Colombie : information sur les groupes criminels, en particulier le Clan du golfe (Clan del Golfo) [aussi connu sous les noms Forces d’autodéfense gaitanistes de Colombie (Autodefensas Gaitanistas de Colombia – AGC), Los Urabeños, Clan Úsuga], l’Armée de libération nationale (Ejército de Liberación Nacional – ELN), Los Pachenca et les dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia – FARC) [ou les Forces armées révolutionnaires de Colombie - Armée du peuple (Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia - Ejército del Pueblo – FARC-EP)], y compris leurs zones d’activité et les relations entre les groupes (2019-juin 2021)
1. Groupes criminels en Colombie
Selon l’ambassade des États-Unis en Colombie, la [traduction] « principale menace » en Colombie est « l’émergence d’organisations criminelles » des « vestiges » « d’organisations paramilitaires, de groupes de trafic de stupéfiants et d’unités de guérilleros » (É.-U. s.d.). Selon la même source, des groupes du crime organisé ont [traduction] « comblé le vide » laissé par les organisations paramilitaires et sont derrière « une grande partie de l’augmentation de la violence et du trafic de stupéfiants dans tout le pays » (É.-U. s.d.). InSight Crime, un groupe de réflexion et un média sans but lucratif qui étudie le crime organisé en Amérique latine et dans les Caraïbes (InSight Crime s.d.), signale que malgré la démobilisation de divers groupes, des groupes dissidents persistent; ceux-ci participent à des activités illégales, ce qui fait en sorte qu’il est [traduction] « difficile de les éradiquer » en raison des « revenus illicites [qui] les soutiennent » (InSight Crime 11 nov. 2019). Pour obtenir de l’information sur les cibles des groupes criminels, en particulier celles du Clan du golfe, de l’ELN, de Los Pachenca et des dissidents des FARC, de même que leurs méthodes et la capacité de ces groupes à suivre leurs cibles ainsi que sur la protection offerte par l’État, veuillez consulter la réponse à la demande d’information COL200703 publiée en août 2021.
2. Clan du golfe
Des sources soulignent que le Clan du golfe est un groupe de trafic de stupéfiants (InSight Crime 10 déc. 2020; TRAC s.d.a; AQ [26 janv. 2021]). Selon des sources, le Clan du golfe est [traduction] « le plus puissant groupe paramilitaire » de Colombie (Colombia Reports 22 oct. 2019) ou [traduction] « l’organisation criminelle la plus redoutable » (InSight Crime 16 mars 2021) ou [traduction] « le principal groupe criminel » (EFE 1er juin 2021) et il [traduction] « contrôlerait la majeure partie du commerce de la drogue au pays » (Colombia Reports 22 oct. 2019). Un article publié en septembre 2020 par Colombia Reports, un site Internet d’actualités sans but lucratif basé en Colombie (Colombia Reports s.d.), décrit le Clan du golfe comme le [traduction] « plus important groupe armé illégal » au pays, formé de 3 000 à 7 000 « combattants » (Colombia Reports 3 sept. 2020). Selon des sources, le Clan du golfe est [traduction] « l’héritier » des Forces d’autodéfense unies de Colombie (Autodefensas Unidas de Colombia – AUC) (EFE 1er juin 2021) ou est dirigé par des dissidents des AUC qui ont abandonné le processus de démobilisation entre 2003 et 2006 (Colombia Reports 3 sept. 2020).
2.1 Zones d’opération
Selon le Terrorism Research & Analysis Consortium (TRAC), un site Internet qui fournit [traduction] « des données et des analyses exhaustives » aux chercheurs qui étudient des sujets comme le terrorisme, les sciences politiques et les relations internationales (TRAC s.d.b), le Clan du golfe [traduction] « est entré dans le territoire des FARC dans le Centre de la Colombie » après l’accord de paix entre les FARC et le gouvernement colombien en 2016 et il a « exercé un contrôle presque absolu sur les activités criminelles organisées » le long des côtes du Pacifique et de la mer des Caraïbes (TRAC s.d.a). Dans un article publié en septembre 2020 par InSight Crime, on peut lire que la présence du Clan du golfe dans la région pacifique a été [traduction] « perturbée » par la « montée en force » de l’ELN et son « contrôle des points d’expédition » le long de la côte (InSight Crime 8 sept. 2020). Dans un article paru en décembre 2020, la même source signale que l’ELN et le Clan du golfe se [traduction] « disputent » Bahía Solano depuis 2016, un « endroit stratégique » pour les voies d’acheminement des stupéfiants vers le Panama et l’Amérique centrale (InSight Crime 10 déc. 2020). Toujours selon la même source, les municipalités de [traduction] « la plus grande importance » sont Juradó, Riosucio, Bojayá, El Carmen del Darién et Belén de Bajirá, qui sont des « portes d’entrée vers le Chocó » depuis le département d’Antioquia (InSight Crime 10 déc. 2020). Un article paru en février 2021 sur Colombia Peace, un site Internet du Bureau de Washington sur l’Amérique latine (Washington Office on Latin America – WOLA) qui suit le progrès des pourparlers de paix, souligne que le Clan du golfe [traduction] « fait de nouvelles incursions » dans la région de Catatumbo dans le département de Norte de Santander (WOLA 6 févr. 2021). D’après un rapport publié en janvier 2021 par une coalition d’organisations colombiennes de défense des droits de la personne [1] sur les violations des droits au Cauca, le Clan du golfe a une présence [traduction] « sporadique » dans le département, y compris dans les villes suivantes : Balboa, Mercaderes, Corinto, Caloto, Miranda, Santander de Quilichao, Guachené et Totoro (Organizaciones de la mesa territorial janv. 2021, 21).
2.2 Relations avec les autres groupes
Selon des sources de 2018 et 2019, les autorités [traduction] « affirment » que le Clan du golfe est le « principal allié du puissant cartel de Sinaloa du Mexique » (Colombia Reports 22 oct. 2019) ou qu’il entretient de [traduction] « bonnes relations d’affaires » avec le cartel de Sinaloa (GlobalSecurity.org 4 mars 2018). Selon des sources, le groupe est un [traduction] « rival de longue date » (TRAC s.d.a) ou un [traduction] « [c]ompétiteu[r] » (AQ [26 janv. 2021]) de l’ELN (TRAC s.d.a; AQ [26 janv. 2021]) et des FARC (TRAC s.d.a). Dans un article paru en mars 2021, InSight Crime signale que le conflit entre le Clan du golfe et l’ELN porte [traduction] « principalement sur le département de Chocó » et les voies « clés » d’acheminement des stupéfiants qui le traversent jusqu’à la côte pacifique (InSight Crime 10 mars 2021). Selon l’article de décembre 2020 d’InSight Crime, le conflit entre l’ELN et le Clan du golfe [traduction] « a habituellement lieu dans des zones rurales » (InSight Crime 10 déc. 2020). La même source souligne en outre que le groupe criminel connu sous le nom Los Chacales a été [traduction] « embauché en sous-traitance » par l’ELN pour faire du groupe un [traduction] « “objectif militaire” » et « frapper » le Clan du golfe dans les quartiers urbains de Bahía Solano (InSight Crime 10 déc. 2020). L’article ajoute que la lutte pour le contrôle de la partie nord du Chocó a commencé lorsque les FARC sont parties en 2016 (InSight Crime 10 déc. 2020). L’article de mars 2021 d’InSight Crime signale que [traduction] « l’incursion [du Clan du golfe] dans tout le Sud-Est d’Antioquia » a amené le groupe à être en conflit avec l’ELN sur un autre front, et l’article ajoute que « les risques pris pour contrôler de nouvelles routes vers le Chocó semblent avoir affaibli les efforts de consolidation territoriale du groupe, l’empêchant de bâtir les alliances nécessaires » (InSight Crime 10 mars 2021). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d’autres renseignements allant dans le même sens.
Selon Colombia Reports, le Clan du golfe [traduction] « aurait fait équipe » avec le « syndicat du crime » Oficina de Envigado, de Medellín, et le Clan del Oriente, de la région de Magdalena Medio, pour « former un “consortium” dédié à l’exportation de stupéfiants et à l’importation d’armes » (Colombia Reports 5 juin 2019). De même, InSight Crime signale que le groupe Oficina de Envigado est devenu un [traduction] « allié important » pour le Clan du golfe « en matière de trafic de stupéfiants » (InSight Crime 28 oct. 2020).
Selon des sources, le Clan du golfe est en conflit avec les Caparrapos [un groupe dissident du Clan du golfe (La Silla Vacía 4 mars 2019; InSight Crime 2 juin 2021; EFE 1er juin 2021), également appelés Caparros et Frente Virgilio Peralta Arenas (InSight Crime 2 juin 2021; EFE 1er juin 2021; Colombia Reports 3 sept. 2020)], au Bajo Cauca et le Sud de Cordoba (InSight Crime 8 sept. 2020; La Silla Vacía 4 mars 2019). Dans un article publié en juin 2021 par InSight Crime, on peut lire que le Clan du golfe est un [traduction] « ennemi principal » des Caparrapos et que le « conflit armé » entre les deux groupes « ne montre aucun signe d’apaisement » (InSight Crime 2 juin 2021). La Silla Vacía, un site Internet colombien d’actualités (La Silla Vacía s.d.), signale que les Caparrapos sont alliés à l’ELN et aux vestiges des 18e et 36e fronts des FARC contre le Clan du golfe et que la coalition cherche à expulser le Clan du golfe de Tarazá, de Nechí et de Zaragoza dans le département d’Antioquia (La Silla Vacía 4 mars 2019). La même source a en outre écrit que le Bureau du protecteur du citoyen (Defensoría del Pueblo) a averti qu’il existe [traduction] « possiblement un autre groupe dissident du Clan du golfe le long de la rivière Nechí, à El Bagre, à Zaragoza et à Caucasia » appelé Frente Francisco Morelos Peñate, qui a publié des « tracts de menaces » contre des membres du Clan du Golfe et qui « se joindrait aux Caparrapos » (La Silla Vacía 4 mars 2019).
Un article publié en juin 2020 par InSight Crime souligne que le Clan du golfe était anciennement allié au groupe Los Pachenca, mais que les deux groupes sont maintenant devenus des rivaux; ils luttent pour le contrôle des voies d’acheminement des stupéfiants qui partent de la ville de Santa Marta (InSight Crime 29 juin 2020). Semana, un magazine colombien (LJR 3 déc. 2020), signale de même que les deux groupes sont dans un conflit territorial au sujet de la région de la Sierra Nevada de Santa Marta (Semana 17 juin 2019).
Pour obtenir des renseignements additionnels au sujet du Clan du golfe, y compris sur sa structure, veuillez consulter la réponse à la demande d’information COL200218 publiée en mai 2020.
3. Los Pachenca
Selon des sources, Los Pachenca [également appelés les Forces d’autodéfense conquérantes de la Sierra Nevada (Autodefensas Conquistadoras de la Sierra Nevada – ACSN) (InSight Crime 29 juin 2020; BLU Radio 2 mars 2020)] est un gang impliqué dans le trafic de stupéfiants dans la région de la Sierra Nevada (InSight Crime 29 juin 2020; Semana 17 juin 2019; BLU Radio 2 mars 2020) qui a aussi une présence dans les [traduction] « voies clés d’acheminement des stupéfiants partout dans les Caraïbes » (InSight Crime 29 juin 2020). D’après BLU Radio, une station de radio colombienne (iVoox s.d.) appartenant à Caracol Next (Caracol Next s.d.), le ministre de la Défense de la Colombie affirme que, avec ceux du Clan du golfe et de La Silla, les membres de Los Pachenca figurent parmi les [traduction] « criminels les plus recherchés dans le département de Magdalena en plus d’être les principaux meurtriers et trafiquants de stupéfiants dans la région des Caraïbes » (BLU Radio 4 janv. 2021).
3.1 Zones d’opération
Des sources signalent que Los Pachenca mène ses activités depuis la ville de Santa Marta (InSight Crime 30 oct. 2020; Colombia Reports 5 juin 2019). Dans un article paru en juin 2019, Colombia Reports a écrit que le gang contrôle [traduction] « une grande partie » des activités criminelles à Santa Marta (Colombia Reports 5 juin 2019). Toutefois, Semana a souligné en juin 2019 que les autorités ont [traduction] « repoussé » Los Pachenca dans les montagnes de Magdalena, mais que le groupe continue d’être présent dans les zones rurales de Santa Marta (Semana 17 juin 2019). Un article publié en octobre 2020 par InSight Crime signale que le groupe Los Pachenca [traduction] « a perdu son emprise » sur le trafic des stupéfiants sortant de Santa Marta lorsqu’un « trafiquant allié », Elkin Javier López Torres, connu sous le nom La Silla, « s’est rendu aux autorités » en décembre 2019 (InSight Crime 30 oct. 2020).
Colombia Reports a écrit qu’en date de 2019, Los Pachenca contrôlait [traduction] « une grande partie des voies d’acheminement des stupéfiants » entre les départements de Cordoba et de La Guajira (Colombia Reports 3 sept. 2020). Vanguardia, un journal colombien basé à Bucaramanga, a écrit que Los Pachenca [traduction] « aurait le contrôle » de Minca à Mingueo dans le département de La Guajira (Vanguardia 29 févr. 2020). El Heraldo, un journal colombien de Barranquilla (El Heraldo s.d.), fait observer que selon le chef de la police à La Guajira, Los Pachenca se livre au trafic de stupéfiants dans les départements d’Atlántico, de Magdalena et de La Guajira (El Heraldo 28 sept. 2020). Selon un article publié en octobre 2020 par InSight Crime, Los Pachenca [traduction] « coordonne le transport de la cocaïne » entre les régions de Catatumbo et de Magdalena Medio (InSight Crime 30 oct. 2020). Une alerte diffusée par le Bureau du protecteur du citoyen contenant de l’information [traduction] « à jour » en date de septembre 2018 signale que Los Pachenca continue de prendre de l’expansion dans les municipalités d’Aracataca, de Fundación et de Zona Bananera (Colombia 30 oct. 2019, 29).
3.2 Relations avec les autres groupes
Dans l’article de juin 2020 d’InSight Crime, on peut lire que Los Pachenca a perdu [traduction] « un grand nombre » de ses « chef[s] principa[ux] » lors « d’assauts militaires et policiers répétés » (InSight Crime 29 juin 2020). De même, BLU Radio signale que 51 des 81 membres de Los Pachenca ont [traduction] « déjà été capturés » et ajoute que le groupe « cherche des alliances avec d’autres organisations armées » pour se « renforcer » (BLU Radio 17 juill. 2020).
Dans l’article paru en juin 2019 dans Semana, on peut lire que le Clan du golfe aurait [traduction] « apparemment » communiqué avec Los Pachenca pour négocier son entrée dans la région de Santa Marta-Sierra Nevada pour accéder aux ports en vue de faire du trafic (Semana 17 juin 2019). Un article d’InSight Crime également publié en juin 2019 signale que le Clan du golfe [traduction] « a sous-traité la garde des cargaisons de stupéfiants » à Los Pachenca; toutefois, cette relation a « finalement été rompue » (InSight Crime 11 juin 2019). El Espectador a écrit dans un article paru en octobre 2020 que le Clan du golfe [traduction] « procède avec méthode » pour que Los Pachenca « cesse ses activités » (El Espectador 29 oct. 2020).
4. ELN
Selon des sources, l’ELN est le dernier groupe [[traduction] « marxiste » (Colombia Reports 3 sept. 2020)] de guérilleros en Colombie (International Crisis Group 22 janv. 2019; Colombia Reports 3 sept. 2020). Selon un article publié en octobre 2020 par InSight Crime, l’ELN est [traduction] « le plus puissant groupe criminel en Colombie » et « un des principaux acteurs du crime organisé dans les Amériques » (InSight Crime 27 oct. 2020).
Des sources soulignent que l’ELN compte [traduction] « environ 2 500 combattants » (InSight Crime 27 oct. 2020) ou de 4 000 à 5 000 membres (FIP 28 janv. 2020) ou un nombre [traduction] « estimé » de 3 000 membres armées, « principalement en campagne » (Colombia Reports 3 sept. 2020). L’International Crisis Group ajoute qu’en plus de ses [traduction] « guérilleros à temps plein », l’ELN dispose d’une « milice beaucoup plus importante » composée de membres qui vivent « comme des civils », qui recueillent des renseignements, mènent « des attaques à petite échelle » et qui « forc[ent] » et coordonnent « certains mouvements sociaux locaux » (International Crisis Group 22 janv. 2019). Selon des sources, [traduction] « les vastes réseaux clandestins » de l’ELN (AQ [26 janv. 2021]) ou sa structure organisationnelle [traduction] « peu visible » (FIP 28 janv. 2020) rendent le groupe « résilient à la pression militaire » (AQ [26 janv. 2021]) ou « lui permettent de répondre aux offensives de l’État » (FIP 28 janv. 2020).
Des sources font observer que l’ELN accorde à ses unités (International Crisis Group 22 janv. 2019) ou à ses commandants de front (InSight Crime 27 oct. 2020) une autonomie importante (International Crisis Group 22 janv. 2019; InSight Crime 27 oct. 2020). International Crisis Group a écrit que les unités suivent [traduction] « des lignes directrices générales fixées par le leadership au niveau national » (International Crisis Group 22 janv. 2019). Toutefois, selon le WOLA, la [traduction] « confédérat[ion] peu structur[ée] » du groupe signifie qu’il peut « falloir beaucoup de temps pour parvenir à un consensus sur les politiques et les stratégies » (WOLA 12 avr. 2020).
4.1 Zones d’opération
Des sources soulignent que l’ELN mène ses activités dans [traduction] « au moins » la moitié des départements en Colombie, ainsi que le long de la frontière vénézuélienne (AQ [26 janv. 2020]; InSight Crime 27 oct. 2020), en particulier dans les départements d’Arauca et de Vichada (InSight Crime 27 oct. 2020). Des sources signalent que l’ELN mène également ses activités [dans les [traduction] « grandes villes » (AQ [26 janv. 2020]; InSight Crime 27 oct. 2020)] le long de la côte du Pacifique (AQ [26 janv. 2020]; InSight Crime 27 oct. 2020; HRW 10 févr. 2021, 30), où le groupe dispose de [traduction] « bastions » dans les départements suivants : Chocó, Cauca, Valle del Cauca et Nariño (InSight Crime 27 oct. 2020). Des sources signalent que le groupe a pris de l’expansion au Venezuela (AQ [26 janv. 2020]; InSight Crime 27 oct. 2020) et qu’il mène aussi une partie de ses activités en Équateur et au Guyana (AQ [26 janv. 2020]). Selon un article paru en avril 2021 dans El Espectador, l’ELN à une [traduction] « forte influence » au Cauca ainsi que le long de la côte dans des départements comme le Bolivar et le Sucre (El Espectador 19 avr. 2021). La même source ajoute qu’au Cauca, les fronts José-María-Becerra et Manuel-Vásquez-Castaño ont [traduction] « principalement » une présence dans les villes suivantes : Argelia, Santander de Quilichao, Caldono, Caloto, La Sierra et Timbiquí (El Espectador 19 avr. 2021). Dans un rapport publié en février 2021 par Human Rights Watch (HRW), on peut lire que l’ELN mène ses activités dans les endroits suivants : Catatumbo, North Cauca, Bajo Cauca (Antioquia) et Arauca (HRW 10 févr. 2021, 30, 40, 54, 65).
Le WOLA fait observer que l’ELN [traduction] « semble davantage portée à se retrancher et à “résister” dans quelques régions, plutôt que d’étendre son territoire ou de prendre le contrôle de l’État » (WOLA 12 avr. 2020). L’Institut d’études pour le développement et la paix (Instituto de Estudios para el Desarrollo y la Paz – Indepaz), une ONG qui encourage la consolidation de la paix en Colombie (Indepaz s.d.), signale que l’ELN a eu une [traduction] « expansion rapide » au cours des deux années suivant le « retrait » et la démobilisation des FARC, mais qu’elle « n’a pas suffisamment de commandants de rang intermédiaire pour une expansion durable » (Indepaz janv. 2021, 12). Selon Colombia Reports,
[traduction]
l’ELN a été en mesure d’accroître sa portée territoriale dans le Centre et l’Est du pays sans toutefois pouvoir imposer le règne de la guérilla.
Cela a permis aux guérilleros de maintenir une présence permanente dans 136 des quelque 1 100 municipalités de la Colombie et de faire passer sa présence temporaire ou transitoire de 14 en 2018 à 71 dans la première moitié de 2020. […]
Le front de l’ELN communément appelé Front de la guerre urbaine a maintenu une présence dans les plus grandes villes de la Colombie, mais il n’a pas réussi à obtenir le soutien des sympathisants non violents de la “théologie de la libération” propagée par les guérilleros (Colombia Reports 4 mars 2021).
Selon le WOLA, les six [traduction] « fronts de guerre » de l’ELN en Arauca, au Catatumbo, à Magdalena Medio, au Chocó, au Cauca et au Nariño sont les suivants :
- Front de guerre de l’Est (Frente de Guerra Oriental – FGO) : dans le département d’Arauca et ses environs, y compris une « importante présence » du côté vénézuélien de la frontière; le plus important front de l’ELN, « selon certains, il représente plus de la moitié de tous les combattants du groupe »;
- Front de guerre du Nord-Est (Frente de Guerra Nororiental) : dans la région de Catatumbo, dans le département de Norte de Santander ainsi que dans des « parties du » département de Cesar et du côté vénézuélien de la frontière;
- Front de guerre de l’Ouest (Frente de Guerra Occidental) : « dans [le département de Chocó] et ses environs »;
- Front de guerre du Sud-Ouest (Frente de Guerra Suroccidental) : dans des « parties » du Cauca et de Nariño;
- Front de guerre Darío-Ramírez-Castro (Frente de Guerra Darío Ramírez Castro) : « dans [la région de Magdalena Medio] et ses environs »; « est considéré comme le plus faible des fronts régionaux de l’ELN »;
- Front de la guerre urbaine (Frente de Guerra Urbano) : dans les villes; « semble être seulement semi-actif » (WOLA 12 avr. 2020).
Dans son article d’octobre 2020, InSight Crime souligne que l’ELN a sept fronts [traduction] « actifs » en Colombie :
- Front de guerre du Nord-Est Manuel-Pérez-Martínez (Frente de Guerra Nororiental Manuel Pérez Martínez – FGNO) : Norte de Santander;
- Front de guerre du Nord (Frente de Guerra Norte – FGN) : La Guajira, Cesar, Magdalena et Atlántico;
- Front de guerre de l’Est Manuel-Vásquez-Castaño (Frente de Guerra Oriental Manuel Vásquez Castaño – FGO) : Arauca, Boyacá et Casanare;
- Front de guerre Jesús-Darío-Ramírez-Castro (Frente de Guerra Jesús Darío Ramírez Castro – FGJDR) : Antioquia et Sur de Bolívar;
- Front de guerre de l’Ouest Omar-Gomez (Frente de Guerra Occidental Omar Gómez – FGO) : Chocó et Risaralda;
- Front de guerre du Sud-Ouest Carlos-Alberto-Troches-Zuleta (Frente de Guerra Suroccidental Carlos Alberto Troches Zuleta – FGSO) : Nariño et Cauca;
- Front de la guerre urbaine nationale Camilo-Torres-Restrepo (Frente de Guerra Urbano Nacional Camilo Torres Restrepo – FGUN) : dans les principales villes, y compris Medellín, Barranquilla, Bogotá, Popayán, Neiva, Cúcuta, Villa del Rosario, Bucaramanga, Barrancabermeja, Ibagué et Cali (InSight Crime 27 oct. 2020).
4.2 Relations avec les autres groupes
Selon Americas Quarterly (AQ) [2], les [traduction] « compétiteurs » de l’ELN sont le Clan du golfe, l’Armée populaire de libération (Ejército Popular de Liberación – EPL), le cartel Los Rastrojos, Los Pelusos et « parfois » des dissidents des FARC (AQ [26 janv. 2021]). HRW fait observer que [traduction] « récemment » l’ELN a « souvent » lutté contre Los Rastrojos dans les municipalités de Puerto Santander et de Cúcuta (HRW 10 févr. 2021, 40). InSight Crime souligne que l’ELN a également [traduction] « participé à une série de fusillades » au Venezuela, de l’autre côté de la frontière de Puerto Santander (InSight Crime 30 mars 2020).
Selon des sources, l’ELN et l’EPL s’affrontent au Catatumbo depuis 2018 (Colombia Reports 3 sept. 2020; HRW 10 févr. 2021). Selon l’article d’octobre 2020 d’InSight Crime, l’ELN [traduction] « gagne une longue campagne » contre l’EPL au Catatumbo pour le « contrôle des importants corridors de trafic de stupéfiants » laissés après la démobilisation des FARC (InSight Crime 27 oct. 2020). Dans son rapport de février 2021, HRW a écrit qu’au [traduction] « cours de la deuxième moitié de 2020, les combats entre les deux groupes ont semblé s’arrêter alors que l’ELN récupérait son territoire et que les combattants de l’EPL se déplaçaient plus près de la frontière » (HRW 10 févr. 2021, 40).
Selon El Tiempo, un journal colombien de Bogotá, l’ELN s’est alliée aux Caparrapos pour [traduction] « attaquer » le Clan du golfe au Bajo Cauca afin de gagner du territoire (El Tiempo 21 avr. 2019). De même, dans un article publié en mars 2021 par Colombia Reports, on peut lire que dans l’Antioquia, l’ELN [traduction] « aurait temporairement fait équipe » avec Los Caparrapos, qui était « en guerre » contre le Clan du golfe, ce qui a permis à l’ELN « d’étendre » son territoire (Colombia Reports 4 mars 2021). L’article de juin 2021 d’InSight Crime signale que l’ELN a une [traduction] « allianc[e] stratégique localisée, quoique fragile », avec les Caparrapos, mais elle « sembl[e] être de nature temporaire [et] fondée sur l’atteinte d’objectifs précis mutuellement bénéfiques » (InSight Crime 2 juin 2021).
Des sources soulignent que le contrôle territorial de l’ELN est [[traduction] « férocement » (Colombia Reports 4 mars 2021)] contesté par des groupes comme le Clan du golfe le long de la côte du Pacifique (Colombia Reports 4 mars 2021) ou au Chocó, dans l’Est d’Antioquia, au Cauca et [traduction] « occasionnellement » au Nariño (WOLA 12 avr. 2020). Des sources écrivent qu’au Chocó, l’ELN lutte contre le Clan du golfe (HRW 13 janv. 2021; InSight Crime 27 oct. 2020) pour [traduction] « le contrôle de territoires […] en particulier à la frontière avec le Panama et dans la région du Darién » (InSight Crime 27 oct. 2020).
D’après AQ, l’ELN est [traduction] « parfois un allié » et parfois un ennemi de groupes dissidents des FARC (AQ [26 janv. 2020]). De même, l’article d’octobre 2020 d’InSight Crime souligne que l’ELN a [traduction] « des relations complexes avec diverses factions de la mafia des ex-FARC » et a « été un opposant et un allié de diverses factions dissidentes des FARC » en Colombie et au Venezuela (InSight Crime 27 oct. 2020). L’article de mars 2021 de Colombia Reports signale que l’ELN [traduction] « a recruté quelques miliciens ou collaborateurs externes chez les FARC, en particulier au Chocó et […] près du Norte de Santander » (Colombia Reports 4 mars 2021). La même source ajoute que l’ELN a [traduction] « apparemment » été en mesure de prendre de l’expansion dans le Nord-Est du Norte de Santander et dans l’Arauca « grâce à des alliances signalées avec des guérilleros réarmés » des 33e et 10e fronts des FARC (Colombia Reports 4 mars 2021). Selon Colombia Reports, dans le Sud-Ouest de la Colombie, qui compte [traduction] « plus d’une vingtaine de groupes dissidents des FARC », « les alliances stables » sont devenues « complexes » (Colombia Reports 4 mars 2021).
5. Groupes dissidents des FARC
En juin 2019, Reuters a signalé que, selon un [traduction] « un rapport confidentiel de renseignements militaires », il y a 31 groupes dissidents des FARC en activité dans les régions où la coca est cultivée ou l’or est extrait illégalement (Reuters 5 juin 2019). Un article paru en janvier 2020 dans Semana souligne que 23 groupes dissidents des FARC sont présents dans 85 municipalités (Semana 8 janv. 2020). Anadolu Agency (AA), une agence de presse gérée par l’État en Turquie (BBC 8 oct. 2018), cite la directrice adjointe de la Fondation pour la paix et la réconciliation (Fundación Paz y Reconciliación - Pares) [3] qui aurait dit que des dissidents des FARC sont [traduction] « déployés » dans 101 municipalités (AA 19 août 2020). Un rapport publié en octobre 2020 par HRW, citant un sondage du groupe de réflexions colombien Conflict Responses, signale qu’il y a 25 groupes dissidents des FARC en activité [traduction] « dans l’ensemble du pays » (HRW 22 oct. 2020).
Des sources signalent les renseignements suivants concernant le nombre de dissidents des FARC :
- [traduction] « environ » 3 000 combattants (InSight Crime 11 nov. 2019) ou
- [traduction] « au moins » 1 800 anciens membres des FARC et 600 « nouvelles recrues » (Semana 8 janv. 2020) ou
- [traduction] « approximativement » 1 600 avec « peut-être » 600 à 800 « nouvelles recrues sans expérience de la guérilla », selon la Pares (WOLA 24 avr. 2020) ou
- 2 500 à 2 600 [traduction] « combattants armés » et 1 800 à 2 000 membres « “à temps partiel” » vivant dans des villes et donnant du soutien, selon des estimations du gouvernement (HRW 22 oct. 2020) ou
- [traduction] « environ » 2 500 (Freedom House 3 mars 2021).
Selon le WOLA, qui cite la Pares et Semana, une [traduction] « majorité » de dissidents est « vaguement confédérée dans deux structures nationales », dont 11 groupes réunis autour du 1er Front (aussi appelé Bloc oriental) et 4 groupes réunis autour de la Segunda Marquetalia (WOLA 24 avr. 2020). Des sources signalent que le 1er Front est [traduction] « sans doute le plus fort » et « le plus nombreux » (InSight Crime 13 juill. 2019) ou le [traduction] « plus gros » (Colombia Reports 3 sept. 2020) groupe des ex-FARC (Colombia Reports 3 sept. 2020; InSight Crime 13 juill. 2019). Toutefois, un article publié en avril 2020 par le WOLA souligne que bien que le 1er Front soit plus nombreux, la Segunda Marquetalia est le groupe dissident des ex-FARC le [traduction] « plus connu » et est le « plus en vue » (WOLA 24 avr. 2020).
Selon InSight Crime, les groupes des ex-FARC [traduction] « ne sont pas nécessairement en relation ni ne forment une organisation structurée » (InSight Crime 27 oct. 2019). De même, HRW fait observer qu’il [traduction] « semble inexact de traiter tous les groupes dissidents des FARC comme un seul groupe » étant donné qu’ils sont « nombreux […] à mener leurs activités de manière indépendante » (HRW 22 oct. 2020). En s’appuyant sur des entretiens avec des experts et des journalistes locaux concernant trois groupes dissidents appartenant à la même organisation-cadre, la même source a constaté que les groupes [traduction] « sembl[ent] avoir des règlements internes différents » (HRW 22 oct. 2020). Le WOLA signale également que les groupes dissidents [traduction] « varient grandement en ce qui concerne la solidité de leur commandement et de leur contrôle, de leur contrôle réel du territoire et de la mesure dans laquelle ils ressemblent à des armées plutôt qu’à des gangs » (WOLA 24 avr. 2020).
5.1 Zones d’opération
Selon InSight Crime, des groupes des ex-FARC [traduction] « ont une présence dans au moins 19 départements », y compris Nariño, Putumayo, Cauca, Valle del Cauca, Chocó, Antioquia, Arauca, Meta, Caqueta, Guaviare, Tolima, Huila, Amazonas, Vichada et Guainia, ainsi que le long des frontières avec le Venezuela, le Brésil et l’Équateur (InSight Crime 27 oct. 2019). Selon le rapport d’avril 2020 du WOLA, deux réseaux nationaux de groupes dissidents [traduction] « établissent des présences » ou « créent des liens avec des groupes dissidents existants » dans « plusieurs » régions, y compris Nariño, Cauca, Putumayo, Antioquia, Arauca et Catatumbo (WOLA 24 avr. 2020). Dans l’article de septembre 2020 de Colombia Reports, on peut lire que les groupes se sont [traduction] « réarmés » dans les départements d’Antioquia, d’Arauca et de Santander (Colombia Reports 3 sept. 2020).
Selon le WOLA, le Front Oliver-Sinisterra, les Guérillas unies du Pacifique (Guerrillas Unidas del Pacífico – GUP) et le 31e Front figurent parmi les groupes des ex-FARC en activité au Nariño (WOLA 24 avr. 2020). Des sources signalent que les fronts suivants sont en activité au Putumayo : 32e (WOLA 24 avr. 2020); 48e, 36e et 18e (InSight Crime 27 Oct. 2019). InSight Crime fait observer que les 36e, 18e et 48e fronts ont des activités dans le département d’Antioquia (InSight Crime 27 oct. 2019). Selon des sources, le 10e Front a des activités dans le département d’Arauca (WOLA 24 avr. 2020; Colombia Reports 26 mars 2021). Des sources signalent que les groupes suivants ont des activités au Cauca :
- les colonnes mobiles Jaime-Martínez et Dabogerto-Ramos (El Espectador 19 avr. 2021; HRW 10 févr. 2021, 31);
- le Frente Carlos Patiño [aussi appelé le 30e Front (WOLA 24 avr. 2020)] (El Espectador 19 avr. 2021);
- la « “Nueva o Segunda Marquetalia” » (El Espectador 19 avr. 2021).
5.1.1 Groupe dissident 1er Front
Un article publié en juillet 2019 par InSight Crime signale que le 1er Front [traduction] « confront[e] rarement les forces armées et la population civile » et utilise « la faiblesse de l’[É]tat et la corruption » pour « dissimuler [ses] actions » (InSight Crime 13 juill. 2019). L’article de janvier 2020 paru dans Semana souligne que les groupes dissidents du 1er Front se trouvent [traduction] « principalement » dans les départements de Meta, de Guaviare, d’Arauca, de Caqueta et dans une partie du Putumayo (Semana 8 janv. 2020). Dans son article de juillet 2019, InSight Crime signale que le 1er Front s’est [traduction] « concentré sur la consolidation de son contrôle » au Meta, au Guaviare et au Vaupes et sur le « contrôle des voies d’acheminement des stupéfiants » vers le Vichada et le Guainia et participe davantage au transport de cocaïne de Caqueta « en passant par le Nord du département d’Amazonas pour aller vers le Brésil » (InSight Crime 13 juill. 2019). Small Wars Journal – un site Internet dont les fondateurs [traduction] « viennent du Corps des Marines » et qui est géré par l’organisation sans but lucratif Small Wars Foundation qui vise à « facilit[er] l’échange de renseignements » entre « les praticiens, les leaders éclairés et ceux qui étudient les petites guerres » (Small Wars Journal s.d.) – a écrit que le 1er Front est actif au Meta, au Guaviare, au Vaupes et au Guainia (Small Wars Journal 17 janv. 2020).
5.1.2 Groupe dissident Segunda Marquetalia
Selon des sources, la Segunda Marquetalia est composée des 19e, 41e et 59e fronts (InSight Crime 16 mars 2021; Diaspora Tribune 22 mars 2021), ainsi que du commandement Danilo-García et de la commission Bertulfo-Álvarez (Diaspora Tribune 22 mars 2021). InSight Crime a écrit que le 18e Front, [qui s’est séparé du 36e Front (InSight Crime 7 oct. 2019)], s’est également rallié à la Segunda Marquetalia (InSight Crime 18 mai 2021). Des sources signalent que la Segunda Marquetalia est en activité [traduction] « sur la côte des Caraïbes » et au Magdalena Medio (Diaspora Tribune 22 mars 2021) ou dans les départements de Magdalena, de Cesar, d’Atlántico, de Cordoba, de Sucre et de Bolivar, et qu’elle met un [traduction] « accent particulier » sur la région de Montes de María (InSight Crime 16 mars 2021). Selon InSight Crime, l’organisation mène des activités dans l’Antioquia, l’Arauca et dans le Sud de Cordoba (InSight Crime 18 mai 2021). Selon des sources, la Segunda Marquetalia est également présente au Cauca (Colombie 25 mai 2021; HRW 10 févr. 2021, 31) ainsi que dans [traduction] « des parties de » San Vicente del Cagúan le long de la frontière avec le Meta (HRW 10 févr. 2021, 61).
5.2 Relations avec les autres groupes
Le WOLA a écrit que les groupes dissidents se battent [traduction] « souvent » contre des groupes paramilitaires et « d’autres dissidents » (WOLA 24 avr. 2020). Selon un article publié en octobre 2019 par InSight Crime,
[traduction]
[e]n raison de la multiplicité des groupes qui composent la mafia des ex-FARC, il n’est pas possible de parler simplement d’alliances et d’ennemis étant donné que cela dépend des caractéristiques de chacun des groupes et des zones où ils mènent leurs activités.
[…][C]es structures créent des alliances avec d’autres groupes criminels qui leur permettent de conserver un contrôle stratégique sur [chaque] zone ainsi que sur leur[s] économie[s] illégale[s] respective[s].
[…]
Toutefois, ces alliances peuvent être de natures diverses et être conclues avec plus d’un groupe armé[,] […] par exemple, [l’ELN], Los Urabeños, Los Caparrapos [ou] d’autres éléments dissidents de la mafia des ex-FARC.
Dans le même ordre d’idées, les conflits qui ont eu lieu depuis l’émergence de ces groupes tournent autour de la lutte pour conserver ou étendre leur contrôle sur les endroits stratégiques au pays. C’est le cas des confrontations que les différentes structures de la mafia des ex-FARC ont eu avec des membres de [l’ELP] dans les départements de Valle del Cauca et de Norte de Santander, en particulier dans la région de Catatumbo (InSight Crime 27 oct. 2019).
InSight Crime a écrit dans un article paru en juillet 2019 que le 1er Front s’est [traduction] « allié » aux 14e, 15e, 17e, 27e, 33e, 40e, 42e, 43e et 44e fronts (InSight Crime 13 juill. 2019). Toutefois, dans un article publié en mai 2020 par cette même source, on peut lire que [traduction] « [m]algré les efforts d’unification, la mafia des ex-FARC n’est pas une force criminelle unifiée » (InSight Crime 19 mai 2020). Dans un article publié en mars 2021 par le Diaspora Tribune, un organe de presse socialiste de langue anglaise qui couvre la Colombie (Diaspora Tribune s.d.), il est écrit que [traduction] « les commandants n’ont pas réussi à unifier » les factions « rivales » des FARC (Diaspora Tribune 22 mars 2021).
Selon l’article d’avril 2020 du WOLA, des dissidents du 36e Front, le Clan du golfe, les Caparrapos et l’ELN se [traduction] « disput[ent] » la région du Bajo Cauca et la partie Sud du département de Cordoba (WOLA 24 avr. 2020). Dans son article de juin 2021, InSight Crime a écrit que les [traduction] « éléments de la mafia des ex-FARC » ont formé « des alliances localisées stratégiques, quoique fragiles » et que les 18e et 36e fronts en particulier se sont alliés à Los Caparrapos, mais ces alliances « semblent temporaires » et « fondées sur l’atteinte d’objectifs précis mutuellement bénéfiques » (InSight Crime 2 juin 2021). Dans son article de juillet 2019, InSight Crime signale que le 1er Front s’est allié au Clan du golfe au Guaviare (InSight Crime 13 juill. 2019). Toutefois, le TRAC souligne que les FARC et le Clan du golfe sont des [traduction] « riva[ux] de longue date » (TRAC s.d.a).
En s’appuyant sur des entretiens avec des [traduction] « analystes locaux », le WOLA fait observer qu’il est « rare que des groupes dissidents combattent l’ELN » (WOLA 24 avr. 2020). Des sources signalent que les dissidents des FARC et l’ELN [traduction] « semblent honorer » (WOLA 24 avr. 2020) ou avoir [traduction] « maintenu » (Colombia Reports 26 mars 2021) un « pacte de non-agression » le long de la frontière avec le Venezuela (WOLA 24 avr. 2020; Colombia Reports 26 mars 2021). Dans son article de mai 2021, InSight Crime a écrit que des dirigeants de l’ELN et du 18e Front se sont rencontrés [traduction] « à deux reprises » au Venezuela pour coordonner l’expédition de cocaïne entre les deux pays (InSight Crime 18 mai 2021). Selon la Fundación Ideas para la Paz (FIP), un [traduction] « groupe de réflexion indépendant » fondé par « un groupe de gens d’affaires colombiens » qui cherche à favoriser la paix en Colombie (FIP s.d.), Iván Márquez [chef de la Segunda Marquetalia] et d’autres chefs dissidents des FARC ont rencontré des commandants de l’ELN [traduction] « pour explorer une possible alliance », mais il n’y a « aucun signe que cet accord progresse » (FIP 28 janv. 2020, 29).
Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l’aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n’apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d’une demande d’asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d’information.
Notes
[1] La coalition d’organisations colombiennes de défense des droits de la personne comprenait le Réseau Francisco-Isaías-Cifuentes des droits de la personne du Sud-Ouest de la Colombie (Red de Derechos Humanos del Sur Occidente de Colombia "Francisco Isaías Cifuentes"), le Réseau du Cauca pour la vie et les droits de la personne (Red por la Vida y los Derechos Humanos del Cauca), le Comité de solidarité avec les prisonniers politiques (Comité de Solidaridad con los Presos Políticos) et les Organisations de la table territoriale des garanties dans le département du Cauca (Organizaciones de la Mesa Territorial de Garantías en el Departamento del Cauca) (Organizaciones de la mesa territorial janv. 2021, 4).
[2] Americas Quarterly (AQ) est une publication sans but lucratif qui couvre l’économie, la politique et la culture en mettant l’accent sur l’Amérique latine et qui est publiée par l’Americas Society (AS) et le Council of the Americas (COA) (AQ s.d.). L’AS est un forum qui vise à [traduction] « favoriser la compréhension des enjeux politiques, sociaux et économiques contemporains en Amérique latine, dans les Caraïbes et au Canada », alors que le COA est une association mutuelle internationale d’entreprises dédiées [traduction] « au développement économique et social, aux marchés ouverts, à la primauté du droit et à la démocratie » (AS/COA s.d.).
[3] La Fondation pour la paix et la réconciliation (Fundación Paz y Reconciliación - Pares) est une ONG sans but lucratif qui [traduction] « génère des connaissances et des interventions sociales au moyen de la recherche et de l’analyse » dans des domaines comme la sécurité, le conflit armé interne, l’après-conflit et la criminalité pour influencer l’opinion publique et les décideurs publics et privés (Pares s.d.). L’organisation vise également à appuyer [traduction] « la consolidation de la paix, la réconciliation nationale et le renforcement de la démocratie » (Pares s.d.).
Références
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Autres sources consultées
Sites Internet, y compris : ABC News; Associated Press; Centre tricontinental; Centro de Recursos para el Análisis de Conflictos; Colombian Herald; Colombie – Agencia para la Reincorporación y la Normalización, Comisión para el Esclarecimiento de la Verdad, la Convivencia y la No Repetición, Función Pública, Jurisdicción Especial para la Paz, Ministerio de Defensa Nacional, Ministerio del Interior, Policía Nacional, Presidencia de la República, Unidad de Búsqueda de Personas dadas por Desaparecidas; Comité international de la Croix-Rouge; Deutsche Welle; Diario del Norte; The Economist; El Colombiano; El Medyo; El País; États-Unis – Department of State, Overseas Security Advisory Council; Finance Colombia; Global Americans; The Guardian; LatinAmerican Post; Medellin Times; Nations Unies – Bureau de la coordination des affaires humanitaires, Conseil de sécurité, Office contre la drogue et le crime; Noticias Caracol; Noticias RCN; Organisations des États Américains – Commission interaméricaine des droits de l’homme; Peace Brigades International Colombia; Peace Insight; Q Colombia; Razón Publica; RCN Radio; Reporters sans frontières; Rule of Law in Armed Conflicts; The Washington Post.