Réponses aux demandes d'information

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13 septembre 2024

MEX201971.EF

Mexique : information sur la situation des femmes célibataires, y compris des femmes célibataires âgées et des femmes célibataires qui dirigent leur propre ménage; le traitement que leur réservent la société et les autorités; leur capacité de vivre seules et leur accès au logement, à l’emploi et aux services de santé et de soutien, en particulier à Mexico et à Mérida (2022–septembre 2024)

Direction des recherches, Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada

1. Aperçu

Des données issues de l’Enquête nationale sur la dynamique démographique (Encuesta Nacional de la Dinámica Demográfica – ENADID) de 2023 et présentées en mai 2024 dans un communiqué de presse de l’Institut national de la statistique et de la géographie (Instituto Nacional de Estadística y Geografía – INEGI) concernant l’état matrimonial des femmes et des filles en âge de procréer (15 à 49 ans) montrent que 35,3 p. 100 d’entre elles étaient célibataires, 28,5 p. 100 étaient mariées, 24,8 p. 100 vivaient en union libre et 11,4 p. 100 avaient déjà vécu en union (c.-à-d. étaient divorcées, séparées ou veuves) (Mexique 2024-05-22, 12).

Selon les données de l’Enquête nationale sur la profession et l’emploi (Encuesta Nacional de Ocupación y Empleo – ENOE) de 2022 dont il est fait état dans un communiqué de presse de l’INEGI paru en mai 2023, 67 p. 100 des femmes et des filles de 12 ans et plus étaient des mères; parmi ces mères, 47 p. 100 étaient mariées, 20 p. 100 vivaient en union libre, 11 p. 100 étaient célibataires, 12 p. 100 étaient veuves, 7 p. 100 étaient séparées et 3 p. 100 étaient divorcées (Mexique 2023-05-08, 1). Il est écrit dans le même communiqué de presse que, en 2022, 48 p. 100 des mères célibataires étaient elles-mêmes à la tête du ménage, 39 p. 100 étaient les filles du chef de famille et 12 p. 100 avaient une autre relation familiale avec le chef de famille (Mexique 2023-05-08, 4). Les données de l’Enquête nationale sur les revenus et les dépenses des ménages (Encuesta Nacional de Ingresos y Gastos de los Hogares – ENIGH), telles que présentées dans le même communiqué de presse de 2023 de l’INEGI, montrent que dans les ménages au sein desquels il y a [traduction] « au moins une mère célibataire », 65 p. 100 du revenu trimestriel du ménage provenait de l’emploi, 19 p. 100 de « transferts » [y compris les pensions, les bourses, les prestations gouvernementales, les envois de fonds, les dons, etc. (Mexique 2023-07-26, 11)], 13 p. 100 de [ [traduction] « revenus provenant de la prestation de services à domicile pour la consommation personnelle » ([Mexique [2019]])] et 3 p. 100 des revenus de location (Mexique 2023-05-08, 5). Un article publié sur le site Internet de la Banque interaméricaine de développement (BID), rédigé par un économiste et chercheur de la BID, Miguel Ángel Talamas Marcos, signale que [traduction] « la proportion de [mères célibataires au Mexique] a augmenté de 60 p. 100 au cours des deux dernières décennies », ce qui se traduit par « quatre millions de mères célibataires dans le pays » (Talamas Marcos 2023-09-18).

2. Situation des femmes célibataires et traitement qui leur est réservé

Il ressort d’un rapport du Fonds monétaire international (FMI) sur les questions de genre au Mexique que les femmes bénéficient de droits égaux et que les lois mexicaines [traduction] « ne restreignent pas légalement la liberté de mouvement des femmes, leur décision de travailler, de se marier, de posséder des biens, d’en disposer et d’en hériter, ou de démarrer et d’exploiter une entreprise » (2023-11-01, 29). Selon un article sur les ménages mexicains dirigés par des femmes rédigé par Emma Trejo Martínez et publié dans Cámara Periodismo Legislativo, la publication mensuelle de la Chambre des députés du Congrès mexicain (Mexique 2024-06), [traduction] « un peu plus de la moitié [des ménages dirigés par des femmes] est désavantagée sur le plan économique », ce qui « a souvent pour effet d’encourager l’inclusion des enfants dans l’activité économique » (Trejo Martínez 2022-05-02). La même source précise que les femmes qui dirigent leur propre ménage assument de multiples rôles, car elles sont [traduction] « souvent la seule adulte » à la maison; ces rôles comprennent celui de soutien financier et de responsable des soins aux enfants et des tâches ménagères (Trejo Martínez 2022-05-02). Il est fait remarquer dans le même article que les femmes célibataires qui dirigent leur propre ménage ne disposent pas d’options adéquates en matière de services de garde, en raison du manque d’accès aux services de garde en établissement (Trejo Martínez 2022-05-02).

L’article publié par la BID signale que, [traduction] « alors que la proportion de mères célibataires parmi les femmes a augmenté d’au moins 40 p. 100 de 2005 à 2023 dans les trois quartiles supérieurs de l’échelle des revenus au Mexique, elle a augmenté de 80 p. 100 dans le quartile inférieur », et souligne que cette situation a eu des répercussions sur les femmes à faible revenu et a mené à « des perspectives d’emploi insatisfaisantes et à un avenir précaire sur le plan économique » (Talamas Marcos 2023-09-18).

D’après l’Enquête nationale sur la dynamique des relations dans les ménages (Encuesta Nacional sobre la Dinámica de las Relaciones en los Hogares – ENDIREH) de 2021 réalisée par l’INEGI du Mexique, 73,8 p. 100 des femmes et des filles célibataires de 15 ans et plus ont vécu une forme quelconque de violence ou de discrimination en milieu de travail au moins une fois au cours de leur vie, ce qui comprend la violence psychologique (53,3 p. 100), la violence physique (31 p. 100), la violence sexuelle (61,5 p. 100) et la violence économique, patrimoniale [ou liée aux biens] [1] et/ou la discrimination en milieu de travail (16,9 p. 100) (Mexique 2023, 10). Il est écrit dans le rapport que 74 p. 100 des femmes et des filles de 15 ans et plus qui sont séparées, divorcées ou veuves ont également subi une forme de violence au moins une fois au cours de leur vie, ce qui comprend la violence psychologique (59,6 p. 100), la violence physique (43,9 p. 100), la violence sexuelle (48,1 p. 100), et la violence économique et patrimoniale et/ou la discrimination (44,9 p. 100) (Mexique 2023, 10). Pour obtenir des renseignements additionnels sur la violence fondée sur le genre au Mexique, veuillez consulter la réponse à la demande d’information MEX201942 publiée en septembre 2024.

2.1 Situation des ménages dirigés par des femmes

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, l’Institut mexicain de la concurrence (Instituto Mexicano para la Competitividad – IMCO), un centre de recherche sans but lucratif sur les politiques publiques au Mexique (IMCO s.d.), citant les données de l’ENIGH, a signalé que 35 p. 100 des ménages au Mexique sont dirigés par des femmes et que ce sont ces mêmes ménages qui subissent la [traduction] « pression économique la plus forte pour subvenir à leurs besoins »; en outre, comparativement à la population générale, les ménages dirigés par des femmes qui vivent dans la pauvreté « étaient les plus fréquemment touchés par une insécurité alimentaire modérée (18 p. 100) et sévère (14 p. 100) » (IMCO 2024-07-19).

3. Capacité des femmes célibataires de vivre seules

Il ressort du rapport du FMI que les droits des femmes [traduction] « d’amasser, de posséder [et] de gérer » à la fois « des biens meubles et immeubles » sont influencés par les normes sociales et culturelles qui sont « des facteurs déterminants de la répartition inégale qui caractérise l’occupation des terres », en particulier dans les régions rurales (2023-11-01, paragr. 47). La même source, citant des données d’un rapport de 2020 de l’Institut national des femmes (Instituto Nacional de las Mujeres – INMUJERES), souligne que 25,9 p. 100 des détenteurs de certificats de parcelles collectives sous le régime du système ejido [2] étaient des femmes, et que [traduction] « seulement 7,4 p. 100 des entités ejidal et collectives étaient dirigées par des femmes » (FMI 2023-11-01, 25).

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, la Commission des droits de la personne de Mexico (Comisión de Derechos Humanos de la Ciudad de Mexico – CDHCM), un organisme municipal chargé de recevoir les plaintes relatives aux violations des droits de la personne par des membres de l’administration publique de Mexico et de mener des enquêtes connexes (Mexico s.d.), a déclaré que, au Mexique, [traduction] « les femmes ont la capacité de vivre seules, mais elles font face à des obstacles plus importants pour garantir leurs droits, notamment en ce qui concerne le logement, l’emploi et les services de santé et de soutien », et a ajouté que les difficultés avec lesquelles les femmes doivent composer ne sont pas attribuables à leur état matrimonial, mais plutôt à des facteurs tels comme « le genre, l’orientation sexuelle et l’âge » (Mexico 2024-07-17).

4. Accès au logement

Un rapport publié en 2024 par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur l’économie du Mexique souligne que [traduction] « [l]es groupes vulnérables sont disproportionnellement touchés par les conditions inadéquates de logement » qui vivent dans les zones rurales et périphériques, y compris les femmes (2024-02-27, 82). Citant des données de l’ENIGH 2022 de l’INEGI, l’IMCO a déclaré dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches que [traduction] « 7 p. 100 des femmes célibataires au Mexique sont légalement propriétaires ou copropriétaires de leur maison, tandis que cette proportion grimpe à 14 p. 100 pour les femmes mariées » (2024-07-19).

La CDHCM a fait observer que, à l’échelle nationale, les femmes au Mexique possèdent trois maisons sur dix, tandis qu’à Mexico, ce chiffre passe à quatre maisons sur dix (Mexico 2024-07-17). La même source a expliqué que [traduction] « cette disparité entre hommes et femmes concernant la propriété est attribuable à l’inégalité des revenus et à l’écart salarial, ce qui rend les femmes beaucoup plus susceptibles de louer un logement » (Mexico 2024-07-17). Selon la même source, la CDHCM [traduction] « ne constate pas d’exigences discriminatoires fondées sur l’état matrimonial pour obtenir un logement locatif ou pour acquérir une maison », mais l’organisation reconnaît qu’il « serait plus facile de partager des prêts hypothécaires […] pour réduire les coûts » (Mexico 2024-07-17).

La CDHCM a affirmé que l’Institut du logement de Mexico (Instituto de Vivienda de la Ciudad de Mexico) offre divers programmes à l’appui de [traduction] « l’accès au financement pour l’achat et la rénovation de logements » et a ajouté que ces programmes sont offerts aux personnes sans égard à leur état matrimonial (Mexico 2024-07-17). La même source a mentionné que l’Institut accorde la priorité aux personnes [traduction] « qui ont peu de ressources financières ou qui sont vulnérables, parmi lesquelles l’organisation mentionne expressément les mères célibataires et les femmes qui dirigent leur propre ménage » (Mexico 2024-07-17).

5. Accès à l’emploi

Le communiqué de presse sur les mères célibataires diffusé en mai 2023 par l’INEGI, dans lequel il est fait état de renseignements issus de l’enquête ENOE pour le dernier trimestre de 2022, signale que sept mères célibataires sur dix faisaient partie de la population active et que 97 p. 100 d’entre elles avaient un emploi (Mexique 2023-05-08, 3). En ce qui concerne les types d’emploi occupés par les mères célibataires, il ressort de la même source que, durant la période étudiée, 78 p. 100 des mères célibataires qui avaient un emploi étaient des employées rémunérées, 18 p. 100 étaient des travailleuses autonomes, 2 p. 100 étaient des employeuses et 2 p. 100 étaient des travailleuses non rémunérées (Mexique 2023-05-08, 4). Les mêmes données montrent en outre que 70 p. 100 des mères célibataires qui occupaient un emploi rémunéré avaient des avantages sociaux (Mexique 2023-05-08, 4). Selon les données de l’INEGI sur les statistiques de divorce en 2022, en ce qui concerne les 166 766 divorces enregistrés, 52,1 p. 100 des femmes ont déclaré qu’elles travaillaient au moment de leur divorce, 24 p. 100 ont déclaré qu’elles ne travaillaient pas et 23,9 p. 100 n’ont pas précisé (Mexique 2023-09-27, 11).

Selon la CDHCM, [traduction] « il n’existe pas de données sur la discrimination à l’endroit des femmes célibataires » en milieu de travail et a ajouté que les employeurs considèrent plutôt que les femmes mariées ou en couple deviendront mères un jour et « exercent une discrimination [à leur endroit] pour ce motif » (Mexico 2024-07-17).

Il est écrit dans les rapports sur les pratiques des pays en matière de droits de la personne (Country Reports on Human Rights Practices) du Département d’État des États-Unis pour 2023 que, bien que les lois garantissent les mêmes droits et le même statut juridique aux femmes et aux hommes, et [traduction] « "un salaire égal pour un travail égal effectué dans des emplois égaux, durant le même nombre d’heures et dans les mêmes conditions d’efficacité" », l’application de la loi n’a pas été efficace (É.-U. 2024-04-22, 35). La même source fait observer que les femmes sont [traduction] « plus susceptibles » de subir de la discrimination liée à leur salaire, à leurs heures de travail et à leurs avantages sociaux, les femmes afro-mexicaines et autochtones signalant l’existence d’une « inégalité structurelle dans leur vie quotidienne » (É.-U. 2024-04-22, 35). Selon l’indice de transformation de la Fondation Bertelsmann (Bertelsmann Stiftung’s Transformation Index – BTI) de 2024, qui couvre la période du 1er février 2021 au 31 janvier 2023 et [traduction] « examine la transition vers la démocratie et l’économie de marché ainsi que la qualité de la gouvernance dans 137 pays », le Mexique a obtenu [traduction] « la pire » cote en Amérique latine en ce qui concerne l’égalité salariale pour un travail similaire et « les femmes sont 49 p. 100 moins susceptibles que les hommes de recevoir un salaire égal pour un travail similaire » (Bertelsmann Stiftung 2024, 2, 25). Les Country Reports 2023 ajoutent qu’il est [traduction] « courant » que les offres d’emploi comprennent des renseignements sur le genre, l’âge, l’état matrimonial et la situation parentale recherchés chez les futurs candidats (2024-04-22, 35).

D’après les données du BTI 2024, en 2021, le taux d’emploi des femmes était de 38,5 p. 100, bien que ce chiffre n’inclue pas les femmes qui travaillent dans le secteur informel, où les salaires et les conditions de travail sont [traduction] « beaucoup plus bas » que dans le secteur formel (Bertelsmann Stiftung 2024, 25).

L’article publié par Cámara Periodismo Legislativo souligne que les mères célibataires [traduction] « travaillent souvent de plus longues heures et ont des horaires moins conventionnels » que leurs homologues mariées et qu’elles sont « plus susceptibles » de travailler la nuit ou la fin de semaine dans des emplois faiblement rémunérés, ce qui les oblige à faire appel à des parents et à d’autres personnes pour la garde des enfants (Trejo Martínez 2022-05-02).

Il ressort du rapport du FMI que, dans les zones urbaines, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à travailler dans le secteur économique informel, alors que, dans les zones rurales, [traduction] « il n’y a pratiquement pas d’écart entre les genres pour ce qui est des taux de participation au secteur informel », ces taux étant considérablement plus élevés dans l’ensemble (2023-11-01, 2). Selon le même rapport, les femmes qui vivent dans les zones rurales du Mexique sont [traduction] « plus vulnérables » pour ce qui est du travail dans le secteur informel, en raison des niveaux de scolarisation plus faibles et de la structure de l’économie dans ces zones (FMI 2023-11-01, 5). En outre, le rapport du FMI souligne que les normes sociales imposent un [traduction] « fardeau plus lourd » aux femmes en ce qui concerne les tâches ménagères et les soins aux enfants, ce qui réduit à son tour leur participation au marché du travail (2023-11-01, 5). De même, le rapport de l’OCDE précise que les femmes mexicaines assument une part [traduction] « disproportionnée » des « [r]esponsabilités domestiques et de soins », ce qui limite leur capacité à poursuivre des études ou à obtenir un emploi (2024-02-27, 73). Il est écrit dans l’article publié par la BID que des facteurs tels que la discrimination en milieu de travail, les écarts salariaux entre les genres et le manque d’accès à des services de garde [traduction] « à temps plein financés par l’État » sont « considérablement amplifiés » pour les mères célibataires (Talamas Marcos 2023-09-18).

Dans un rapport de l’IMCO publié en 2024, qui [traduction] « mesurait la capacité d’attirer et de retenir les talents féminins sur le marché du travail » à l’échelle du Mexique [32 États, y compris le District fédéral], Mexico se classe au premier rang, puisque c’est à cet endroit où le taux de diplômées d’établissements postsecondaires est le plus élevé et que les taux de grossesse chez les adolescentes et d’inégalité entre les genres sur le marché du travail non rémunéré sont les plus faibles (2024-05, 2, 4, 16). Le même rapport classe le Yucatán au troisième rang (IMCO 2024-05, 4).

Dans une communication écrite envoyée à la Direction des recherches, une représentante du Secrétariat des femmes (Secretaría de las Mujeres – Semujeres) de l’État du Yucatán a déclaré que l’examen de la situation des femmes qui vivent en milieu rural permet de constater que [traduction] « culturellement et historiquement, les femmes continuent d’assumer le fardeau de prendre soin de leurs enfants et la responsabilité des travaux ménagers », ce qui, « dans bien des cas, les empêche d’accéder à l’éducation et à des emplois rémunérés qui contribuent à leur autonomie financière, leur seule solution de rechange étant souvent de dépendre de leur famille nucléaire ou de leur conjoint/époux pour survivre » (Yucatán 2024-07-17). Selon la même source, les femmes qui vivent dans des zones urbaines comme à Mérida [capitale du Yucatán] continuent de devoir composer avec l’inégalité entre les genres, car [traduction] « les paradigmes sociaux qui cantonnent les femmes dans des emplois ayant davantage trait aux soins et aux compétences non techniques les désavantagent dans l’accès à des emplois mieux rémunérés » (Yucatán 2024-07-17).

6. Accès aux services de santé et de soutien

Dans sa réponse à la Direction des recherches, l’IMCO a cité des données de l’ENIGH 2022 de l’INEGI et a déclaré que 51 p. 100 des femmes non mariées et 55 p. 100 des femmes mariées sont inscrites auprès d’un établissement de soins médicaux (2024-07-19).

L’article publié par Cámara Periodismo Legislativo souligne que l’accès aux services de santé professionnels, y compris aux soins prénataux, est plus faible pour les mères adolescentes célibataires qui résident principalement dans des zones rurales où les revenus sont faibles; cette situation [traduction] « accroît les risques en cas d’urgence pendant la grossesse, l’accouchement et la période postnatale » (Trejo Martínez 2022-05-02).

Des sources font état de l’annulation d’un programme de transferts monétaires conditionnels, Prospera (Bertelsmann Stiftung 2024, 24; Nexos 2019-08-06), qui comprenait une aide alimentaire pour les femmes enceintes et allaitantes et pour les jeunes enfants (Nexos 2019-08-06).

Le BTI 2024 ajoute ceci au sujet de Prospera :

[traduction]

Alors que l’aide de Prospera se rendait aux familles par l’intermédiaire des mères, le [gouvernement du président Andrés Manuel López Obrador, dont le mandat doit se terminer le 1er octobre 2024, date à laquelle il sera remplacé par Claudia Sheinbaum, élue en juin 2024 (BBC 2024-06-03)] affecte désormais des fonds spécifiquement et directement aux personnes touchées, à savoir les personnes âgées et les femmes avec de jeunes enfants, et sous forme de bourses d’études pour les enfants et les jeunes dans les écoles primaires et secondaires et dans les universités. Tous les bénéficiaires doivent être inscrits par des fonctionnaires. Cela rend donc cette aide susceptible à la manipulation de style clientéliste (Bertelsmann Stiftung 2024, 24).

La CDHCM a écrit que 9 femmes sur 10 au Mexique n’ont pas accès à la sécurité sociale, tandis que le ratio chez les hommes est de 7,5 personnes sur 10 (Mexico 2024-07-17). La même source a expliqué que [traduction] « cet écart entre les genres est directement associé à un accès disproportionné à l’emploi, puisque les femmes ont pour la plupart accès à un travail informel où il n’y a pas de sécurité sociale et qui, par conséquent, limite l’accès aux services de santé » (Mexico 2024-07-17). La CDHCM a fait remarquer que, pour ce qui est des personnes dépourvues de sécurité sociale en raison de leur emploi dans le secteur informel, l’État a [traduction] « récemment » mis en œuvre l’IMSS-BIENESTAR (Mexico 2024-07-17). D’après le site Internet du gouvernement du Mexique, l’IMSS-BIENESTAR a été créé pour [traduction] « fournir des soins médicaux gratuits, des médicaments » et d’autres services aux personnes qui n’ont pas de sécurité sociale, et il est disponible dans 23 États (Mexique s.d.). La représentante de la CDHCM a ajouté que le gouvernement du Mexique offre un programme d’aide sociale pour les enfants de mères qui travaillent, lequel [traduction] « fournit une aide financière bimensuelle aux [enfants], aux adolescents et aux jeunes en situation de vulnérabilité en raison de l’absence temporaire ou permanente d’un des parents ou des deux » (Mexico 2024-07-17). Selon la même source, à Mexico, les femmes célibataires peuvent demander de l’aide par l’entremise d’un certain nombre de programmes sociaux offerts par la ville, [traduction] « pour lesquels il n’existe aucune exigence liée à l’état matrimonial du bénéficiaire », y compris un programme qui offre un soutien financier aux mères célibataires qui poursuivent leurs études, et un autre pour celles qui ont des enfants de moins de 18 ans à leur charge (Mexico 2024-07-17). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a trouvé aucun renseignement sur les exigences relatives à la participation à ces programmes ni sur le nombre de personnes qui en ont bénéficié.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l’aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n’apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d’une demande d’asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d’information.

Notes

[1] La violence patrimoniale (violencia patrimonial) [violence liée aux biens] est définie comme suit dans l’Enquête nationale sur la dynamique des relations dans les ménages (Encuesta Nacional sobre la Dinámica de las Relaciones en los Hogares – ENDIREH) de 2021 :

[traduction]

Tout acte ou omission ayant une incidence sur la survie de la victime. Elle se manifeste par la transformation, la soustraction, la destruction, la conservation ou le détournement d’objets, de documents personnels, de biens et de valeurs, de droits patrimoniaux ou de ressources économiques destinés à satisfaire les besoins de la victime et peut inclure des dommages aux biens communs ou personnels de la victime (Mexique 2023, 30).

[2] L’ouvrage Encyclopaedia Britannica définit l’ejido comme un [traduction] « régime foncier traditionnel [autochtone] qui combine la propriété collective et l’utilisation individuelle » au sein duquel, « [d]ans la plupart des cas, les terres cultivées sont divisées en propriétés familiales distinctes, qui ne peuvent être vendues même si elles peuvent être léguées à des héritiers » (2011-12-15).

Références

Bertelsmann Stiftung. 2024. « Mexico Country Report ». Bertelsmann Stiftung’s Transformation Index (BTI) 2024. [Date de consultation : 2024-07-15]

British Broadcasting Corporation (BBC). 2024-06-03. Vanessa Buschschlüter. « Mexico Elects Claudia Sheinbaum as First Female President ». [Date de consultation : 2024-09-05]

Encyclopaedia Britannica. 2011-12-15. « Ejido ». [Date de consultation : 2024-09-06]

États-Unis (É.-U.). 2024-04-22. Department of State. « Mexico ». Country Reports on Human Rights Practices for 2023. [Date de consultation : 2024-07-11]

Fonds monétaire international (FMI). 2023-11-01. « Gender Participation Gaps, Fiscal Policies, and Legal Impediments to Women Empowerment: A Deep Dive on Gender Issues in Mexico ». IMF Staff Country Reports. Vol. 2023, no 357. [Date de consultation : 2024-07-11]

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Instituto Mexicano para la Competitividad (IMCO). 2024-05. Estados #ConLupaDeGénero 2024. [Date de consultation : 2024-09-09]

Instituto Mexicano para la Competitividad (IMCO). S.d. « Quiénes somos ». [Date de consultation : 2024-09-10]

Mexico, Comisión de Derechos Humanos de la Ciudad de Mexico (CDHCM). 2024-07-17. Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par une représentante.

Mexico. S.d. Comisión de Derechos Humanos de la Ciudad de Mexico (CDHCM). « Presentación ». [Date de consultation : 2024-09-12]

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Mexique. S.d. IMSS-BIENESTAR. « Inicio ». [Date de consultation : 2024-08-30]

Nexos. 2019-08-06. Iliana Yaschine. « El desafortunado fin de Prospera ». [Date de consultation : 2024-07-17]

Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). 2024-02-27. OECD Economic Surveys: Mexico 2024. [Date de consultation : 2024-07-15]

Talamas Marcos, Miguel Ángel. 2023-09-18. « The Challenges of Being a Single Mother in Latin America and the Caribbean ». Banque interaméricaine de développement (BID). [Date de consultation : 2024-07-15]

Trejo Martínez, Emma. 2022-05-02. « Jefas de familia madres trabajando a tiempo completo ». Cámara Periodismo Legislativo. No 129. [Date de consultation : 2024-07-16]

Yucatán. 2024-07-17. Secretaría de las Mujeres (Semujeres). Communication écrite envoyée à la Direction des recherches par une représentante.

Autres sources consultées

Sources orales : Alternativas Pacíficas; Casa de Apoyo a la Mujer; Casa Gaviota; Centro de Estudios de Apoyo para la Mujer; Comunicación e Información de la Mujer; Fondo Semillas; Fundación Jalisciense Para el Desarrollo de la Mujer; Indignación; Mérida – Instituto Municipal de la Mujer; Mexico – Secretaria de las Mujeres; Mexique – Coordinación de Asuntos Internacionales; Comisión Nacional de Derechos Humanos, Consejo Nacional para Prevenir la Discriminación, Instituto Nacional de las Mujeres, Secretaria de Bienestar, Secretaria de Salud; Mi Valedor; Mujeres Mexicanas con Discapacidad; Nations Unies – ONU Femmes; Nuestras Realidades; professeur dans une université mexicaine dont les travaux de recherche sont axés dans le domaine socioéconomique; professeur d’économie dans une université mexicaine; Red Nacional de Refugios.

Sites Internet, y compris : Amnesty International; Atlantic Council; Consejo Nacional para Prevenir la Discriminación; Hispanics in Philanthropy; Homeless World Cup Foundation; Human Rights Watch; InSight Crime; Internal Displacement Monitoring Centre; Open Government Partnership; Reuters; The Shift; Union européenne – EU Agency for Asylum; The Washington Post; Women’s Media Center.



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