin » (Al Jazeera 2 oct. 2019). Selon Christian Science Monitor, un journal international publié par la Première Église du Christ, Scientiste (First Church of Christ, Scientist) (The Christian Science Monitor s.d.), [traduction] « seuls 300 psychiatres s'occupent des 206 millions de citoyens du Nigéria » (The Christian Science Monitor 10 mai 2022). On peut lire dans le Guardian du Nigéria [traduction] « [qu']environ 75 p. 100 de ceux qui ont besoin de soins de santé mentale n'y ont pas accès, car le Nigéria ne compte que 300 psychiatres pour traiter environ 200 millions de personnes » (The Guardian 10 oct. 2022). Selon un rapport du gouvernement du Nigéria sur le deuxième plan stratégique national de développement de la santé, [traduction] « [s]eulement 20 p. 100 des Nigérians ayant une maladie mentale grave ont reçu des soins au cours des 12 derniers mois, ce qui témoigne de la négligence envers les soins de santé mentale dans le pays » (Nigéria [5 sept. 2018], 25).

Des sources signalent que [traduction] « seulement » 3,3 p. 100 (The Guardian 25 sept. 2019; Nigéria [5 sept. 2018], 25) ou [traduction] « [s]eulement » 3,5 p. 100 (The Christian Science Monitor 10 mai 2022) du budget de la santé au Nigéria est affecté à la santé mentale (The Guardian 25 sept. 2019; Nigéria [5 sept. 2018], 25; The Christian Science Monitor 10 mai 2022). Dans l'article du Guardian du Royaume-Uni, on ajoute que le budget restreint fait en sorte que [traduction] « le système public souffre d'un manque chronique d'effectifs » (The Guardian 25 sept. 2019). De même, le directeur du programme de recherche a déclaré que le système de soins de santé mentale manque de ressources financières et que la capacité des services de soins de santé mentale n'est pas suffisante pour répondre aux besoins de la population (directeur du programme de recherche 7 oct. 2022). Selon le Punch, un quotidien nigérian, [traduction] « [e]nviron 80 p. 100 des Nigérians ayant des besoins en matière de santé mentale ne peuvent accéder à des soins en raison de plusieurs [...] obstacles », les plus « importants » étant « le manque de fonds, d'établissements, [et de] personnel en santé mentale » ainsi que la « stigmatisation culturelle ou religieuse » à l'égard des problèmes de santé mentale (The Punch 5 janv. 2022). De même, d'après la NAN, le président de l'APN a déclaré que, des plus de 60 millions de Nigérians qui souffrent de troubles de santé mentale, [traduction] « seulement environ » 10 p. 100 réussissent à accéder à des « soins appropriés » (NAN 11 sept. 2022).

Des sources signalent qu'il y a huit hôpitaux neuropsychiatriques fédéraux au Nigéria (CNBC Africa 29 juill. 2020; Nigéria s.d.; Australie 3 déc. 2020, paragr. 2.26). En outre, le directeur du programme de recherche a précisé que [traduction] « le gros » des services de santé mentale est assuré par huit hôpitaux neuropsychiatriques régionaux, le « principal » étant situé à Lagos (directeur du programme de recherche 7 oct. 2022). Selon le DFAT de l'Australie, les huit hôpitaux comptent un total [traduction] « [d']environ » 4 000 lits (Australie 3 déc. 2020, paragr. 2.26). La même source signale qu'il y a trois hôpitaux gérés par l'État, lesquels sont situés à Port Harcourt, à Ondo et à Anambra (Australie 3 déc. 2020, paragr. 2.26). Rapportant les propos du directeur médical de l'Hôpital neuropsychiatrique fédéral - Yaba, le Guardian du Nigéria souligne qu'il y a [traduction] « seulement » neuf hôpitaux psychiatriques fédéraux, dont un dans chacune des six zones géopolitiques (The Guardian 10 oct. 2022).

Dans un article publié en octobre 2020, la BBC fait observer qu'il y a moins de 15 centres neuropsychiatriques publics au Nigéria, ce qui restreint l'accès pour bon nombre de gens, particulièrement dans les régions rurales (BBC 3 oct. 2020). Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, le bureau national de l'OMS pour le Nigéria a déclaré que [traduction] « [d]es services de santé mentale, y compris des services psychologiques et psychiatriques, sont à la disposition des patients externes et hospitalisés au Nigéria. Toutefois, il est plus facile d'avoir accès à des services de santé mentale complets dans les zones urbaines qu'en milieu rural » (Nations Unies 7 oct. 2020). Dans une entrevue accordée à CNN, un psychiatre résident à l'Hôpital neuropsychiatrique fédéral à Lagos a déclaré ceci : [traduction] « "nous n'avons pas vraiment [de professionnels de la santé mentale] dans les régions rurales. Et dans le cas des personnes qui vivent dans ces régions où il n'y pas de soins de santé mentale, elles trouveront évidemment des solutions de remplacement telles que les guérisseurs traditionnels ou les églises" » (CNN 10 oct. 2020). Dans une entrevue avec YaleNews en janvier 2019, un professeur adjoint de psychiatrie qui, de concert avec un groupe de chercheurs, a lancé le projet relatif aux troubles de santé mentale et psychiatrique, y compris l'épilepsie et la toxicomanie, au Nigéria (Health Action for Psychiatric Problems in Nigeria Including Epilepsy and Substances – HAPPINESS), dont le but est d'améliorer l'accès aux soins pour les troubles de santé mentale et d'épilepsie dans les zones mal desservies du pays, a fait observer que les habitants de l'État d'Imo doivent faire de quatre à six heures de route pour consulter un psychiatre, et que bon nombre des personnes ayant besoin de services de santé mentale ne font [traduction] « "généralement" » pas le trajet (Yale University 9 janv. 2019).

Selon un rapport sur le traitement réservé aux personnes ayant des troubles de santé mentale au Nigéria publié par HRW en 2019 [3], [traduction] « plusieurs » professionnels de la santé mentale ont signalé à HRW que « les services de santé mentale de qualité ne sont accessibles qu'aux citoyens les plus riches qui peuvent se les offrir » (HRW 11 nov. 2019). D'après le profil du Nigéria dans l'Atlas de la santé mentale de l'OMS, les personnes qui ont des troubles de santé mentale [traduction] « paient de leur propre poche, en grande partie ou entièrement, pour les services et les médicaments » (Nations Unies 2018).

D'après le rapport de HRW, en raison de l'accès restreint aux soins de santé mentale de qualité et de leur coût élevé, les gens consultent [traduction] « souvent » des guérisseurs traditionnels ou religieux (HRW 11 nov. 2019). Dans l'article d'octobre 2020, la BBC explique qu'étant donné qu'il y a moins [traduction] « de 300 psychiatres dans un pays qui compte près de 200 millions d'habitants, les familles se tournent souvent vers des centres de guérison traditionnelle et des établissements religieux, soit chrétiens ou musulmans » (BBC 3 oct. 2020). Selon le rapport publié par le DFAT de l'Australie, [traduction] « [i]l y a une forte croyance sociétale selon laquelle les troubles mentaux sont causés par des esprits maléfiques ou des forces surnaturelles. De nombreux Nigérians souffrant de troubles mentaux se font soigner par des guérisseurs traditionnels ou religieux plutôt que par des professionnels de la santé mentale » (Australie 3 déc. 2020, paragr. 2.24).

D'après VOA, en réaction aux répercussions de la COVID-19 sur la santé mentale, le Nigéria a lancé en mai 2021 [traduction] « une ligne d'assistance téléphonique sans frais accessible 24 heures sur 24 qui permet de parler à des psychologues et à des thérapeutes qualifiés » (VOA 18 mai 2021). La même source signale qu'il s'agit de la [traduction] « première ligne sans frais du Nigéria axée sur les problèmes de santé mentale » et qu'elle « s'inscrit dans le cadre d'efforts conjoints du gouvernement et d'un groupe de thérapeutes privés pour s'attaquer au nombre croissant de problèmes de santé mentale au pays » (VOA 18 mai 2021). On peut lire dans Business Day, un journal du Nigéria, que'en mai 2021, le gouvernement du Nigéria a lancé la ligne d'aide sans frais 112 pour les personnes ayant des problèmes de santé mentale [traduction] « afin d'offrir des services de télécounseling gratuits à l'échelle du pays, compte tenu des effets psychologiques négatifs de plus en plus graves de la pandémie de COVID-19 » (Business Day 11 mai 2021).

3. Situation des personnes ayant une maladie mentale et traitement qui leur est réservé
3.1 Traitement réservé par la société

Des sources affirment que les connaissances en matière de santé mentale sont limitées au Nigéria (CNN 25 sept. 2020; API et EpiAFRIC janv. 2020, 6; Ugochukwu, et al. août 2020). Selon des sources, les troubles de santé mentale sont source de stigmatisation au Nigéria (Australie 9 mars 2018, paragr. 2.21; Nations Unies 7 oct. 2020, 6; MANI 10 oct. 2020). Toutefois, le représentant de l'OMS a déclaré que la sensibilisation au sujet des troubles de santé mentale [traduction] « augmente » et qu'il y a « plusieurs » campagnes de lutte contre la stigmatisation sociale en cours (Nations Unies 7 oct. 2020). Le fondateur de la MANI a affirmé que [traduction] « la maladie mentale fait l'objet d'une forte stigmatisation; la situation s'améliore un peu sur Internet, mais sur le terrain, la situation est encore difficile » (MANI 10 oct. 2020).

L'article de la BBC signale que, même dans les régions où on dispose d'établissements de santé mentale, la stigmatisation associée aux traitements de santé mentale empêche les gens de faire soigner leurs proches (BBC 3 oct. 2020). De même, le fondateur de la MANI a déclaré que les gens [traduction] « ont peur de demander des soins » en raison de la stigmatisation et se rendent même dans les hôpitaux des régions avoisinantes pour ne pas faire face à la stigmatisation en allant à l'hôpital local (MANI 10 oct. 2020). La même source a ajouté que [traduction] « [l]a stigmatisation et le manque de connaissances font en sorte que les gens n'ont pas recours aux services » (MANI 10 oct. 2020). Selon le Christian Science Monitor, citant un psychiatre consultant à l'Université de Maiduguri, [traduction] « [l]a stigmatisation associé à la santé mentale au Nigéria est entretenu par une culture du silence et les portraits dépassés dépeints dans les médiaux locaux » (The Christian Science Monitor 10 mai 2022).

L'article de la BBC signale que, [traduction] « [d]ans certaines communautés, la maladie mentale est jugée taboue, et les gens ayant des troubles mentaux sont appelés "les fous", se font exclure de leur famille [et] sont forcés d'errer dans les rues avec des vêtements en lambeaux et de trouver à manger dans les dépotoirs » (BBC 3 oct. 2020). Le fondateur de la MANI a fait observer que, quand les gens au Nigéria pensent à la maladie mentale, ils ont en tête [traduction] « la folie », la psychose et la manie (MANI 10 oct. 2020). D'après un rapport sur une enquête nationale consacrée à la santé mentale au Nigéria, menée en 2019 auprès de 5 315 répondants par l'Africa Polling Institute (API) [4] et EpiAFRIC [5], les répondants qui ont déclaré que la [traduction] « maladie mentale » est incurable ont justifié cette croyance en avançant les raisons suivantes : 31 p. 100 ont déclaré qu'ils « voient beaucoup de gens fous dans leur entourage » et présument qu'il n'y a sûrement « aucun remède »; 26 p. 100 ont dit qu'ils « croient que c'est attribuable à la possession par des esprits maléfiques »; 17 p. 100 ont affirmé qu'ils « croient qu'il s'agit d'une malédiction de Dieu »; et 13 p. 100 ont dit qu'ils « croient que c'est un châtiment pour avoir mal agi » (API et EpiAFRIC janv. 2020, 14, 25).

Selon le rapport de l'API et d'EpiAFRIC, la plupart des répondants associaient beaucoup plus la maladie mentale à des [traduction] « signes manifestes » qu'à des « signes cachés » et, pour la majorité des répondants, la maladie mentale c'est « [q]uand une personne se met à se courir nue dans tous les sens » (70 p. 100 des répondants) ou « [q]uand une personne se met à se parler toute seule » (63 p. 100 des répondants) (API et EpiAFRIC janv. 2020, 29, 18). Le représentant de l'OMS a signalé qu'il y a divers degrés de réprobation sociale associés à différents troubles de santé mentale (Nations Unies 7 oct. 2020). Le fondateur de la MANI a déclaré que les troubles psychotiques font l'objet d'une plus forte stigmatisation parce qu'ils sont plus visibles, et que la dépression, le trouble de stress post-traumatique et d'autres troubles sont [traduction] « plus invisibles », mais qu'il est encore mal vu d'en parler (MANI 10 oct. 2020). De même, le directeur du programme de recherche a déclaré que, même si les mentalités évoluent graduellement, les troubles de santé mentale sont [traduction] « généralement » mal vus; cependant, « pour l'essentiel », la stigmatisation est associée aux troubles « graves », comme la schizophrénie et les troubles psychotiques, tandis que les troubles comme la dépression ou l'anxiété sont « davantage tolérés » (directeur du programme de recherche 7 oct. 2022).

Selon un psychiatre consultant interviewé par la BBC, [traduction] « "la plupart" » des gens considèrent la maladie mentale comme un « "problème spirituel" » et « "ils vont chercher de l'aide auprès de chefs spirituels et de guérisseurs traditionnels dans l'espoir d'exorciser l'esprit maléfique responsable de leur mal" » (BBC 3 oct. 2020). Dans le rapport du DFAT de l'Australie, on peut lire que [traduction] « de nombreuses familles cach[ent] les troubles de santé mentale ou attribu[ent] la maladie mentale de leurs proches à des malédictions ou à la sorcellerie » (Australie 9 mars 2018, paragr. 2.21). D'après le rapport de HRW sur le traitement réservé aux personnes qui ont des troubles de santé mentale au Nigéria, la [traduction] « mauvaise compréhension » des troubles de santé mentale, notamment « la fausse croyance selon laquelle ils sont causés par des esprits maléfiques ou des forces surnaturelles, amène souvent les gens à confier leurs proches à des centres de guérison traditionnelle ou religieuse » (HRW 11 nov. 2019). Selon le rapport de l'API et d'EpiAFRIC, 84 p. 100 des répondants estimaient que les troubles de santé mentale étaient causés par [traduction] « la toxicomanie », 54 p. 100 des répondants estimaient qu'ils étaient causés par « "[l]a possession par des esprits maléfiques" » et 23 p. 100 estimaient qu'ils étaient « un châtiment de Dieu » (API et EpiAFRIC janv. 2020, 19).

Le représentant de l'OMS a affirmé que [traduction] « la situation est très difficile pour les gens ayant une maladie mentale au Nigéria, car ils subissent de la discrimination, du harcèlement, des mauvais traitements ou de la violence » (Nations Unies 7 oct. 2020). Le fondateur de la MANI a déclaré que les personnes ayant des troubles de santé mentale, particulièrement les sans-abris, sont victimes de harcèlement et de violence (MANI 10 oct. 2020). Le chef du syndicat des psychiatres a signalé à la BBC que la pratique consistant à maltraiter et à [traduction] « "enfermer " » les personnes ayant une maladie mentale est « "largement répandue" » au Nigéria (BBC 3 oct. 2020).

Le fondateur de la MANI a affirmé que les membres de la famille ou de la communauté empêchent les personnes ayant des troubles de santé mentale de sortir, les surveillent et les cachent du reste de la communauté pour éviter la stigmatisation et pour les protéger (MANI 10 oct. 2020). La même source a ajouté que les proches restreignent aussi les droits des personnes ayant des troubles de santé mentale en les privant de leurs droits de propriété et en refusant de leur permettre de se marier (MANI 10 oct. 2020). Le directeur du programme de recherche a fait remarquer que de [traduction] « nombreuses » personnes vivant avec la maladie mentale sont « pour la plupart » rejetées par les membres de leur famille, leurs amis et leurs connaissances et que ceux qui essaient de les aider ont recours aux services de ritualistes traditionnels ou d'herboristes et de guérisseurs religieux, car il y a toujours de fortes croyances selon lesquelles la maladie mentale est associée à la possession par de mauvais esprits (directeur du programme de recherche 7 oct. 2022). Selon un article sur les soins psychiatriques communautaires au Nigéria rédigé par Modupeoluwa Omotunde Soroye et al. et publié dans le Journal of Multidisciplinary Healthcare, une revue à comité de lecture édité par Dove Medical Press (Dove Medical Press s.d.), [traduction] « dans certains quartiers » au Nigéria, il est « tabou » de parler de dépression et de schizophrénie et « [c]ertains considèrent ceux qui sont atteints de schizophrénie comme des sorciers ou des possédés du démon » (Soroye, et al. 20 mai 2021, 1146).

D'après l'API et EpiAFRIC, si quelqu'un avait une [traduction] « maladie mentale », 65 p. 100 des répondants ont déclaré qu'ils « emmèner[aient] rapidement cette personne à l'hôpital », 18 p. 100 ont répondu qu'ils « emmèner[aient] la personne à un lieu de culte pour sa délivrance », 8 p. 100 ont répondu qu'ils « emmèner[aient] la personne voir un guérisseur traditionnel », 4 p. 100 ont répondu qu'ils « enfermeraient la personne », et 2 p. 100 ont répondu qu'ils « battr[aient] la personne pour expulser la maladie » (API et EpiAFRIC janv. 2020, 21).

Selon le fondateur de la MANI, le recours à la médecine traditionnelle pour soigner les troubles de santé mentale est [traduction] « très courant » et, pour « la plupart des gens », la première personne qu'ils consulteraient, si un proche avait une maladie mentale, est un chef religieux ou un guérisseur traditionnel (MANI 10 oct. 2020). La même source a affirmé que ces traitements causent du tort et que, durant ces traitements, les personnes [traduction] « sont habituellement ligotées » et parfois tabassées pour « expulser les démons de leur corps », et ajoute que ces personnes « sont enchaînées pendant des années » (MANI 10 oct. 2020). Dans son rapport, le DFAT de l'Australie signale que [traduction] « le DFAT a eu connaissance de plusieurs cas dans les régions rurales où des personnes ayant une maladie mentale sont enchaînées ou mises en cage dans des églises ou des résidences » (Australie 9 mars 2018, paragr. 2.21). D'après le rapport de HRW portant sur le traitement des personnes ayant des troubles de santé mentale, [traduction] « [d]es milliers de personnes ayant des troubles de santé mentale partout au Nigéria sont enchaînées ou enfermées dans divers établissements où elles subissent de terribles sévices » (HRW 11 nov. 2019). Dans la même source, on peut lire que [traduction] « [l]a détention, l'enchaînement et les traitements violents sont répandus dans de nombreux milieux, y compris dans les hôpitaux, les centres de réadaptation, les centres de guérison traditionnelle et les établissements religieux, tant chrétiens que musulmans » (HRW 11 nov. 2019). La même source ajoute que, dans 27 des 28 établissements visités par HRW, [traduction] « tous les résidents étaient détenus illégalement. Ils n'étaient pas venus volontairement et ils ne pouvaient pas partir s'ils le souhaitaient » (HRW 11 nov. 2019). Selon l'article de la BBC, [traduction] « un homme de 32 ans a été enchaîné pendant au moins sept ans dans le garage de ses parents dans le nord-ouest de l'État de Kano » (BBC 3 oct. 2020). L'article de la BBC fait aussi état d'un homme de 55 ans dans l'État de Kano qui a été enfermé par sa famille pendant 30 ans à cause de sa maladie mentale (BBC 3 oct. 2020). Selon Reuters, les autorités emploient des [traduction] « mesures énergiques » contre les écoles islamiques et les centres de réadaptation (Reuters 5 nov. 2019). La même source signale qu'n octobre 2019, le bureau du président Buhari a publié une déclaration selon laquelle [traduction] « "[a]ucun gouvernement démocratique responsable ne tolérerait l'existence de salles de torture et la violence physique infligée aux détenus au nom de la réadaptation des victimes" » (Reuters 5 nov. 2019). D'après CNN, [traduction] « des centaines de personnes détenues dans des conditions inhumaines » ont été secourues dans le cadre d'une « campagne de répression » contre les centres de réadaptation religieux (CNN 10 oct. 2020). Reuters signale qu'en date de novembre 2019, [traduction] « presque » 1 500 personnes avaient été « secourues d'établissements qui les maltraitaient » (Reuters 5 nov. 2019). Cependant, selon un article corédigé par une chercheuse principale de la division des droits des personnes handicapées de HRW et la fondatrice du Centre Samuel pour la connectivité sociale (Samuel Center for Social Connectedness), [traduction] « [l]e gouvernement n'a pas encore reconnu que l'enchaînement est pratiqué dans les établissements publics, ainsi que dans les centres traditionnels et religieux autres que les centres islamiques » (Ćerimović et Samuel 7 avr. 2020).

3.2 Traitement réservé par les autorités

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu de renseignements sur le traitement réservé par les autorités aux personnes ayant une maladie mentale.

D'après le fondateur de la MANI, il n'est pas habituel d'appeler la police dans des cas de maladie mentale, et les gens tentent généralement de s'occuper eux-mêmes de la situation ou d'obtenir de l'aide auprès de quelqu'un qu'ils connaissent (MANI 10 oct. 2020). La même source a expliqué que, lorsque la police est appelée à la suite d'un incident, elle a généralement [traduction] « davantage » recours à la force (MANI 10 oct. 2020). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

Selon le rapport de HRW, [traduction] « [d]ans certains cas », le police arrête des gens ayant des troubles de santé mentale réels ou « perçus » et les conduit dans des centres de réadaptation administrés par le gouvernement (HRW 11 nov. 2019). La même source signale que, dans ces centres de réadaptation,

[traduction]

bon nombre d'entre eux sont attachés avec des chaînes de fer, qui sont serrées autour d'une de leurs chevilles ou des deux et fixées à des objets lourds ou à d'autres détenus, dans certains cas pendant des mois ou des années. Ils ne peuvent pas partir, sont souvent confinés et entassés dans des conditions insalubres, et sont parfois contraints de dormir, de manger et de déféquer à l'intérieur du même espace restreint. Bon nombre subissent des sévices physiques et psychologiques en plus d'être forcés de subir des traitements (HRW 11 nov. 2019).

Le directeur du programme de recherche a aussi souligné que les policiers arrêtent parfois des personnes atteintes de maladie mentale [traduction] « sans raison », car bon nombre d'entre elles deviennent sans-abri lorsque leurs familles les rejettent (directeur du programme de recherche 7 oct. 2022). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

D'après l'EUAA, citant le Second National Strategic Health Development Plan (NSHDP II) 2018-2022 produit par le ministère fédéral de la Santé (Federal Ministry of Health – FMOH) du Nigéria, les obstacles à l'accès aux soins de santé mentale au Nigéria comprennent les suivants :

  • [traduction] « faible soutien législatif » pour la mise à jour des lois existantes;
  • budget limité (« seulement » 3,3 p. 100 des dépenses gouvernementales en santé sont consacrées à la santé mentale);
  • « pénurie aiguë de ressources humaines qualifiées » pour fournir des soins spécialisés;
  • « manque de compétences non spécialisées » aux « niveaux [de soins] inférieurs » qui permettraient de détecter et de traiter les problèmes de santé mentale;
  • « défaut » d'intégrer la santé mentale dans la prestation des soins primaires;
  • « absence de programmes de santé mentale, en particulier aux niveaux de soins inférieurs » (UE avr. 2022, 76).

D'après les Country Reports 2021 publiés par les États-Unis, [traduction] « [e]n général », il y a « peu » d'efforts consentis dans les prisons pour offrir des services de santé mentale ou des accommodements aux prisonniers ayant des troubles mentaux (É.-U. 12 avr. 2022, 12).

4. Protection offerte par l'État
4.1 Lois

Le fondateur de la MANI a signalé qu'il n'y a pas de lois visant à protéger les personnes ayant une maladie mentale (MANI 10 oct. 2020). Des sources affirment que le droit en matière de santé mentale au Nigéria repose sur la loi de 1958 sur la démence (Lunacy Act [ou Law]) (Premium Times 23 févr. 2020; CNBC Africa 29 juill. 2020). Le représentant de l'OMS a déclaré que [traduction] « [l]e manque de cadre juridique pour la protection des droits fondamentaux des personnes ayant une maladie mentale est dépassé tant que la loi sur la démence de 1958 demeure en vigueur. Les dispositions de la loi sur la démence ne cadrent pas avec les normes internationales actuelles en matière de droits de la personne » (Nations Unies 7 oct. 2020). Des sources signalent que, suivant la loi sur la démence, les gens ayant des troubles de santé mentale peuvent être détenus sans même recevoir de soins médicaux (HRW 11 nov. 2019; CNN 10 oct. 2020). Selon des sources, le gouvernement a déposé un projet de loi sur la santé mentale en 2003, mais il a été retiré en 2009; il a ensuite été déposé à nouveau en 2013 (Australie 9 mars 2018, paragr. 2.19; CNBC Africa 29 juill. 2020; Premium Times 23 févr. 2020), mais n'a pas été adopté (CNBC Africa 29 juill. 2020; Premium Times 23 févr. 2020). Des sources soulignent qu'un nouveau projet de loi sur la santé mentale a été adopté en deuxième lecture en octobre ou en novembre 2019 et que le Sénat a tenu une audience publique sur ce projet de loi en février 2020 (CNBC Africa 29 juill. 2020; Premium Times 23 févr. 2020). Dans un article paru en novembre 2019 dans le Premium Times, un journal en ligne nigérian établi à Abuja (Premium Times s.d.), on peut lire que le projet de loi prévoit la création d'une commission de la santé mentale (Premium Times 20 nov. 2019). D'après la même source, le législateur qui a déposé le projet de loi a déclaré que celui-ci avait pour but de réglementer davantage les services de santé mentale et le traitement de la toxicomanie et de protéger les personnes ayant des troubles de santé mentale (Premium Times 20 nov. 2019). Selon un article du journal nigérian The Guardian, le président de l'APN a déclaré que le projet de loi protégera les droits fondamentaux des personnes ayant une maladie mentale, garantira leur accès à des traitements efficaces et humains, et obligera le gouvernement à financer les services de santé mentale (The Guardian 13 janv. 2020). Un article paru en octobre 2020 dans le quotidien nigérian Vanguard signale que le président du comité sénatorial sur la santé a déclaré que le projet de loi prévoit la protection des droits des personnes ayant une maladie mentale, définit différents types et niveaux de gestion et de traitement en matière de santé mentale, crée un comité chargé d'examiner les cas des personnes que l'on souhaite soumettre à un traitement non volontaire, et aborde les formes de traitement illégales (Vanguard 14 oct. 2020). D'après des sources médiatiques, en octobre 2022, des ONG ont demandé l'adoption du projet de loi (The Punch 18 oct. 2022; The Nation 18 oct. 2022), car il était en attente de la signature du président (The Nation 18 oct. 2022).

Des sources signalent qu'une tentative de suicide est une infraction pénale passible d'une peine pouvant aller jusqu'à un an d'emprisonnement (The Guardian 25 sept. 2019; MANI 10 oct. 2020; Premium Times 29 sept. 2019).

L'information exposée dans le paragraphe ci-dessous est tirée d'un article de CNN:

En 2015, l'État de Lagos a révisé sa loi de manière à conseiller des traitements en milieu hospitalier à la suite d'une tentative de suicide; toutefois, la loi n'a pas été modifiée à l'échelle nationale. [traduction] « Il y a souvent des reportages dans les médias locaux concernant des personnes qui ont été arrêtées et traduites en justice pour avoir tenté de se suicider ». En 2017, un homme de 25 ans a été arrêté et détenu pendant des semaines pour tentative de suicide. L'homme de 25 ans a dit que lui et d'autres détenus avaient été « "battus" » et « "forcés de prendre des pilules" ». Selon un expert en droit de la santé, bien que les peines d'emprisonnement pour tentative de suicide soient « rares », « c'est le processus consistant à arrêter [les personnes qui survivent à leur tentative de suicide] et à les traduire en justice qui est particulièrement cruel » (CNN 31 déc. 2018).

4.2 Voies de droit et mécanismes de plaintes

D'après le représentant de l'OMS, la constitution de la République fédérale du Nigéria et des lois telles que la loi nationale de 2014 sur la santé (National Health Act, 2014) s'appliquent dans les cas de mauvais traitements (Nations Unies 7 oct. 2020). Le fondateur de la MANI a signalé qu'il n'existe pas de voies de droit permettant aux gens de porter plainte, car il n'y a pas de cadre juridique [lié à la maladie mentale] (MANI 10 oct. 2020). Le directeur du programme de recherche a aussi déclaré qu'il n'y a pas de mécanismes de plainte prévus par le gouvernement en cas de sévices, de mauvais traitements ou de violence contre les personnes atteintes de troubles de santé mentale et qu'il n'y a pas de règles quant à la façon dont les fonctionnaires et les agents du gouvernement devraient traiter ces personnes (directeur du programme de recherche 7 oct. 2022). La même source a signalé que les personnes qui souffrent de [traduction] « graves problèmes », comme la schizophrénie, ne savent pas comment porter plainte (directeur du programme de recherche 7 oct. 2022). Cependant, la source a souligné que, dans les cas de sévices ou de mauvais traitements, il est possible pour un proche de porter plainte au nom de la personne atteinte d'un problème de santé mentale si cette dernière est incapable de le faire, mais que la plainte ne sera pas traitée de façon spéciale ou particulière du fait de la maladie mentale de la victime (directeur du programme de recherche 7 oct. 2022).

4.3 Exemples de services de défense des droits et de soutien non gouvernementaux

Le directeur du programme de recherche a déclaré qu'il y a [traduction] « quelques » ONG venant en aide aux personnes atteintes de troubles de santé mentale qui ont une « forte » incidence sur les soins de santé mentale; MANI est l'une de ces ONG : elle offre des services de soutien et de consultation psychologiques dans l'ensemble du pays (directeur du programme de recherche 7 oct. 2022). Le journal britannique The Guardian écrit que la MANI offre un service d'aide en santé mentale, accessible 24 heures par jour, qui permet aux gens de demander de l'aide sur WhatsApp ou Twitter, qu'elle possède une équipe d'intervention d'urgence composée de conseillers bénévoles, et qu'elle offre un service téléphonique confidentiel d'urgence pour la prévention du suicide, qui est accessible 24 heures par jour (The Guardian 25 sept. 2019).Selon Modupeoluwa Omotunde Soroye et al., [traduction] « MANI compte plus de 1 500 jeunes bénévoles au Nigéria dont le rôle consiste à briser les préjugés concernant la santé mentale »; l'organisation veut éduquer le public et permettre aux jeunes d'accéder à des soins de santé mentale sans « craint[e] de discrimination » (Soroye, et al. 20 mai 2021, 1146). On peut aussi lire dans un article sur la situation des personnes atteintes de troubles mentaux durant la pandémie de COVID-19 au Nigéria rédigé par Abdullahi Tunde Aborode et al. et publié dans l'International Journal of Health Planning and Management, une revue à comité de lecture (John Wiley & Sons, Inc. s.d.), que MANI a [traduction] « offert gratuitement des séances de consultation en ligne aux personnes atteintes de troubles anxieux vivant à domicile » pendant la pandémie de COVID-19 (Aborode, et al. 25 nov. 2021, 1195). Le DFAT de l'Australie souligne aussi ce qui suit au sujet de MANI et d'autres ONG qui offrent des services de santé mentale :

[traduction]

Un certain nombre d'ONG fournissent des services de santé mentale à la grandeur du pays. La Mentally Aware Nigeria Initiative (MANI) est la plus grande ONG du Nigéria ayant pour mission de sensibiliser la population à la santé mentale et de mettre en contact les usagers des services avec des professionnels de la santé mentale. Depuis sa création en 2015, MANI a mis sur pied une ligne d'aide nationale de prévention du suicide, des services de counseling (en personne et par l'intermédiaire des médias sociaux) et des services d'aide juridique pour les personnes arrêtées ou poursuivies en justice pour tentative de suicide, une infraction criminelle au Nigéria. Le Comité international de la Croix-Rouge (International Committee of the Red Cross – ICRC) et la Croix-Rouge du Nigéria (Nigerian Red Cross) sont actifs dans le nord-est du Nigéria, en particulier autour de Maiduguri dans l'État de Borno. Les membres de leur personnel visitent des foyers et des refuges pour sensibiliser les gens aux problèmes de santé mentale et offrir trois mois de séances de counseling aux victimes de violence et de déplacement. D'autres ONG sont aussi actives dans le nord-est et fournissent du soutien en matière de santé mentale aux victimes de l'insurrection de Boko Haram (Australie 3 déc. 2020, paragr. 2.27).

Le Borgen Project, un organisme sans but lucratif américain qui défend des intérêts politiques pour lutter contre la pauvreté dans le monde (The Borgen Project s.d.), souligne que, outre MANI, les trois ONG suivantes contribuent à l'amélioration de la santé mentale au Nigéria : la Fondation pour l'amour, la paix et la santé mentale (Love, Peace and Mental Health Foundation – LPM), l'organisme She Writes Woman, et la Neem Foundation (The Borgen Project 23 sept. 2019).

La LPM, une ONG dont le siège est à Lagos (LPM s.d.a), offre un soutien aux personnes ayant une maladie mentale, notamment des séances de thérapie à faible coût, des traitements et des consultations gratuites (LPM s.d.b). Selon le Borgen Project, LPM [traduction] « mène des campagnes de sensibilisation et de promotion [auprès] des jeunes au Nigéria » (The Borgen Project 23 sept. 2019). Des sources signalent que la LPM dirige aussi un groupe de soutien en santé mentale réservé aux hommes, qui se réunit tous les mois (LPM s.d.c; The Borgen Project 23 sept. 2019). Selon le Borgen Project, la LPM s'associe également avec [traduction] « divers psychologues et thérapeutes afin d'offrir des séances de thérapie gratuites lors de ces réunions » (The Borgen Project 23 sept. 2019).

L'organisme She Writes Woman, dirigé par des femmes, fait la promotion de la santé mentale au Nigéria (She Writes Woman s.d.a). She Writes Woman is a women-led organization that promotes mental health in Nigeria (She Writes Woman n.d.a). D'après des sources, l'ONG administre un service téléphonique d'aide en santé mentale (She Writes Woman s.d.b; The Borgen Project 23 sept. 2019). On peut lire dans le site Internet de l'organisation qu'elle organise des groupes de soutien en santé mentale réservés aux femmes, qui se réunissent tous les mois dans les villes de Lagos, d'Abuja, d'Ibadan et de Kaduna (She Writes Woman s.d.b). De même, le Borgen Project signale que She Writes Woman [traduction] « dirige » Safe Place, un groupe de soutien où les femmes nigérianes peuvent « se réunir, parler de problèmes de santé mentale et obtenir l'aide dont elles ont besoin », précisant que plus de 800 femmes ont bénéficié du service (The Borgen Project 23 sept. 2019). Des sources soulignent que l'organisation dirige aussi une clinique sans rendez-vous [« Safe Place Nigeria » (The Borgen Project 23 sept. 2019)] qui offre des soins de santé mentale aux jeunes (She Writes Woman s.d.b; The Borgen Project 23 sept. 2019).

La Neem Foundation, une ONG [traduction] « qui se consacre à l'amélioration de la vie des personnes touchées par l'insurrection dans le nord-est du Nigéria » (Neem Foundation s.d.a), offre des services de soutien psychologique dans l'État de Borno grâce à son programme de counseling ambulant (Counselling on Wheels) (Neem Foundation s.d.b; The Borgen Project 23 sept. 2019). Selon un article publié par Reuters en août 2017, ce programme de counseling ambulant utilise des tricycles pour emmener des psychologues et des conseillers dans des communautés éloignées afin d’offrir des services psychologiques et sociaux (Reuters 24 août 2017). Des sources soulignent que la Neem Foundation offre aussi de l'aide psychologique, y compris de la thérapie et des traitements de traumatismes pour les enfants (The Borgen Project 23 sept. 2019; Neem Foundation s.d.b), par l'entremise de son centre de psychologie dans l'État de Borno (Neem Foundation s.d.b).

On peut lire dans un article de Michael O. Ezenwa publié dans le site Internet de l'Association américaine de psychologie (American Psychological Association – APA) qu'en réponse à la pandémie de COVID-19, l'Association nigériane de psychologie (Nigerian Psychological Association – NPA) a créé une équipe pour offrir gratuitement des [traduction] « services de télépsychologie » au public (Ezenwa 11 juill. 2021). Sans fournir plus de renseignements, la source énumère un certain nombre d'autres [traduction] « programmes » mis en œuvre par la NPA pour répondre à la pandémie, dont les suivants :

  • évaluation psychologique et intervention en santé mentale pour les personnes vivant une crise sur le plan de la santé;
  • « [p]sychoéducation » pour réduire la transmission de la COVID-19 dans la communauté;
  • counseling de soutien psychosocial;
  • psychothérapie pour une « [s]aine [a]daptation »;
  • counseling communautaire post-COVID-19;
  • recherche sur les répercussions et l'« [e]fficacité des [t]raitements »;
  • services de télépsychologie « [c]ontinus » gratuits pour les Nigérians;
  • counseling et psychothérapie pour les travailleurs de la santé de première ligne visant à dissiper les craintes de contamination, à améliorer l'estime de soi et à offrir une « thérapie de soutien »;
  • évaluation psychologique pour les personnes dans les centres de quarantaine et d'isolement et pour les travailleurs de la santé nouvellement formés;
  • formation en ligne sur les autosoins à l'intention des travailleurs de la santé;
  • psychoéducation pour favoriser les « [m]écanismes [d']adaptation » dans les situations de crise (Ezenwa 11 juill. 2021).

5. Accessibilité des soins de santé publique, en particulier à Abuja, à Lagos, à Ibadan et à Port Harcourt
5.1. Loi concernant l'accessibilité des soins de santé au Nigéria

La loi nationale de 2014 sur la santé (National Health Act, 2014) prévoit ce qui suit :

[traduction]

PARTIE I–RESPONSABILITÉ EN MATIÈRE DE SANTÉ ET ADMISSIBILITÉ AUX SERVICES DE SANTÉ ET CONSTITUTION DU SYSTÈME NATIONAL DE SANTÉ

1.–

  1. Est constitué pour la Fédération le système national de santé, qui fournit un cadre pour les normes et les règlements relatifs aux services de santé et les définit, sans préjudice aux lois de nature règlementaire existantes, et qui :
    1. inclut des fournisseurs publics et privés de services de santé;
    2. favorise un esprit de coopération et un partage des responsabilités entre tous les fournisseurs de services de santé de tout ou partie de la Fédération;
    3. fournit aux personnes vivant au Nigéria les meilleurs services de santé possibles, compte tenu des ressources disponibles;
    4. établit les droits et les obligations des fournisseurs de soins de santé, des travailleurs de la santé, des établissements de santé et des utilisateurs;
    5. protège et promeut les droits de la population du Nigéria d'accéder à des services de santé et y satisfait.
  2. Le système national de santé comprend :
    1. le ministère fédéral de la Santé;
    2. le ministère de la Santé de chaque État et le ministère du territoire de la capitale fédérale responsable de la santé;
    3. des organismes parapublics relevant des ministères de la Santé fédéral et étatiques;
    4. toutes les autorités sanitaires des administrations locales;
    5. les comités de santé des circonscriptions;
    6. les comités de santé des villages;
    7. les fournisseurs de soins de santé privés;
    8. les fournisseurs de soins de santé traditionnels;
    9. les fournisseurs de soins de santé alternatifs.

[...]

11.–

  1. Est constitué le Fonds de prestation de soins de santé de base (ci-après « le Fonds »).
  2. Le Fonds de prestation de soins de santé de base est financé par :
    1. une subvention annuelle du gouvernement fédéral correspondant à au moins un pour cent du Trésor public;
    2. des subventions de partenaires donateurs étrangers;
    3. des fonds de toute autre source.
  3. L'argent du Fonds est utilisé ainsi :
    1. 50 p. 100 du Fonds est utilisé pour la prestation aux citoyens du programme de services de santé essentiels, dans les établissements de soins de santé primaires ou secondaires admissibles par l'intermédiaire du Régime national d'assurance-maladie (National Health Insurance Scheme – NHIS);
    2. 20 p. 100 du Fonds est utilisé pour fournir des médicaments, des vaccins et des produits consommables essentiels aux établissements de soins de santé primaires admissibles;
    3. 15 p. 100 du Fonds est utilisé pour l'attribution aux établissements de soins de santé primaires d'installations, d'équipement et de transports de même que pour l'entretien de ces derniers;
    4. 10 p. 100 du Fonds est utilisé pour le perfectionnement des ressources humaines responsables des soins de santé primaires;
    5. 5 p. 100 du Fonds est utilisé pour les traitements médicaux d'urgence devant être administrés par un comité nommé par le Conseil national de la santé (National Council on Health).
  4. L'Agence nationale de développement des soins de santé primaires (National Primary Health Care Development Agency) débourse les fonds visés aux paragraphes 3(b), 3(c) et 3(d) du présent article par l'intermédiaire des Conseils de soins de santé primaires des États et du territoire de la capitale fédérale (State and Federal Capital Territory Primary Health Care Boards) aux fins de distribution aux administrations locales et aux autorités sanitaires des conseils régionaux.
  5. Pour avoir droit à une subvention globale au titre du paragraphe (1) du présent article, tout gouvernement d'État ou administration locale doit assumer une part :
    1. dans le cas d'un État, n'étant pas inférieure à 25 p. 100 du coût total des projets;
    2. dans le cas d'une administration locale, n'étant pas inférieure à 25 p. 100 du coût total des projets à titre d'engagement relativement à l'exécution desdits projets.
  6. l'Agence nationale de développement des soins de santé primaires ne versera aucun fonds :
    1. aux autorités sanitaires d'une administration locale à moins d'être convaincue que les fonds déboursés par le passé ont été dépensés conformément aux dispositions de la présente loi;
    2. à tout gouvernement d'État ou administration locale qui n'apporte pas son financement de contrepartie;
    3. à tout gouvernement d'État ou administration locale qui n'applique pas la politique, les normes, les directives et les standards nationaux imposés par le Conseil national de la santé.
  7. l'Agence nationale de développement des soins de santé primaires élabore des lignes directrices appropriées pour l'administration, le déboursement et la surveillance du Fonds avec l'approbation du ministre (Nigéria 2014, en gras et en italique dans l'original).

5.2 Accessibilité des soins de santé publique au Nigéria

Selon l'Agence des États-Unis pour le développement international (US Agency for International Development – USAID), [traduction] « [l]es indicateurs de santé au Nigéria sont parmi les pires en Afrique » (É.-U. 13 juin 2022). Le directeur du programme de recherche a déclaré que les soins de santé publics disponibles au Nigéria sont insuffisants pour répondre aux besoins de la population en raison de leur [traduction] « piètre mise en œuvre » (directeur du programme de recherche 7 oct. 2022). Le DFAT de l'Australie souligne que les secteurs public et privé se répartissent la prestation des soins de santé, [traduction] « le secteur privé fournissant environ 60 p. 100 des soins » (Australie 3 déc. 2020, paragr. 2.20).

De plus, le DFAT de l'Australie précise que [traduction] « le système de santé du Nigéria éprouve d'importantes difficultés à répondre aux besoins de la population » (Australie 3 déc. 2020, paragr. 2.21). On peut lire dans un article sur les soins de santé au Nigéria publié par Ibrahim Abubakar et al. en mars 2022 dans The Lancet, une revue à comité de lecture (The Lancet s.d.), que [traduction] « [l]es indicateurs des résultats en matière de santé et l'offre de services de santé de base au Nigéria témoignent d'un rendement insatisfaisant de longue date », que « de nombreux gouvernements d'État ont de la difficulté à réunir le financement requis pour soutenir leurs systèmes de santé » et que le nombre de travailleurs de la santé « est relativement faible » (Abubakar, et al. 15 mars 2022, 1173, 1177, 1178). Selon la même source, [traduction] « le Nigéria dépense toujours très peu pour la santé et les soins de santé comparativement à ses pairs dans la région et dans le monde » (Abubakar, et al. 15 mars 2022, 1187). De même, à la lumière de données de la Banque mondiale, CNBC souligne que [traduction] « les dépenses publiques du Nigéria en matière de soins de santé ne s'élèvent qu'à 3,89 p. 100 de son produit intérieur brut (PIB) de 495 milliards de dollars », comparativement à 5,17 p. 100 au Kenya et à 8,25 p. 100 en Afrique du Sud (CNBC 4 janv. 2021). En outre, d'après HRW, le [traduction] « système de santé du Nigéria souffre d'un sous-financement chronique et d'une infrastructure limitée » (HRW 25 mars 2020).

Selon Ibrahim Abubakar et al., la corruption dans le secteur de la santé au Nigéria [traduction] « nuit à l'accès aux soins de santé » (Abubakar, et al. 15 mars 2022, 1186). De même, on peut lire dans un rapport sur le Nigéria produit par l'OMS dans le cadre de ses études de cas sur les systèmes de santé primaires (Primary Health Care Systems – PRIMASYS) que la [traduction] « [c]orruption dans le secteur de la santé a rendu divers établissements de santé inefficaces » et que les « rares ressources investies dans le secteur sont gaspillées » (Nations Unies 2017, 28).

5.3 Accessibilité des soins de santé publics à Abuja, à Lagos, à Ibadan et à Port Harcourt

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu d'information sur l'accessibilité des soins de santé publics à Abuja, à Lagos, à Ibadan et à Port Harcourt. Le directeur du programme de recherche a affirmé qu'il n'y a [traduction] « pas vraiment » de différence entre l'accessibilité des soins de santé publics à Abuja, située dans le territoire de la capitale fédérale, à Lagos dans l'État de Lagos, à Ibadan dans l'État d'Oyo et à Port Harcourt dans l'État de Rivers (directeur du programme de recherche 7 oct. 2022).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Notes

[1] Le Centre international de recherches sur les femmes (International Center for Research on Women – ICRW) est un institut de recherche mondial ayant des bureaux à Washington, à New Delhi, à Nairobi et à Kampala, dont la mission consiste à promouvoir [traduction] « l'équité entre les genres, l'inclusion sociale et la prospérité partagée » (ICRW s.d.).

[2] L'Association des psychiatres du Nigéria (Association of Psychiatrists in Nigeria – APN), une association de psychiatres et [traduction] « [d']affiliés inscrits » de partout au Nigéria et dans la diaspora (APN s.d.a) qui [traduction] « mise sur des soins holistiques pour les personnes ayant une maladie mentale et sur la promotion d'une bonne santé mentale » (APN s.d.b).

[3] Le rapport a été fondé sur des visites dans 28 établissements de santé mentale dans le territoire de la capitale fédérale et dans huit États entre août 2018 et septembre 2019 et des entrevues avec 124 personnes, dont 49 victimes d'enchaînement (qui consiste à attacher la cheville d'une personne avec une chaîne fixée à un objet lourd ou à lui enchaîner les deux chevilles) et des membres de leur famille, des employés des différents établissements, des professionnels de la santé mentale et des représentants du gouvernement (HRW 11 nov. 2019).

[4] L'African Polling Institute (API) est [traduction] « un groupe non partisan de réflexion et de recherche sur l'opinion publique, qui mène des sondages d'opinion, des enquêtes, des recherches sociales et des études d'évaluation » pour appuyer les politiques publiques et la défense des droits en Afrique subsaharienne (API s.d.).

[5] EpiAFRIC est un groupe africain de consultants en matière de santé qui [traduction] « s'efforce d'améliorer la santé publique au moyen de la recherche spécialisée et des analyses de données, de la conception et de l'évaluation de projets, et de la communication, de la défense des droits et de la formation dans le domaine de la santé » (EpiAFRIC s.d.).

Références

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Autres sources consultées

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Sites Internet, y compris : Amnesty International; Association for Child and Adolescent Psychiatry and Allied Professions in Nigeria; Austrian Red Cross – Austrian Centre for Country of Origin and Asylum Research and Documentation, ecoi.net; Banque mondiale; Bertelsmann Stiftung; États-Unis – Congressional Research Service; Factiva; Fédération internationale pour les droits humains; Médecins sans frontières; Mental Health Innovation Network; Nations Unies – Haut-Commissariat aux droits de l'homme, Refworld; Nigéria – National Population Commission, Nigerian Institute of Medical Research; Organisation ouest-africaine de la santé; Royaume-Uni – Home Office; Union africaine; The Washington Post; Yale University – School of Medicine, The Happiness Project.



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