Réponses aux demandes d'information

​​​Les réponses aux demandes d’information (RDI) sont des rapports de recherches sur les conditions dans les pays. Ils font suite à des demandes des décideurs de la CISR.

La base de données contient les RDI en français et anglais archivées depuis sept ans. Les RDI antérieures sont accessibles sur le site Web European Country of Origin Information Network.

Les RDI publiées par la CISR sur son site Web peuvent contenir des documents annexés inaccessibles en raison de problèmes techniques et peuvent inclure des traductions de documents initialement rédigées dans d'autres langues que l'anglais ou le français. Pour obtenir une copie d'un document annexé et/ou une version traduite des documents annexés de RDI, veuillez en faire la demande par courriel.

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Les réponses aux demandes d'information (RDI) citent des renseignements qui sont accessibles au public au moment de leur publication et dans les délais fixés pour leur préparation. Une liste de références et d'autres sources consultées figure dans chaque RDI. Les sources citées sont considérées comme les renseignements les plus récents accessibles à la date de publication de la RDI.    

Les RDI n'apportent pas, ni ne prétendent apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile donnée. Elles visent plutôt à appuyer le processus d'octroi de l'asile. Pour obtenir plus de renseignements sur la méthodologie utilisée par la Direction des recherches, cliquez ici.   

C'est aux commissaires indépendants de la CISR (les décideurs) qu'il incombe d'évaluer les renseignements contenus dans les RDI et de décider du poids qui doit leur être accordé après avoir examiné les éléments de preuve et les arguments présentés par les parties.    

Les renseignements présentés dans les RDI reflètent uniquement les points de vue et les perspectives des sources citées et ne reflètent pas nécessairement la position de la CISR ou du gouvernement du Canada.    

20 juin 2017

HTI105826.EF

Haïti : information sur le groupe Alqaeda, y compris ses objectifs, ses membres et ses activités; la relation du groupe avec le parti politique Fanmi Lavalas (2016-mai 2017)

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

1. Aperçu général et activités

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu d’information sur le groupe Alqaeda.

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, une professeure adjointe en travail social à l’Université de l’État de New York, à Brockport, dont la thèse de doctorat porte sur les groupes armés à Haïti, a fourni l’information présentée dans le paragraphe qui suit. Dans le cadre de ses recherches, elle a mené des [traduction] « entrevues et des groupes de discussion avec [Alqaeda] pendant plusieurs années »; en août 2016, un membre du gang Alqaeda a participé à une entrevue de recherche qualitative avec l’équipe de la professeure adjointe.

Le groupe Alqaeda est un [traduction] « gang urbain armé » de Port-au-Prince. C’est un gang de petite envergure, qui [traduction] « n’a que très peu d’emprise sur le territoire géographique qu’il tente de contrôler ». Alqaeda est [traduction] « l’un des gangs urbains les moins dangereux de Port-au-Prince, qui a à son actif peu de meurtres, voire aucun ». Il n’est pas lié au groupe terroriste du Moyen-Orient. Ses membres ont été suivis par [traduction] « [l’]Unité de lutte contre les gangs » pendant un « certain temps à la fin des années 2000 » à la demande des États-Unis, selon « un policier qui l’a appris par ouï-dire », parce qu’on craignait que le groupe ait des liens avec une véritable organisation terroriste. Étant donné qu’il a commis peu de crimes importants et qu’il [traduction] « n’a pas joué un rôle majeur dans l’épidémie d’enlèvements de 2007 », « [l’]Unité de lutte contre les gangs » a interrompu sa surveillance. Le gang [traduction] « prend part à des crimes qui menacent l’économie, la stabilité politique et la qualité de vie de la collectivité locale ». Sa principale source de revenu est [traduction] « sa participation rémunérée à des manifestations/émeutes pour le compte du politicien qui le défend, ainsi que des délits mineurs, la vente de drogue à l’échelle locale (principalement de la marijuana), et des stratagèmes d’extorsion de protection visant des femmes des marchés locaux ». Le gang n’a pas été accusé de [traduction] « meurtres, d’agressions graves ni de viols relativement à ses activités » et, « bien que le gang existe et porte le nom d’une organisation terroriste, il n’est aucunement lié au fondamentalisme islamique ni à des activités terroristes connexes, et il ne cause pas de problème de sécurité important à Port-au-Prince » (professeure adjointe 25 mai 2017).

Selon la version anglaise du site Internet de nouvelles haïtien Haïti Libre, le 21 mai 2017, la Police nationale d’Haïti a arrêté [version française d’Haïti Libre] « le présumé Chef du gang baptisé "Al Qaida", spécialisé dans les braquages » (Haïti Libre 23 mai 2017). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

La professeure adjointe a déclaré que, selon un enquêteur de police qu’elle a interrogé, le groupe [traduction] « commet des vols le long de l’autoroute nationale 1, entre Port-au-Prince et Saint-Marc, et prend pour cible les autobus et les camions de marchandises ». La police a arrêté les individus impliqués, y compris [traduction] « la tête dirigeante de cette activité particulière, qui n’est pas le chef du gang en tant que tel, comme l’a signalé l’article, mais est néanmoins un dirigeant responsable d’avoir organisé des vols de grand chemin » (professeure adjointe 25 mai 2017).

2. Composition

L’information présentée dans le paragraphe suivant a été fournie par la professeure adjointe dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

En date d’août 2016, le gang compte 46 membres et [traduction] « [s]on chef est un homme qui s’appelle Michele, Michelet ou Michael, qui a été expulsé des États-Unis au début des années 2000 […] pour avoir omis de payer une pension alimentaire et avoir fait des chèques sans provision ». Michelet aurait été détenu, [traduction] « aux États-Unis ou à Haïti », en compagnie d’un membre de Liberty Seven, un groupe d’hommes de Miami qui a fait « l’objet d’une enquête du FBI par infiltration après qu’un des hommes eut maladroitement essayé de fournir un soutien matériel au vrai groupe Al-Qaïda ». Des membres de la mosquée de Delmas ont déclaré à la professeure adjointe par téléphone que, [traduction] « à leur connaissance, […] [le groupe Alqaeda] n’est pas vraiment un groupe islamique ». Michelet affirme [traduction] « [qu’]il est rastafarien et qu’il pratique également le vaudou; il ne se dit pas musulman » (professeure adjointe 25 mai 2017).

Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens, ni aucun renseignement sur les exigences et la marche à suivre pour devenir membre du groupe Alqaeda.

3. Relation avec Fanmi Lavalas

Selon la professeure adjointe, ce groupe est affiliée à un sénateur adjoint qui est [traduction] « fortement opposé à Lavalas » et qui a parfois recours à ses services « pour assister à des rassemblements et [pour] organiser des activités politiques » (professeure adjointe 25 mai 2017). Cependant, sans fournir plus de précisions, la même source a affirmé que [traduction] « [l’]Unité de lutte contre les gangs » ne considère pas que le groupe Alqaeda est « particulièrement opposé à Lavalas » (professeure adjointe 25 mai 2017). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d'autres renseignements allant dans le même sens.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

Professeure adjointe en travail social, Université de l’État de New York à Brockport. 25 mai 2017. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

Haïti Libre. 23 mai 2017. « Arrest of Gang Leader "Boule" ». [Date de consultation : 29 mai 2017].

Autres sources consultées

Sources orales : Institute for Justice & Democracy in Haiti; Réseau national de défense des droits humains.

Sites Internet, y compris : AlterPress; Amnesty International; Bureau des droits humains en Haïti; Challenges; ecoi.net; Factiva; Fédération internationale des droits de l'homme; Freedom House; Haïti Info; Haiti Press Network; Human Rights Watch; International Crisis Group; Journal of Haitian Studies; Le National; Nations Unies – Refworld; Le Nouvelliste; Radio Kiskeya; Radio métropole; Radio signal FM; Radio vision 2000; Radio-télévision Caraïbes; Radio-télévision Ginen.



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