Réponses aux demandes d'information

​​​Les réponses aux demandes d’information (RDI) sont des rapports de recherches sur les conditions dans les pays. Ils font suite à des demandes des décideurs de la CISR.

La base de données contient les RDI en français et anglais archivées depuis sept ans. Les RDI antérieures sont accessibles sur le site Web European Country of Origin Information Network.

Les RDI publiées par la CISR sur son site Web peuvent contenir des documents annexés inaccessibles en raison de problèmes techniques et peuvent inclure des traductions de documents initialement rédigées dans d'autres langues que l'anglais ou le français. Pour obtenir une copie d'un document annexé et/ou une version traduite des documents annexés de RDI, veuillez en faire la demande par courriel.

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Les réponses aux demandes d'information (RDI) citent des renseignements qui sont accessibles au public au moment de leur publication et dans les délais fixés pour leur préparation. Une liste de références et d'autres sources consultées figure dans chaque RDI. Les sources citées sont considérées comme les renseignements les plus récents accessibles à la date de publication de la RDI.    

Les RDI n'apportent pas, ni ne prétendent apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile donnée. Elles visent plutôt à appuyer le processus d'octroi de l'asile. Pour obtenir plus de renseignements sur la méthodologie utilisée par la Direction des recherches, cliquez ici.   

C'est aux commissaires indépendants de la CISR (les décideurs) qu'il incombe d'évaluer les renseignements contenus dans les RDI et de décider du poids qui doit leur être accordé après avoir examiné les éléments de preuve et les arguments présentés par les parties.    

Les renseignements présentés dans les RDI reflètent uniquement les points de vue et les perspectives des sources citées et ne reflètent pas nécessairement la position de la CISR ou du gouvernement du Canada.    

29 février 2016

PAK105448.EF

Pakistan : information sur le groupe ethnique Magsi, y compris la violence inter-tribale, plus particulièrement entre les Magsi Mohammadani et les Mughlani Magsi (2014-février 2016)

Direction des recherches, Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

1. Aperçu des Magsi

Le site Internet du gouvernement de la province du Baloutchistan précise que Jhal Magsi [Jhall Magsi] est un district du Baloutchistan (Baloutchistan s.d.a) et que la tribu des Magsi est la tribu majoritaire dans ce district (ibid. s.d.b). Selon le Bureau des statistiques du Pakistan (Pakistan Bureau of Statistics), Jhal Magsi occupe une superficie de 3 615 kilomètres carrés et sa population, en 1998, s’établissait à 109 941 personnes (Pakistan s.d.). Au cours d’un entretien téléphonique avec la Direction des recherches, un chercheur indépendant, qui est également un journaliste qui traite de questions de militantisme et de sécurité au Pakistan, a affirmé que quelque 100 000 personnes appartiennent à la tribu des Magsi et qu’elles vivent dans les provinces du Baloutchistan et de Sindh (chercheur indépendant 10 févr. 2016). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

Le site Internet du gouvernement du Baloutchistan mentionne que les Magsi figurent parmi les plus de 20 tribus locutrices du baloutchi dans la province, laquelle est diversifiée du point de vue racial, tribal et linguistique (Baloutchistan s.d.c). Le même site Internet signale que les Magsi sont depuis longtemps une ramification de la tribu Lashar (ibid. s.d.b), elle aussi locutrice du baloutchi (ibid. s.d.c). Qui plus est, chaque tribu du Baloutchistan est [traduction] « de surcroît subdivisée en diverses ramifications » (ibid.).

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, un représentant de la Commission des droits de la personne du Pakistan (Human Rights Commission of Pakistan, HRCP), une ONG indépendante de Lahore qui surveille les violations des droits de la personne partout au Pakistan, a déclaré que les principales sous-tribus des Magsi sont celles-ci :

  • Shambani Magsi
  • Mughlani Magsi
  • Mohammadi Magsi
  • Adamani Magsi
  • Sikhani Magsi
  • Bothani Magsi
  • Sarghani Magsi (HRCP 12 févr. 2016).

La même source a mentionné que les Magsi ont déjà [traduction] « fait partie du mouvement indépendantiste baloutche, mais, dans une large mesure, ont été absorbés dans le courant politique principal dominant » (ibid.). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens ni aucun renseignement additionnel sur la participation des Magsi aux mouvements indépendantistes du Baloutchistan.

Au cours d’un entretien téléphonique avec la Direction des recherches, un représentant de la Commission asiatique des droits de la personne (Asian Human Rights Commission, AHRC), une [traduction] « organisation non gouvernementale indépendante dont l’objectif est de favoriser une sensibilisation accrue aux droits de la personne et l’exercice de ces droits sur le continent asiatique » (AHRC s.d.), a expliqué que les Magsi sont un [traduction] « groupe puissant » au Baloutchistan dont des membres ont occupé des postes de [traduction] « gouverneur, ministres en chef et ministres au sein des gouvernements fédéral et provinciaux » (AHRC 11 févr. 2016). Des sources signalent que le dirigeant de la tribu des Magsi est Nawab Zuflikar Ali Magsi, ancien ministre en chef du Baloutchistan (Baloutchistan s.d.b; HRCP 12 févr. 2016) et gouverneur du Baloutchistan (ibid.).

2. Violence intertribale

Minorities at Risk (MAR), un projet de recherche mené depuis le Centre de développement international et de gestion des conflits (Center for International Development and Conflict Management, CIDCM) de l’Université du Maryland qui surveille et analyse la situation des groupes ethniques partout dans le monde (MAR s.d.a), décrit la population du Baloutchistan comme étant [traduction] « fragmentée sur le plan politique, de même que par les identités tribales et claniques » (MAR s.d.b). La même source fait observer que les Baloutches [traduction] « fondent généralement leurs identités sur les affiliations tribales, claniques et sous-claniques ainsi que sur les loyautés envers les sardars, chefs de clans. Les divisions claniques et sous-claniques ont par moments donné lieu à des conflits ouverts entre Baloutches » (ibid.). Selon le média Press Trust of India (PTI), les altercations entre tribus sont [traduction] « courantes » au Baloutchistan et certaines, causées par des [traduction] « questions futiles », durent néanmoins des années (PTI 9 mai 2014). L’Agence France-Presse (AFP) signale que les différends liés à [traduction] « l’eau et au pâturage destinés aux animaux ne sont pas rares » au Baloutchistan et [traduction] « entraînent souvent de la violence » étant donné que de nombreuses personnes portent des armes (AFP 9 mai 2014).

Le représentant de la HRCP a affirmé que [traduction] « [d]es rivalités tribales existent et il y a des cas périodiques de meurtres et de violence intertribaux » (HRCP 12 févr. 2016).

Des sources font état des cas suivants de violence intertribale ou interclanique parmi les Magsi et/ou dans le district de Jhal Magsi, entre 2014 et février 2016 :

  • En mars 2014, il y a eu un [traduction] « violent échange de coups de feu » entre deux groupes rivaux des Magsi dans le secteur Goth Kocha de Jhal Magsi, dont la cause a été attribuée à « une inimité de longue date » (Dawn 31 mars 2014).
  • En mai 2014, 11 personnes ont été tuées et de 5 à 7 personnes ont été blessées lors d’un affrontement entre tribus lié aux droits de coupe du pâturage à Jhal Magsi (Pakistan Today 9 mai 2014; PTI 9 mai 2014). Des hommes armés du clan Maachi auraient envahi le domicile d’un membre du clan Peecho et abattu des personnes (ibid.).
  • En septembre 2014, trois personnes ont été tuées à Goth Chandarama, Jhal Magsi, lors d’une altercation entre deux groupes de Magsi [traduction] « lourdement armés »; les forces de sécurité ont été envoyées dans le secteur pour contenir la violence (Dawn 1er sept. 2014).
  • En octobre 2014, deux personnes ont été tuées à Jhal Magsi à la suite d’une altercation armée entre deux clans de la tribu Lashari (The Balochistan Times 11 oct. 2014).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement sur des incidents précis de violence entre les groupes Mohammadi et Mughlani des tribus Magsi.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l’aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n’apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d’une demande d’asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d’information.

Références

Agence France-Presse (AFP). 9 mai 2014. « Pakistan Grass-Cutting Row Claims 11 Lives ». [Date de consultation : 8 févr. 2016]

Asian Human Rights Commission (AHRC). 11 février 2016. Entretien téléphonique avec la Direction des recherches.

Asian Human Rights Commission (AHRC). S.d. « About Us ». <http://www.humanrights.asia/about> [Date de consultation : 25 févr. 2016]

Baloutchistan. S.d.a. « Districts ». [Date de consultation : 8 févr. 2016]

Baloutchistan. S.d.b. « Jhall Magsi ». [Date de consultation : 8 févr. 2016]

Baloutchistan. S.d.c. « Culture and Heritage ». [Date de consultation : 25 févr. 2016]

The Balochistan Times. 11 octobre 2014. « Tribal Clash Leaves Two Dead in Jhal Magsi ». (Factiva)

Chercheur indépendant. 10 février 2016. Entretien téléphonique avec la Direction des recherches.

Dawn. 1er septembre 2014. « Three Killed in Tribal Fighting ». (Factiva)

Dawn. 31 mars 2014. « Rival Groups of Magsi Tribe Clash ». (Factiva)

Human Rights Commission of Pakistan (HRCP). 12 février 2016. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par un représentant.

Minorities at Risk Project (MAR), Center for International Development and Conflict Management (CIDCM), University of Maryland. S.d.a. « The MAR Project ». [Date de consultation : 19 févr. 2016]

Minorities at Risk Project (MAR), Center for International Development and Conflict Management (CIDCM), University of Maryland. S.d.b. « Assessment for Baluchis in Pakistan ». [Date de consultation : 8 févr. 2016]

Pakistan. S.d. Bureau of Statistics. « Jhal Magsi District at a Glance ». [Date de consultation : 8 févr. 2016]

Pakistan Today. 9 mai 2014. « Dispute on Grass-cutting Leaves 11 Dead in Balochistan ». (Factiva)

Press Trust of India (PTI). 9 mai 2014. « Grass Cutting Row Claims 11 Lives in Pak’s Balochistan ». (Factiva)

Autres sources consultées

Sources orales : agrégé supérieur de recherche, Middle East Research Institute; militant des droits de la personne à Londres, Royaume-Uni; professeur, Habib University; professeur, Lahore University of Management Studies; professeur, University of Bath Spa.

Sites Internet, y compris : Amnesty International; BBC; ÉtatsUnis – Department of State; Factiva; Fédération internationale des ligues des droits de l’homme; Human Rights Watch; International Crisis Group; International Work Group for Indigenous Affairs; IRIN; Jane’s Intelligence Review; Jane’s Terrorism Review; Minority Rights Group International; Muslim World; Nations Unies – Haut-Commissariat aux droits de l’homme, Refworld, ReliefWeb; Radio France internationale; Radio Free Europe/Radio Liberty.



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