Réponses aux demandes d'information

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15 novembre 2013

KEN104594.EF

Kenya : information sur la secte Mungiki, y compris la structure organisationnelle, les dirigeants, l'appartenance, le recrutement et les activités; la relation entre le gouvernement et les sectes, y compris la protection offerte aux victimes des fidèles du diable et des sectes, comme les Mungikis (2010-octobre 2013)

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, Ottawa

1. Contexte

La secte Mungiki a été établie dans les années 1980 (Henningsen et Jones 28 mai 2013, 373). L'entité, qui était à l'origine une [traduction] « force d'autodéfense », est constituée du plus important groupe ethnique du Kenya, celui des Kikuyus (IHS Jane's 2 févr. 2010; Norvège 29 janv. 2010). D'après plusieurs sources, il s'agit d'une organisation hautement secrète (Norvège 29 janv. 2010, 6; The New York Times 21 avr. 2009). Jane's Intelligence Review fait observer que les Mungikis sont principalement actifs dans les « provinces du Centre, de Nairobi, de la vallée du Rift et de l'Est » (2 févr. 2010, 2), là où vivent les Kikuyus. D'autres sources signalent qu'ils sont actifs dans la province du Centre, dans la vallée du Rift (Pambazuka News 21 févr. 2013; Norvège 29 janv. 2010, 3) et dans les bidonvilles de Nairobi (ibid., 10; The New York Times 21 avr. 2009). Le gouvernement du Kenya a déclaré la secte illégale en 2002 (Norvège 29 janv. 2010, 13; ISS 2010, 164). Il est écrit dans les Country Reports on Human Rights Practices for 2010 du Département d'État des États-Unis que la secte Mungiki avait été déclarée illégale parce qu'elle [traduction] « adoptait des opinions politiques et des pratiques culturelles controversées dans la société en général; elle extorquait les gens en échange de protection, plus particulièrement dans le secteur du transport public, et harcelait et intimidait les résidants » (8 avr. 2011, 21).

Landinfo, le centre d'information de la Norvège sur les pays d'origine, décrit les Mungikis comme étant [traduction] « un mouvement religieux entretenant diverses aspirations politiques, religieuses et culturelles, dont la libération socioéconomique » (Norvège 29 janv. 2010, 6). Des sources font observer que les Mungikis prônent le retour à la religion et aux valeurs traditionnelles kikuyues ainsi que le renoncement aux modes de vie occidentaux et chrétiens (Henningsen et Jones 28 mai 2013, 374; Afrik.com 19 oct. 2010; Norvège 29 janv. 2010, 5, 6). Selon Afrik.com, un média francophone international indépendant axé sur l'Afrique (2013), les Mungikis sont également connus pour leurs activités criminelles et de [traduction] « type mafieux », au titre desquelles ils se livrent à la violence et à l'intimidation pour parvenir à leurs fins (Afrik.com 19 oct. 2010; Norvège 29 janv. 2010, 10). Les Mungikis extorquent de l'argent aux résidants et aux exploitants de taxi-bus (matatu) (Henningsen et Jones 28 mai 2013, 375; IHS Jane's 2 févr. 2010; Norvège 29 janv. 2010, 10). Jane's Intelligence Review les décrit comme étant [traduction] « la plus vaste organisation criminelle du Kenya, qui se spécialise dans l'extorsion » (2 févr. 2010, 1).

L'Institute for Security Studies (ISS), une organisation indépendante africaine de recherche, explique que les Mungikis étaient auparavant coiffés de tresses rastas, mais [traduction] « lorsqu'il est devenu évident que c'était là un moyen facile pour les forces de sécurité de les identifier et de les pourchasser, ils ont changé leur image et sont désormais des jeunes hommes et femmes qui soignent leur tenue » (2010, 165).

2. Dirigeants

Des sources précisent que Maina Njenga est l'ancien dirigeant des Mungikis (Pambazuka News 21 févr. 2013; Afrik.com 19 oct. 2010; Africa Confidential 9 juill. 2010). M. Njenga a été arrêté en 2006, avant d'obtenir sa libération en avril 2009 (The Star 23 juill. 2013). Il a été arrêté au titre d'accusations liées aux stupéfiants et aux armes (ISS 2010, 157). Des sources font observer que, depuis sa sortie de prison, M. Njenga s'est converti au christianisme (The Star 23 juill. 2013; Pambazuka News 21 févr. 2013; Africa Confidential 9 juill. 2010). Africa Confidential, un média d'information sur l'Afrique dont le siège est à Londres, signale qu'il [traduction] « a renoncé à la violence, s'est reconverti au christianisme et a fait campagne sans relâche pour inciter les Kényans à voter en faveur de la nouvelle constitution proposée [en 2010] » (9 juill. 2010). Un chercheur principal de l'Institut norvégien de recherche urbaine et régionale (Norwegian Institute for Urban and Regional Research), qui s'intéresse de près aux études africaines et à la secte Mungiki, a déclaré au cours d'un entretien téléphonique avec la Direction des recherches que M. Njenga est maintenant considéré comme un leader spirituel des Mungikis, et qu'il incite ces derniers à limiter leur recours à la violence (chercheur principal, 4 oct. 2013). Njenga a également tenté d'accroître son influence politique par l'entremise de l'Alliance jeunesse nationale du Kenya (Kenya National Youth Alliance - KNYA), l'aile politique des Mungikis (ibid.). À l'inverse, Landinfo signale que la KNYA [traduction] « figurait au registre des partis politiques jusqu'à ce que le gouvernement la radie au début de 2007 » (Norvège 29 janv. 2010, 7). Cependant, selon l'Agence France-Presse (AFP), la KNYA aurait été [traduction] « l'aile politique des Mungikis pendant plusieurs années » (29 oct. 2009). L'AFP a en outre signalé le 29 octobre 2009 que Njuhana Gitau, porte-parole des Mungikis à l'époque, avait affirmé que les Mungikis étaient [traduction] « désormais membres de l'Alliance jeunesse nationale du Kenya ». Le 9 juillet 2010, Africa Confidential a fait observer que Maina Njenga en était à [traduction] « mobiliser le mouvement jeunesse national des Mungikis dans le cadre de la campagne du "oui" à l'appui de la nouvelle constitution ».

En 2010, des sources ont précisé que les Mungikis n'exerçaient aucun contrôle central à l'époque (Afrik.com 19 oct. 2010; IHS Jane's 2 févr. 2010, 1). Le 21 février 2013, Pambazuka News, un média d'information de Nairobi, a signalé que [traduction] « personne ne s'exprime au nom de la milice clandestine proscrite ces jours-ci ».

3. Structure organisationnelle

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, le professeur Maupeu, spécialiste des études africaines et des Mungikis à l'Université de Pau et des Pays de l'Adour et témoin devant la Cour pénale internationale dans le cadre du procès du président Kenyatta en 2013, a affirmé que les renseignements sur la structure organisationnelle de la secte sont actuellement peu nombreux, étant donné qu'il s'agit d'une organisation hautement secrète (3 oct. 2013). Le chercheur principal a fait observer que la vaste organisation des Mungikis réunit de nombreuses factions qui s'identifient en tant que Mungikis, mais qui [traduction] « n'entretiennent pas toujours des relations harmonieuses les unes avec les autres » (chercheur principal 4 oct. 2013), et s'est dit d'avis que « pour cette raison, il est difficile de contrôler ce que fait ou revendique chaque faction » (ibid.).

Le chercheur principal a également expliqué que les Mungikis se divisent en cellules régionales, en cellules de district et en cellules locales de 50 membres (ibid.). Chaque cellule se subdivise à son tour en sections semblables à des milices, chacune composées de 10 membres (ibid.). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens que ce qui vient d'être dit.

4. Appartenance et recrutement

Il plane de l'incertitude quant à la taille exacte de la secte Mungiki (IHS Jane's 2 févr. 2010). Le professeur Maupeu et le chercheur principal ont tous deux précisé qu'il n'existe aucun nombre vérifiable (Maupeu 3 oct. 2013; chercheur principal 4 oct. 2013). Tandis qu'il menait ses travaux sur le terrain au Kenya, le chercheur principal a constaté que [traduction] « le nombre exact de membres fluctue en raison de la nature secrète du groupe et des fausses informations mises en circulation par les dirigeants des Mungikis à ce sujet » (4 oct. 2013). Le chercheur principal a ajouté qu'il est en outre difficile d'établir le nombre exact de membres de la secte, puisque de nombreux jeunes privés du droit de vote prétendent appartenir aux Mungikis [traduction] « pour terroriser [leur communauté] et s'attirer de l'influence » (4 oct. 2013). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens que ceux présentés ci-dessus.

La taille de la secte varie selon les sources; une source précise que la secte compte des milliers des membres (Norvège 29 janv. 2010, 8), tandis que d'autres avancent des données de l'ordre de 1,5 million à 2 millions (Henningsen et Jones 28 mai 2013, 374; ISS 2010, 154; Norvège 29 janv. 2010, 7), voire 4 millions de membres (ibid., 8). Le professeur Maupeu a affirmé qu'actuellement, en 2013, la secte compte moins de membres; d'après les activités publiques et les sources en ligne sur lesquelles il s'appuie, les Mungikis pourraient se compter par centaines ou par milliers (3 oct. 2013). Se fondant sur des constatations dégagées dans le cadre de ses activités sur le terrain, du chercheur principal a fait observer que les dirigeants des Mungikis affirmaient que la secte réunissait 2 millions de membres. Toutefois, il ressort des travaux du chercheur principal que certains membres pourraient ne pas être des membres officiels, et que les dirigeants ont refusé de donner des renseignements précis à ce sujet lorsque la question leur a été posée (4 oct. 2013).

Les Mungikis sont principalement de jeunes hommes (Norvège 29 janv. 2010, 8; ISS 2010, 154). Le professeur Maupeu a expliqué que les jeunes hommes qui se joignent aux Mungikis estiment que le groupe est un [traduction] « refuge vu comme un gage de succès économique et politique » (3 oct. 2013). Il est écrit dans le Country Advice Report sur le Kenya du Tribunal de révision du statut de réfugié (Refugee Review Tribunal) de l'Australie que [traduction] « les femmes représentent de 20 à 25 p. 100 des membres du groupe » (13 janv. 2012, 1). Les membres peuvent être décrits comme des personnes pauvres, sans terre et sans emploi (Maupeu 3 oct. 2013; Henningsen et Jones 28 mai 2013, 373; ISS 2010, 153). [Traduction] « La plupart des membres sont très pauvres et sont peu ou nullement instruits [et] les dirigeants tendent à être diplômés de l'université » (Norvège 29 janv. 2010, 8). Le professeur Maupeu a en outre distingué quatre types de personnes qui gravitent autour des Mungikis ou qui en sont membres : les dirigeants du mouvement, les Mungikis dits Njama (militants qui sont souvent jeunes et pauvres), les partisans du mouvement issus du milieu des affaires ou de la classe politique kikuyus, et les donateurs issus de la classe moyenne et du milieu des affaires (3 oct. 2013). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun autre renseignement faisant état des quatre types de membres.

Les Mungikis initient les membres à l'occasion d'une cérémonie secrète caractérisée par des serments et des rituels (IHS Jane's 2 févr. 2010; ISS 2010, 154; Norvège 29 janv. 2010, 8). Certains membres sont recrutés de force (ibid., 8), par le biais de [traduction] « méthodes brutales, dont le chantage, la violence et les menaces de mort » (ISS 2010, 154). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun autre renseignement sur les méthodes de recrutement.

Le chercheur principal a insisté sur l'importance de la prestation de serments et des rituels connexes au Kenya et parmi les Mungikis, en précisant que le serment représente la robustesse du lien et l'appartenance à vie (chercheur principal 4 oct. 2013). Il a expliqué que, [traduction] « si une personne choisit de quitter le groupe, elle fait preuve de déloyauté et s'expose à de graves châtiments aux mains des membres des Mungikis [...] [et les déserteurs] sont souvent pris pour cible et assassinés par les Mungikis » (ibid.). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun autre renseignement allant en ce sens. Le professeur Maupeu a en outre fait observer que bon nombre des personnes qui ont quitté les Mungikis ont été tuées (3 oct. 2013). Il est écrit dans le Country Advice Report du Tribunal de révision du statut de réfugié de l'Australie que les Mungikis [traduction] « ciblent notamment les personnes qui refusent de collaborer ou de coopérer avec eux, de même que les transfuges » (13 janv. 2013, 5). Cependant, le chercheur principal a signalé qu'il est difficile de savoir qui cible et tue les déserteurs, en raison des nombreuses factions et des pouvoirs décentralisés du groupe (4 oct. 2013).

5. Activités des Mungikis

Les Mungikis extorquent de l'argent aux résidants et aux exploitants de matatus (Henningsen et Jones 28 mai 2013, 375; Norvège 29 janv. 2010, 10; IHS Jane's 2 févr. 2010). Ils emploient des armes rudimentaires comme des machettes et des couteaux (ibid.; Norvège 29 janv. 2010). Les Mungikis se livrent notamment aux activités suivantes :

  • La BBC signale que les Mungikis ont recours à la violence lorsque les gens leur opposent un refus (BBC 29 mai 2013; ibid. 28 août 2012). Landinfo précise que [traduction] « les citoyens qui ne sont pas capables de payer ou qui refusent de le faire s'exposent au risque d'être enlevés, torturés ou même tués » (Norvège 29 janv. 2010, 10);
  • Le 29 mai 2013, la BBC a signalé qu'un matatu avait été [traduction] « incendié à Gatundu après que l'exploitant aurait refusé de remettre l'argent à la secte »;
  • Le 28 août 2013, la BBC a signalé que plusieurs exploitants de matatus [traduction] « se sont fait dire par la secte qu'ils seraient tués s'ils refusaient d'obtempérer »;
  • Landinfo fait observer que les Mungikis sont réputés avoir l'habitude de se livrer à des décapitations (Norvège 29 janv. 2010, 11). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens que ce qui vient d'être dit.

Les Mungikis font également la promotion de la mutilation génitale féminine (MGF) (Australie 13 janv. 2013; Norvège 29 janv. 2010, 11). Les Mungikis encouragent et exigent que soit pratiquée la MGF [traduction] « au motif qu'il s'agit d'une pratique africaine traditionnelle » (ibid.). La secte cherche à [traduction] « infliger la MGF et d'autres formes de violence aux femmes et aux enfants qui n'ont pas été initiés aux rituels de leur secte » (ibid.). Il ressort du Country Advice Report du gouvernement de l'Australie que, [traduction] « d'après certains rapports, les femmes mariées aux membres actuels et aux transfuges ont été ciblées comme étant à risque [de subir la MGF] » (13 janv. 2013).

6. Intensification des activités des Mungikis

En 2012, des médias du Kenya ont signalé que les Mungikis étaient en train de se regrouper dans le Centre du pays (The Star 3 juin 2013; Pambazuka News 21 févr. 2013; The People 22 juill. 2013). Des médias font observer que les policiers à l'œuvre dans l'ensemble du territoire de la province du Centre signalent une réémergence des membres des Mungikis dans les régions rurales dans la province du Centre (ibid. ; BBC 28 août 2012), à [traduction] « Nyeri, Kiambu et Kirinyaga » (ibid. 29 mai 2013; The People 22 juill. 2013), [traduction] « à Maragua et Kigumo » (The Star 3 juin 2013), et à [traduction] « Gatundu, Lari, Githunguri et Kikuyu, où ils en seraient à recruter de nouveaux membres » (BBC 29 mai 2013). Le journal kényan The Star précise que Mwangi Wairia, gouverneur du Murang'a [traduction] « a lancé un avertissement au sujet de la réémergence de la secte Mungiki » (3 juin 2013). Le journal kényan The People signale que les policiers à [traduction] « Gatundu affirment que les types de crimes commis dans le secteur semblent indiquer une remontée en puissance de la redoutable secte Mungiki » (22 juill. 2013).

Le 28 août 2012, la BBC a signalé que les Mungikis étaient réapparus autour d'une gare d'autocars principale à Nyeri [Centre du Kenya], à la suite d'un ralentissement de leurs activités survenu [traduction] « après que la police eut fait la guerre aux membres de la secte » (28 août 2012). Il est écrit dans un rapport de Human Rights Watch qu'en 2005, [traduction] « l'État a commencé à appliquer des mesures de répression à l'endroit des gangs [et des Mungikis] » (13 févr. 2013, 47). Le journal kényan The Standard a fait observer que [traduction] « les arrestations et les assassinats de jeunes hommes soupçonnés d'appartenir à la secte n'ont pas freiné cette dernière » (3 sept. 2013).

Le chercheur principal a fait observer que les Mungikis avaient repris leurs activités en 2012, surtout dans la province du Centre (4 oct. 2013). Des médias précisent que les policiers disent de ces récentes activités qu'il s'agit d'extorsion pratiquée dans le secteur des matatus et de la construction, de même qu'auprès des commerces locaux et de la population en général (The People 22 juill. 2013; BBC 29 mai 2013).

En 2013, le juge en chef et président de la Cour suprême du Kenya, Willy Mutunga, a déclaré qu'il avait reçu une lettre prétendument signée par les Mungikis, dans laquelle ils menaçaient sa vie et celle des autres juges de la Haute Cour (Kenyan Broadcasting Company 15 avr. 2013; Pambazuka News 21 févr. 2013; BBC 20 févr. 2013).

7. Relations entre le gouvernement du Kenya et les sectes

Le chercheur principal a expliqué qu'à certains moments, il existe une très forte collusion entre les politiciens et les Mungikis, le plus souvent durant les élections (4 oct. 2013). Le professeur Maupeu a noté que les relations entre les Mungikis et le gouvernement oscillent souvent entre des cycles de collaboration (habituellement avant les élections) et des cycles de [traduction] « persécution » policière (habituellement après les élections) (3 oct. 2013). Cependant, le chercheur principal a affirmé que, compte tenu de la nature dissipée des Mungikis et de leurs nombreuses factions, il est difficile de connaître l'étroitesse exacte des relations entre le gouvernement et les Mungikis (4 oct. 2013). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens que ceux qui précèdent.

Des sources ont précisé que le gouvernement avait formé des [traduction] « escadrons de la mort » pour lutter contre la secte en 2006 et 2007 (Nations Unies 26 avr. 2011; IHS Jane's 2 févr. 2010, 4; Norvège 29 janv. 2010, 13). Les escadrons de la mort sont appelés Kwekwe (ibid.; IHS Jane's 2 févr. 2010). Le professeur Maupeu a fait observer que c'est durant cette période que le gouvernement a intenté le plus grand nombre de poursuites contre les Mungikis (3 oct. 2013). Toutefois, en 2010, le journal Nairobi Star a écrit que [traduction] « les Kwekwe auraient été démantelés en février 2009 » (Norvège 29 janv. 2010, 13).

Le 22 juillet 2013, le journal kényan The People a signalé que les policiers avaient reçu l'ordre du gouvernement d'arrêter les membres de la secte Mungiki.

Le professeur Maupeu a fait observer que, en 2013, les relations entre le gouvernement et les Mungikis s'étaient détériorées (3 oct. 2013). Human Rights Watch écrit que le gouvernement du Kenya a réclamé l'élargissement des pouvoirs policiers et le recours aux armes à feu (12 sept. 2013). Le gouvernement a également transmis l'ordre aux policiers de [traduction] « tirer dans le but de tuer » (BBC 14 sept. 2013; É.-U. 8 avr. 2011, 3). La BBC signale que les Mungikis sont actifs à Kiambu, où Wilson Njega, commissaire de comté, a affirmé que [traduction] « certains membres du groupe qui exigeaient de l'argent d'un propriétaire de chantier de construction ont été arrêtés » (29 mai 2013; ibid. 29 mai 2013).

Landinfo signale que la corruption policière nuit à la lutte contre les Mungikis (Norvège 29 janv. 2010, 15). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens que ceux tirés de Landinfo.

Le chercheur principal a fait observer qu'il y a souvent usage impropre de l'appareil gouvernemental pour s'attaquer aux membres de la secte (4 oct. 2013). L'ISS écrit que [traduction] « des résidents [du Centre du Kenya] ont accusé les politiciens de haut rang de la région d'appuyer les activités des Mungikis par opportunisme politique » (2010, 163).

Human Rights Watch fait observer que les réformes constitutionnelles menées au Kenya en 2010 ont donné lieu à des changements radicaux du côté des pouvoirs policiers et judiciaires, étant donné que la police avait été impliquée dans [traduction] « des exécutions extrajudiciaires et des disparitions forcées de membres de gangs soupçonnés d'appartenir aux Mungikis » (2011). Dans un article rédigé en vue d'une conférence à Nairobi sur la mobilité religieuse en Afrique orientale, Hervé Maupeu précise en outre que la constitution de 2010 visait des réformes policières et judiciaires (24 avr. 2012). Le rapporteur spécial des Nations Unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires constate, toutefois, que [traduction] « le nombre d'enquêtes et de poursuites liées à des exécutions policières demeure en deçà du seuil acceptable » (Nations Unies 26 avr. 2011, 2).

8. Protection offerte par l'État aux victimes de sectes

Des sources signalent qu'en 2010, une Agence de protection des témoins (Witness Protection Agency) a été créée par le gouvernement du Kenya (Nations Unies 26 avr. 2011, paragr. 54; Maupeu 3 oct. 2013). Human Rights Watch précise que l'agence a été créée en vertu de la loi sur la protection des témoins (Witness Protection Act) afin de réformer le système de protection des témoins du Kenya en lui conférant une [traduction] « indépendance accrue », mais « [qu'] il faut du temps et des ressources pour mettre en œuvre les changements » (2011). Le professeur Maupeu a fait observer que ces services permettent de protéger les victimes de la secte Mungiki (3 oct. 2013). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens que ce qui vient d'être dit.

Le chercheur principal a expliqué qu'il est difficile de préciser et d'évaluer les mesures de protection offertes par l'État aux victimes des Mungikis, étant donné [traduction] « l'ambiguïté » des relations entre les Mungikis, la police et le gouvernement (chercheur principal 4 oct. 2013). Il a ajouté que, souvent, les victimes ne font pas confiance aux autorités, puisque de nombreux membres de la secte sont des policiers ou des députés (ibid.). Le chercheur principal a fait observer que la protection policière est offerte uniquement lorsque les politiciens y consentent, et que ce consentement est parfois tributaire du fait que les politiciens appartiennent ou non aux Mungikis ou qu'ils cherchent [traduction] « à les réfréner » (ibid.). En outre, il a ajouté que les policiers kényans semblent moins disposés à protéger les personnes qui ont quitté la secte (ibid.). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens que ceux présentés ci-dessus. De même, il est écrit dans un rapport de Human Rights Watch que les résidants interrogés dans la région du Centre ont affirmé que [traduction] « les résidants ne font plus confiance aux policiers ni à l'administration provinciale, qui n'ont pris aucune mesure pour enrayer les activités des gangs » (Human Rights Watch févr. 2013, 48). Un homme d'affaires de la région du Centre a déclaré à Human Rights Watch que [traduction] « la plupart des gens ne se donnent pas la peine de signaler les menaces de ces gangs à la police, parce qu'elle ne fera rien » (ibid. 12 sept. 2013).

Le chercheur principal a donné l'exemple de [traduction] « 29 personnes qui ont été tuées en 2009 à Mathira (province du Centre) par les Mungikis, et la police n'a rien fait pour protéger ces victimes » (4 oct. 2013). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens que ceux qui précèdent.

9. Violence postélectorale en 2007, les Mungikis et la Cour pénale internationale

Selon le professeur Maupeu, les relations actuelles entre le gouvernement et les Mungikis se sont particulièrement détériorées, en raison du procès du président Kenyatta, en instance devant la Cour pénale internationale (CPI) (3 oct. 2013). Des sources signalent que le président Uhuru Kenyatta, accusé de crimes contre l'humanité durant la période postélectorale de 2007-2008, subit un procès devant la CPI (The New York Times 10 sept. 2013; Human Rights Watch 2 sept. 2013; Daily Nation 7 sept. 2013). Le procès de Kenyatta débutera en novembre 2013 (ibid.; Human Rights Watch 2 sept. 2013). Des sources précisent qu'il est visé par les accusations suivantes :

  • meurtres, viols et transfert forcé de la population (ibid.; The New York Times 19 juill. 2013);
  • rencontres avec des représentants des Mungikis pour s'assurer que ces derniers appuient l'ancien président Kibaki (The Africa Report 19 juill. 2013; BBC 28 janv. 2012);
  • organisation d'attaques menées par les Mungikis en guise de représailles contre les partisans de l'opposition dans le Centre du Kenya et dans la vallée du Rift (Human Rights Watch 2 sept. 2013; The Star 28 déc. 2012; Think Africa Press 25 oct. 2011).

Le 4 janvier 2013, le journal kényan The Star a signalé que Maina Njenga, ancien dirigeant des Mungikis, était lui aussi visé par les accusations de la CPI, car il est soupçonné d'avoir été [traduction] « contacté en vue d'obtenir les services des Mungikis ».

The Africa Report, la [traduction] « publication internationale de référence dédiée aux affaires africaines » (The Africa Report s.d.), écrit à l'égard de ce procès [traduction] « qu'aucun mécanisme n'était en place pour protéger les victimes à l'échelle locale » (19 juill. 2013). Le chercheur principal a fait observer que les [traduction] « témoins potentiels et déserteurs des Mungikis qui avait participé à la violence perpétrée à la suite des élections en 2007-2008 sont de plus en plus nombreux à être ciblés » ou bien par les policiers ou bien par d'autres membres de la secte (chercheur principal 4 oct. 2013). Le chercheur principal a en outre précisé que [traduction] « les policiers font rarement preuve d'empathie à l'endroit des déserteurs, qui sont souvent ciblés et assassinés par les Mungikis » (ibid.). Il a ajouté qu'il est [traduction] « dangereux » pour les anciens membres et les membres actuels de la secte Mungiki de témoigner (ibid.). Le New York Times signale que [traduction] « des témoins ont été tués ou ont eu peur de témoigner, et un témoin s'est rétracté après avoir accepté de l'argent afin de retirer son témoignage » (10 sept. 2013). Le New York Times précise également que les Mungikis qui sont des témoins potentiels sont récompensés s'ils refusent de témoigner (10 sept. 2013). Le chercheur principal a expliqué que les Mungikis qui sont des témoins potentiels seront [traduction] « payés ou intimidés, et il leur arrive de disparaître » (4 oct. 2013). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens que ce qui vient d'être dit.

Le chercheur principal a fait observer que, durant le procès, de nombreux membres en vue de la secte Mungiki ont été exécutés (4 oct. 2013). Human Rights Watch renvoie à une déclaration de la procureure générale de la CPI, Fatou Bensouda, publiée le 22 octobre 2012 dans un article du Standard, qui [traduction] « s'est plainte de l'intimidation des témoins » (févr. 2013). De même, le professeur Maupeu a affirmé que de nombreux témoins potentiels dans le cadre du procès ont été menacés, tout particulièrement les membres de l'ancien escadron Kwekwe (3 oct. 2013). Le journal kényan The Standard mentionne un reportage publié dans The Nairobian, un journal de Nairobi, décrivant trois policiers [traduction] « qui faisaient auparavant partie du redoutable escadron Kwekwe et qui craignent que leur vie soit menacée » (The Standard/The Nairobian 8 août 2013). Il est écrit dans l'article que les personnes en question sont soupçonnées de détenir de l'information sur la violence perpétrée par le Kwekwe par suite de l'élection (ibid.).

Le parlement du Kenya a répondu au procès intenté par la CPI en adoptant une mesure en vertu de laquelle elle se retirait de la CPI (The New York Times 10 sept. 2013; Al Jazeera 5 sept. 2013; BBC 5 sept. 2013). Selon Al Jazeera, [traduction] « un retrait pourrait empêcher la CPI d'enquêter sur tout crime commis dans l'avenir et d'intenter des poursuites connexes »; toutefois, « la démarche exige de présenter une demande officielle aux Nations Unies, ce qui prend au moins un an » (5 sept. 2013).

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Références

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Maupeu, Hervé. Professeur d'études africaines, Université de Pau et des Pays de l'Adour. 3 octobre 2013. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches.

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_____. 19 juillet 2013. Nicholas Kulish. « Setbacks Rise in Prosecuting the President of Kenya ». <http://www.nytimes.com/2013/07/20/world/africa/dwindling-witness-list-threatens-case-against-kenyan-president.html?pagewanted=all> [Date de consultation : 16 sept. 2013]

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_____. 8 août 2013. « Ex-Kwekwe Killer Cops Fear for Their Lives ». <http://www.standardmedia.co.ke/?articleID=2000090459&story_title=ex-kwekwe-killer-cops-fear-for-their-lives> [Date de consultation : 3 oct. 2013]

The Star. 23 juillet 2013. Kamore Maina. « Maina Njenga Denies Stabbing ». <http://www.the-star.co.ke/news/article-129077/maina-njenga-denies-stabbing> [Date de consultation : 24 sept. 2013]

_____. 1er juillet 2013. Stanley Njenga. « Gatundu: Kikuyu Get New Police Division ». (All Africa Global Media par l'entremise de COMTEX/Factiva) [Date de consultation : 13 sept. 2013]

_____. 3 juin 2013. Jesse Mwangi. « Kenya: Leaders in Murang'a Warn of Mungiki ». (All Africa Global Media par l'entremise de The Star/Factiva)

_____. 4 janvier 2013. Oliver Mathenge. « Maina Njenga Included in ICC Charges ». <http://www.the-star.co.ke/news/article-101456/maina-njenga-included-icc-charges> [Date de consultation : 23 sept. 2013]

_____. 28 décembre 2012. Oliver Mathenge. « ICC Expert to Examine Uhuru, Mungiki Link ». <http://www.the-star.co.ke/news/article-100639/icc-expert-examine-uhuru-mungiki-link> [Date de consultation : 23 sept. 2013]

Think Africa Press. 25 octobre 2011. Jake Peters. « The ICC, Kenyatta and Mungiki ». <http://thinkafricapress.com/kenya/icc-kenyatta-mungiki> [Date de consultation : 16 sept. 2013]

Autres sources consultées

Sources orales : Les tentatives faites pour joindre les personnes et les organisations suivantes dans les délais voulus ont été infructueuses : Kenya – haut-commissariat à Ottawa, Ministry of Foreign Affairs, Ministry of Internal Security, Ministry of Justice; The Institute for Security Studies in Nairobi; maître de conférences à la Kenyatta University; président de l'Africa Policy Institute; professeurs de justice pénale et de psychologie à la Kutztown University; professeur spécialisé en politique africaine à la Oxford University; rapporteur spécial des Nations Unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires.

Sites Internet, y compris : Africa Research Bulletin; Amnesty International; Centre for the Study of Violence and Reconciliation; Commission africaine des droits de l'homme et des peuples; ecoi.net; The Economist; Fédération internationale des droits de l'Homme; Freedom House; The Guardian; Huffington Post; Human Rights Quarterly; International Crisis Group - Africa Program; Institute for War and Peace Reporting; Jane's Terrorism and Security Monitor; Kenya – force policière, Kenyan Broadcasting Corporation (KBC), Kenyan Human Rights Commission (KHRC), Ministry of the Interior, Ministry of Justice; Kenyan Human Rights Institute; Kenyan National Commission on Human Rights (KNCHR); The Mail and Guardian [Johannesburg]; Minority Rights Group International; National Society for Human Rights; Nations Unies – Haut Commissariat aux droits de l'homme, Refworld, Réseaux d'information régionaux intégrés; Political Handbook of the World; Relief Web; The Washington Post.



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